La première année de la pandémie a été une période d’immense incertitude, surtout parmi les Canadiens qui ont perdu leur emploi, dont les heures de travail ont été réduites ou qui étaient déjà vulnérables sur le plan économique au moment où la pandémie a frappé. La capacité financière des Canadiens à se nourrir était une préoccupation au début de la pandémie.
Selon des études menées au printemps 2020, un ménage canadien sur quatre pourrait être vulnérable sur le plan financier en raison de la pandémie.
Lorsque nous avons interrogé les Canadiens au sujet de la sécurité alimentaire à l’automne 2020, pour savoir s’ils avaient assez d’argent pour se procurer de la nourriture, un peu moins de 1 Canadien sur 10 (9,6 %) a mentionné que son ménage avait connu un certain niveau d’insécurité alimentaire pendant l’année précédente, en baisse par rapport à 1 sur 8 en 2017-2018 (12,6 %).
Selon diverses sources de données, les prestations financières d’urgence offertes par les gouvernements ont probablement contré une hausse potentielle du faible revenu en 2020, ce qui pourrait avoir contribué à la diminution de l’insécurité à la fin de 2020.
Néanmoins, plus de 3 millions de Canadiens vivaient dans un ménage qui présentait un certain niveau d’insécurité alimentaire à l’automne 2020. En tout, près de 2 millions d’entre eux ont déclaré une insécurité alimentaire modérée ou grave, ce qui est lié à de lourdes conséquences pour la santé et à des décès prématurés.
L’insécurité alimentaire était inchangée ou en baisse dans pratiquement tous les segments de la société, notamment les groupes vulnérables sur le plan économique comme les Autochtones, les familles monoparentales et les locataires.
Un changement important a été observé chez les Canadiens vivant dans un ménage qui ne possédaient pas de diplôme d’études secondaires. Le niveau d’insécurité alimentaire dans ces ménages a diminué, pour passer de 21,2 % en 2017-2018 à 14,8 % à l’automne 2020, tandis que la part des ménages en situation de sécurité alimentaire a augmenté pour passer de 78,8 % à 85,2 % au cours de cette période.
La plupart des travailleurs ont déclaré peu de variation par rapport au niveau d’insécurité alimentaire ou une diminution de celui-ci. Toutefois, les travailleurs qui occupaient des emplois moins bien rémunérés ont été beaucoup moins susceptibles de se trouver en situation d’insécurité alimentaire à l’automne 2020 qu’ils ne l’étaient avant la pandémie, de fortes baisses s’étant produites chez les travailleurs dans les secteurs des services du commerce de détail (passant de 15,3 % avant la pandémie à 9,6 % à l’automne 2020) et des services d’hébergement et de restauration (passant de 19,6 % à 11,9 %).
Avant et pendant la pandémie, la principale source de revenu du ménage a servi d’indicateur clé de l’insécurité alimentaire. Par exemple, la part des Canadiens qui ont déclaré une insécurité alimentaire modérée ou grave durant les deux périodes a été la plus élevée (plus de 40 %) parmi ceux vivant dans des ménages dont la principale source de revenus durant l’année précédente a été l’aide sociale, suivis de ceux qui ont reçu de l’assurance-emploi.
Ces résultats font ressortir le défi persistant que représente l’insécurité alimentaire des ménages chez les personnes en âge de travailler qui ne font pas partie de la population active.
La nature temporaire des prestations d’aide ainsi que la forte augmentation récente de l’inflation, y compris la hausse des prix des aliments, pourraient exercer une forte pression sur les ressources financières de nombreux ménages canadiens et, par conséquent, accroître leur risque de retomber en situation d’insécurité alimentaire ou de se retrouver en situation d’insécurité alimentaire pour la première fois. En juin, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 8,8 % en moyenne sur 12 mois.
Le présent article ne fait qu’effleurer le sujet. Le rapport « L’insécurité alimentaire des ménages au Canada au début de la pandémie de COVID-19 » dresse un tableau plus complet au moyen de graphiques et de tableaux et comprend une description de la façon dont les données ont été recueillies et analysées, ainsi que des limites potentielles des données.
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