En février, nous décrivions de quelle façon le sous-secteur des services de réparation et d’entretien au Canada a été durement touché par la pandémie de COVID-19. Le groupe des services de réparation et d’entretien de véhicules automobiles a été à l’origine de plus des trois cinquièmes (63,3 %) des revenus d’exploitation du sous-secteur en 2020, mais les revenus du groupe ont été inférieurs de 4,3 % à ceux de 2019.
La pandémie a poussé de nombreux Canadiens à travailler à domicile, et dans de nombreux cas, ils n’avaient plus besoin de conduire leur véhicule ou d’en faire l’entretien aussi souvent.
Mais en 2022, nous constatons que le trajet a changé. L’assouplissement des restrictions liées à la pandémie a poussé les Canadiens à prendre plus souvent le volant, que ce soit pour effectuer des escapades routières ou pour leurs déplacements quotidiens.
Alors, qui répare et entretient toutes ces voitures et tous ces camions?
En juin 2022, 44 851 entreprises au pays étaient classées dans le groupe des services de réparation et d’entretien de véhicules automobiles, en légère baisse par rapport à 45 176 entreprises en juin 2021 et à 45 287 entreprises en juin 2020.
Malgré la diminution de leur nombre, les entreprises du groupe employaient 112 166 Canadiens en juillet 2022. Le nombre d’employés est en croissance constante par rapport à 108 152 employés en juillet 2021 et à 98 937 en juillet 2020, mais en baisse par rapport à 115 307 en juillet 2019. Le groupe fait partie du sous-secteur plus vaste des services de réparation et d’entretien, dont la part dans le produit intérieur brut représentait près de 14,7 milliards de dollars en juillet 2022.
Le groupe des services de réparation et d’entretien de véhicules automobiles comprend les ateliers de réparation et les garages, mais exclut ceux qui relèvent des concessionnaires, des grands détaillants ou des stations-service.
Les entreprises qui font partie de ce groupe fournissent des services de réparation générale, y compris la réparation et le remplacement de moteurs. Leurs services comprennent aussi des réparations spécialisées, comme le remplacement du système d’échappement, les travaux de carrosserie et de peinture ainsi que la réparation de la transmission et du système électrique.
Plus de la moitié (54 %) des entreprises de services de réparation et d’entretien de véhicules automobiles ont déclaré des effectifs en juin 2022. De ces entreprises, près de 3 sur 5 (58,6 %) comptaient des effectifs de 1 à 4 employés, plus du quart (28,1 %) en comptait de 5 à 9, tandis qu’environ 1 entreprise sur 10 (10,5 %) en comptait de 10 à 19.
Hausse des prix, des salaires et des postes vacants
L’inflation s’est accélérée au cours de la dernière année, et l’augmentation des prix a été transmise aux entreprises et aux consommateurs.
En août 2022, les prix des moteurs et des pièces de véhicules automobiles fabriqués au Canada ont augmenté de 6,8 % par rapport à août 2021. Les consommateurs ont payé 7,9 % de plus d’une année à l’autre pour les pièces, l’entretien et les réparations de véhicules automobiles.
Les ménages canadiens ont dépensé au total près de 3,5 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2022 pour des services d’entretien et de réparation de véhicules automobiles, en hausse par rapport à 3,1 milliards de dollars au cours du même trimestre en 2021 et à près de 2,3 milliards de dollars au cours du même trimestre en 2020.
Comme c’est le cas dans de nombreux secteurs, la main-d’œuvre qualifiée manque pour répondre à la demande. Au deuxième trimestre de 2022, 11 645 postes de mécaniciens de véhicules automobiles étaient vacants. Ce nombre a plus que doublé par rapport aux 5 730 postes qui étaient vacants l’année précédente.
Leur salaire horaire moyen et celui des postes exigeant au moins un certificat ou un diplôme ont également augmenté de plus de 2 $ au cours de la même période pour atteindre 26,90 $ et 28,60 $, respectivement.
La hausse du nombre de postes vacants coïncide avec l’immatriculation de 339 820 véhicules automobiles neufs au premier trimestre de 2022, en baisse de 9,6 % par rapport au premier trimestre de 2021, alors que s’amorçait la pénurie mondiale de puces à semi-conducteurs.
Lorsque la situation de l’approvisionnement de puces à semi-conducteurs se redressera et que s’ensuivra probablement une augmentation de la production et des ventes de véhicules, la ventilation des immatriculations de véhicules nous donnera une idée de ce qui devra possiblement suivre.
Un changement dans la formation?
Même si les véhicules à essence représentaient plus de 4 véhicules immatriculés sur 5 (83,3 %) au premier trimestre de 2022, leur nombre a diminué de 6,6 % par rapport à il y a deux ans. Les immatriculations de véhicules électriques à batterie (+135 %), de véhicules hybrides électriques (+93 %) et de véhicules hybrides rechargeables (+79 %) ont toutes enregistré une hausse au cours de la même période.
En d’autres termes, l’abandon progressif du moteur à combustion interne entraîne un passage vers la formation et l’apprentissage davantage axés sur l’électricité.
En 2020, la pandémie a eu des répercussions historiques sur les programmes de formation des apprentis au Canada. Le nombre de nouvelles inscriptions à un programme de formation d’apprentis a diminué de plus du quart en 2020, et le nombre de certifications a diminué de près du tiers. Il s’agit des plus fortes baisses enregistrées depuis le début de la série de données, en 1991.
Pour les programmes liés aux services automobiles, 3 084 certifications ont été délivrées à des apprentis qui ont terminé leur programme en 2020, en baisse de 28 % par rapport à l’année précédente. Le nombre de nouvelles inscriptions dans ces métiers a également régressé pour se fixer à 5 409 en 2020, en baisse de près de 35 % par rapport à 2019.
Le resserrement du marché du travail dans les métiers en 2021 et 2022, y compris pour les mécaniciens de véhicules automobiles, pourrait en convaincre certains d’entreprendre une carrière dans ces métiers. Cela pourrait mener à un redressement rapide du système de formation des apprentis au Canada.
Restez à l’affût, car Statistique Canada publiera en décembre des données sur les certifications et sur les inscriptions aux programmes d’apprentissage en 2021.
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