Les agriculteurs canadiens s’attendent à ensemencer plus de blé ce printemps par rapport au printemps dernier. C’est une bonne nouvelle dans le contexte de l’incertitude qui règne actuellement au sujet de l’approvisionnement mondial de cette céréale essentielle. Voici ce que nous apprennent les données sur le blé canadien aujourd’hui.
Un conflit en Europe de l’Est perturbe le marché mondial du blé
La Russie, les États-Unis et l’Australie ont été les plus grands exportateurs de blé en 2021. Le Canada s’est classé au quatrième rang dans la foulée de la pire sécheresse dans les Prairies depuis 2002. L’Ukraine s’est classée au cinquième rang.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a ébranlé le marché mondial du blé. L’Inde, dixième pays exportateur en importance en 2021, a récemment annoncé une interdiction des exportations de tout le blé cultivé sur son territoire.
Les prix du blé augmentent
Les prix augmentent généralement lorsque la demande est supérieure à l’offre, et c’est exactement ce qui se passe aujourd’hui au Canada, comme dans le monde entier.
Les stocks totaux de blé canadien ont diminué de 38,7 % d’une année à l’autre pour se chiffrer à 10,1 millions de tonnes au 31 mars.
Les fabricants de produits alimentaires paient aujourd’hui le blé deux fois plus cher qu’au début de la pandémie de COVID-19. Les prix ont augmenté de 73,8 % d’une année à l’autre en avril 2022.
Les prix plus élevés du blé sont transférés aux consommateurs. En avril, les Canadiens ont payé plus cher pour le pain (+12,2 %), les pâtes (+19,6 %) et les produits céréaliers (+13,9 %) par rapport au même mois un an plus tôt.
L’année 2021 est difficile pour les producteurs de blé des Prairies, qui ont espoir que la récolte à venir sera meilleure
En 2021, les producteurs de blé des Prairies ont subi la pire sécheresse en près de deux décennies. En raison des records de températures élevées dans l’Ouest canadien et de la faible quantité de pluie reçue, le rendement a diminué de 38,1 % par rapport à l’année précédente pour se chiffrer à 31,6 boisseaux à l’acre, ce qui représente le plus faible rendement pour le blé en vingt ans.
Par conséquent, la production canadienne de blé a reculé de 38,5 % par rapport à l’année précédente pour s’établir à 21,7 millions de tonnes en 2021, tandis que les exportations ont diminué de 44,0 % pour se chiffrer à 10,0 millions de tonnes.
Les producteurs agricoles de la Saskatchewan ont été les plus durement touchés parmi les trois provinces des Prairies, qui ensemble représentent habituellement plus de 90 % de la production canadienne totale de blé par année.
La hausse des prix du blé compense la baisse des ventes
Malgré les conditions de croissance difficiles, les recettes monétaires reçues par les producteurs de blé ont augmenté de 17,2 % pour atteindre 9,2 milliards de dollars en 2021.
Les prix du blé (sauf le blé dur) ont augmenté de 29,0 %, tandis que les ventes ont reculé de 10,1 %. Les prix du blé dur ont augmenté de 45,0 % tandis que les ventes ont diminué de 15,9 %. Les stocks à la ferme à la fin de l’année ont baissé pour s’établir à leur plus bas niveau depuis 2002, une autre année de grande sécheresse.
Qui achète le plus de blé canadien?
En 2021, le Canada a exporté pour 8,3 milliards de dollars de blé, ce qui en fait le quatrième exportateur de blé au monde. Parmi les principales destinations du blé canadien, on retrouve la Chine (831 millions de dollars), le Japon (666 millions de dollars), l’Indonésie (634 millions de dollars), le Pérou (558 millions de dollars), la Colombie (512 millions de dollars) et les États-Unis (498 millions de dollars).
Les sources de blé ne tarissent pas
Les agriculteurs sont réputés pour observer le ciel, mais ils regardent également les nouvelles et surveillent les prix des cultures.
Il n’est donc pas surprenant que les agriculteurs canadiens s'attendent à augmenter l’ensemencement d’acres de blé de 7,2 % ce printemps par rapport à l’an dernier en raison de la hausse des prix et de l’accroissement de la demande.
À l’échelle nationale, les agriculteurs envisagent ensemencer 25,0 millions d’acres de blé en 2022, une superficie comparable à la taille de la Corée du Sud.
Les agriculteurs de la Saskatchewan, de l’Alberta et du Manitoba s’attendaient tous à ensemencer plus d’acres de blé ce printemps, espérant sans doute moins de chaleur et plus de pluie que l’an dernier.
Malheureusement, les producteurs de blé du Manitoba et de certaines régions de la Saskatchewan ont dû composer avec des quantités de pluie plus importantes que d’habitude ce printemps, sans parler d’une importante chute de neige qui a retardé l’ensemencement.
Au Manitoba, les premiers rapports indiquent que deux tiers des agriculteurs ont terminé l’ensemencement. Dans les régions les plus touchées de la Saskatchewan, un peu plus des trois quarts des agriculteurs ont terminé l’ensemencement.
À titre de comparaison, 96 % de l’ensemencement était terminé à la mi-juin l’an dernier. La moyenne quinquennale est de 98 %.
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