Section 1 : Population totale

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

L’analyse de cette publication porte principalement sur des données provisoires. Comme ces données seront révisées au cours des prochaines années, il est possible que certaines tendances illustrées dans cette publication changent suite à ces révisions. Une certaine prudence est donc de mise dans l’interprétation des données de cette publication.

Cette section présente les estimations de la population pour le Canada, les provinces et les territoires au 1er juillet 2016 et une analyse succincte des différentes composantes de l’accroissement démographique.

L’accroissement démographique du pays s’est accéléré durant la dernière année

Au 1er juillet 2016, la population du Canada était estimée à 36 286 425 personnes, en hausse de 437 815 au cours de la dernière année (2015-2016). Le taux d’accroissement démographique du pays se situait à 1,2 % 1 , en hausse par rapport à celui de 2014-2015 (+0,9 %). En nombre absolu, la croissance démographique du Canada de la dernière année n’a jamais été aussi importante depuis 1988-1989 (+485 034). Cette croissance peut également s’exprimer comme une hausse de 1 200 personnes par jour.

Le Canada enregistre la plus forte croissance démographique des pays du G7

Au cours de la dernière année, la croissance démographique au Canada est demeurée la plus élevée des pays du G7 2 . Le Canada devance à ce chapitre l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis qui ont tous affiché des taux d’accroissement démographique de 0,8 % ainsi que la France (+0,5 %). Le taux d’accroissement démographique de 1,2 % du Canada contraste avec les décroissances enregistrées en Italie (-0,2 %) et au Japon (-0,4 %). La croissance de la population du Canada n'était toutefois pas la plus élevée des pays industrialisés; elle était, par exemple, inférieure à celle enregistrée en Australie (+1,4 %) ou en Nouvelle-Zélande (+2,1 %) 3 .

La migration internationale explique la plus grande partie de l’accroissement démographique

À l’échelle nationale, la croissance démographique repose sur deux facteurs : l’accroissement naturel 4  et le solde migratoire international 5 , tandis que les estimations de la population des provinces et des territoires tiennent également compte de la migration interprovinciale. Au cours de la dernière année, l’accroissement naturel s’est chiffré à 123 890, résultant de l’écart entre les 392 902 naissances et les 269 012 décès selon les estimations provisoires. Au cours de la même période, le solde migratoire international s’est établi à 313 925, soit le niveau le plus élevé depuis le début de la période couverte par le système actuel de comptabilité démographique en juillet 1971.

Depuis 1995-1996, la migration internationale a toujours constitué le principal facteur de l’accroissement démographique au Canada. Or, la contribution de l’accroissement migratoire international au cours de la dernière année (71,7 %) n’avait jamais été aussi élevée dans le passé récent. En comparaison, le solde migratoire international expliquait en moyenne 38,3 % de l’accroissement démographique au cours des années 1980.

Le solde de la migration internationale culmine à des niveaux record dans cinq provinces sur dix

Le Canada n’avait jamais enregistré un solde migratoire international aussi élevé que celui de la dernière année (+313 925) depuis le début de la période couverte par le système actuel de comptabilité démographique en juillet 1971. Cinq provinces ont également présenté de nouveaux sommets au chapitre du solde de la migration internationale : Terre-Neuve-et-Labrador (+2 015), la Nouvelle-Écosse (+7 528), le Nouveau-Brunswick (+5 069), le Manitoba (+21 351) et la Saskatchewan (+15 693). Dans les trois provinces de l’Atlantique citées ci-haut, le solde migratoire international de 2015-2016 représentait environ le double des niveaux récents.

L’arrivée d’un nombre élevé d’immigrants explique principalement la hausse du solde migratoire international en 2015-2016. Le Canada a reçu 320 932 immigrants au cours de la dernière année, ce qui représente un niveau record depuis le début de la période couverte par le système actuel de comptabilité démographique en juillet 1971. Le précédent sommet avait été enregistré en 2009-2010 (270 581 immigrants) et le pays n’avait jamais reçu autant d’immigrants en une seule période annuelle depuis le début des années 1910, dans le contexte de la colonisation de l’Ouest canadien. À titre comparatif, le nombre d’immigrants se chiffrait à 240 844 en 2014-2015, ce qui représente une hausse de 33,3 %. L’arrivée de réfugiés syriens explique en partie l’augmentation du nombre d’immigrants enregistrée au cours de la dernière année 6 .

Au cours de la dernière année, toutes les provinces ont accueilli davantage d’immigrants qu’en 2014-2015 et six provinces en ont reçu un nombre record : Terre-Neuve-et-Labrador (1 406), la Nouvelle-Écosse (5 390), le Nouveau-Brunswick (4 435), le Manitoba (17 238), la Saskatchewan (15 006) et l’Alberta (57 384).

Parallèlement, le nombre de résidents non permanents a augmenté de 38 152 au cours de la dernière année, tandis qu’il avait diminué de 15 615 en 2014-2015. Des valeurs record ont également été enregistrées au chapitre du solde de résidents non permanents dans quatre provinces, soit l’Île-du-Prince-Édouard (+685), la Nouvelle-Écosse (+2 795), le Nouveau-Brunswick (+947) et le Manitoba (+4 856). Par ailleurs, le nombre de résidents non permanents a diminué dans deux provinces, soit en Alberta (-9 816) et en Colombie-Britannique (-3 267).

Une part croissante d’immigrants s’installe dans les provinces des Prairies

La répartition géographique des nouveaux immigrants continue d’évoluer au profit des provinces des Prairies. Au cours de la dernière année, 27,9 % des immigrants se sont établis dans l’une des trois provinces des Prairies, un sommet depuis le début de la période couverte par le système actuel de comptabilité démographique en juillet 1971. En comparaison, cette proportion était trois fois plus faible il y a 20 ans (8,9 % en 1995-1996). À l’opposé, la part des immigrants qui se sont installés dans les provinces du centre du Canada (Québec et Ontario) a atteint son plus faible niveau en 2015-2016, à 54,4 %. Néanmoins, l’Ontario est demeuré la province ayant accueilli la proportion la plus importante d’immigrants (37,3 %). Par ailleurs, l’Alberta a reçu le deuxième plus grand nombre d’immigrants au pays (57 384). Cela marque une rupture avec les tendances historiques récentes, puisque le Québec ou la Colombie-Britannique avaient jusqu’à présent toujours suivi l’Ontario pour le nombre de nouveaux immigrants.

L’estimation du nombre d’immigrants est fondée sur leur province ou leur territoire d’intention de résidence, tel que colligé par IRCC. Ceci s’applique également pour le calcul de la croissance migratoire internationale et de l’accroissement démographique des provinces et des territoires.

Au cours de la dernière année, la part des immigrants reçus par chacune des provinces de l’ouest du Canada dépassait leur poids démographique. Parmi les six autres provinces du Canada, seule l’Île-du-Prince-Édouard se trouvait aussi dans cette situation. Bien qu’à l’échelle du Canada les provinces de l’Atlantique aient accueilli une part limitée du total d’immigrants (4,1 %), c’était la première fois en 2015-2016 que cette proportion dépassait le seuil de 4 %. Cela était notamment attribuable à l’arrivée de réfugiés syriens au cours de la dernière année. Dans les provinces de l’Atlantique, plus d’un immigrant sur cinq (21,9 %) était un réfugié syrien, comparativement à un peu plus d’un sur douze (8,7 %) dans le reste du Canada.

Plus de quatre Canadiens sur cinq vivent dans quatre provinces

Au 1er juillet 2016, plus de 31,3 millions de Canadiens (86,3 %) résidaient dans quatre provinces : l’Ontario (38,5 %), le Québec (22,9 %), la Colombie-Britannique (13,1 %) et l’Alberta (11,7 %). L’Ontario demeurait la province la plus populeuse au pays avec 13 982 984 personnes. La province avec la plus petite population était l’Île-du-Prince-Édouard avec 148 649 habitants. Comptant 8 326 089 personnes, le Québec était toujours la deuxième province la plus peuplée au pays, suivi de la Colombie-Britannique (4 751 612) et de l’Alberta (4 252 879).

La grande majorité des provinces ont connu une accélération de leur accroissement démographique

Par rapport à 2014-2015, l’accroissement démographique 7  de la dernière année a augmenté à l’échelle canadienne et dans neuf provinces sur dix. L’Alberta était la seule province qui faisait exception, son taux d’accroissement démographique étant demeuré inchangé à 1,7 %. Malgré cette stabilité et même si elle a affiché un solde migratoire interprovincial négatif pour la première fois depuis 2009-2010, l’Alberta est demeurée la province avec la plus forte croissance démographique au pays, à égalité avec le Manitoba (+1,7 %). Il convient de noter que l’accroissement démographique du Manitoba (+22 147) au cours de la dernière année était le plus élevé à avoir été enregistré depuis le début de la période couverte par le système actuel de comptabilité démographique en juillet 1971. La Saskatchewan (+1,6 %) a également connu une croissance soutenue de sa population au cours de la dernière année. Les provinces des Prairies ont donc enregistré les trois plus forts taux d’accroissement démographique du pays en 2015-2016.

Bien que la croissance démographique des provinces de l’Atlantique n’ait pas été aussi prononcée que celle des provinces des Prairies, elle a tout de même montré une nette progression par rapport aux niveaux récents. Ainsi, après trois années consécutives de décroissance démographique, le Nouveau-Brunswick (+0,3 %) a connu une hausse de sa population en 2015-2016. De plus, la Nouvelle-Écosse (+0,6 %) a enregistré sa plus forte croissance démographique depuis 1989-1990 (+0,7 %). Par ailleurs, l’Île-du-Prince-Édouard (+1,3 %) était la province de ce sous-ensemble régional avec le taux d’accroissement démographique le plus élevé. Finalement, Terre-Neuve-et-Labrador (+0,3 %) a affiché un taux d’accroissement démographique supérieur à ceux enregistrés au cours des trois dernières périodes annuelles.

Au cours de la dernière année, la croissance démographique de l’Ontario (+1,3 %) était en nette progression par rapport au niveau de 2014-2015 (+0,8 %) et a culminé à sa valeur la plus élevée depuis 2001-2002 (+1,6 %). En outre, le taux d’accroissement démographique du Québec (+0,8 %) a surpassé les niveaux des deux dernières années (+0,7 % en 2013-2014 et +0,5 % en 2014-2015), mais est demeuré inférieur à la moyenne nationale pour une cinquième année consécutive. Enfin, la croissance de la population en Colombie-Britannique (+1,2 %) était égale à celle du Canada.

Dans les territoires, au cours de la dernière année, seul le Nunavut (+1,5 %) a enregistré une hausse de sa croissance démographique par rapport à 2014-2015 (+1,4 %). La population a augmenté à un rythme inférieur à celui de la moyenne nationale au Yukon (+0,3 %) et aux Territoires du Nord-Ouest (+0,5 %).

Le solde de la migration internationale représente le principal facteur de la croissance démographique de toutes les provinces

Puisqu’on y a dénombré davantage de décès que de naissances et puisque leur solde migratoire interprovincial était négatif, la croissance démographique de trois provinces de l’Atlantique reposait uniquement sur la migration internationale au cours de la dernière année. Terre-Neuve-et-Labrador constituait la seule exception, le solde de la migration interprovinciale (+0,1 %) y ayant été légèrement positif.

Les provinces du Québec, du Manitoba et de la Saskatchewan se caractérisaient toutes par une migration internationale (+0,7 %, +1,6 % et +1,4 % respectivement) expliquant une part importante de leur croissance, un accroissement naturel positif (+0,3 %, +0,5 % et +0,6 % respectivement) et un solde migratoire interprovincial négatif (-0,1 %, -0,5 % et -0,3 % respectivement). Quant à l’Ontario, la migration internationale (+1,0 %) était également le moteur de sa croissance démographique et elle affichait davantage de naissances que de décès (taux d’accroissement naturel de +0,3 %), mais n’avait pas enregistré de pertes migratoires interprovinciales (0,0 %). En Alberta, l’accroissement naturel (+0,8 %) demeurait le plus élevé pour une province et expliquait une part importante de la croissance démographique. Néanmoins, l’accroissement migratoire international (+1,0 %) en constituait le principal facteur, tandis que le solde migratoire interprovincial (-0,1 %) était légèrement négatif. Enfin, le solde de la migration internationale constituait aussi la principale source de la croissance démographique de la Colombie-Britannique (+0,6 %), mais contrairement aux neuf autres provinces, ce facteur expliquait un peu moins de la moitié de sa croissance. Cela était dû au fait que l’accroissement naturel y était également positif (+0,2 %) et que le solde de la migration interprovinciale y était le plus élevé au pays (+0,5 %).

Dans les territoires, notamment en raison des niveaux de fécondité plus élevés, l’accroissement naturel représentait une source plus substantielle de leur croissance démographique. L’accroissement naturel des Territoires du Nord-Ouest (+1,0 %) et du Nunavut (+1,9 %), le plus élevé au Canada, expliquait la majeure partie de la hausse de leur population. Au Yukon, le taux d'accroissement migratoire international (+0,9 %) était toutefois supérieur au taux d’accroissement naturel (+0,6 %).

L’Alberta enregistre des pertes migratoires interprovinciales pour la première fois depuis 2009-2010

À l’échelle provinciale et territoriale, la croissance démographique résulte également des échanges migratoires internes. À ce chapitre, le nombre total de migrants interprovinciaux au Canada en 2015-2016 (284 902) a atteint un sommet depuis 2007-2008 (301 237). Après avoir été la province réalisant les plus importants gains migratoires interprovinciaux pendant cinq années consécutives, l’Alberta a enregistré des pertes de 2 877 personnes (-0,1 %) en 2015-2016. Cela marque un renversement de tendance, puisque cette province affichait des gains migratoires de 21 594 en 2014-2015, de 35 382 en 2013-2014 et de 38 598 en 2012-2013. La baisse du solde de la migration interprovinciale de l’Alberta était surtout attribuable à une diminution du nombre d’entrants (en baisse de 17 145, passant de 81 540 à 64 395), plutôt qu’à une augmentation du nombre de sortants (en hausse de 7 326, passant de 59 946 à 67 272).

Au cours de la dernière année, la Colombie-Britannique a présenté les plus forts gains migratoires interprovinciaux au pays (+23 260). Dans cette province, le taux de migration interprovinciale nette de la dernière année (+0,5 %) a atteint un sommet depuis 1995-1996 (+0,6 %). Par ailleurs, Terre-Neuve-et-Labrador (+271) ainsi que l’Ontario (+6 154) étaient les deux seules autres provinces à ne pas avoir connu de pertes migratoires interprovinciales. Pour l’Ontario, il s’agit de la première année depuis 2002-2003 à ne pas avoir été marquée par des pertes migratoires interprovinciales.

Les plus importants flux migratoires concernent les échanges avec l’Ontario ou l’Alberta

Les 30 plus importants flux migratoires sont présentés dans le graphique circulaire 8  suivant, où une couleur est attribuée à chaque province ou territoire. Les origines et destinations sont représentées par les segments du cercle. Les flux ont la même couleur que leur origine, leur largeur indique leur importance et le sens de la flèche leur direction.

Au cours de la dernière année, le plus important flux migratoire interprovincial provenait de l’Alberta et allait en direction de la Colombie-Britannique (27 648). Le flux en direction inverse (de la Colombie-Britannique vers l’Alberta) totalisait 17 574 migrants, se traduisant par des gains de 10 074 personnes pour la Colombie-Britannique dans les échanges entre ces deux provinces. Ces flux migratoires étaient d’ailleurs d’importance primordiale pour interpréter le solde migratoire interprovincial de chacune des deux provinces. D’une part, les pertes migratoires interprovinciales de l’Alberta s’expliquaient presque exclusivement par ce déficit avec la Colombie-Britannique, étant donné que les échanges migratoires de l’Alberta étaient excédentaires avec toutes les autres provinces, sauf Terre-Neuve-et-Labrador (-574). D’autre part, près de la moitié des gains migratoires interprovinciaux de la Colombie-Britannique (soit 43,3 % du total de ses gains) étaient expliqués par ses échanges avec l’Alberta. Notons que la Colombie-Britannique était la seule province à avoir réalisé des gains migratoires interprovinciaux avec chacune des autres provinces canadiennes au cours de la dernière année.

Le deuxième flux migratoire interprovincial en importance au Canada provenait du Québec et allait en direction de l’Ontario (19 196). Enfin, le troisième flux en importance tirait son origine de l’Ontario et allait en direction de l’Alberta (17 909), mais était en nette diminution par rapport à la dernière année (25 660). C’est d’ailleurs la principale raison expliquant pourquoi l’Ontario n’a pas enregistré de pertes migratoires interprovinciales en 2015-2016.

En termes relatifs exprimés en taux 9 , les plus importants flux migratoires interprovinciaux étaient ceux à l’origine de l’Île-du-Prince-Édouard à destination de l’Ontario (+0,9 %), de la Saskatchewan vers l’Alberta (+0,8 %) et de l’Alberta vers la Colombie-Britannique (+0,7 %).

Section suivante

Date de modification :