Les incidents autodéclarés de victimisation sur Internet au Canada, 2009
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par Samuel Perreault
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Note aux lecteurs
En raison de la déclaration incorrecte du nombre d'affaires de pornographie juvénile par un service de police pour les années 2008 à 2011, les données qui figuraient au départ dans le présent rapport ont été supprimées. Les données révisées sont disponibles dans les statistiques de la criminalité de 2012, publiées le 25 juillet 2013.
Nous regrettons les inconvénients que cette situation peut avoir causé.
- Incidents autodéclarés de victimisation liés à la cyberintimidation d'adultes
- Cyberintimidation et leurre d'enfants et de jeunes
- Incidents autodéclarés de victimisation liés à la fraude bancaire par Internet
- Problèmes concernant les achats en ligne
- Questions générales de sécurité sur Internet
- Promotion de la haine sur Internet
- Tableaux de données détaillés
- Références
- Méthode de l'analyse multivariable
- Méthode de l'Enquête sociale générale sur la victimization
- Notes
De plus en plus de Canadiens utilisent Internet régulièrement (Middleton, 2010). Selon les résultats de l'Enquête canadienne sur l'utilisation d'Internet, 8 ménages canadiens sur 10 avaient accès à Internet1 (Statistique Canada, 2011). Toutefois, l'avènement des nouvelles technologies de l'information entraîne aussi de nouvelles opportunités criminelles et de nouveaux risques de victimisation (Gendarmerie royale du Canada, 2011; Sécurité publique, 2011). Ces dernières années, les gouvernements et les institutions, de même que les utilisateurs, ont reconnu le besoin de s'attaquer à la question du risque de victimisation sur Internet (Kowalski, 2002). Toutefois, à ce jour, il demeure difficile d'évaluer la nature et l'étendue du problème. Les données policières nous fournissent certains renseignements, mais les données déclarées par les victimes indiquent que seulement une faible proportion des incidents de victimisation sont signalés à la police (Perreault et Brennan, 2010).
En 2009, l'Enquête sociale générale (ESG) sur la victimisation a été menée auprès des Canadiens de 15 ans ou plus résidant dans les provinces. Pour la première fois, l'ESG a permis de recueillir auprès des Canadiens de l'information sur leurs perceptions et leurs expériences en ce qui concerne la victimisation sur Internet, notamment la cyberintimidation, la fraude bancaire par Internet, et les problèmes concernant les achats sur Internet (voir l'encadré 1).
Le présent article de Juristat2, qui a été élaboré à partir des données de l'ESG, fournit de l'information concernant la victimisation sur Internet, telle qu'elle a été déclarée par les Canadiens. En particulier, on y analyse les caractéristiques sociodémographiques et économiques des victimes (comme l'âge, le niveau de scolarité et le revenu) et les caractéristiques de l'utilisation d'Internet de celles-ci. On y traite aussi des préoccupations des internautes canadiens concernant la sécurité et du contenu haineux trouvé sur Internet.
Encadré 1
Définition de la victimisation sur Internet
Les définitions suivantes ont été formulées à partir des questions posées aux répondants de l'Enquête sociale générale de 2009. Il convient de mentionner que les données provenant des réponses à ces questions sont fondées sur les perceptions des personnes et ne devraient pas être comparées avec les données déclarées par la police qui peuvent mesurer des concepts semblables.
Cyberintimidation : A déjà reçu des messages menaçants ou agressifs ou été la cible de commentaires haineux envoyés par courriel ou messagerie instantanée, ou affichés sur des sites Internet; l'envoi de courriels menaçants en utilisant l'identité de la victime.
Leurre d'enfants : A déjà été leurré ou a reçu des avances sexuelles en ligne, par exemple, dans un courriel, un message instantané ou un salon de clavardage. Bien que la plupart des cas de leurre d'enfants pourraient être considérés comme tels selon la définition du Code criminel, certains pourraient ne pas l'être, selon l'âge de la victime ou du contrevenant et les circonstances.
Fraude bancaire par Internet : Au cours des 12 mois précédant l'enquête, un utilisateur d'Internet s'est servi d'une carte de crédit ou de débit (ou des détails de la carte) pour effectuer des achats ou retirer des fonds du compte sans l'autorisation du détenteur de la carte.
Problèmes concernant les achats en ligne : Au cours des 12 mois précédant l'enquête, achats de produits ou services qui n'ont jamais été livrés alors qu'ils avaient été payés d'avance; produits ou services reçus qui n'étaient pas ceux décrits sur le site Web; ou sommes supplémentaires retirées du compte sans autorisation. Les problèmes concernant les achats en ligne pouvaient être le résultat d'une erreur ou de moyens frauduleux.
Hameçonnage : A déjà reçu des courriels frauduleux d'une personne se faisant passer pour un représentant d'une organisation fiable et légitime, et demandant des renseignements personnels. Les autres types d'hameçonnage ne sont pas inclus dans le présent article.
Utilisateurs d'Internet : Aux fins du présent article, les utilisateurs d'Internet sont ceux qui ont déclaré avoir utilisé Internet dans les 12 mois précédant l'enquête.
Fin de l'encadré 1.
Incidents autodéclarés de victimisation liés à la cyberintimidation d'adultes
Les courriels menaçants ou agressifs constituent la forme la plus courante de cyberintimidation
Lors de l'ESG, on a interrogé les répondants de 15 ans et plus sur leurs propres expériences de la cyberintimidation. De plus, on a demandé aux répondants de 18 ans et plus vivant avec des enfants de 8 à 17 ans dans leur ménage quelles avaient été les expériences de cyberintimidation de ces enfants. Pour éviter un chevauchement des données, la cyberintimidation des jeunes de 15 à 17 ans est analysée dans une section intitulée « Cyberintimidation et leurre d'enfants et de jeunes ».
Selon les résultats de l'ESG de 2009, 7 % des internautes de 18 ans et plus3 ont indiqué qu'ils avaient déjà été victimes de cyberintimidation (tableau 1). La forme de cyberintimidation la plus souvent mentionnée concernait le fait de recevoir des courriels ou des messages instantanés menaçants ou agressifs, ce type d'incident ayant été signalé par les trois quarts (73 %) des victimes d'intimidation. La deuxième forme de cyberintimidation la plus commune concernait le fait d'être la cible de commentaires haineux, plus de la moitié (55 %) des victimes ayant déclaré de tels incidents. Enfin, moins de 1 victime sur 10 (8 %) a indiqué que quelqu'un avait envoyé des courriels menaçants en son nom.
Les utilisateurs de sites de réseautage social et de salons de clavardage sont deux fois plus susceptibles d'être victimes de cyberintimidation
Le risque de cyberintimidation4 est aggravé par certaines caractéristiques de l'utilisation d'Internet, les plus notables étant l'utilisation de salons de clavardage ou de sites de réseautage social5. Les personnes qui utilisaient les salons de clavardage et les sites de réseautage social étaient presque trois fois plus susceptibles que les non-utilisateurs de faire l'objet de cyberintimidation (14 % et 11 % par rapport à 4 % et 3 %, respectivement) (tableau 3).
Les jeunes adultes, les célibataires, les homosexuels et les personnes ayant une limitation d'activité sont plus susceptibles de faire l'objet de cyberintimidation
On a constaté que certaines caractéristiques sociodémographiques, comme le fait d'être jeune, célibataire, homosexuel ou bisexuel, ou d'avoir une limitation d'activité, avaient aussi pour effet d'augmenter le risque d'être victime de cyberintimidation. À titre d'exemple, les jeunes adultes entre 18 et 24 ans étaient proportionnellement trois fois plus nombreux que ceux de 25 ans et plus à indiquer avoir été victimes de cyberintimidation, soit 17 % contre 5 % (tableau 4).
De même, les célibataires étaient plus de trois fois plus susceptibles que les personnes mariées d'avoir subi de la cyberintimidation. Environ 15 % des utilisateurs d'Internet célibataires avaient été intimidés par rapport à 4 % des personnes mariées (y compris les conjoints de fait). Les utilisateurs d'Internet séparés ou divorcés étaient aussi plus susceptibles que les personnes mariées (ou vivant en union libre) de déclarer avoir été intimidés en ligne (9 % contre 4 %) (tableau 4).
Les répondants qui ont indiqué être homosexuels ou bisexuels étaient également proportionnellement plus nombreux à mentionner avoir fait l'objet de cyberintimidation, le pourcentage étant de deux à trois fois celui de leurs homologues hétérosexuels. Parmi les utilisateurs d'Internet, près du quart des personnes bisexuelles (24 %) et 1 personne homosexuelle sur 5 (18 %) ont été intimidées en ligne, comparativement à 7 % des hétérosexuels (tableau 5).
Enfin, les personnes ayant une limitation d'activité (c.-à-d. dont l'état physique ou mental ou un problème de santé de longue durée limite la quantité ou le genre d'activités auxquelles elles prennent part) étaient plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de cyberintimidation (tableau 5). C'était particulièrement le cas des utilisateurs d'Internet de 18 à 34 ans. En effet, plus de 1 utilisateur d'Internet sur 5 (22 %) ayant une limitation d'activité avait été intimidé, comparativement à 10 % de ceux qui n'avaient aucune limitation.
Les victimes de crimes violents sont plus susceptibles de faire l'objet de cyberintimidation
L'ESG fournit aussi des renseignements sur les incidents de victimisation liés à des crimes violents (c'est-à-dire l'agression sexuelle, le vol qualifié et les voies de fait) qui se sont produits au cours des 12 mois précédant l'enquête. Les utilisateurs d'Internet qui ont indiqué avoir été victimes de crimes violents étaient plus susceptibles que ceux qui ne l'ont pas été de déclarer avoir aussi été victimes de cyberintimidation (20 % par rapport à 6 %) (tableau 4). Plus précisément, les victimes d'agression sexuelle, de vol qualifié de même que celles qui ont indiqué avoir fait l'objet d'au moins deux incidents violents étaient plus susceptibles d'avoir été intimidées en ligne; environ le tiers d'entre elles ayant affirmé avoir fait l'objet de cyberintimidation.
L'ESG ne permet pas de déterminer s'il y a un lien entre les incidents, mais d'autres études laissent entendre que les mêmes victimes sont souvent intimidées, tant dans le monde virtuel que dans le monde réel (Flores, 2005).
Les relations de confiance au sein de la famille offrent une protection contre la cyberintimidation
Alors que certaines caractéristiques font augmenter le risque de cyberintimidation, d'autres semblent l'atténuer. Par exemple, les internautes ayant indiqué qu'ils pouvaient avoir entièrement confiance dans les membres de leur famille6 étaient moins susceptibles d'être intimidés en ligne que ceux qui ont affirmé pouvoir leur faire plus ou moins confiance (6 % par rapport à 13 %) (tableau 4). D'autres études montrent que le soutien familial et les relations positives aident à prévenir la cyberintimidation chez les enfants, du point de vu tant des victimes que des intimidateurs (Wienke Totura, 2009; Flores, 2005).
Les francophones7 et les membres de minorités visibles étaient aussi moins susceptibles que leurs homologues de déclarer avoir été victimes de cyberintimidation. Environ 5 % des internautes francophones ont indiqué avoir été intimidés en ligne, par rapport à 8 % des internautes anglophones8 (tableau 5). En ce qui concerne les membres de minorités visibles, même si la proportion ayant été intimidée était semblable à la proportion des personnes n'appartenant pas à une minorité visible (7 %), lorsque l'on tenait compte d'autres caractéristiques, comme l'âge, l'état matrimonial et l'utilisation de salons de clavardage ou de sites de réseautage social, on constatait que les internautes membres de minorités visibles étaient 30 % moins susceptibles d'avoir fait l'objet de cyberintimidation (tableau 9).
Les hommes sont plus susceptibles que les femmes d'être intimidés par un étranger
Dans l'ensemble, les hommes et les femmes, dans une proportion de 7 %, étaient tout aussi susceptibles d'avoir subi de la cyberintimidation (tableau 4). Toutefois, le lien entre la victime et l'agresseur différait légèrement selon le sexe de la victime. Les hommes étaient plus susceptibles que les femmes d'être intimidés par un étranger (46 % par rapport à 34 %). Bien qu'un tiers des femmes aient été intimidées par un étranger, elles étaient plus susceptibles que les hommes d'être intimidées par un camarade de classe ou un collègue (13 % contre 6 % pour les hommes) (graphique 1).
Les personnes de 25 ans et plus ayant fait l'objet de cyberintimidation étaient également plus susceptibles que les personnes entre 15 et 24 ans d'être intimidées par un étranger (49 % et 23 %, respectivement). Parmi ce groupe d'âge plus jeune, la plupart des personnes (64 %) avaient été intimidées par un ami, un camarade de classe ou une connaissance.
Graphique 1
Internautes adultes ayant déclaré avoir été victimes de cyberintimidation, selon le lien entre l'intimidateur et la victime, 2009
Tableau de données du graphique 1
† catégorie de référence
E à utiliser avec prudence
F trop peu fiable pour être publié
* différence significative par rapport à la catégorie de référence (p < 0,05)
1. Comprend les voisins, les connaissances, les amis sur Internet et les connaissances de vue seulement.
Note : Exclut les données du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.
Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2009.
Relativement peu d'incidents de cyberintimidation sont signalés à la police
Les cas de cyberintimidation sont rarement signalés à la police, le taux s'élevant à moins de 1 incident de victimisation sur 10 (7 %) en 2010. Toutefois, comme tous les cas de cyberintimidation ne sont pas toujours de nature criminelle, et qu'ils ne justifient pas toujours le recours à la police, d'autres mesures peuvent être plus appropriées. Les victimes étaient plus enclines à bloquer les messages de l'expéditeur (60 %), à quitter le site Internet (51 %) ou à signaler l'incident à leur fournisseur de services Internet ou de courriel (21 %)9.
Les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de prendre des mesures pour faire cesser la cyberintimidation. Plus précisément, environ 7 femmes sur 10 (71 %) ont bloqué les messages de l'expéditeur responsable, et près du quart (23 %) ont signalé l'incident à leur fournisseur de services Internet ou de courriel. Dans le cas des hommes, les proportions s'élevaient à 49 % et 18 %, respectivement.
Encadré 2
Cybercrimes déclarés par la police
Certains services de police au Canada recueillent de l'information sur les cybercrimes. Ces données représentent les affaires qui sont venus à l'attention de la police et dont celle-ci a déterminé, dans le cadre d'une enquête, qu'Internet était l'objet du crime ou qu'un ordinateur avait été utilisé pour commettre l'infraction. En 2009, un sous-ensemble de services de police desservant 51 % de la population canadienne a fourni des données sur la cybercriminalité dans le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC).
Les données du Programme DUC révèlent que le sous-ensemble de services de police a déclaré 3 334 cybercrimes en 2009. De ces crimes, la fraude était l'infraction la plus courante; représentant plus de la moitié (55 %) de tous les cybercrimes. Les affaires d'intimidation1 constituaient le quart (23 %) de ces affaires déclarées par la police, alors que le leurre d'enfants par Internet en représentait 7 %2.
Le Programme DUC permet de recueillir certains renseignements sur les auteurs présumés d'infractions, pour ce qui est des crimes violents comme l'intimidation, il fournit également des données sur les victimes. Ces données indiquent que la plupart des victimes d'affaires de cyberintimidation déclarées par la police étaient des femmes ou des jeunes filles, soit environ 7 victimes sur 10 (67 %). Dans les cas de leurre d'enfants, environ 9 victimes sur 10 (90 %) étaient des filles.
Selon les renseignements de la police sur les affaires de cybercriminalité résolues, la plupart des auteurs présumés en 2009 étaient des hommes. Les personnes de sexe masculin étaient les auteurs présumés dans 72 % des affaires de cyberintimidation et dans la vaste majorité (98 %) des affaires de leurre d'enfants. L'âge médian des auteurs présumés de cyberintimidation se situait à 21 ans alors que les auteurs présumés de leurre d'enfants étaient un peu plus âgés, soit 33 ans. Alors que la plupart des victimes de cyberintimidation connaissaient l'auteur présumé (80 %), la plupart des victimes de leurre d'enfant avaient été attirées par un étranger (69 %).
1. Aux fins de la présente analyse, l'intimidation comprend les affaires d'extorsion, d'intimidation d'une personne non associée au système judiciaire, de harcèlement criminel, ainsi que les appels téléphoniques indécents ou harcelants et les menaces. L'information sur les victimes est recueillie seulement pour les crimes violents.
2. Les proportions sont fondées sur les réponses obtenues d'un sous-ensemble de services de police desservant 51 % de la population. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les affaires de leurre d'enfants par Internet déclarées par tous les services de police, voir l'article de Juristat « Leurre d'enfants par Internet » (Loughlin et Taylor-Butts, 2009).
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l'affaire (version 2.2).
Fin de l'encadré 2.
Cyberintimidation et leurre d'enfants et de jeunes
Dans l'ESG de 2009, on a demandé aux répondants adultes si l'un des enfants âgés de 8 à 17 ans vivant dans leur ménage avait déjà été victime de cyberintimidation. Plus précisément s'il avait reçu des courriels ou des messages instantanés menaçants; s'il avait été la cible de commentaires haineux envoyés par courriel, messagerie instantanée ou affichés sur des sites Internet; ou si quelqu'un avait envoyé des courriels menaçants en son nom. On a aussi demandé aux répondants si l'un des enfants avait fait l'objet de leurre ou d'avances sexuelles sur Internet.
Dans le cas où au moins un des enfants avait été victime de cyberintimidation ou fait l'objet de leurre ou d'avances sexuelles sur Internet, on a demandé aux répondants des détails additionnels sur l'incident le plus récent et ce qui avait été fait pour y mettre fin. Parce qu'on demandait aux répondants de fournir des renseignements sur le plus récent incident de cyberintimidation ou de leurre, il est impossible d'examiner ces deux types de victimisation séparément lorsque les données sont analysées en détails. Il convient de mentionner que les données présentées dans cette section ne comprennent que les incidents dont le répondant adulte avait connaissance.
Environ 1 adulte sur 10 vivant dans un ménage où il y a des enfants indique qu'un enfant a été victime de cyberintimidation
Un peu moins de 1 adulte sur 10 (9 %) vivant dans un ménage où il y avait des enfants10 avait connaissance d'un cas de cyberintimidation d'au moins un des enfants du ménage, une proportion qui était semblable dans toutes les régions du pays. Environ 15 % de ces adultes ont indiqué que plus d'un des enfants du ménage avait été la cible d'intimidation sur Internet. Un autre 2 % ont déclaré qu'au moins un de leurs enfants avait été leurré ou avait reçu des avances sexuelles sur Internet.
La forme de cyberintimidation des enfants la plus courante consistait à recevoir des courriels ou des messages instantanés menaçants ou agressifs, cette forme ayant été déclarée par 74 % des adultes qui avaient connaissance d'un tel incident dans leur ménage. Suivaient le fait d'avoir été la cible de commentaires haineux envoyés par courriel, messagerie instantanée ou affichés sur un site Internet (72 %); et l'envoi de courriels menaçants en utilisant l'identité de la victime (16 %)11.
Les filles sont plus susceptibles que les garçons d'être intimidées sur Internet
Les résultats de l'ESG montrent que près des trois quarts (71 %) des adultes qui avaient connaissance d'un cas de cyberintimidation ou de leurre d'enfants ont indiqué que la victime était une fille. Cette proportion était la même, peu importe la façon dont l'intimidation ou le leurre avait été découverts (p. ex. si c'était l'enfant ou une autre personne, comme un responsable d'école, qui en avait informé le répondant).
Quatre adultes sur 10 (41 %) ayant un enfant victime dans leur ménage ont dit que cet enfant avait 12 ou 13 ans au moment de l'incident le plus récent (graphique 2). Cette constatation valait aussi bien pour les victimes de sexe féminin que masculin.
Graphique 2
Canadiens adultes ayant un enfant victime de cyberintimidation dans le ménage, selon l'âge de l'enfant au moment de l'incident le plus récent, 2009
Tableau de données du graphique 2
E à utiliser avec prudence
Note : Les données sont fondées sur l'information fournie par les répondants vivant avec au moins un enfant entre 8 et 17 ans. Exclut les données du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.
Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2009.
La plupart des victimes sont intimidées par une personne qu'elles connaissent
La plupart des adultes ont indiqué que les enfants avaient été intimidés par quelqu'un qu'ils connaissaient, habituellement un camarade de classe (40 %), un ami (20 %) ou une connaissance (11 %), plutôt qu'un étranger (21 %) (graphique 3). La seule exception concernait les cas de leurre d'enfants, pour lesquels 6 adultes sur 10 (60 %) ont précisé que l'enfant avait été attiré par un étranger12.
Graphique 3
Adultes ayant un enfant victime de cyberintimidation dans le ménage, selon le lien entre l'intimidateur et la victime au moment de l'incident le plus récent, 2009
Tableau de données du graphique 3
E à utiliser avec prudence
1. Comprend les voisins, les connaissances, les enseignants, les amis sur Internet et les connaissances de vue seulement.
Note : Les données sont fondées sur l'information fournie par les répondants vivant avec au moins un enfant entre 8 et 17 ans. Exclut les données du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.
Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2009.
Les incidents de cyberintimidation des enfants sont rarement signalés à la police
À l'instar des incidents de cyberintimidation des adultes, ceux commis contre des enfants ne sont habituellement pas signalés à la police. Selon les données de l'ESG de 2009, 14 % des incidents de cyberintimidation et de leurre d'enfants dont étaient au courant les adultes du ménage avaient été signalés à la police et un peu moins de 1 incident sur 10 (9 %) avaient été rapportés au fournisseur de services Internet ou de courriel, ou au site Web. Toutefois, comme l'ESG ne tient compte que des incidents d'intimidation sur Internet connus des adultes, la proportion réelle d'incidents portés à l'attention de la police est probablement encore plus faible.
Parmi les mesures prises pour mettre fin à la cyberintimidation ou au leurre, la plus courante consistait à bloquer les messages de l'expéditeur, cette mesure ayant été mentionnée par près des deux tiers (64 %) des adultes vivant dans un ménage où il y avait un enfant intimidé ou leurré. Dans presque la moitié des cas (47 %), l'accès de l'enfant à Internet ou au site en question avait été bloqué. De plus, environ le tiers (34 %) des adultes ont déclaré avoir communiqué avec les dirigeants de l'école pour demander de l'aide afin de remédier à la situation.
De surcroît, de nombreux adultes vivant avec des enfants de 8 et 17 ans disaient qu'ils imposaient des restrictions sur l'utilisation d'Internet dans leur ménage. Afin de protéger les enfants contre la cyberintimidation, 6 adultes sur 10 (59 %) ont indiqué limiter l'accès de leurs enfants à certains sites Internet, 58 % de ces adultes ayant recours à des logiciels de contrôle parental pour y parvenir.
Encadré 3
Cyberintimidation des adolescents de 15 à 17 ans — comparaison entre les incidents autodéclarés et ceux déclarés par les adultes
L'ESG de 2009 a servi à recueillir de l'information sur la cyberintimidation des jeunes de 15 à 17 ans de deux façons. On a questionné directement les répondants de 15 à 17 ans sur leurs expériences de cyberintimidation comme on l'a fait pour les répondants de 18 ans et plus. On a aussi posé aux répondants adultes ayant des enfants de moins de 18 ans dans le ménage des questions sur les expériences de cyberintimidation de ces enfants1.
En général, les taux de cyberintimidation des jeunes de 15 à 17 ans qui ont été déclarés par les adultes étaient semblables à ceux fournis par ces jeunes eux-mêmes, ce qui suggère que bon nombre des incidents de cyberintimidation sont portés à l'attention des adultes du ménage. Plus précisément, 19 % des adolescents de ce groupe d'âge ont indiqué qu'ils avaient été victimes de cyberintimidation, alors qu'environ 12 % des adultes ayant au moins un adolescent de 15 à 17 ans dans le ménage ont dit qu'au moins un de ces jeunes avaient fait l'objet de cyberintimidation. De ces adultes, 15 % ont précisé que plus d'un adolescent du ménage avait été intimidé. Les réponses déclarées par les adultes et celles fournies par les jeunes étaient aussi très semblables en ce qui concerne le sexe des victimes et le lien entre celles-ci et l'intimidateur.
Lorsqu'on a interrogé les adultes sur l'incident de cyberintimidation le plus récent, environ 6 adultes sur 10 (62 %) ont indiqué que l'intimidation était survenue lorsque l'adolescent avait moins de 15 ans.
1. Dans la présente section, les chiffres concernant les adultes comprennent seulement ceux dont les enfants avaient entre 15 et 17 ans et qui n'avaient pas d'enfants entre 8 et 14 ans.
Fin de l'encadré 3.
Incidents autodéclarés de victimisation liés à la fraude bancaire par Internet
La Colombie-Britannique et l'Ontario signalent les plus fortes proportions de victimes de fraude bancaire par Internet
Selon les résultats de l'ESG de 2009, environ les deux tiers (64 %) des utilisateurs d'Internet ont indiqué être très préoccupés ou plutôt préoccupés par la sécurité des opérations bancaires sur Internet, même si plus des deux tiers (68 %) ont affirmé avoir effectué des opérations bancaires en ligne au moins occasionnellement.
Dans l'ensemble, 4 % des internautes ont déclaré avoir été victimes de fraude bancaire dans les 12 mois précédant l'enquête. Parmi les provinces, la Colombie-Britannique (5 %) et l'Ontario (5 %) ont enregistré les plus fortes proportions de victimes de fraude bancaire (graphique 4 et tableau 1).
Graphique 4
Internautes qui ont déclaré des incidents de victimisation de fraude bancaire par Internet, selon la province, 2009
Tableau de données du graphique 4
E à utiliser avec prudence
1. Les provinces de l'Atlantique ont été groupées en raison des petits chiffres. Voir au tableau 1 les chiffres pour chacune des provinces.
Note : Les pourcentages sont fondés sur les Canadiens qui ont utilisé Internet au cours des 12 mois précédant l'enquête.Exclut les données du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.
Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2009.
La fraude bancaire par Internet est plus élevée dans les grandes régions métropolitaines du Canada
Les victimes de fraude bancaire sont plus susceptibles de vivre dans une région métropolitaine de recensement que dans toute autre région du pays. Environ 4 % des résidents de régions métropolitaines de recensement ayant utilisé Internet au cours de l'année précédente ont été victimisés, comparativement à 2 % des personnes vivant dans d'autres régions (tableau 2). Les proportions les plus élevées de victimes ont été constatées dans les régions métropolitaines de Toronto et Vancouver (7 % dans les deux cas).
L'utilisation fréquente d'Internet, un revenu élevé et un haut niveau de scolarité sont associés à la fraude bancaire par Internet
Comme pour la cyberintimidation, on a déterminé que certaines caractéristiques socioéconomiques et de l'utilisation d'Internet ont pour effet d'augmenter le risque de victimisation lié à la fraude bancaire par Internet. Cela s'applique aux personnes qui utilisent Internet fréquemment pour effectuer des opérations bancaires. Plus précisément, 5 % des personnes qui ont indiqué effectuer des opérations bancaires en ligne au moins une fois par semaine ont été victimes de fraude bancaire, soit plus du double de la proportion de personnes qui ont rarement ou jamais effectué leurs opérations bancaires en ligne13 (2 %) (tableau 3).
Le risque de fraude bancaire par Internet chez les internautes a aussi tendance à s'accroître en fonction du revenu personnel et du niveau de scolarité. Ainsi, parmi les utilisateurs d'Internet, les personnes dont le revenu dépassait 60 000 $ étaient environ trois fois plus susceptibles que les personnes touchant un revenu inférieur à 20 000 $ d'être victimes de fraude bancaire (6 % par rapport à 2 %) (tableau 4).
Une répartition semblable a été observée pour ce qui est du niveau de scolarité. Les utilisateurs d'Internet titulaires d'un grade universitaire étaient environ cinq fois plus susceptibles de signaler des incidents de fraude bancaire que ceux qui n'avaient pas de diplôme d'études secondaires (5 % par rapport à 1 %)(tableau 4). Bien que les personnes ayant un revenu et un niveau de scolarité plus élevés aient tendance à effectuer plus d'opérations bancaires en ligne que leurs homologues, l'écart subsiste lorsque la fréquence d'utilisation d'Internet est prise en compte (tableau 8).
Les francophones ont moins tendance à être victimes de fraude bancaire par Internet
Si certaines caractéristiques augmentent le risque de victimisation par fraude bancaire, d'autres le diminuent. À titre d'exemple, les Canadiens qui ont indiqué parler français à la maison ont enregistré un pourcentage moins élevé de fraude bancaire par Internet que ceux qui parlaient une autre langue. Plus précisément, le risque d'être victime de fraude bancaire était 25 % moins élevé chez les francophones que chez les anglophones (tableau 8).
La différence peut s'expliquer en partie par le fait que plusieurs tentatives de fraude par Internet sont faites en anglais. À titre d'exemple, 43 % des anglophones ont indiqué avoir reçu des courriels frauduleux de la part de personnes qui se faisaient passer pour des représentants d'organisations fiables et légitimes demandant des renseignements personnels. La proportion correspondante constatée chez les francophones était de 25 % (tableau 6).
Problèmes concernant les achats en ligne
Les problèmes liés aux achats en ligne s'observent plus souvent en Alberta
Environ 14 % des internautes ayant effectué des achats en ligne au cours des 12 mois précédant l'enquête se sont heurtés à un problème quelconque, soit causé par une erreur ou des moyens frauduleux, pour au moins une de ces transactions. En général, la proportion de consommateurs en ligne qui ont déclaré des problèmes concernant des achats en ligne au cours des 12 mois précédant l'enquête variait peu d'une région à l'autre du pays (tableau 1). L'Alberta a affiché la plus forte proportion, soit près de 1 consommateur en ligne sur 5 (18 %), alors que Terre-Neuve-et-Labrador a enregistré la moins élevée (9 %) (tableau 1).
Effectuer des opérations seulement avec des organisations bien connues réduit le risque de problèmes liés aux achats en ligne
Le fait de s'adresser seulement à des organisations bien connues semble offrir une certaine mesure de protection contre les problèmes qui peuvent survenir en faisant des achats en ligne. Parmi ceux qui avaient pris de telles précautions, 13 % ont indiqué qu'ils s'étaient heurtés à des problèmes liés aux achats en ligne, proportion inférieure à celle enregistrée par les répondants qui ont dit ne pas avoir limité leurs achats aux organisations bien connues (20 %) (tableau 3).
Les immigrants et les membres de minorités visibles sont davantage à risque lorsqu'ils effectuent des achats en ligne
Les proportions d'immigrants et de membres de minorités visibles qui ont signalé des problèmes en ce qui a trait aux achats en ligne étaient plus élevées que celle déclarée par les autres Canadiens. En 2009, 21 % des membres de minorités visibles et 18 % des immigrants qui avaient effectué des achats en ligne ont mentionné de tels problèmes. Par comparaison, la proportion correspondante s'établissait à 13 % pour les non-immigrants et les personnes n'appartenant pas à une minorité visible (tableau 5).
Ces différences peuvent s'expliquer en partie par le fait que certains types de fraude visent les immigrants, par exemple, les fraudes liées au processus à suivre pour obtenir la citoyenneté ou d'autres documents liés à l'immigration.
Questions générales de sécurité sur Internet
Quatre internautes sur 10 ont subi une tentative d'hameçonnage
La tentative d'hameçonnage, soit le fait de recevoir des courriels frauduleux de quelqu'un se faisant passer pour un représentant d'une organisation fiable et légitime demandant des renseignements personnels, est l'un des problèmes de sécurité les plus fréquents pour les internautes canadiens. Plus précisément, près de 4 internautes sur 10 (39 %) ont indiqué avoir fait l'objet d'au moins une tentative d'hameçonnage. Comme c'est le cas pour d'autres problèmes de sécurité, cette proportion peut être plus élevée, compte tenu que ce ne sont pas tous les utilisateurs d'Internet qui savent qu'ils ont subi une tentative d'hameçonnage.
Certains internautes sont plus vulnérables que d'autres aux tentatives d'hameçonnage. Ainsi, en 2009, les internautes de sexe masculin (45 %) ont plus souvent déclaré avoir subi une tentative d'hameçonnage que les internautes de sexe féminin (33 %). De même, les internautes de 35 à 44 ans (44 %), ceux étant titulaires d'un grade universitaire (54 %), ceux ayant un revenu personnel supérieur à 100 000 $ (58 %) et ceux habitant dans une région métropolitaine de recensement (43 %) étaient plus susceptibles que les autres internautes de subir une tentative d'hameçonnage (tableau 6).
Comme pour la fraude bancaire par Internet, les internautes francophones (25 %) étaient proportionnellement moins susceptibles que les anglophones (43 %) ou les allophones14 (36 %) de subir une tentative d'hameçonnage. Cela peut signifier que plusieurs tentatives d'hameçonnage sont effectuées en anglais (tableau 6).
Le risque d'hameçonnage est aussi plus élevé chez les personnes qui effectuent des achats en ligne. Près des deux tiers (66 %) des personnes ayant dit faire des achats en ligne au moins une fois par semaine avaient subi au moins une tentative d'hameçonnage, comparativement à moins du quart (24 %) des internautes qui faisaient rarement ou ne faisaient jamais d'achats en ligne (tableau 7).
Une infection par un virus, un logiciel espion ou un logiciel publicitaire est le problème de sécurité sur Internet le plus courant
Une infection par un virus, un logiciel espion ou un logiciel publicitaire était le type de problème de sécurité sur Internet le plus courant, près des deux tiers des internautes (65 %) ayant signalé un tel incident. Fait paradoxal, les utilisateurs qui avaient un programme antivirus (67 %) étaient plus susceptibles que ceux qui n'en avaient pas d'indiquer que leur ordinateur avait été infecté par un virus (45 %) (tableau 7). Toutefois, on n'a pas demandé aux répondants de l'ESG s'ils avaient installé leur programme antivirus avant que leur ordinateur soit infecté. Bien que certains utilisateurs puissent s'être procuré un programme antivirus après que leur ordinateur ait été infecté, il est possible que ceux qui avaient déjà un programme antivirus aient été plus conscients qu'un virus avait infecté leur ordinateur.
D'autres types de problèmes de sécurité ont été signalés moins souvent par les internautes. À titre d'exemple, 9 % des répondants ont mentionné que leur compte de courriel ou leurs fichiers d'ordinateur avaient fait l'objet de piratage informatique, alors que l'information personnelle de 4 % des internautes avait été rendue publique.
Bien que plusieurs utilisateurs d'Internet aient vécu une forme quelconque de problème de sécurité, la plupart d'entre eux prenaient des mesures de protection. La vaste majorité d'entre eux utilisaient un programme antivirus (91 %), faisaient affaire avec des organismes reconnus (84 %) et supprimaient régulièrement les courriels de source inconnue. Près des trois quarts (73 %) des utilisateurs Internet ont aussi déclaré supprimer régulièrement les fichiers Internet temporaires et les témoins Internet. Toutefois une plus faible proportion d'utilisateurs d'Internet (33 %) ont dit changer régulièrement leur mot de passe.
Promotion de la haine sur Internet
Un internaute sur 6 est déjà tombé sur du contenu faisant la promotion de la haine ou de la violence
À l'instar de la victimisation en général, certains groupes dans la population sont plus ou moins susceptibles de faire l'objet de discrimination ou d'un crime haineux en raison de leur origine ethnique, de leur religion ou de leur orientation sexuelle (Dauvergne et Brennan, 2011). Le même phénomène se produit sur Internet, certains groupes étant ciblés par des sites qui font la promotion de la haine ou de la violence.
En 2009, près de 1 internaute sur 6 (16%) a déclaré être déjà tombé sur du contenu faisant la promotion de la haine ou de la violence envers un groupe particulier, qu'il l'ait cherché lui-même ou qu'il l'ait trouvé par inadvertance. Cependant, tous les répondants n'étaient pas susceptibles dans la même mesure de trouver du contenu haineux. Plus précisément, près de 1 jeune ou jeune adulte de 15 à 24 ans sur 3 (30 %) a déclaré avoir déjà trouvé du contenu haineux, soit plus du double de la proportion de ceux de 25 ans et plus (12 %) (tableau 6).
Les groupes ethniques ou religieux sont les cibles de contenu haineux sur Internet les plus souvent mentionnées par les internautes
On a demandé aux répondants de l'ESG de 2009 qui sont tombés sur du contenu haineux sur Internet de fournir des renseignements sur les groupes qui, selon eux, étaient visés. Ces résultats révèlent que les groupes ethniques ou religieux étaient les cibles de contenu haineux sur Internet les plus souvent signalées; ces groupes ont été mentionnés par plus de la moitié (57 %)15 des internautes qui sont tombés sur du contenu haineux (graphique 5).
Ces résultats correspondent aux données sur les incidents perçus par les répondants comme étant des crimes haineux en général. Selon l'ESG de 2009, près des deux tiers (65 %) des crimes haineux déclarés par les répondants étaient, selon eux, motivés par la race ou l'origine ethnique, et 16 %, par la religion (Dauvergne et Brennan, 2011). Les internautes ont mentionné d'autres groupes qui étaient la cible de contenu haineux qu'ils ont trouvé sur Internet comme les homosexuels (indiqués par 21 % des internautes qui sont tombés sur du contenu haineux), les femmes (16 %), les Autochtones (15 %) et les immigrants (14 %) (graphique 5).
Graphique 5
Internautes étant tombés sur du contenu haineux sur Internet, selon le groupe ciblé par le contenu haineux, 2009
Tableau de données du graphique 5
Note : Les pourcentages sont fondés sur les internautes qui sont tombés sur du contenu haineux au cours des 12 mois précédant l'enquête. Les catégories ne s'excluent pas mutuellement. Les répondants qui sont tombés sur du contenu faisant la promotion de la haine ou la violence envers un groupe donné pouvaient indiquer plus d'un groupe cible. Par conséquent, la somme des pourcentages ne correspond pas à 100. Exclut les données du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.
Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2009.
Résumé
En 2009, on a recueilli pour la première fois, dans le cadre de l'Enquête sociale générale (ESG) sur la victimisation, des renseignements sur les incidents de victimisation sur Internet liés à la cyberintimidation, à la fraude bancaire, et aux problèmes concernant les achats en ligne. Les données révèlent qu'environ 7 % des utilisateurs d'Internet adultes avaient été victimes de cyberintimidation, normalement aux mains d'un étranger ou d'une connaissance. De surcroît, environ 1 adulte sur 10 (9 %) ayant au moins un enfant entre 8 et 17 ans dans son ménage a affirmé qu'au moins un de ces enfants avait fait l'objet de cyberintimidation et 2 % ont rapporté un leurre d'enfants.
Les données de l'ESG ont également montré que 4 % des internautes ont été victimes de fraude bancaire. Parmi les Canadiens qui ont fait des achats en ligne au cours des 12 mois précédant l'enquête, 14 % se sont heurtés à un problème concernant au moins un de ces achats. Ceux qui ont fait des affaires seulement avec des organisations bien connues ont déclaré moins de problèmes concernant leurs achats en ligne que ceux qui n'ont pas pris ces précautions.
Tableaux de données détaillés
Références
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Méthode de l'analyse multivariable
Plusieurs facteurs peuvent être liés à un risque accru de victimisation sur Internet. Toutefois, la plupart de ces facteurs sont interdépendants. À titre d'exemple, les jeunes sont plus enclins que les adultes à utiliser des sites de réseautage social (comme Facebook et MySpace). Afin de déterminer lequel de ces facteurs a une plus grande incidence, ou plutôt, pour évaluer la mesure dans laquelle chaque facteur augmente ou diminue le risque de victimisation sur Internet, on a effectué une analyse multivariable. Par conséquent, un modèle de régression logistique est utilisé pour déterminer la contribution de chaque facteur à la victimisation. Ainsi, l'incidence de chaque facteur est évaluée alors que les autres facteurs sont maintenus constants. Cette incidence est exprimée sous forme d'un rapport de cotes.
Le rapport de cotes saisit la contribution au risque de victimisation par rapport à un groupe de référence. Un rapport de cotes qui est statistiquement significatif et supérieur à 1 indique que la caractéristique en question accroît le risque de victimisation. Un rapport de cotes qui est statistiquement significatif et inférieur à 1 indique que la caractéristique en question réduit le risque de victimisation. Le rapport de cotes exprime aussi le degré de risque accru. Par exemple, le modèle 1 (tableau 8) montre que la fréquence des opérations bancaires en ligne est le facteur qui présente le plus grand risque : les internautes qui effectuent des opérations en ligne tous les jours ont un risque de 2,25 fois supérieur à celui des internautes qui en font rarement ou jamais. À l'inverse, le risque de victimisation chez les francophones est d'environ 25 % inférieur (rapport de cotes de 0,72).
Méthode de l'Enquête sociale générale sur la victimisation
En 2009, Statistique Canada a réalisé le cycle de la victimisation de l'Enquête sociale générale (ESG) pour la cinquième fois. Les cycles précédents avaient été menés en 1988, 1993, 1999 et 2004. L'enquête vise à fournir des estimations des expériences personnelles qu'ont les Canadiens de huit types d'infractions, à examiner les facteurs de risque liés à la victimisation, à examiner les taux de déclaration à la police, à mesurer la nature et l'étendue de la violence conjugale, à mesurer la crainte de la criminalité et à examiner les perceptions du public à l'égard de la criminalité et du système de justice pénale. Pour la première fois, en 2009, l'ESG a aussi permis de recueillir des renseignements sur les expériences qu'ont eues les Canadiens de la victimisation sur Internet, c'est-à-dire de la fraude bancaire par Internet, de la cyberintimidation et des problèmes éprouvés en faisant des achats en ligne.
Échantillonnage
La population cible comprenait toutes les personnes de 15 ans et plus résidant dans les 10 provinces canadiennes, à l'exclusion des personnes vivant en établissement à temps plein. L'enquête a également été menée dans les trois territoires canadiens, les résultats pour ces régions étant prévus pour diffusion en 2011 dans un rapport séparé. On a choisi les ménages au moyen d'une méthode d'échantillonnage par téléphone appelée « composition aléatoire ». On a exclu de l'échantillon les ménages qui ne possédaient pas de téléphone et ceux qui utilisaient uniquement un téléphone cellulaire. Ces deux groupes ensemble représentaient environ 9 % de la population cible (Enquête sur le service téléphonique résidentiel, décembre 2008). Ainsi, la couverture pour 2009 s'élevait à 91 %.
Une fois qu'un ménage était choisi, une personne de 15 ans ou plus était sélectionnée au hasard pour participer à l'enquête. En 2009, l'échantillon comptait environ 19 500 ménages, un nombre moins élevé qu'en 2004 (24 000).
Collecte de données
La collecte de données s'est déroulée de février à novembre 2009 inclusivement. L'échantillon était réparti également sur les 10 mois afin que l'information représente les variations saisonnières. On s'est servi d'un questionnaire standard et l'on a recueilli les réponses dans le cadre d'interviews téléphoniques assistées par ordinateur. L'interview durait généralement 45 minutes. Avant la collecte, toutes les questions de l'ESG ont fait l'objet d'essais qualitatifs et d'essais pilotes.
Taux de réponse
Sur les 31 510 ménages choisis pour faire partie de l'échantillon du cycle 23 de l'ESG, 19 422 ont fourni des réponses exploitables, ce qui donne un taux de réponse de 61,6 %. Parmi les non-répondants, certains ont refusé de participer et d'autres ne pouvaient pas être joints ou ne parlaient ni français ni anglais. On a pondéré les chiffres des répondants de l'échantillon afin que leurs réponses représentent la population canadienne de 15 ans et plus vivant hors établissement dans les 10 provinces. Chaque personne qui a participé à l'ESG de 2009 représentait environ 1 400 personnes de 15 ans et plus dans la population canadienne.
Limites des données
Comme c'est le cas de toutes les enquêtes-ménages, les données comportent des limites. Les résultats reposent sur un échantillon et, par conséquent, ils sont sujets à des erreurs d'échantillonnage. Des résultats quelque peu différents auraient pu être obtenus si toute la population avait participé à l'enquête. Dans le présent Juristat, on emploie le coefficient de variation (CV) comme mesure de l'erreur d'échantillonnage. Toute estimation qui a un CV élevé (plus de 33,3 %) n'a pas été publiée parce qu'elle est trop peu fiable. Dans ces cas, on utilise le symbole « F » au lieu d'une estimation dans les graphiques et les tableaux de données. Lorsque le CV d'une estimation se situe entre 16,6 % et 33,3 %, il faut se servir de cette dernière avec prudence et on utilise le symbole « E ». Dans les cas où des statistiques descriptives et des analyses par recoupement ont été utilisées, les différences statistiquement significatives ont été déterminées en utilisant un intervalle de confiance de 95 %.
Dans le cas du plan d'échantillonnage et de la taille de l'échantillon de l'ESG de 2009, on s'attend à ce qu'une estimation d'une proportion donnée de la population totale, exprimée en pourcentage, se situe à 0,95 point de pourcentage de la proportion réelle 19 fois sur 20.
Notes
1. L'Enquête canadienne sur l'utilisation d'Internet (ECUI) et l'Enquête sociale générale (ESG) peuvent comporter des méthodes et concepts différents pour mesurer l'utilisation d'Internet. L'objectif principal de l'ESG est de mesurer la victimisation sur Internet. Par conséquent, les données suivantes sont basées sur les répondants de l'ESG ayant déclaré avoir utilisé Internet pendant les 12 mois précédant l'enquête.
2. Le présent rapport a été financé par le Centre de la politique concernant les victimes du ministère de la Justice Canada.
3. On a demandé aux répondants s'ils avaient déjà été victimes de cyberintimidation. Par conséquent, l'incident le plus récent de cyberintimidation aurait pu se produire avant que le répondant n'ait 18 ans.
4. Les éléments du risque et de la sécurité (à l'exception des facteurs géographiques) présentés dans cet article ont fait l'objet d'une analyse multivariable (régression logistique) afin de tenir compte de facteurs (comme la fréquence de l'utilisation d'Internet) qui peuvent avoir contribué au risque de victimisation. Seuls les facteurs qui sont statistiquement significatifs figurent dans le présent article. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les résultats de l'analyse multivariable, voir Méthode de l'analyse multivariable.
5. À titre d'exemple de sites de réseautage social, mentionnons les sites MySpace et Facebook. À titre d'exemple de salons de clavardage, mentionnons les sites Yahoo Chat, PalTalk et ICQ.
6. Les réponses ont été fondées sur la question suivante : Quel degré de confiance accordez-vous aux gens de votre famille? On a utilisé une échelle à cinq notes, 1 représentant « On ne peut pas leur faire confiance du tout » et 5 représentant « On peut leur faire entièrement confiance ». Aux fins de la présente analyse, les réponses de 1 à 4 ont été regroupées dans la catégorie « On ne peut pas leur faire confiance du tout ou on peut leur faire plus ou moins confiance ».
7. Représente les personnes dont la langue la plus souvent parlée à la maison est le français.
8. Représente les personnes dont la langue la plus souvent parlée à la maison est l'anglais.
9.Les répondants pouvaient indiquer plus d'une mesure qu'ils ont prise pour mettre fin à la cyberintimidation.
10. Représente tous les répondants, y compris ceux qui ont déclaré que les enfants n'avaient pas utilisé Internet (4 % des répondants adultes vivant avec des enfants de 8 à 17 ans).
11. Comme les catégories ne s'excluent pas mutuellement, la somme des pourcentages peut ne pas correspondre à 100.
12. Les chiffres sont fondés sur les incidents dans lesquels un seul enfant du ménage avait été victime d'intimidation.
13. Un incident de fraude bancaire sur Internet peut se produire même si la victime n'utilise pas Internet pour faire ses opérations bancaires, puisque ces types d'incidents peuvent découler du vol d'identité ou du vol d'une carte de crédit ou de débit; il suffit qu'une source Internet ait été utilisée pour commettre la fraude.
14. Représente les personnes dont la langue parlée le plus souvent à la maison n'est ni l'anglais ni le français.
15. Les internautes pouvaient indiquer plus d'un groupe cible. Par conséquent, la somme des pourcentages ne correspond par à 100.
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