Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les travailleurs de la santé sont aux prises avec des défis particuliers en raison du risque plus élevé d’exposition à la COVID-19 dans les établissements de soins de santé, de la charge de travail élevée, du stress accru et des problèmes liés à la fourniture d’équipement de protection individuelle (EPI). L’EPI est l’équipement porté par les travailleurs de la santé pour réduire l’exposition aux risques de contracter des maladies graves sur leur lieu de travail. L’équipement comprend des articles tels que des gants, des masques respiratoires (KN95 ou N95), d’autres masques (par exemple, des masques chirurgicaux, des masques non médicaux), des blouses jetables, des dispositifs de protection oculaire et des visières de protection.
Exposition accrue, accès limité à l’équipement de protection individuelle
Au cours de la première année de la pandémie, presque tous les travailleurs de la santé (96 %) ont déclaré avoir eu des contacts directs en personne avec des patients, des collègues ou des clients sur leur lieu de travail. Plus de la moitié (55 %) des travailleurs de la santé ont eu des contacts en personne avec des personnes atteintes de la COVID-19 ou susceptibles de l’être.
Parmi les travailleurs de la santé qui ont eu des contacts en personne et qui ont eu besoin d’EPI, plus de la moitié (56 %) ont déclaré avoir été aux prises avec au moins une restriction ou condition liée à l’approvisionnement en EPI. La restriction la plus souvent signalée était l’utilisation prolongée de l’EPI au-delà de l’utilisation normale (29 %). Au total, 1 travailleur de la santé sur 5 (19 %) a déclaré que les masques respiratoires (KN95 ou N95) dont ils avaient besoin étaient parfois ou jamais disponibles pendant la pandémie. Le pourcentage de travailleurs de la santé qui ont déclaré qu’au moins un type d’EPI était parfois ou jamais disponible était le plus élevé en Colombie-Britannique (23 %) et au Québec (21 %), tandis qu’il était le plus faible (16 %) à Terre-Neuve-et-Labrador, au Nouveau-Brunswick, en Saskatchewan et en Alberta.
Les conditions ou restrictions signalées concernant l’approvisionnement en EPI étaient les plus élevées chez les infirmières (66 %) et les médecins (61 %), ainsi que chez les travailleurs de la santé dans les établissements de soins de courte durée, où un peu plus des deux tiers (69 %) ont déclaré avoir connu au moins une restriction liée à l’approvisionnement en EPI.
Près des deux tiers (65 %) des travailleurs de la santé qui ont eu des contacts en personne avec des cas potentiels ou confirmés de COVID-19 ont déclaré avoir connu au moins une restriction liée à l’approvisionnement en EPI, comparativement à moins de la moitié (44 %) de ceux qui n’ont eu que des contacts avec des personnes qui n’étaient pas des cas potentiels ou confirmés.
Les pratiques en matière d’équipement de protection individuelle figurent parmi les nombreux changements vécus par les travailleurs de la santé
En 2021, les répercussions de la COVID-19 les plus souvent mentionnées par les travailleurs de la santé étaient les suivantes : ressentir davantage de stress au travail (87 %), avoir une charge de travail plus lourde (par exemple, dépistages supplémentaires, nettoyage, gestion de l’EPI et autres tâches liées à la pandémie) (75 %), et devoir accomplir des tâches qu’ils n’ont pas à effectuer en temps normal (56 %).
Santé mentale et épuisement professionnel chez les travailleurs de la santé
L’accès à l’EPI n’est pas seulement important pour la protection physique des travailleurs de la santé susceptibles d’être exposés à la COVID-19 dans les établissements de soins de santé, il peut également avoir des répercussions sur leur santé mentale.
Dans un projet de collecte de données par approche participative réalisé en 2020, les travailleurs de la santé participants ont signalé une détérioration de leur santé mentale par rapport à la situation d’avant la pandémie de COVID-19. Parmi les travailleurs de la santé ayant été aux prises avec au moins une restriction ou condition sur l’approvisionnement en EPI, une proportion plus élevée (77 %) a déclaré que leur santé mentale était « un peu moins bonne maintenant » ou « bien moins bonne maintenant » que parmi ceux qui ont eu un accès illimité à l’EPI (63 %).
Dans l’enquête de 2021, parmi les travailleurs de la santé n’ayant pas l’intention de prendre leur retraite, près de 1 sur 5 (18 %) a déclaré avoir l’intention de quitter son emploi actuel ou de changer d’emploi dans les trois prochaines années. Les tensions et les contraintes au travail ou l’épuisement professionnel étaient la raison la plus souvent invoquée (63 %). L’épuisement professionnel compte parmi les préoccupations que plusieurs associations professionnelles ont à l’égard de leurs membres depuis le début de la pandémie.
À l’approche de la saison des rhumes et de la grippe, à laquelle s’ajoute une nouvelle vague de COVID-19, la pression sur les travailleurs de la santé va certainement demeurer. Fournir un accès constant et adéquat à l’EPI reste un aspect important dans la mise en place d’un lieu de travail sécuritaire pour ceux qui sont la pierre angulaire de notre système de soins de santé.
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