Prestation et utilisation des services de garde d’enfants au Canada

20 décembre 2021, 14 h 00 (HNE)
Une fille peint un arc-en-ciel sur une fenêtre.

La dynamique familiale a été complètement bouleversée par la COVID-19. Les familles étaient beaucoup plus susceptibles de passer du temps ensemble, compte tenu du nombre record de pertes d’emploi et des mesures de confinement au printemps 2020. En raison de la fermeture des écoles, les parents sont devenus des enseignants. Pour de nombreux travailleurs de première ligne ayant des enfants à la maison pendant les périodes de confinement, la garde d’enfants est devenue un service essentiel.

Les mesures de distanciation physique se sont assouplies depuis la fin de la troisième vague et un plus grand nombre de Canadiens retournent au bureau ou sur les lieux de travail. Cela soulève la question suivante : qui s’occupera des enfants alors que nous faisons la transition vers la vie après la pandémie?

Nous avons récemment publié six études dans les Rapports économiques et sociaux qui portent sur les services de garde d’enfants avant et pendant la pandémie. Voici quelques-uns des résultats que nous avons observés.

Les services de garde d’enfants représentent une industrie d’envergure. En tenant compte de la contribution du secteur public sous forme de subventions et des écoles prématernelles et maternelles, les services de garde d’enfants représentaient 15,1 milliards de dollars du produit intérieur brut en 2016, ce qui représente un montant comparable à celui de l’industrie de la fabrication de produits métalliques. Néanmoins, les fournisseurs individuels de services de garde d’enfants sont très petits : 99 % des quelque 100 000 entreprises de services de garde d’enfants ont gagné moins de 10 000 dollars au cours d’une année donnée de 2009 à 2016. La plupart de ces entreprises étaient dirigées par des femmes et les deux tiers d'entre elles sont sortis du marché à l’intérieur d’une période de trois ans.

La pandémie de COVID-19 a eu une incidence importante sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants. Par exemple, un peu plus de la moitié (52 %) des enfants canadiens de moins de 6 ans ont été confiés à un service de garde officiel ou informel de novembre 2020 à janvier 2021, en baisse par rapport à la proportion de 60 % affichée en 2019. Plus du quart (28 %) des parents qui n’avaient pas recours à des services de garde pendant cette période ont déclaré avoir l’impression que le recours aux services de garde d’enfants n’était pas sécuritaire pendant la pandémie.

L’abordabilité et la disponibilité sont également des facteurs. En 2019, avant la pandémie, les familles à faible revenu étaient environ 20 % moins susceptibles que les familles à revenu plus élevé d’avoir recours à des services de garde par une personne non apparentée. Parmi les familles à faible revenu ayant recours aux services de garde d’enfants, plus du tiers ont déclaré avoir de la difficulté à trouver des services de garde, le plus souvent en raison de l’abordabilité ou de la disponibilité dans leur collectivité. En raison de ces difficultés, les parents à faible revenu étaient plus susceptibles que les parents à revenu plus élevé de reporter leur retour au travail (37 % par rapport à 25 %), et de reporter ou de mettre fin à leurs études ou à leur formation (20 % par rapport à 8 %).

Les programmes de garde avant ou après l’école répondent à un besoin important en matière de garde d’enfants pour les parents qui travaillent. En 2019, par exemple, plus du tiers (35 %) des enfants canadiens âgés de 4 à 11 ans fréquentaient régulièrement des services de garde avant et après l’école. Les enfants plus jeunes (45 %), ceux qui vivent avec un parent seul (46 %) ou qui vivent dans les zones urbaines (36 %) et les enfants dont le principal fournisseur de soins avait un emploi (42 %) étaient plus susceptibles de participer à ces programmes, tandis que les enfants appartenant à des groupes désignés comme des minorités visibles (30 %), les enfants autochtones (31 %), les enfants issus de l’immigration (30 %) et ceux dont le revenu familial était inférieur à 40 000 dollars par année (29 %) étaient moins susceptibles de participer à de tels programmes.

Nous avons également examiné les services de garde d’enfants dans une optique autochtone. Les enfants autochtones peuvent bénéficier d’éducateurs qui font partie de leurs propres communautés et qui reflètent leur patrimoine culturel, leurs langues et leurs traditions. En 2016, près de 5 % de tous les travailleurs des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants au Canada étaient autochtones. Les travailleurs des Premières Nations représentaient 2,7 % des travailleurs des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, suivis des travailleurs métis (1,6 %) et des travailleurs inuits (0,3 %). En 2016, les travailleurs des Premières Nations, ainsi que les travailleurs métis et inuits des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants étaient plus susceptibles d’être plus jeunes et moins susceptibles d’avoir fait des études postsecondaires que leurs homologues non autochtones. Les travailleurs autochtones des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants étaient plus susceptibles d’être employés dans le secteur de l’assistance sociale et moins susceptibles d’être employés dans des ménages privés ou des services d’enseignement, comparativement à leurs homologues non autochtones.

Pour faire d’autres lectures

Rapports économiques et sociaux - Août 2021

Les services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants au Canada : Caractéristiques des entreprises et produit intérieur brut de l’industrie

Enquête sur les modes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants, 2020

Utilisation des services de garde pour les enfants de moins de six ans pendant la COVID-19

Tendances en matière d’utilisation des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants chez les familles pouvant être désavantagées sur le plan socioéconomique au Canada

Utilisation des services de garde avant et après l’école au Canada

Personnel autochtone et non autochtone des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants au Canada

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