Les prix à la consommation ont été durement touchés par la pandémie de COVID-19 et, plus récemment, par des événements mondiaux comme la guerre en Ukraine. Les consommateurs qui tentent de joindre les deux bouts ont dû faire face à une augmentation des coûts dans bon nombre de leurs dépenses quotidiennes. Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement, les fluctuations du prix du pétrole et les changements provoqués par la pandémie de COVID-19 dans la demande des consommateurs sont quelques-uns des facteurs qui expliquent cette situation. La principale mesure de l'inflation de Statistique Canada est l'Indice des prix à la consommation, ou l'IPC. L'IPC a reflété l'incidence de ces événements sans précédent, atteignant des sommets de quatre décennies tout au long de 2022.
Dans ce contexte, certains faits sur la manière de calculer l'IPC peuvent aider à expliquer comment les prix observés par les consommateurs, par exemple, sur les étagères des épiceries et à la pompe, se reflètent fidèlement dans le calcul de l'IPC chaque mois.
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Tout d'abord, l'IPC offre un aperçu global des dépenses de consommation dans tout le pays; il n'illustre pas uniquement l'expérience d'une personne ou d'une famille. L'IPC tient compte, sur une base mensuelle, des variations des prix des biens et des services les plus courants, payés par les consommateurs.
Comment est-il calculé, précisément? L'IPC est fondé sur un vaste panier de biens et de services (voir Les produits représentatifs de l'Indice des prix à la consommation) divisé en huit catégories :
- aliments;
- logement;
- dépenses courantes, ameublement et équipement du ménage;
- vêtements et chaussures;
- transports;
- soins de santé et soins personnels;
- loisirs, formation et lecture;
- boissons alcoolisées, produits du tabac et cannabis récréatif.
Dans chaque catégorie, Statistique Canada sélectionne les produits qui reflètent le plus fidèlement les tendances des dépenses de la population canadienne. Lorsque nous diffusons notre chiffre de l'IPC mensuel, il compare le coût du panier au cours d'un mois donné avec celui du même mois un an plus tôt. Par exemple, si l'IPC global est de 5,1 % en janvier, cela signifie que les prix à la consommation ont augmenté de 5,1 % par rapport à ce qu'ils étaient en janvier de l'année précédente.
Par le passé, le panier de biens et de services utilisé pour calculer l'IPC était mis à jour à quelques années d'intervalle. Cependant, depuis le début de la pandémie de COVID-19, nous avons commencé à mettre à jour le panier chaque année pour tenir compte des changements rapides dans le comportement des consommateurs et d'autres facteurs.
Voici quelques réponses aux questions les plus fréquemment posées au sujet de l'IPC dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
Pourquoi l'indice ne correspond-il pas à mon expérience personnelle en matière de dépenses?
Il est important de noter que, parfois, l'IPC ne semble pas refléter l'expérience exacte de personnes, de ménages ou même de régions au Canada. La différence est attribuable au fait que, bien entendu, les consommateurs sont plus susceptibles de remarquer les variations des prix des choses qu'ils achètent fréquemment et d'y accorder davantage d'importance, comparativement à leurs achats plus occasionnels. Les changements liés aux articles courants, comme le lait ou l'essence, sont inclus dans l'IPC, mais l'indice comprend également des articles achetés moins fréquemment, comme les meubles, les appareils électroménagers et les vêtements, ainsi que les articles dont le prix a diminué depuis l'an dernier, comme les services cellulaires et les primes d'assurance-automobile. Cela explique pourquoi les perceptions et les expériences des consommateurs individuels peuvent différer de l'IPC mensuel.
Saviez-vous que vous pouvez calculer votre taux d'inflation personnel unique? Pour l'essayer, jetez un coup d'œil à notre Calculateur de taux d'inflation personnel.
Qu'en est-il des voitures d'occasion?
Lors de la mise à jour annuelle du panier en juin 2022, Statistique Canada a adopté une nouvelle approche qui ajoute le prix des véhicules d'occasion au calcul de l'IPC afin de mieux s'harmoniser avec les pratiques internationales. L'intégration des prix des véhicules d'occasion dans le calcul de l'IPC de mai 2022 comprend deux nouvelles séries : l'achat de véhicules automobiles neufs et l'achat de véhicules d'occasion.
L'ajout du prix des véhicules d'occasion à l'IPC fait partie de l'engagement de Statistique Canada de fournir les données les plus opportunes, fiables et exactes, qui reflètent l'expérience des Canadiens.
Nous continuerons de surveiller les prix des véhicules d'occasion et de tirer parti de nouvelles sources de données pour mesurer l'indice des prix d'achat de véhicules automobiles. Cela permettra d'assurer que l'IPC demeure un moyen précis, robuste et pertinent de mesurer l'inflation.
Pour obtenir plus de renseignements, consultez le document technique intitulé Mesure de la variation des prix des véhicules d'occasion dans l'Indice canadien des prix à la consommation.
Qu'en est-il de l'inflation aux États-Unis?
Il est difficile de comparer les taux d'inflation du Canada avec ceux d'autres pays. Par exemple, il y a plusieurs différences importantes entre notre calcul de l'IPC et celui des États-Unis. Prenons le logement, par exemple. Aux États-Unis, le logement est mesuré comme si le propriétaire louait sa propre maison, tandis que le Canada mesure tous les coûts continus associés à la possession et à l'entretien d'une maison. Dans le même ordre d'idées, l'indicateur de l'inflation des États-Unis comprend une gamme différente de coûts liés aux soins de santé, y compris les séjours à l'hôpital, les services de médecin et l'assurance-maladie, tandis que l'indicateur du Canada comprend le cannabis médicinal et récréatif.
Qu'en est-il des prix des aliments?
En ce qui concerne le sujet brûlant des prix des aliments dans l'IPC, nous disposons des données les plus robustes possible pour mesurer les prix des aliments au Canada – en fait, Statistique Canada utilise principalement des données de lecteurs optiques aux points de vente, recueillies directement auprès de 21 chaînes d'épiceries dans toutes les régions du Canada. Les données obtenues aux points de vente, ou données sur les transactions, représentent les données sur les prix de la plus haute qualité disponible, puisqu'elles permettent de suivre les prix réellement payés par les Canadiens à la caisse, au lieu de se limiter aux prix annoncés dans les magasins. Ces données sont recueillies chaque semaine et comprennent les soldes et les promotions, le cas échéant. L'organisme utilise une méthode robuste pour sélectionner une large gamme de produits alimentaires représentatifs, y compris les grandes marques et les marques maison, dans la mesure du possible. Afin de protéger la confidentialité des fabricants et des vendeurs des produits dont nous relevons les prix, Statistique Canada ne publie pas de noms de marque ou de noms de magasins précis.
Pour ce qui est de la réduflation, l'IPC en tient aussi compte. Si la taille des emballages diminue alors que le prix reste le même, l'IPC ajuste son calcul pour afficher une augmentation de prix, même si les autres variables demeurent constantes. De même, si la qualité d'un produit est améliorée, comme un forfait de services de téléphonie cellulaire qui passe de 5 Go à 10 Go alors que le prix reste le même, l'IPC enregistrera cette amélioration comme une baisse de prix. Cette procédure est appelée qualité constante (voir Mesurer la fluctuation de prix pure dans un monde en constante évolution) et permet de s'assurer que l'IPC mesure les mêmes articles dans le panier au fil du temps.
Qu'en est-il des coûts de logement?
Quelques mots au sujet des dépenses qui représentent la plus grande partie de nos budgets — le logement. Plusieurs discussions publiques ont récemment porté sur la flambée des prix des maisons au Canada et sur la question de savoir si ces changements sont adéquatement pris en compte dans l'IPC. En bref, la réponse est oui. L'IPC reflète fidèlement les coûts de consommation d'un logement pour les consommateurs canadiens individuels — ceux qui louent un logement et ceux qui sont propriétaires de leur maison.
Allons-y plus en détail :
- l'IPC comprend le coût du loyer;
- l'IPC comprend l'assurance habitation, l'impôt foncier, les services publics, l'entretien et les réparations, soit tous les principaux coûts liés au logement;
- l'IPC comprend les coûts de transaction immobilière lorsque des gens achètent une maison, tels que les frais de commission des agents immobiliers et les frais de cession immobilière;
- l'IPC comprend le coût de remplacement d'une maison, qui tient compte de l'amortissement et mesure le coût de la reconstruction de la maison sur un terrain existant. Cela représente les coûts associés au maintien de la valeur de la maison au fil du temps;
- l'IPC ne comprend pas la partie du paiement de votre hypothèque consacré au remboursement du capital, puisque cette partie est considérée comme un investissement dans un actif dont la valeur augmentera probablement au fil du temps, et qui vous appartient. Vous ne consommez pas une maison comme vous le feriez pour d'autres biens, et vous ne perdez pas cette partie de votre paiement.
Pour mieux comprendre la situation, imaginez qu'en remboursant votre capital sur un prêt hypothécaire, vous déplacez l'argent du côté de la dette vers le côté de l'actif dans votre grand livre personnel. Vous ne perdez pas cet argent; vous payez un actif au fil du temps. Par contre, l'IPC comprend la partie de votre paiement hypothécaire qui sert à payer l'intérêt sur la maison, soit la partie de votre paiement mensuel, hebdomadaire ou bimensuel qui correspond uniquement à l'intérêt. Il s'agit du coût de l'emprunt.
Existe-t-il un meilleur moyen de mesurer l'IPC?
La méthode utilisée pour calculer l'IPC suit les normes internationales (voir International Monetary Fund - Update of the Consumer Price Index Manual (en anglais seulement)) acceptées. En outre, elle est régulièrement examinée en interne et par des experts extérieurs à l'agence et ajustée au besoin pour s'assurer qu'elle respecte les pratiques exemplaires.
L'IPC est la principale mesure de l'inflation de Statistique Canada. Il calcule la variation des prix de nombreux produits différents et services uniques que les Canadiens et les Canadiennes achètent et présente cette variation en un seul indice, qui est basé sur un panier fixe et la pondération correspondante des articles typiquement achetés par les ménages au Canada.
L'IPC global, notre chiffre officiel de l'inflation, est une mesure exprimée sur 12 mois qui permet les comparaisons d'une année à l'autre. Cette mesure garantit que le taux d'inflation puisse faire l'objet de comparaisons à l'échelle internationale et elle est conforme aux pratiques d'analyses économiques normalisées employées par les utilisateurs des statistiques économiques et les autres organismes nationaux de statistique, comme ceux des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande.
Certains chercheurs et économistes analysent l'inflation en fonction du taux annualisé, ce qui signifie que les variations de prix les plus récentes (habituellement sur une base mensuelle ou trimestrielle) servent à extrapoler ce que le taux d'inflation serait si la variation des prix continuait à ce rythme. Cette méthode ne tient pas compte des événements soudains qui peuvent influer sur les prix, dont ceux qui ont eu lieu récemment dans le monde comme la pandémie de COVID-19 ou les autres événements géospatiaux ou météorologiques qui ont entraîné des mouvements marqués dans l'offre et la demande.
Même si les taux annualisés examinent les variations des prix à court terme, ils ne sont pas nécessairement représentatifs des tendances futures et pourraient même être trompeurs. Le taux d'inflation annualisé s'appuie sur les données du passé, puisqu'il est basé sur une variation des prix qui s'est déjà produite, et il est plus sensible à la volatilité des prix. Par exemple, les variations des prix annualisées basées sur les deux premiers trimestres de 2020 auraient été totalement différentes des variations de prix réellement observées par les Canadiens et les Canadiennes au cours de la première année de la pandémie de COVID-19. L'IPC annualisé peut tout de même être calculé par les organisations à l'aide des données du Tableau 18-10-0006-01 pour calculer ces tendances.
Description : Indice des prix à la consommation (IPC) annualisé et officiel, janvier 2018 à août 2022
Année | Mois | Taux de croissance annualisé depuis 12 mois | IPC d'une année à l'autre pour la même période |
---|---|---|---|
2018 | janv. | 3.1 % | 1.7 % |
févr. | 3.1 % | 2.2 % | |
mars | 1.2 % | 2.3 % | |
avril | 0.0 % | 2.2 % | |
mai | 0.0 % | 2.2 % | |
juin | 0.6 % | 2.5 % | |
juil. | 0.0 % | 3.0 % | |
août | 1.5 % | 2.8 % | |
sept. | 2.5 % | 2.2 % | |
oct. | 2.5 % | 2.4 % | |
nov. | 4.0 % | 1.7 % | |
déc. | 3.4 % | 2.0 % | |
2019 | janv. | 4.3 % | 1.4 % |
févr. | 2.8 % | 1.5 % | |
mars | 2.8 % | 1.9 % | |
avril | 1.5 % | 2.0 % | |
mai | 0.9 % | 2.4 % | |
juin | 1.2 % | 2.0 % | |
juil. | 2.7 % | 2.0 % | |
août | 3.0 % | 1.9 % | |
sept. | 2.1 % | 1.9 % | |
oct. | 1.5 % | 1.9 % | |
nov. | 0.3 % | 2.2 % | |
déc. | 1.5 % | 2.2 % | |
2020 | janv. | 0.3 % | 2.4 % |
févr. | 2.1 % | 2.2 % | |
mars | 2.7 % | 0.9 % | |
avril | 3.9 % | -0.2 % | |
mai | 3.9 % | -0.4 % | |
juin | 2.1 % | 0.7 % | |
juil. | 2.4 % | 0.1 % | |
août | 1.2 % | 0.1 % | |
sept. | 1.2 % | 0.5 % | |
oct. | 0.9 % | 0.7 % | |
nov. | 1.2 % | 1.0 % | |
déc. | 3.0 % | 0.7 % | |
2021 | janv. | 1.8 % | 1.0 % |
févr. | 2.1 % | 1.1 % | |
mars | -2.9 % | 2.2 % | |
avril | -4.9 % | 3.4 % | |
mai | -5.1 % | 3.6 % | |
juin | 1.5 % | 3.1 % | |
juil. | 3.3 % | 3.7 % | |
août | 3.3 % | 4.1 % | |
sept. | 0.9 % | 4.4 % | |
oct. | 2.4 % | 4.7 % | |
nov. | 3.6 % | 4.7 % | |
déc. | 3.2 % | 4.8 % | |
2022 | janv. | 3.5 % | 5.1 % |
févr. | 2.9 % | 5.7 % | |
mars | 3.2 % | 6.7 % | |
avril | 4.1 % | 6.8 % | |
mai | 4.7 % | 7.7 % | |
juin | 5.0 % | 8.1 % | |
juil. | 4.6 % | 7.6 % | |
août | 5.5 % | 7.0 % | |
Source : Programme des prix à la consommation |
Statistique Canada s'engage à fournir des données exactes, actuelles et de qualité pour mesurer la variation des prix et produire un IPC qui reflète l'expérience de tous les Canadiens et Canadiennes. L'organisme publie un ensemble riche d'outils et de ressources sur le Portail de l'Indice des prix à la consommation qui fournissent des renseignements sur l'inflation et ses répercussions. Les améliorations récentes apportées au programme (voir Améliorations et évolutions du programme de l'Indice des prix à la consommation), comme le passage à la mise à jour annuelle du panier de biens et services de l'IPC, la mise en œuvre des prix des véhicules d'occasion (voir Mesure de la variation des prix des véhicules d'occasion dans l'Indice canadien des prix à la consommation), l'intégration des données de lecteurs optiques et des autres sources de données, et l'introduction d'un indice des prix ajusté pendant la pandémie de COVID-19 (voir Dépenses de consommation pendant COVID-19 : une analyse exploratoire des effets de l'évolution des modes de consommation sur les indices des prix à la consommation), mettent en valeur les innovations du programme de l'IPC et sa pertinence.
Pourquoi l'IPC-comm a-t-il affiché des révisions plus marquées à la fin de 2022?
L'IPC-comm est une mesure de l'inflation fondamentale qui permet d'extraire les mouvements communs des prix entre les catégories du panier de l'IPC. Cette mesure s'appuie sur une procédure statistique, soit un modèle factoriel, pour détecter les variations dans les composantes communes, ce qui permet d'exclure les variations de prix qui pourraient être causées par des facteurs propres à certaines composantes.
L'IPC-comm est réestimé chaque mois et des révisions ont lieu à cause des changements dans les paramètres du modèle qui se produisent lorsque de nouveaux points de données sont ajoutés. Dans ce cas, les révisions sont le résultat de la détection, par le modèle, d'une variation commune accrue de l'IPC, qui donne lieu à une refactorisation de la série qui compose l'IPC-comm. Essentiellement, cela signifie qu'une variation commune est observée pour un plus grand nombre de biens et services de l'IPC, ou que l'inflation est plus généralisée à l'heure actuelle qu'elle ne l'a été par le passé. Les révisions à la hausse de l'IPC-comm indiquent que les variations des prix que l'on estimait initialement comme étant éphémères ou propres à un secteur persistent et qu'elles deviennent de plus en plus communes au sein de nombreux secteurs.
Liens à d'autres renseignements :
- Examining recent revisions to CPI-common (Banque du Canada) (en anglais seulement)
- L'évolution de l'inflation et son importance (Banque du Canada)
- L'Indice des prix à la consommation — mesures privilégiées de l'inflation fondamentale de la Banque du Canada Document de méthodologie
- Mesures privilégiées de l'inflation fondamentale de la Banque du Canada — Document d'information générale
Qu'en est-il des effets de glissement annuel?
L'effet de glissement annuel désigne l'incidence qu'ont les fluctuations des prix enregistrées 12 mois plus tôt sur l'inflation globale des prix à la consommation du mois courant. Lorsqu'une importante variation des prix à la baisse survenue au cours du mois de référence cesse d'influencer la variation des prix sur 12 mois, cela a un effet à la hausse sur l'IPC publié au cours du mois. En revanche, une forte variation à la hausse des prix au cours du mois de référence exerce une pression à la baisse sur la mesure du mois en cours.
Vous voulez connaître votre propre taux d'inflation?
Saviez-vous que vous pouvez calculer votre taux d'inflation personnel, ou celui de votre ménage, en fonction des produits et des services que vous achetez réellement?
Veuillez consulter notre Calculateur de taux d'inflation personnel. Il s'agit d'un outil unique qui permet aux Canadiens de voir comment leur expérience personnelle en matière d'inflation se compare à l'IPC. Il intègre des facteurs comme leurs habitudes de consommation personnelles uniques et les prix dans les régions où ils vivent.