Les estimations du revenu net comptant dans le Revenu agricole net, statistiques économiques agricoles, sont les estimations officielles de Statistique Canada. D’autres estimations du revenu net comptant (les recettes monétaires agricoles moins les dépenses d’exploitation) peuvent être tirées à partir de données produites par la Division de l’agriculture de Statistique Canada – à savoir celles du Programme des données fiscales agricoles (PDFA), de l’Enquête financière sur les fermes (EFF) et du Recensement de l’agriculture (REAG). Lorsque l’on compare des données recueillies à différentes fins, il est important de comprendre les différences relatives à la couverture et aux concepts. Des ajustements sont requis pour rendre les estimations comparables.
1. Différences conceptuelles
Veuillez noter que les explications qui suivent sont fondées sur les différences applicables à l’année de référence 2010.
a) Revenu agricole net : statistiques économiques agricoles
Les estimations des statistiques économiques agricoles (SEA) comprennent toutes les entreprises agricoles. Les données ne sont pas disponibles selon le type de ferme, la catégorie de ventes et la région infraprovinciale, et au microniveau.
Les recettes et les dépenses sont estimées par année civile. Elles sont consignées selon la méthode de la comptabilité de caisse lorsque l’agriculteur reçoit ou débourse les fonds.
Les recettes et dépenses dans les SEA excluent : le revenu tiré de l’utilisation non agricole de la ferme (p. ex. revenu tiré d’activités touristiques à la ferme); les recettes que les exploitants agricoles ou leur famille reçoivent d’autres sources (p. ex. salaires et traitements d’un emploi non agricole et revenu de placements); les recettes ou les dépenses liées à la vente ou à l’achat d’immobilisations agricoles (immeubles, machines et matériel), bien que l’intérêt versé sur ces achats soit compris dans les dépenses; les paiements de capital pour lesquels les fonds n’ont rien à voir avec la production courante et les paiements de transfert (comme les indemnités de formation) versés aux particuliers; contrairement au PDFA, à l’EFF et au Recensement de l’agriculture, les estimations des SEA excluent les échanges commerciaux d’une ferme à l’autre, sauf si elles ont lieu entre deux provinces ou entre le Canada et un autre pays. Dans une province, les ventes d’une ferme constituent une dépense pour l’autre, de sorte qu’elles s’annulent.
b) Programme des données fiscales agricoles
Le Programme des données fiscales agricoles (PDFA) est une enquête-échantillon annuelle, fondée sur les dossiers des déclarants fiscaux, conçue pour estimer diverses variables financières agricoles. Les estimations du PDFA représentent tous les particuliers qui ont déclaré des revenus d’exploitation agricoles totaux de 10 000 $ et plus dans leur déclaration de revenus, ainsi que les sociétés agricoles qui ont déclaré des revenus d’exploitation agricoles totaux de 25 000 $ et plus, et dont 50 % ou plus des ventes proviennent d’activités agricoles.
Certains non-exploitants peuvent figurer dans la base de données du PDFA (p. ex. celui qui déclare un revenu agricole provenant d’une entente de métayage sans toutefois travailler dans une exploitation agricole).
Les estimations sont présentées par année civile, mais on ne tente pas de rajuster les données provenant des sociétés agricoles dont l’exercice ne coïncide pas nécessairement avec l’année civile.
Les « revenus d’exploitation totaux » selon le PDFA comprennent les « travaux à forfait et location de machines » ainsi que les « revenus de location », qui ne sont pas compris dans les recettes monétaires agricoles des SEA.
c) Enquête financière sur les fermes
L’Enquête financière sur les fermes (EFF) est une enquête-échantillon qui sert à recueillir des données sur les actifs et passifs des exploitations agricoles, leurs revenus et dépenses, ainsi que leurs achats et ventes de biens en immobilisations.
L’échantillon de 2010 comprend à la fois les fermes constituées en société et les fermes non constituées en société dont les ventes annuelles provenant d’activités agricoles dépassent 10 000 $. Contrairement aux autres sources, les fermes faisant partie d’entreprises à exploitations agricoles multiples sont exclues de l’échantillon. Comme dans le PDFA, on ne fait pas de rajustement pour les données déclarées par les sociétés agricoles dont l’exercice ne coïncide pas nécessairement avec l’année civile.
Les « recettes agricoles brutes totales » selon l’EFF comprennent les recettes pour les travaux agricoles à forfait qui ne sont pas directement comprises dans les recettes monétaires agricoles selon les SEA. Le « travail à forfait » est traité d’une façon semblable au PDFA.
d) Recensement de l’agriculture
Le Recensement de l’agriculture (REAG) est un recensement des exploitations agricoles qui produisent des produits agricoles dans l’intention de les vendre. Les données sont généralement fournies par année civile ou pour un exercice financier complet.
Contrairement aux SEA, les données du REAG sur les recettes comprennent les dividendes reçus des coopératives, les remboursements de taxe sur les produits et services (TPS), les recettes provenant des travaux à forfait et les remises reçues.
2. Comparaison des estimations
Les différences conceptuelles et méthodologiques et la méthode de collecte des données ne permettent pas de faire les comparaisons directes entre la série des recettes ou des dépenses des SEA et le revenu total ou les dépenses totales du PDFA, de l’EFF ou du Recensement de l’agriculture. Le fait que ces échanges commerciaux entre les fermes à l’intérieur d’une province soient exclus dans les SEA et inclus dans les ensembles de données du PDFA, de l’EFF et du Recensement de l’agriculture explique en grande partie pourquoi il est difficile de faire des comparaisons. Cependant, les estimations du revenu net comptant (les recettes monétaires agricoles moins les dépenses d’exploitation) sont plus directement comparables puisque, dans une province, les ventes d’une ferme constituent une dépense pour une autre ferme, si bien qu’elles s’annulent.
Comme pour les ventes entre fermes, certains postes des recettes qui ne figurent pas dans la série des recettes des SEA s’annuleraient entre eux lorsqu’on calculerait les estimations du revenu net comptant à partir des différentes sources. Par exemple, l’exclusion des recettes des travaux à forfait des SEA est compensée en grande partie dans les estimations du revenu net puisqu’on utilise les estimations du travail à forfait net (les dépenses des travaux à forfait moins les recettes des travaux à forfait) dans la série des dépenses des SEA. La soustraction des recettes provenant des travaux à forfait des dépenses des travaux à forfait est effectuée pour tenter de minimiser — dans l’ensemble — la présence des coûts d’exploitation engagés par les producteurs agricoles pour effectuer des travaux à forfait. De façon moins précise, on pourrait s’attendre à ce que les estimations des composantes des « revenus divers » et des « dépenses d’exploitation diverses » du PDFA — qui ne figurent pas dans les SEA — s’annulent à un certain degré.
Le PDFA publie uniquement les revenus et les dépenses moyens des fermes qui ont déclaré des revenus d’exploitation agricoles totaux de 10 000 $ et plus dans leur déclaration de revenus, ainsi que des sociétés agricoles qui ont déclaré des revenus d’exploitation agricoles totaux de 25 000 $ et plus, et dont 50 % ou plus des ventes proviennent d’activités agricoles. Aux fins de comparaisons avec les SEA, les estimations pour les fermes non constituées en société déclarant des revenus d’exploitation totaux inférieurs à 10 000 $ ont été utilisées à l’interne, malgré le fait que ces estimations étaient de moindre qualité.
3. Résultats
2010 | ||||
---|---|---|---|---|
SEANote 1 | PDFANote 2 | REAGNote 1 | EFFNote 3 | |
milliers de dollars | ||||
Terre-Neuve-et-Labrador | 14 052 | 22 535 | 18 805 | 18 630 |
Île-du-Prince-Édouard | 62 612 | 61 879 | 66 152 | 54 062 |
Nouvelle-Écosse | 74 145 | 103 203 | 98 900 | 71 653 |
Nouveau-Brunswick | 69 101 | 86 402 | 78 079 | 73 488 |
Québec | 1 714 734 | 1 387 941 | 1 521 280 | 1 362 593 |
Ontario | 1 814 651 | 1 863 520 | 1 936 265 | 1 450 051 |
Manitoba | 1 004 305 | 918 892 | 903 614 | 756 687 |
Saskatchewan | 2 737 531 | 2 175 612 | 2 252 158 | 1 922 718 |
Alberta | 1 266 258 | 1 563 223 | 1 728 106 | 1 267 880 |
Colombie-Britannique | 243 675 | 314 879 | 319 704 | 333 101 |
Canada | 9 001 064 | 8 498 087 | 8 923 063 | 7 310 864 |
|
2010 | |||
---|---|---|---|
(PDFA - SEA)Tableau 2 Note 1 | (REAG - SEA)Tableau 2 Note 2 | (EFF - SEA)Tableau 2 Note 3 | |
milliers de dollars | |||
Terre-Neuve-et-Labrador | 8 483 | 4 753 | 4 578 |
Île-du-Prince-Édouard | - 733 | 3 540 | - 8 550 |
Nouvelle-Écosse | 29 058 | 24 755 | - 2 492 |
Nouveau-Brunswick | 17 301 | 8 978 | 4 387 |
Québec | - 326 793 | - 193 454 | - 352 141 |
Ontario | 48 869 | 121 614 | - 364 600 |
Manitoba | - 85 413 | - 100 691 | - 247 618 |
Saskatchewan | - 561 919 | - 485 373 | - 814 813 |
Alberta | 296 965 | 461 848 | 1 622 |
Colombie-Britannique | 71 204 | 76 029 | 89 426 |
Canada | - 502 977 | - 78 001 | -1 690 200 |
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2010 | |||
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(PDFA - SEA / SEA)Tableau 3 Note 1 | (REAG - SEA / SEA)Tableau 3 Note 2 | (FFS - SEA / SEA)Tableau 3 Note 3 | |
pourcentage | |||
Terre-Neuve-et-Labrador | 60 4 | 33 8 | 32,6 |
Île-du-Prince-Édouard | -1 2 | 5 7 | -13,7 |
Nouvelle-Écosse | 39 2 | 33 4 | -3,4 |
Nouveau-Brunswick | 25 0 | 13 0 | 6,3 |
Québec | -19 1 | -11 3 | -20,5 |
Ontario | 2 7 | 6 7 | -20,1 |
Manitoba | -8 5 | -10 0 | -24,7 |
Saskatchewan | -20 5 | -17 7 | -29,8 |
Alberta | 23 5 | 36 5 | 0,1 |
Colombie-Britannique | 29 2 | 31 2 | 36,7 |
Canada | -5 6 | -0 9 | -18,8 |
|
4. Conclusion
La comparaison des données recueillies à différentes fins n’est pas une tâche facile. Au niveau agrégé, il est extrêmement difficile de déterminer avec précision les causes des écarts. Il y aura toujours des écarts en raison des différences de couverture, de méthodes de comptabilité, d’exercice financier, ainsi que des méthodes de contrôle, d’imputation et d’estimation des données d’enquête, de recensement et de sources administratives. Ces différences se combinent souvent à l’intérieur d’une estimation comme le revenu net comptant, qui est calculé de façon résiduelle.