Hausse des taux d’intérêt et baisse de la valeur nette chez les jeunes propriétaires canadiens

28 novembre 2022, 11 h 00 (HNE)

Le mois dernier, la Banque du Canada a annoncé sa sixième hausse consécutive du taux directeur, qui se situe maintenant à 3,75 %.

On s’attend à ce que la Banque l’augmente encore en décembre afin de tempérer un taux d’inflation que l’on n’avait pas vu depuis le début des années 1980, au moment où de nombreux propriétaires canadiens âgés aujourd’hui de 44 ans et moins étaient tout-petits.

Contrairement aux taux enregistrés au début des années 1980, au moment où ils avaient fortement augmenté pour se fixer à plus de 18 %, les taux observés sont demeurés à près de zéro en 2020 à la suite d’une baisse constante ces dernières années.

Néanmoins, pour une bonne partie du groupe des 44 ans et moins ces jours-ci, ces hausses de taux cette année, même si celui-ci demeure inférieur à 10 %, érodent la marge de manœuvre que leur procurait la faiblesse des taux d’intérêt pour faire face à ces paiements hypothécaires élevés.

Pour la première fois en près de deux ans, des augmentations d’un mois à l’autre du coût de l’intérêt hypothécaire payé ont été enregistrées d’avril à octobre 2022. Ce coût a augmenté de 11,4 % en octobre par rapport au même mois en 2021.

De plus, la valeur moyenne des biens immobiliers a diminué de 5,2 % au deuxième trimestre de 2022 (avril à juin). Il s’agit d’une première baisse trimestrielle depuis 2018, qui a eu un effet sur les ménages plus jeunes.

Au deuxième trimestre, la richesse moyenne des ménages du groupe d’âge le plus jeune (moins de 35 ans) s’est chiffrée à 309 759 $, et celle de la catégorie des 35 à 44 ans, à 618 164 $. Il s’agissait dans les deux cas d’une baisse de 8,2 % par rapport au premier trimestre.

La valeur nette totale de tous les ménages s’est élevée à plus de 15,2 billions de dollars au deuxième trimestre, et les ménages dont les propriétaires n’avaient pas de prêt hypothécaire détenaient plus de la moitié (56,0 %) de cette richesse. À l’inverse, les prêts hypothécaires représentaient plus des quatre cinquièmes (83,1 %) de tous les prêts aux ménages au sein desquels le propriétaire avait un prêt hypothécaire.

La valeur des autres éléments de passif, comme les cartes de crédit, les prêts automobiles et les marges de crédit, des ménages au sein desquels le propriétaire n’avait pas de prêt hypothécaire totalisait plus de 232,3 milliards de dollars. Ce chiffre représente environ les trois cinquièmes (60,9 %) de la valeur des autres éléments de passif des ménages au sein desquels le propriétaire avait un prêt hypothécaire.

Le pouvoir de la valeur nette du logement en tant que facteur de richesse diminue-t-il?

Selon le montant de la mise de fonds, les jeunes propriétaires mettront généralement plus d’années à payer leurs prêts hypothécaires et auront par conséquent moins d’avoir propre disponible.

De plus, la baisse récente de la valeur des biens immobiliers pourrait, dans certains cas, se traduire par une valeur d’évaluation moindre et peut-être par une diminution de l’avoir propre disponible de ces propriétaires qui cherchent à utiliser cette valeur pour la première fois afin d’obtenir une marge de crédit hypothécaire (MCH).

Que vous ayez une MCH depuis un certain temps ou que vous soyez en voie d’en obtenir une, la hausse récente des taux d’intérêt pourrait faire monter d’un autre cran vos versements mensuels, étant donné que les MCH (celles qui ne sont pas combinées à une hypothèque) sont habituellement à taux d’intérêt variable.

Les versements hypothécaires eux-mêmes sont à la hausse, qu’ils soient renouvelés à un taux d’intérêt fixe plus élevé ou qu’ils soient, pour certains titulaires d’un prêt hypothécaire à taux variable, plus élevés mensuellement en raison de la hausse constante des taux.

Ainsi, ce qui était auparavant un moyen souple et à moindre coût de consolider une dette à taux d’intérêt plus élevé ou de financer des rénovations domiciliaires pour augmenter la valeur d’une propriété, et la valeur nette de son propriétaire, coûte lui-même plus cher maintenant.

L’inflation freine la croissance des salaires

En résumé, tout revient à l’inflation. En avril 2022, sur fond d’inflation globale de 6,8 %, près de 3 personnes sur 4 au Canada ont déclaré que la hausse des prix a influé sur leur capacité à assumer leurs dépenses quotidiennes.

Au cours du même mois, les jeunes Canadiens et Canadiennes faisaient partie du quart environ des personnes, parmi lesquelles figurent des personnes à faible revenu, des ménages comptant des enfants, des personnes handicapées et des personnes appartenant à des groupes racisés, qui ont déclaré avoir dû emprunter de l’argent à des amis ou à des parents, s’endetter davantage ou avoir eu recours au crédit pour assumer leurs dépenses quotidiennes.

Plus récemment, en octobre, le salaire horaire moyen s’est accru de 5,6 % d’une année à l’autre, tandis que la hausse annuelle des prix à la consommation a atteint 6,9 % au cours du même mois, dépassant nettement la croissance des salaires.

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