Le taux de criminalité au Canada est en baisse depuis deux décennies

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Mégatendances canadiennes

Les actes criminels.

Les bulletins de nouvelles en rendent compte tous les jours; ils font parfois même la une.

On en prend connaissance, on en parle et on se demande comment ce qui est relaté dans les reportages fait partie de l'ensemble.

Tout compte fait, les chiffres nous indiquent qu'au Canada, le taux de criminalité global déclaré par la police est en baisse depuis plus de 20 ans.

Depuis 1962, Statistique Canada recueille des données sur tous les actes criminels confirmés et déclarés par les services de police ainsi que sur l'expérience des victimes.

Au Canada, il existe deux façons complémentaires de mesurer les crimes déclarés par la police : le taux de criminalité traditionnel et l'Indice de gravité de la criminalité (IGC). Ces deux mesures tiennent compte du nombre de crimes déclarés par la police, mais l'IGC permet en plus de mesurer la gravité des actes criminels.

Depuis que la criminalité est mesurée de façon uniforme à l'échelle du pays, on constate que le taux de criminalité fluctue d'une année à l'autre, mais on observe tout de même une tendance dominante. De 1962 à 1991, le taux de criminalité a augmenté de façon constante, pour ensuite commencer à reculer. Cette tendance est plus marquée en ce qui concerne les infractions contre les biens, mais elle s'applique aussi aux crimes violents et aux autres infractions au Code criminel.

En 2013, le taux de crimes déclarés par la police est descendu à son niveau le plus bas depuis 1969

Taux de crimes déclarés par la police, Canada, 1962 à 2013
Description du graphique 1
Taux de crimes déclarés par la police, 1962 à 2013
Sommaire de tableau
Le tableau identifie les taux de crimes déclarés par la police pour les crimes violents, les crimes contre les biens, les autres infractions et le total de les trois en colonnes, et les années de 1962 au 2013 en rangées
Année Crimes violents Crimes contre les biens Autres infractions Total
taux pour 100 000 habitants
1962 221 1 891 659 2 771
1963 249 2 047 726 3 022
1964 284 2 146 815 3 245
1965 299 2 091 809 3 199
1966 347 2 258 907 3 511
1967 381 2 484 985 3 850
1968 423 2 826 1 087 4 336
1969 453 3 120 1 164 4 737
1970 481 3 515 1 217 5 212
1971 492 3 649 1 170 5 311
1972 497 3 634 1 224 5 355
1973 524 3 704 1 546 5 773
1974 553 4 151 1 684 6 388
1975 585 4 498 1 769 6 852
1976 584 4 533 1 867 6 984
1977 572 4 466 1 933 6 971
1978 580 4 579 1 995 7 154
1979 610 4 903 2 153 7 666
1980 636 5 444 2 263 8 343
1981 654 5 759 2 322 8 736
1982 671 5 840 2 262 8 773
1983 679 5 608 2 182 8 470
1984 701 5 501 2 185 8 387
1985 735 5 451 2 227 8 413
1986 785 5 550 2 392 8 727
1987 829 5 553 2 575 8 957
1988 868 5 439 2 613 8 919
1989 911 5 289 2 692 8 892
1990 973 5 612 2 900 9 485
1991 1 059 6 160 3 122 10 342
1992 1 084 5 904 3 052 10 040
1993 1 082 5 575 2 881 9 538
1994 1 047 5 257 2 821 9 125
1995 1 009 5 292 2 707 9 008
1996 1 002 5 274 2 656 8 932
1997 993 4 880 2 603 8 475
1998 995 4 569 2 529 8 093
1999 971 4 276 2 449 7 695
2000 996 4 081 2 534 7 610
2001 995 4 004 2 593 7 592
2002 980 3 976 2 560 7 516
2003 978 4 125 2 670 7 773
2004 957 3 976 2 668 7 601
2005 962 3 744 2 620 7 326
2006 968 3 605 2 673 7 246
2007 952 3 335 2 621 6 908
2008 938 3 096 2 598 6 632
2009 926 3 005 2 531 6 462
2010 907 2 802 2 451 6 160
2011 869 2 586 2 324 5 780
2012 841 2 521 2 269 5 632
2013 766 2 342 2 082 5 191

En 2013, le taux de crimes déclarés par la police est descendu à son niveau le plus bas depuis 1969. Les spécialistes ne s'entendent pas sur les raisons qui expliquent la diminution des activités criminelles observée depuis les années 1990, mais plusieurs facteurs ont été cités comme explications possibles, notamment le vieillissement de la population, l'évolution des pratiques et des stratégies policières, l'émergence des nouvelles technologies, les fluctuations du taux de chômage, l'évolution des tendances en matière de consommation d'alcool, les caractéristiques des quartiers ainsi que le changement des attitudes envers la criminalité et les comportements à risque.

Même s'il est impossible de cibler un seul facteur qui expliquerait le recul du taux de criminalité au Canada, on observe des tendances à la baisse similaires dans d'autres pays.

Le taux d'homicides affiche aussi une tendance à la baisse

Homicides et tentatives de meurtre, Canada, 1962 à 2013
Description du graphique 2
Homicides et tentatives de meurtre, Canada, 1962 à 2013
Sommaire de tableau
Le tableau identifie les homicides et tentatives de meurtre en Canada par population en colonnes, et les années de 1962 au 2013 en rangées
Année Homicide Tentative de meurtre Population
Note : Le calcul des taux exclut les 329 victimes tuées dans l'affaire Air India en 1985. Les données sur les homicides sont disponibles depuis 1961 par le biais de l'Enquête sur les homicides, alors que les données sur les tentatives de meurtre sont disponibles depuis 1962 par l'entremise du Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
1962 1.43 0.5 18 583 057
1963 1.32 0.6 18 930 418
1964 1.31 0.6 19 290 468
1965 1.41 0.6 19 644 460
1966 1.25 0.7 20 014 880
1967 1.66 0.7 20 378 022
1968 1.81 0.9 20 701 107
1969 1.86 1.0 21 001 013
1970 2.19 1.2 21 297 099
1971 2.15 1.5 21 961 999
1972 2.34 1.9 22 218 475
1973 2.43 2.1 22 491 757
1974 2.63 2.3 22 807 918
1975 3.03 2.8 23 143 192
1976 2.85 3.0 23 449 791
1977 3.00 2.9 23 725 921
1978 2.76 3.1 23 963 370
1979 2.61 3.1 24 201 801
1980 2.41 3.2 24 516 071
1981 2.61 3.6 24 820 393
1982 2.66 3.8 25 117 442
1983 2.69 3.5 25 366 969
1984 2.60 3.6 25 607 651
1985 2.72 3.3 25 842 736
1986 2.18 3.4 26 101 155
1987 2.43 3.5 26 448 855
1988 2.15 3.1 26 795 383
1989 2.41 3.0 27 281 795
1990 2.38 3.3 27 697 530
1991 2.69 3.7 28 031 394
1992 2.58 3.7 28 366 737
1993 2.19 3.4 28 681 676
1994 2.06 3.2 28 999 006
1995 2.01 3.2 29 302 091
1996 2.14 3.0 29 610 757
1997 1.96 2.9 29 907 172
1998 1.85 2.5 30 157 082
1999 1.77 2.3 30 403 878
2000 1.78 2.5 30 689 035
2001 1.78 2.3 31 019 020
2002 1.86 2.2 31 353 656
2003 1.74 2.2 31 639 670
2004 1.95 2.1 31 940 676
2005 2.06 2.5 32 245 209
2006 1.86 2.6 32 570 505
2007 1.81 2.4 32 887 928
2008 1.84 2.2 33 245 773
2009 1.81 2.4 33 628 571
2010 1.63 2.0 34 005 274
2011 1.74 1.9 34 342 780
2012 1.56 1.9 34 754 312
2013 1.44 1.8 35 158 304

Le taux d'homicides est souvent utilisé comme un indicateur du degré de violence d'une société, car ce type de crime est signalé à la police de façon systématique et fiable. Au Canada, le taux d'homicides a plus que doublé entre 1961 et 1975, année où il a atteint un sommet. Bien que nous constations des variations d'une année à l'autre, en raison notamment du petit nombre d'homicides, le taux d'homicides est généralement en baisse depuis le sommet atteint en 1975.

Les homicides sont demeurés des événements relativement rares au Canada en 2013, comme en témoigne le fait qu'ils représentent moins de 1 % de l'ensemble des crimes violents. Au total, la police a déclaré 505 homicides en 2013, soit 38 de moins que l'année précédente. Par conséquent, le taux national d'homicides s'est établi à 1,44 pour 100 000 habitants en 2013, ce qui constitue une baisse de 8 % par rapport à l'année précédente et le plus bas taux d'homicides enregistré depuis 1966.

Le taux de tentatives de meurtre a également baissé en 2013 pour se situer à 1,83 victime pour 100 000 habitants, ce qui représente une diminution de 5 % par rapport à l'année précédente et le taux de tentatives de meurtre le plus bas depuis 1971.

Tout comme le Canada, qui a enregistré une baisse du taux de criminalité global, plusieurs pays ont déclaré un recul du taux d'homicides et de tentatives de meurtre ces dernières années.

Facteurs qui expliquent le recul

Plusieurs des facteurs couramment cités par les spécialistes et pouvant expliquer la baisse de la criminalité peuvent être reliés principalement à certains types d'infractions. Par exemple, une analyse multivariée, effectuée par le Centre canadien de la statistique juridique, a montré que les fluctuations du taux d'inflation sont plus fortement associées à des fluctuations des actes criminels motivés par des raisons financières (p. ex., les vols, les introductions par effraction et les vols de véhicule), alors que les fluctuations de la consommation d'alcool et du taux de chômage sont davantage corrélées aux fluctuations du taux d'homicides et que les fluctuations dans la structure (âge et sexe) de la population sont davantage associées aux fluctuations du taux d'introduction par effraction.

En outre, les changements législatifs introduits au Canada, par exemple les modifications apportées au Code criminel au sujet de l'agression sexuelle et l'adoption de la Loi sur les jeunes contrevenants suivie de celle de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents le 1er avril 2003 (ministère de la Justice), sont susceptibles d'influer sur les taux de criminalité, car ils élargissent les définitions et rendent criminels des actes qui ne l'étaient pas jusque-là et en décriminalisent d'autres.


Définitions

Taux de criminalité : Nombre d'infractions au Code criminel commises dans une région donnée et déclarées par la police pour 100 000 habitants de cette région.

Indice de gravité de la criminalité : Mesure qui tient compte du volume et de la gravité de l'ensemble des crimes déclarés par la police au Canada.

Références

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Brennan, S. et A. Taylor-Butts. 2008. Les agressions sexuelles au Canada, 2004 and 2007, produit no 85F0033M au catalogue de Statistique Canada, no 19.

Cotter, A. 2014. L'homicide au Canada, 2013, produit no 85-002-X au catalogue Statistique Canada.

Ministère de la Justice. Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents : résumé et historique, produit no J2-375/2013F-PDF au catalogue.

Phillips, J. et K. Land. 2012. « The link between unemployment and crime rate fluctuations: An analysis at the county, state, and national levels », Social Science Research, vol. 41, no 3, p. 681 à 694 (en anglais seulement).

Pottie Bunge, V., H. Johnson et T. A. Baldé. 2005. L'exploration des tendances de la criminalité au Canada, produit no 85-561-MIF au catalogue de Statistique Canada.

Rosenfeld, R. 2009. « Crime is the problem: Homicide, acquisitive crime, and economic conditions », Journal of Quantitative Criminology, Vol.25, p. 287 à 306 (en anglais seulement).

Savoie, J. 2008. L'analyse spatiale de la criminalité au Canada : résumé des principales tendances, 1999, 2001, 2003 et 2006. Série de documents de recherche sur la criminalité et la justice, produit no 85-561-M au catalogue de Statistique Canada.

Statistique Canada. CANSIM (base de données), Crimes et infractions, version mise à jour le 12 janvier 2015.

Personnes-ressources

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