Hé-coutez bien! saison 3 épisode 3 - Oui aux maisons écologiques, non aux émissions - Transcription
Alexandra : Bienvenue à « Hé-coutez bien! », un balado de Statistique Canada où nous faisons la connaissance des personnes derrière les données et découvrons les histoires qu'elles révèlent. Je suis votre animatrice, Alexandra Bassa.
C'est l'automne, la saison des chandails tricotés et de la citrouille épicée. La saison au cours de laquelle il convient de se poser la question : « Jusqu'où peut-on aller dans le gigantisme en matière de foulard? » Alors que les feuilles tourbillonnent et tombent et que la température baisse, la « bataille du thermostat » commence chez nous. Chacun met en avant ses arguments pour la température de son choix, l'un expliquant que les matins sont plus durs lorsqu'on quitte la chaleur du lit pour se retrouver dans une pièce glaciale, l'autre répliquant que c'est bien la raison pour laquelle on peut porter des chandails géants et de grosses chaussettes bien épaisses.
Cependant, nous devons être conscients que le choix d'augmenter le thermostat, de bricoler nous-mêmes l'isolation des fenêtres ou d'investir dans des rénovations écologiques n'a pas seulement des conséquences sur notre budget, mais également sur le climat. Quand on parle d'un seul ménage, on peut estimer que les choix effectués auront peu de répercussions, mais il y a des millions de ménages comme nous, d'un océan à l'autre : en fait plus de 10 millions de familles ont été comptées au cours du recensement de 2021. Dans ce contexte, quelles répercussions avons-nous tous sur l'environnement et quelles incidences ont nos logements?
Nous avons rencontré un expert pour en discuter.
Andrew : Bonjour, je m'appelle Andrew DeFazio et je travaille pour la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) à titre de conseiller au Bureau des changements climatiques de la SCHL.
Alexandra: Alors ça fait combien de temps que la SCHL a un bureau des changements climatiques et qu'elle offre le genre de travail que vous faites?
Andrew : Le Bureau des changements climatiques a été entièrement doté en personnel en 2020, à la suite de mesures délibérées prises par notre direction pour se rendre compte de l'importance du climat sur le logement et pour reconnaître que la SCHL a un rôle à jouer dans le système de logement.
C'est notre souhait que d'ici 2030, toutes les personnes au Canada aient un logement qu'elles peuvent se payer et qui répond à leurs besoins. Et avec les changements climatiques, cela devient de plus en plus crucial. Au Bureau des changements climatiques, ce que nous essayons de faire, c'est d'obtenir des résultats sur le système de logement de sorte qu'il soit en mesure d'appuyer la durabilité et la stabilité.
Alexandra : Selon le Recensement de 2021, 1 ménage sur 10 avait des besoins impérieux en matière de logement, c'est-à-dire qu'il occupait un logement inabordable, de qualité inconvenable ou de taille insuffisante, et qu'il ne n'avait pas les moyens de se payer un logement acceptable dans sa communauté.
L'un des objectifs que vous venez de mentionner vise à ce que toutes les personnes au Canada aient un logement qu'elles peuvent se payer d'ici 2030. Pourriez-vous nous parler de la différence entre le logement disponible et le logement abordable?
Andrew : Certainement. Lorsque nous voulons nous pencher sur l'abordabilité, nous devons jeter un œil sur le parc de logements déjà construits et sur le genre de retombées que cela a sur les revenus des gens de vivre dans ce parc de logements.
L'autre élément est le parc de logements dont nous avons besoin. Et on a beaucoup insisté sur le fait que nous ne disposons pas du parc de logements requis pour atteindre les niveaux d'abordabilité que nous aurions vus auparavant. Alors, lorsque nous y réfléchissons, l'un des défis principaux que le système de logement doit relever est de trouver la façon de mettre des unités sur le marché, de trouver des espaces de logement adaptés aux besoins des gens.
Nous avons mené certaines recherches sur le sujet et utilisé un grand nombre de données pour en arriver avec ce que nous croyons être le nombre d'unités qui replacera les marchés de l'habitation à un niveau que nous qualifierions d'abordable. Lorsque vous réfléchissez au système et que vous voyez ce qui se passe, si nous pensons à ce qui arrivera d'ici 2030, nous projetons qu'il y aura 2,3 millions d'unités qui seront créées. Cela chiffrerait le parc de logements à 19 millions d'unités. Cela ne suffira pas. Il en faudra plus. Il en faudra 3,5 millions de plus pour porter le nombre total d'unités de logement à 22 millions.
Et d'autres éléments qui sont importants tournent autour de l'abordabilité. C'est en fait le type de logement qui est requis. On verra toute la gamme, des maisons unifamiliales jusqu'aux locations. Et je crois qu'il est important de se concentrer sur la location. Parce que la location apporte beaucoup de facteurs intéressants qui contribuent à l'abordabilité. Elle permet aussi d'être respectueux du climat, parce que vous pouvez avoir de la densité. Alors pour nous, c'est une question de déterminer comment l'offre peut commencer à augmenter au Canada afin que nous puissions avoir plus d'équilibre et d'abordabilité pour les personnes qui vivent au Canada.
Alexandra : En 2021, 17 % des personnes vivant au Canada faisaient partie d'un ménage qui consacrait 30 % ou plus de son revenu aux frais de logement ou, autrement dit, vivaient dans un logement inabordable.
Comment la crise climatique et la crise du logement se répercutent-elles l'une sur l'autre?
Andrew : Je crois qu'il est d'abord important de comprendre que nous savons que le logement émet des gaz à effet de serre, qui créent de la pollution. Cela se produit de différentes manières. Cela se produit à travers les appareils électroménagers, la source de chauffage que vous utilisez dans votre maison, votre mode de vie au quotidien. Cela contribue aussi, quand on y pense, aux matériaux qui servent à produire votre maison. Alors, quand vous construisez votre maison, ces matériaux eux-mêmes contribuent aux émissions de gaz à effet de serre.
L'autre partie de l'équation est de réfléchir aux répercussions du climat sur la maison. Vous assisterez à des événements météorologiques violents qui créeront des défis et des enjeux pour votre maison et qui entraîneront des dommages. Vous devrez par la suite faire des rénovations, des travaux d'adaptations, de sorte que vous puissiez voir la façon dont le logement en soi contribuera aux émissions de gaz à effet de serre. Le climat aura donc des répercussions sur le logement. Et ce n'est qu'une roue qui continue de tourner.
Alexandra : Je crois que pour plusieurs personnes, depuis longtemps, nous entendons parler des changements climatiques comme étant quelque chose qui va se produire dans l'avenir. Ce sera un problème à l'avenir. C'est un problème pour nos enfants, pour nos petits-enfants. Mais ce n'est plus nécessairement le cas, non? Vous savez, nous voyons déjà les effets des changements climatiques. Quels sont les aspects des changements climatiques que les gens au Canada auraient déjà vus dans leur propre vie jusqu'à maintenant?
Andrew : Lorsque nous parlons des changements climatiques et de leurs effets, sur le logement, il y a deux concepts clés ici. Il y a le risque physique et le risque lié à la transition.
C'est plus facile de voir le risque physique. Alors, nous savons que dans le contexte du réchauffement de la planète, nous constatons une intensité accrue des tempêtes. Nous constatons des vitesses plus élevées des vents. Nous vivons des saisons sèches encore plus sèches, ce qui entraîne des feux incontrôlés. Nous observons une fonte des neiges rapide, des pluies fortes, des précipitations qui entraînent des inondations. Vous pouvez donc voir le risque physique, vous pouvez constater dans quelle mesure cela touche et peut endommager les habitations.
L'autre élément de cela, qui n'est pas aussi facile à voir et que nous commençons à vivre et que nous subirons tout autant dans l'avenir, a trait à ce qui s'appelle le risque lié à la transition. C'est le fait de constater les changements au niveau de l'économie et au niveau des modes de vie qui viendront en tentant d'avoir une plus faible empreinte carbone. Pensez par exemple aux industries qui émettent beaucoup de carbone et qui devront s'adapter. Quel genre d'incidence économiques cela aura-t-il? Pensez aux endroits où les gens veulent vivre s'ils constatent qu'il y a des régions au pays qui sont plus susceptibles de résister aux risques et aux décisions qui seront prises pour migrer vers des régions qui comportent toujours des risques, parce que nous ne sommes pas à l'abri du risque, quel que soit l'endroit au pays. Mais la probabilité de l'intensité de ces événements météorologiques auront un moindre incidence. Alors, en mettant ces deux éléments ensemble, vous pouvez voir la transition qui s'annonce, mais c'est quelque chose qui s'insinue en vous. Mais à l'avenir, c'est ce à quoi cela ressemblera, le risque lié à la transition vers une empreinte carbone plus faible.
Alexandra : Qui sont les plus vulnérables dans cette conversation? Vous savez que les Canadiens ne vont pas tous vivre cela de la même façon. Vous avez parlé de régions géographiques. Quels sont les autres éléments à prendre en considération?
Andrew : Quand nous parlons de vulnérabilité, un domaine qui est souvent négligé est le marché de la location. Et lorsque nous tentons de déterminer qui sont les locataires, ces derniers sont plus susceptibles d'être en besoins impérieux en matière de logement que les propriétaires individuels. Certaines statistiques que nous avons ici indiqueraient qu'environ 27 % des locataires sont en besoins impérieux en matière de logement. Ces personnes sont moins en contrôle d'être en mesure d'apporter les changements aux logements dans lesquels elles vivent. Ces décisions sont prises par les locateurs et les fournisseurs de logement. Mais nous ne pouvons pas perdre de vue le fait qu'il s'agit d'un groupe qui sera touché davantage par les changements climatiques, parce que les moyens de se rétablir ne sont pas là.
À la SCHL l'année dernière, nous avons eu une conférence à l'interne, à laquelle nous avons invité des personnes du secteur du logement pour parler des groupes vulnérables et des répercussions sur le climat. Parmi les personnes ayant pris la parole, il y avait une certaine Estelle Le Roux Joky. Une des choses qu'elle a dites qui m'a marqué dans mon travail et ma réflexion est que l'adaptation aux changements climatiques ne peut pas être un luxe. Nous devons évaluer le degré auquel les personnes vulnérables seront touchées là où elles vivent et en tenir compte. Nous ne pouvons pas permettre que l'efficacité énergétique et la résilience deviennent un luxe. Les groupes vulnérables ne peuvent se le permettre. Mais nous devons trouver des manières, par l'entremise du gouvernement, par l'entremise du secteur privé, de garantir que le logement sera compatible avec le climat dans l'avenir. Parce que la capacité de se rétablir, c'est beaucoup plus difficile.
Alexandra : Les locataires sont plus susceptibles que les propriétaires d'avoir des besoins impérieux en matière de logement. Selon le recensement de 2021, 20 % des ménages locataires avaient des besoins impérieux en matière de logement, par rapport à seulement 5 % des ménages propriétaires.
Où se situe le parc de logements en ce qui a trait à la résilience dans le contexte des changements climatiques?
Andrew : C'est un domaine qu'il faut explorer et comprendre davantage. Et cela renvoie à la raison pour laquelle nous avons une mission sur les données. Alors, nous avons des données sur le logement, et vous avez des données sur le climat. Mais les deux ne sont pas fusionnées.
Il est important de comprendre les répercussions du réchauffement de la planète sur les comportements et les tendances météorologiques. Pour ce faire, pour bâtir des modèles, vous devez avoir des données sur la compréhension de l'état actuel du parc de logements. En quoi consiste-t-il? Dans quelle mesure sera-t-il résilient? Vous devez ensuite avoir des données pour comprendre les répercussions des niveaux d'eau. Et en fonction des quantités de pluie, à quel moment les niveaux d'eau sortiront-ils des rivières? Atteindront-ils un point où ils auront des répercussions, genre, à des centaines de mètres des rivages? Un kilomètre? Alors c'est un domaine où nous avons l'impression qu'il y a un manque de données. Et c'est là que les données doivent jouer ce rôle pour aider à éduquer tous les intervenants dans le système à propos des risques qu'ils courent, de sorte qu'ils puissent prendre ces décisions sur la meilleure façon d'adapter le logement dans lequel ils vivent aux risques existants.
Alexandra : Quelle est l'incidence de la conception de notre environnement bâti, des maisons dans lesquelles nous vivons dans nos quartiers, des routes sur lesquelles nous conduisons, quelle est leur incidence sur les changements climatiques?
Andrew : J'aime la façon dont vous avez formulé cette question, parce qu'elle fait appel à la collectivité. Toutes ces choses ensemble forment une collectivité et l'habitation en fait partie. Alors quand vous pensez à ce que nous devons faire, nous devons réfléchir aux endroits où installer nos maisons pour permettre un mode de vie dans lequel nous pouvons produire moins de carbone. Ce qui signifie que vous dépendez moins des voitures, que vous pouvez marcher pour vous rendre à divers endroits, que vous pouvez… vous déplacer à vélo, que vous pouvez utiliser le transport en commun. Vous pouvez aussi tenir compte de la densité dans cette équation. Plus la région est dense, moins il faut utiliser d'espaces verts et qu'en soit, cela entraîne une meilleure qualité de vie, une meilleure vie communautaire, des répercussions sur la santé mentale. Pensons aussi à l'entretien et aux réparations des routes. Tout cela est réduit, et vous créez ce genre de collectivités où vous pouvez avoir l'abordabilité grâce à la densité et des logements compatibles avec le climat.
Alexandra : Résoudre la crise climatique pourrait nous obliger à revoir une partie de tout ce que nous tenons pour acquis. La pandémie de la COVID-19 nous a obligés à repenser de nombreuses hypothèses sur le travail, et de nombreuses personnes se sont retrouvées à télétravailler pour se protéger et pour protéger les autres.
Un rapport de 2021 a exploré les implications environnementales du télétravail, en demandant ce qui arriverait si tous les Canadiens qui quittés habituellement leurs maisons pour aller travailler dans des emplois pouvant être effectués à domicile, commençaient à télétravailler. Il serait fort probable que l'utilisation des transports en commun, la congestion routière et les émissions de gaz à effet de serre chuteraient. Mais de quelle ampleur serait cette baisse? Les auteurs de l'enquête ont déterminé que la baisse des déplacements quotidiens pour aller travailler et la baisse de l'utilisation des transports en commun qui en résulterait pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre d'environ 8,6 mégatonnes d'équivalent CO2 par an, soit 11% des émissions directes provenant des activités de transport des ménages pour 2015.
La crise climatique et la crise du logement sont à l'évidence toutes les deux très complexes. Est-il possible d'aborder ces deux enjeux de front? Ou est-ce que vous devez choisir d'avoir un logement abordable ou choisir d'avoir un climat viable, mais pas les deux?
Andrew : Vous pouvez avoir les deux. Et, c'est là qu'il faut remettre en question la pensée conventionnelle. Et je travaille à partir d'un concept dont notre agent en chef du climat, Steven Mennill, parle depuis un certain temps. Et il s'agit d'une fausse dichotomie que de prétendre que ces deux concepts s'opposent, de prétendre que l'abordabilité et le logement compatible avec le climat sont en contradiction.
Le premier point principal ici concerne la densité. Quand vous avez du logement dense, cela peut créer l'abordabilité, mais cela a aussi des effets bénéfiques sur le climat. Les gens utilisent moins la voiture. Ils peuvent avoir une empreinte carbone plus faible, parce qu'ils disposent de plus de commodités dont ils ont besoin pour vivre… il y en a partout autour de vous. Alors c'est le premier point entourant la fausse dichotomie, et la densité est le lien principal pour les deux.
Le deuxième point clé ici est de réfléchir aux coûts, mais à un moment donné dans le temps. Nous pensons souvent seulement à ce qui touche à notre porte-feuille aujourd'hui. Nous ne réfléchissons pas à l'avenir. Nous avons tendance à réfléchir à propos de la rentabilité, genre, combien de temps faudra-t-il pour rentrer dans mon argent? Mais nous réfléchissons rarement au coût du cycle de vie. Alors, réfléchissez au coût pour les gouvernements et les municipalités attribuable aux changements climatiques s'ils ne font pas des choses qui auront des répercussions positives sur le climat. Pensez au coût des soins de santé si nous vivons dans un monde où vous pourriez avoir plus de problèmes de santé en raison des changements climatiques.
Pensez au coût que vous payez aujourd'hui pour des assurances sans prendre aucune mesure pour rendre votre maison plus résiliente ou, collectivement, en tant que société, sans prendre de mesures pour stopper le réchauffement de la planète et aux répercussions que cela peut avoir sur les événements météorologiques catastrophiques. Et par conséquent, aux dommages que subiront les endroits où vous vivez.
Pensez aussi aux taux de location et à leurs répercussions éventuelles au fil du temps, en raison des changements climatiques. Et un autre élément qui, je l'espère, commence à se développer est celui de la demande. Et à mesure que les personnes deviennent plus renseignées et plus sensibilisées, elles vont commencer à exiger ces types de produits dans leurs maisons. Et cela entraîne un effet boule de neige sur ce qui commence à être produit. Alors ce que nous croyons utile aujourd'hui pourrait ne pas l'être pour la prochaine génération. Et cette génération, étant concentrée davantage sur le climat et sur sa compréhension et possédant plus d'outils et de ressources pour comprendre les répercussions qu'il aura sur leurs vies, exigera un changement dans le type d'habitation dans lequel ils vivent.
Alexandra : La prochaine génération serait-elle plus consciente de son incidence sur l'environnement? Une diffusion de 2022 a révélé que 5 % des personnes âgées de 15 à 30 ans faisaient des dons à des organisations environnementales, plus que tout autre groupe d'âge.
J'ai l'impression que les changements climatiques sont parfois un enjeu qui est simplement trop important pour qu'une seule personne ait l'impression de pouvoir y faire quelque chose et d'apporter un changement quelconque.
Y a-t-il des moyens par lesquels les gens qui nous écoutent chez eux dans leurs maisons, leurs appartements ou leurs copropriétés, où quel que soit l'endroit où ils vivent, pour qu'ils puissent faire une différence positive?
Andrew : Vous avez raison. Cela peut sembler un défi de taille et il est difficile de trouver par où commencer. Je crois que la première chose à faire est de commencer à nous renseigner sur notre environnement. Et je parle d'être renseigné à propos des types de risques… Parlons d'abord des risques physiques. Alors, sur le plan de l'endroit où vous vivez, le fait de comprendre quel type de condition météorologique aura des répercussions sur votre logement, analyser la condition de votre maison. Lorsque vous planifiez et envisagez des améliorations, parlez aux professionnels à propos de l'efficacité énergétique, des types de matériaux que vous pouvez utiliser dans votre maison.
Le dernier point serait d'utiliser des outils qui peuvent contribuer à vous renseigner sur votre empreinte carbone, de sorte que vous puissiez voir de quelle façon vous contribuez aux changements climatiques. Et vous pouvez ensuite utiliser ces renseignements pour vous aider à prendre des décisions sur votre manière de contribuer à réduire les effets sur les changements climatiques.
Alexandra : En ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre par les ménages, environ 40 % des émissions canadiennes résultaient de la consommation et de l'utilisation de biens et de services des ménages canadiens, en 2018.
Comment faire pour commencer à réfléchir à adapter sa maison aux changements climatiques?
Andrew : C'est une grande question, mais il y a un plan à suivre pour être en mesure de le faire. La première chose est de reconnaître que chaque habitation est différente. L'âge, les technologies que l'on y trouve… Aussi, où nous sommes situés au pays, le climat touche différentes régions du pays différemment.
Alors, pour commencer, l'une des choses que je peux proposer est de faire des recherches sur les groupes qui diffusent des publications sur la façon de trouver l'efficacité énergétique et la résilience climatique.
Une organisation qui propose des documents intéressants est le Centre Intact d'adaptation au climat. Alors, si vous cherchez des manières de réduire les risques d'inondation, réduire les risques de feu incontrôlé, ils ont des publications que vous pouvez utiliser pour voir ce que vous pourriez faire dans votre maison.
Un autre endroit que vous pouvez consulter pour entreprendre votre réflexion à propos de l'efficacité énergétique et de la résilience est la subvention canadienne pour des maisons plus vertes de Ressources Naturelles Canada. Vous passez alors par un processus pour obtenir une inspection d'un guide de Ressources Naturelles qui peut vous aider à adapter votre maison. Il y a aussi une source de financement liée à cette subvention, qui s'appelle le Programme de prêts pour des maisons plus vertes, qui peut vous aider à prendre les décisions et vous aider avec le financement.
Nos produits de prêt hypothécaire et d'assurances sont d'autres produits et endroits que vous pouvez consulter pour trouver des renseignements. Nous avons un programme Eco Plus qui est conçu à l'intention des propriétaires de maison. Nous avons un produit pour les propriétaires d'immeubles résidentiels collectifs appelé APH Select. Et nous avons aussi le fonds de co-investissement de la SNL. Ce sont là des endroits où vous pouvez aller pour entreprendre votre réflexion à propos des décisions et des choix que vous pouvez faire pour rendre votre maison, votre résidence, plus compatible avec le climat.
Alexandra : En 2018, plus de 101 000 kilotonnes de CO2 produit par les ménages provenaient des carburants et des lubrifiants. Près de 60 000 kilotonnes provenaient du gaz naturel, du chauffage et d'autres émissions de sources fixes.
Et nous avons parlé un peu du rôle et de l'importance de la recherche et de bonnes données dans la lutte contre la crise des changements climatiques et la crise du logement. Quelles sont les données que nous n'avons pas? Et pourquoi cela est-il important? Pourquoi de bonnes données sont-elles importantes ici?
Andrew : Les bonnes données sont importantes pour tous les intervenants du système de logement. Et pour donner quelques exemples, elles sont importantes pour le consommateur qui souhaite acquérir une maison. Pensez aux acheteurs d'une première maison qui veulent comprendre le risque d'inondation pour cet immense investissement qu'ils vont faire. Où peuvent-ils se tourner pour trouver des renseignements sur ce risque d'inondation?
Cela commence par les producteurs et les constructeurs pour comprendre les technologies qui existent et leur avantage. Les données profitent aux acteurs sur le plan financier, pour comprendre, vous savez, quand ils vont émettre des primes d'assurance ou prêter pour comprendre le risque supplémentaire qui vient d'être ajouté dans le système en vue de les aider à prendre des décisions efficaces.
Elles profitent aussi aux gouvernements. Pour faciliter l'élaboration de politiques publiques, il faut disposer de données. Il faut comprendre autant que possible le parc de logements actuel, les nouvelles technologies pour élaborer ces stratégies afin d'avoir une empreinte carbone plus faible.
Alexandra : Avez-vous des publications qui seront diffusées prochainement à ce sujet sur lesquelles vous aimeriez attirer l'attention de notre auditoire?
Andrew : Oui, il y a deux recherches produites qui sont réellement intéressantes.
Une porte sur les solutions en matière d'assurance. Elle examine la manière dont les pays s'y prennent pour élaborer des programmes et des produits d'assurance solides. Nous savons que lorsqu'il arrive un événement catastrophique qui entraîne des répercussions dévastatrices sur le logement l'assurance joue un rôle clé. Cette étude contribuera donc à montrer ce que les autres compagnies d'assurance font pour gérer ces risques.
Une autre réalisation très intéressante est le travail que nous avons accompli avec l'industrie pour tenter de comprendre le risque climatique sur le logement. Le travail porte sur les intervenants dans le système, se penche sur le risque climatique de la même manière et en arrive à la conclusion qu'il y a un point en commun qui réunit tous les acteurs du système. Il s'agit des données de la nécessité d'avoir des données fiables pour éclairer la prise de décisions dans le but de lutter contre les changements climatiques et de s'y adapter aujourd'hui et à l'avenir.
Alexandra : Lorsque l'on cherche à prendre une décision éclairée, on en revient toujours aux données! StatCan met à disposition sur son site Web, statcan.gc.ca, de très nombreux renseignements, notamment par le biais de son Portail de statistiques sur le logement. Il est également possible d'obtenir des données sur le logement issues du Recensement de 2021, en visitant la page du recensement sur notre site Web.
Pour en revenir à la « guerre des thermostats », j'ai trouvé certaines données sur le site Web de StatCan présentant les économies d'énergie réalisables en fonction des températures; je crois que nous allons pouvoir nous appuyer sur ces renseignements, cet hiver, pour choisir une température et peut-être bien qu'un thermostat programmable se profile à l'horizon.
Vous venez d'écouter « Hé-coutez bien! » Un merci spécial à Andrew Defazio et à l'équipe de la SCHL pour leur aide dans la réalisation de cet épisode.
Vous pouvez vous abonner à cette émission à partir de n'importe lequel des sites où vous obtenez habituellement vos balados. Vous y trouverez également la version anglaise de notre émission, intitulée « Eh Sayers ». Si vous avez aimé cette émission, veuillez la noter, la commenter ou vous abonner et peut-être la partager avec un ami. Merci de nous avoir écouté!
Psst! Hé! Vous êtes à la toute fin de l'émission. Félicitations! Et, sincèrement, merci! Nous travaillons très fort pour réaliser cette émission, alors nous sommes ravis que vous l'ayez écoutée au complet. En tant que nouveau membre de notre club super secret et, hum, « entièrement réel » des Hé-couteurs, j'aimerais vous demander un service. Tous les balados vous demandent de les noter, de les commenter ou de vous y abonner, mais écoutez-moi bien.
Nous sommes un tout nouveau balado. Il y a tout juste un an que nous avons lancé notre tout premier épisode, et nous travaillons incroyablement dur sur notre contenu. Nous essayons d'offrir à la population canadienne un moyen amusant et facile de découvrir les données produites par StatCan. Nous essayons également d'accroître la littératie des données et d'aider les gens à comprendre les forces économiques qui façonnent notre monde. Aujourd'hui, par exemple, nous nous sommes penchés sur la crise climatique et la crise du logement et sur les façons dont elles se répercutent les unes sur l'autre. Et nous pensons que c'est une question vraiment importante à laquelle les Canadiens doivent réfléchir. Vous voici arrivés à la fin de l'émission, et nous espérons que vous trouvez notre mission importante. Si c'est le cas, veuillez partager cet épisode avec une autre personne, un ami, une collègue. Soit une autre personne qui pense qu'il est bon d'en savoir un peu plus sur le monde. Merci d'avance! Nous vous en sommes très reconnaissants.
Quoiqu'il en soit, et comme d'habitude, nous vous remercions infiniment de votre écoute!
Sources
Société canadienne d'hypothèques et de logement. 2022. « Intégrer les répercussions des changements climatiques aux modèles liés au logement et au financement de l'habitation : une analyse documentaire. » Société canadienne d'hypothèques et de logement. Recherche sur le logement. Intégrer les répercussions des changements climatiques aux modèles liés au logement et au financement de l'habitation : une analyse documentaire.
Bureau d'assurance du Canada. 2022. « Ouvrir la voie à la compatibilité climatique : divulgation et mesures relatives aux risques climatiques dans le contexte du logement au Canada. » Bureau d'assurance du Canada. Ouvrir la voie à la compatibilité climatique :divulgation et mesures relatives aux risques climatiques dans le contexte du logement au Canada.
Statistique Canada. « Indicateurs de logement, Recensement de 2021. » Statistique Canada, 21 septembre 2022. Indicateurs de logement, Recensement de 2021.
Incidence potentielle du télétravail sur le transport en commun et les émissions de gaz à effet de serre, selon les données de 2015. 22 avril 2021. Infographie. Statistique Canada.
Un portrait des familles au Canada en 2021. 13 juillet 2022. Infographie. Statistique Canada.
Les émissions canadiennes de gaz à effet de serre attribuables aux ménages, 2018. 28 mars 2022. Infographie. Statistique Canada.
Besoins impérieux en matière de logement au Canada. 21 septembre 2022. Infographie. Statistique Canada.
Portrait des jeunes au Canada : Environnement. 7 avril 2022. Infographie. Statistique Canada.