Enquête sociale générale de 2019 sur la sécurité des Canadiens : rapport technique

Table des matières

Résumé

L'Enquête sociale générale (ESG) sur la sécurité des Canadiens (victimisation) recueille des données sur les expériences des répondants en matière de crimes signalés et non signalés, de violence familiale et de perception de l'application de la loi. Ces données sont recueillies tous les cinq ans dans les provinces et les territoires à l'aide de l'autodéclaration électronique, de suivis téléphoniques et, dans les territoires, d'interviews sur place pour le dernier cycle, en 2019.

Le taux de réponse à l'ESG de 2019 est inférieur aux taux d'autres enquêtes sociales générales et enquêtes sur la victimisation d'autres pays. Toutefois, cela peut s'expliquer, du moins en partie, par les méthodes de collecte (autodéclaration électronique et collecte par téléphone au Canada, et interviews sur place dans les autres pays).

Statistique Canada a appliqué des procédures rigoureuses de traitement et de validation des données afin de vérifier que le faible taux de réponse n'avait pas nui de façon importante à la qualité des données. Ces procédures, qui comprenaient la vérification, la pondération et la comparaison des données avec celles des cycles précédents et avec les résultats d'autres enquêtes, ont permis de faire en sorte que les données produites soient représentatives de la population canadienne et qu'elles soient adéquates à leur utilisation.

Introduction

L'Enquête sociale générale (ESG) de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation) est le septième cycle du genre. Le premier a eu lieu en 1988, et l'exercice se répète tous les cinq ans depuis lors. L'enquête a fait l'objet de nombreuses révisions; la version actuelle est une enquête d'une durée de 45 minutes (en moyenne) qui permet de recueillir des données sur :

  • les perceptions de la criminalité, de la sécurité et de l'application de la loi;
  • les efforts déployés pour se protéger de la criminalité;
  • les expériences en matière de criminalité et de violence entre partenaires intimes;
  • les antécédents de négligence et de mauvais traitements à l'égard d'enfants;
  • la consommation d'alcool et de drogues, l'itinérance et le bien-être économique;
  • les expériences en matière de discrimination.

Ces données ont été recueillies en même temps que diverses variables démographiques. Les variables de revenu ont été extraites des données fiscales des répondants.

Les données ont été publiées dans deux fichiers : le fichier principal et le fichier d'incidents. Le fichier d'incidents comprend des données relatives à des crimes précis, non commis par un conjoint ou partenaire actuel ou précédent, dont le répondant a été victime au cours des douze mois précédant la réalisation de l'enquête. Le fichier principal comprend toutes les autres données, dont celles en matière de violence exercée par un conjoint ou partenaire actuel ou précédent.

Le taux de réponse à l'ESG de 2019 (victimisation) était de 36,4 % pour les provinces (41,0 % pour l'échantillon principal, y compris le suréchantillon de l'Alberta, et 21,2 % pour le suréchantillon d'autochtones), ce qui est inférieur aux taux des cycles précédents sur la victimisation et des autres cycles de l'ESG. Pour faire face à ce faible taux de réponse, Statistique Canada a appliqué des méthodes statistiques rigoureuses et des pratiques de validation approfondies aux étapes de la production et de la diffusion des estimations de l'ESG afin de limiter le risque de biais statistique (veuillez consulter les sections « Réduction des erreurs et des biais » et « Validation des données » pour en savoir plus). À la lumière de ces ajustements et techniques statistiques, Statistique Canada a jugé que les données de l'ESG de 2019 étaient adéquates à leur utilisation. Néanmoins, les utilisateurs de données doivent tenir compte du fait que les estimations pour certains types de crimes déclarés par une petite partie de l'échantillon, ou pour de petites zones géographiques, peuvent donner lieu à des erreurs d'échantillonnage plus importantes et à des risques de biais plus élevés.

Cette note technique fournit des renseignements sur la qualité des données de l'ESG de 2019 ainsi que sur les diverses méthodes d'ajustement et les diverses stratégies de validation utilisées par Statistique Canada pour faire en sorte que ces données soient adéquates à leur utilisation.

Collecte des données

Pour la première fois, les répondants avaient la possibilité de répondre en ligne à l'enquête sur la victimisation. Les ménages sélectionnés dont les numéros de téléphone était associé à une adresse ont reçu par la poste une lettre d'invitation indiquant qui, dans le ménage, avait été choisi pour répondre à l'enquête; la lettre comportait également un code unique pour se connecter et répondre à l'enquête en ligne. On a ensuite appelé les répondants qui n'ont pas répondu à l'enquête avant la date limite et les ménages dont les numéros de téléphone n'étaient pas associés à une adresse pour qu'ils répondent aux questions de l'intervieweur par téléphone. Cette méthode de collecte a été utilisée à l'échelle des provinces et dans les capitales territoriales. Les ménages des régions territoriales en dehors des capitales ainsi que les ménages des capitales territoriales qui n'ont pas répondu à la collecte en ligne ou par téléphone ont été invités à répondre à l'enquête dans le cadre d'une interview sur place au cours de laquelle l'intervieweur a utilisé un ordinateur pour enregistrer leurs réponses.

La collecte dans les provinces a eu lieu du 15 avril 2019 au 31 mars 2020. La collecte par téléphone a pris fin le 15 mars 2020, lorsque les centres d'appels de Statistique Canada ont fermé en raison de l'éclosion de COVID-19. Toutefois, les questionnaires en ligne pouvaient encore être complétés jusqu'au 31 mars.

Dans les territoires, la collecte par téléphone et celle en ligne ont commencé le 3 juin 2019, on est passé aux interviews sur place (connues sous le nom d'interviews sur place assistées par ordinateur) le 9 septembre 2019, et la collecte a pris fin comme prévu le 13 mars 2020.

Dans les provinces, près de 60 % des répondants ont répondu à l'enquête à l'aide du questionnaire en ligne, ce qui représente une augmentation par rapport aux cycles précédents de l'ESG. Environ la moitié des personnes interrogées dans les territoires ont répondu à l'enquête au cours d'interviews sur place tandis que l'autre moitié était répartie de manière égale entre la collecte par téléphone et la collecte en ligne.

Taux de réponse

Le taux de réponse global des provinces était de 36,4 %. Dans les territoires, il était de 57,0 %.

Le nombre de répondants visé pour l'ESG de 2019 était de 25 035 tandis que le nombre réel de répondants était de 20 454. Dans les territoires, l'objectif était de 2 080 alors que le nombre réel de répondants était de 1 958.

Le graphique ci-dessous présente le taux de réponse selon la province ou la région (groupes de provinces de petite taille) et le taux de réponse dans les territoires (regroupés). Il sépare également, dans les provinces, l'échantillon principal du suréchantillon autochtone. Comme on peut le constater, la partie principale de l'échantillon provincial a enregistré des taux de réponse supérieurs dans l'ensemble, et le taux le plus élevé, soit 52,2 %, a été observé au Québec. Il y a peu de variation entre les provinces ou régions quant aux taux de réponse du suréchantillon d'autochtones, qui vont de 18,1 % au Québec à 23,8 % dans les Prairies.

Description Figure 1 – Taux de réponse selon la province ou la région
Taux de réponse selon la province ou la région
Province ou région Échantillon principal (%) Suréchantillon autochtone (%)
Atlantique 38,0 19,2
Québec 52,2 18,1
Ontario 45,0 20,4
Prairies 35,2 23,8
Colombie-Britannique 43,8 22,1
Territoires 57,0  

Comparaison du taux de réponse avec ceux des autres cycles de l'Enquête sociale générale

Les taux de réponse à l'ESG ont eu tendance à baisser au cours des 10 derniers cycles. L'un des facteurs contributifs est le changement de la base de sondage utilisée dans le cadre de l'ESG qui, au fil du temps, pourrait avoir eu un effet sur les taux de réponse. Les taux de réponse de 2013 à aujourd'hui ne sont pas directement comparables à ceux de 2012 et des années précédentes. En 2013, une nouvelle base de sondage a été utilisée pour sélectionner l'échantillon, ce qui a nécessité des modifications quant à la façon de calculer les taux de réponse. La nouvelle base comprend également les ménages qui n'ont que des téléphones portables, ce qui n'était pas le cas de l'ancienne base. Ce paramètre est essentiel, car le nombre de foyers ne disposant que de téléphones portables ne cesse d'augmenter, et la couverture n'a cessé de diminuer par rapport à la base précédente. L'ajout de ces ménages à la base de sondage a permis une couverture plus complète des ménages canadiens. Même si cet ajout a permis d'améliorer la couverture en augmentant le nombre de foyers qui pouvaient participer à l'enquête, ces foyers ont également été plus difficiles à joindre. L'une des difficultés est que les téléphones portables sont liés à une personne et non à un ménage, ce qui rend la tâche de joindre le répondant sélectionné plus difficile si cette personne n'est pas celle à laquelle le téléphone portable est rattaché (et si le propriétaire du téléphone ne veut pas fournir les coordonnées nécessaires). Les difficultés à joindre les ménages contribuent à la baisse des taux de réponse.

Les taux de réponse présentés dans le graphique ci-dessous représentent uniquement la collecte provinciale. Seuls les taux provinciaux de victimisation sont utilisés dans cette section, car les autres cycles de l'ESG ne recueillent pas de données dans les territoires. Il convient de souligner que, sans le suréchantillon d'autochtones, le taux de réponse provincial relatif à l'enquête sur la victimisation (41,0 %) serait semblable à celui de l'enquête sur le don, le bénévolat et la participation (41,9 %).

Description Figure 2 – Taux de réponse à l’Enquête sociale générale
Taux de réponse à l’Enquête sociale générale
Enquête Taux de réponse (%)
Victimisation (2009) 61,6
Emploi du temps (2010) 55,2
Famille (2011) 65,8
Soins données et reçus (2012) 65,7
Identité sociale (2013) 48,0
Don, bénévolat et participation (2013) 46,0
Victimisation (2014) 52,9
Emploi du temps (2015) 38,0
Canadiens au travail et à la maison (2016) 50,8
Famille (2017) 52,4
Soins données et reçus (2018) 52,8
Don, bénévolat et participation (2018) 41,9
Victimisation (2019) 36,4

Pour l'échantillon territorial (taux de réponse = 57 %), la comparabilité du taux de réponse au fil du temps est influencée par la capacité de résolution des cas en cours de collecte. Tout d'abord, l'ESG de 2019 a sélectionné les ménages qui ont été récemment inclus dans l'Enquête sur la population active (c'est-à-dire les ménages dont les coordonnées ont été récemment confirmées); ainsi, la probabilité de prise de contact a été optimisée. De même, toutes proportions gardées, plus d'unités ont été traitées au cours d'interviews sur place assistées par ordinateur en 2019 et en 2014 que lors des cycles précédents, ce qui a permis de disposer d'un potentiel beaucoup plus important pour mener à bien les interviews et résoudre les cas.

Comparaison du taux de réponse avec ceux d'enquêtes internationales sur les victimes d'actes criminels

Le graphique ci-dessous présente les taux de réponse à des enquêtes similaires sur la victimisation menées dans d'autres pays. Dans le présent rapport, seules les enquêtes menées dans des nations francophones ou anglophones ont été retenues à titre de comparaison.

Description Figure 3 – Enquêtes internationales sur les victimes d’actes criminels : taux de réponse
Enquêtes internationales sur les victimes d’actes criminels : taux de réponse
Pays Taux de réponse (%)
Australie (2016) 68,1
Nouvelle-Zélande (2014) 81,0
Angelterre et pays de Galles (2020) 64,0
Écosse (2018) 63,4
États-Unis (2019) 71,0
France (2018) 67,9
Canada (provinces) (2019) 41,0
Canada (territoires) (2019) 57,0

Comme on peut le constater, les taux de réponse à l'ESG de 2019 sont inférieurs à ceux des autres enquêtes sur la victimisation en français et en anglais. Toutefois, il est important de souligner que la méthode de collecte peut jouer un rôle important dans les différences de taux. L'ESG de 2019 s'est appuyée sur l'autodéclaration électronique et les suivis téléphoniques pour recueillir les données dans les provinces. L'absence d'interaction personnelle avec les intervieweurs et la possibilité pour les répondants de filtrer les personnes qui les appellent à l'aide de l'identification du numéro peuvent permettre aux répondants potentiels d'éviter plus facilement la demande d'interview. Les mêmes méthodes de collecte ont été utilisées dans les capitales territoriales, mais des interviews sur place ont également été menées dans les régions plus éloignées. Chacun des autres pays figurant dans le graphique ci-dessus a recueilli des données au moyen d'interviews sur place. La France et l'Australie ont également utilisé, pour des modules précis ou à la demande du répondant, l'autodéclaration électronique.

Le taux de réponse du Canada est plus proche de ceux observés à l'échelle internationale lorsque l'on compare uniquement les méthodes de collecte sur place. Malgré cela, la collecte dans les territoires est un défi en raison de leur population plus petite que celles des provinces. Pour garantir la représentativité de l'échantillon, il faut demander à un pourcentage élevé de la population de participer. Dans les territoires les moins peuplés, cela signifie que les mêmes répondants peuvent être sélectionnés pour plusieurs enquêtes dans un court laps de temps, ce qui peut entraîner une lassitude des répondants et donc une baisse des taux de réponse.

Réduction des erreurs et des biais

Il existe deux types d'erreurs d'enquête : les erreurs d'échantillonnage et les erreurs non dues à l'échantillonnage. Une erreur d'échantillonnage découle de l'estimation d'une caractéristique de la population au moyen de la mesure d'une partie de la population uniquement plutôt que de l'ensemble de celle-ci. Les erreurs non dues à l'échantillonnage comprennent les erreurs dues à la non-réponse, qui peuvent mener à des estimations biaisées lorsque les caractéristiques des répondants et des non- répondants sont différentes.

En ce qui concerne les erreurs non dues à l'échantillonnage, diverses mesures sont en vigueur à Statistique Canada pour réduire au minimum le biais dans les enquêtes. Par exemple, dans le cas de l'ESG de 2019, on a déployé des efforts importants pour réduire le biais en utilisant un questionnaire éprouvé, en faisant appel à des intervieweurs qui ont reçu une formation spécialisée sur le sujet de la victimisation et sur la façon d'aborder les contenus sensibles, et en effectuant un suivi auprès des ménages qui n'ont pas répondu initialement à l'enquête.

De plus, une méthodologie éprouvée a été utilisée pour compenser le risque de biais dû à la non-réponse et pour faire en sorte que les données de l'ESG de 2019 permettent de fournir des estimations de qualité aux échelles nationale et régionale (Atlantique, Québec, Ontario, Prairies, Colombie-Britannique, territoires).

La principale méthode utilisée pour réduire le biais dû à la non-réponse de l'ESG de 2019 a consisté en une série d'ajustements aux poids de l'enquête afin de tenir compte autant que possible de la non-réponse. Pour tous les cycles de l'ESG, les ajustements de poids utilisent des caractéristiques connues des non-répondants, qui proviennent de la base de sondage par exemple, pour créer des groupes de réponses homogènes qui sont utilisés pour ajuster les poids de sondage initiaux pour la non-réponse. Les sources de données administratives sont également utilisées pour fournir des renseignements utiles sur les ménages non-répondants et pour réduire le potentiel de biais dû à la non-réponse.

Comme c'est le cas pour la plupart des enquêtes auprès des ménages, une fois que tous les ajustements de poids relatifs à la non-réponse présentés ci-dessus ont été effectués pour l'ESG de 2019, une dernière étape de pondération a été appliquée pour ajuster les poids aux chiffres de population connus des provinces selon le groupe d'âge et le sexe. Ce calage des poids a permis de veiller à ce que les chiffres de population connus soient respectés pour les principales variables démographiques lorsque des données pondérées étaient utilisées. Par exemple, même si la non-réponse était plus élevée dans les Prairies, l'étape de calage a garanti que la population des Prairies était représentée avec exactitude lorsque les poids de l'enquête étaient utilisées pour produire des estimations. Enfin, des analyses supplémentaires ont été effectuées sur les poids finaux pour examiner la distribution, les valeurs aberrantes et l'effet de plan.

Validation des données

Une fois l'ensemble définitif des poids pour les provinces (y compris le suréchantillon) et des poids pour les territoires pour l'ESG de 2019 dérivé, les estimations de l'enquête ont été validées conformément aux normes de Statistique Canada en matière de validation des données et d'assurance de la qualité. On a examiné les estimations clés aux échelles nationale, provinciale et territoriale en les comparant à des normes internes et externes. Cet exercice a permis d'évaluer l'adéquation des données à leur utilisation et le potentiel biais dû à la non-réponse, qui se produit dans les enquêtes statistiques si les réponses des répondants diffèrent des réponses potentielles de ceux qui n'ont pas répondu.

L'exercice de validation consistait en la comparaison des caractéristiques démographiques des répondants avec celles du Recensement de la population de 2016, de l'Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés de 2018, et de l'ESG de 2014 sur la sécurité des Canadiens. Il comparait également les données relatives à certains indicateurs de criminalité, de violence familiale, de mauvais traitements infligés aux enfants, d'itinérance et d'incapacité. Dans l'ensemble, les résultats pondérés de l'ESG de 2019 étaient semblables à ceux des autres sources de données. Cependant, certaines différences ont été soulignées; elles ont été attribuées à un effet du mode d'enquête. De plus amples renseignements à ce sujet sont présentés dans la section suivante.

En raison ses pratiques rigoureuses en matière de traitement du biais dû à la non-réponse, de calage des poids d'enquête et de validation des données, Statistique Canada a confiance en la qualité des données diffusées qui sont tirées de l'ESG de 2019 et assure que les données soient adéquates à leur utilisation. Cependant, la qualité des estimations pour certains groupes de population tels que la population autochtone et les petites régions géographiques peut être affectée par le taux de réponse plus faible que prévu.

Effet du mode d'enquête

L'ESG de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation) offrait pour la première fois aux répondants la possibilité de répondre en ligne à l'enquête. Cette nouvelle méthode de collecte des données répondait à la nécessité, pour l'organisme, de s'adapter à l'évolution de l'utilisation de la technologie et de tenir compte des contraintes de temps avec lesquelles doivent composer les Canadiens. En ayant recours à des modes de collecte de données par téléphone et par Internet dans les provinces, l'ESG de 2019 a offert aux répondants une plus grande souplesse et une plus grande commodité pour fournir des renseignements clés et essentiels à Statistique Canada.

Il est impossible de déterminer avec certitude, d'une part, si les différences dans une variable sont attribuables à un changement réel dans la population ou à des changements de la méthodologie d'enquête et, d'autre part, dans quelle mesure elles le sont. Cependant, il y a des raisons de penser que l'utilisation d'un questionnaire électronique peut avoir une incidence sur les estimations; cette incidence est appelée l'effet de mode. Plusieurs études ont montré que les questions présentant une désirabilité sociale, par opposition aux questions factuelles, sont plus à risque. Des observations similaires ont été faites au sujet de l'ESG de 2019 dans les provinces. Par exemple, l'ESG de 2019 présente un pourcentage plus faible de répondants qui ont déclaré avoir subi des violences psychologiques ou une exploitation financière de la part d'un conjoint ou d'un partenaire actuel ou ancien que l'ESG de 2014. L'ESG de 2019 présente également un pourcentage plus faible de répondants qui ont déclaré avoir subi des violences physiques ou sexuelles de la part d'un conjoint ou d'un partenaire actuel, avoir fait l'objet de pratiques parentales sévères ou avoir subi de mauvais traitements quand ils étaient enfants que l'ESG de 2014.

Il est possible que les différences soient dues à des raisons autres que l'effet de mode, comme un biais de sélection, un biais dû à la non-réponse ou des erreurs non dues à l'échantillonnage. À chaque étape du traitement, de la vérification et de la diffusion, des efforts considérables ont été déployés pour produire des données aussi détaillées que possible et pour faire en sorte que les estimations publiées soient de bonne qualité, conformément aux normes de Statistique Canada. Cependant, en raison de ces changements, il n'est pas conseillé de comparer les résultats de l'ESG de 2019 à ceux des cycles précédents; à tout le moins, ces comparaisons doivent être accompagnées d'un avertissement.

Déclaration d'adéquation des données à leur utilisation

Les méthodes rigoureuses utilisées pour réduire les erreurs et les biais ainsi que pour valider les données permettent à Statistique Canada d'avoir confiance en la qualité des données diffusées. À ce titre, les données de l'ESG de 2019 sont jugées adéquates à leur utilisation.

Statistique Canada a traité le biais potentiel dû à la non-réponse en effectuant des ajustements de poids à l'aide des caractéristiques connues des non-répondants et en calant les poids de l'enquête avec des chiffres de population connus pour les principales variables démographiques. L'organisme a également validé les principales estimations de l'enquête aux échelles nationale, provinciale et territoriale par rapport à d'autres sources de données, conformément à ses propres normes quant à la validation des données.

En appliquant un ajustement de non-réponse et un calage appropriés aux poids de l'enquête, et en validant les principales estimations de l'enquête par rapport à plusieurs autres sources de données, Statistique Canada a voulu faire en sorte que les données de l'ESG de 2019 soient adéquates à leur utilisation. Cependant, la qualité des estimations pour certains groupes de population tels que la population autochtone et les petites régions géographiques peut être affectée par le taux de réponse plus faible que prévu.