Chaque année, environ 5 % à 10 % des employés canadiens sont mis à pied de façon permanente. Les conséquences de la perte d'emploi sont importantes pour les personnes concernées et leurs familles; une mise à pied permanente est associée à des pertes de gains soutenues d’environ 10 % à 20 % au cours des cinq années suivant la mise à pied.
En l’absence de revenu — et ne sachant pas quand la chance leur sourira —, les travailleurs qui ont reçu un avis de renvoi doivent trouver une solution le plus rapidement possible. Parmi les options qui s’offrent à eux se trouvent la recherche d’un autre emploi dans leur région ou ailleurs, la mise sur pied d’une entreprise et l’inscription à un programme d’apprentissage qui combine les études et le travail. Ils pourraient aussi décider de retourner sur les bancs d’école, ce qui représenterait un investissement encore plus considérable. Cependant, comme le temps file, les étudiants voudront tirer le meilleur parti de cet investissement en tenant compte de la durée du programme, du champ d’études et de la valeur sur le marché du travail.
Les personnes ont plus souvent tendance à opter pour des cours et des programmes de courte durée axés sur la carrière à la suite d'une mise à pied. Elles privilégient les programmes menant à un certificat ou à un diplôme, les microcertifications et les programmes d’éducation et d’acquisition de compétences de base par rapport aux programmes plus longs menant à un grade ou aux crédits indépendants non liés à une sanction d’études. Cela étant dit, les programmes courts axés sur la carrière en valent-ils réellement la peine?
Dans le cas de certains types de programmes, on pourrait croire que oui. Les travailleurs qui ont perdu leur emploi au cours de la période allant de 2010 à 2014 et qui ont ensuite terminé un programme menant à un certificat (d’une durée normale d’un an) ont connu une croissance de gains 14,2 % plus rapide dans les cinq ans suivant leur mise à pied, par rapport aux autres travailleurs mis à pied qui ne s’étaient pas inscrits à un programme d’études postsecondaires. Les personnes ayant terminé un programme menant à un diplôme (d’une durée de deux ou trois ans) ont observé des retours encore plus importants (+21,8 %). Il faut toutefois savoir que l’obtention d’un diplôme ou d’un certificat est la clé : les personnes qui n’en ont pas obtenu après s’être inscrites à un programme n’ont bénéficié d’aucun avantage par rapport aux personnes non inscrites.
Qu’en est-il des diplômés de programmes courts comme les microcertifications, les formations sur les compétences de base et les mises à niveau des études secondaires? Ils ont connu une croissance de gains considérablement moindre (de 20 % ou plus) que les personnes ne s’étant inscrites à aucun programme. Cette constatation n’est pas attribuable au fait que les personnes présentant un plus faible potentiel de croissance des gains ont tendance à choisir des programmes très courts, mais plutôt au fait que les calculs ont tenu compte des tendances en matière de gains avant la mise à pied.
Parmi tous les travailleurs ayant suivi des études postsecondaires qui sont retournés aux études après avoir perdu leur emploi, près de 60 % ont choisi un domaine différent de celui dans lequel ils avaient étudié des années auparavant. Les hommes et les femmes qui sont retournés aux études après une mise à pied ont choisi des champs d’études différents, même s’ils avaient étudié dans des domaines semblables avant de perdre leur emploi. Par exemple, les hommes mis à pied ont opté pour des domaines liés à la santé dans une moins grande mesure que les femmes mises à pied. Cette tendance pourrait limiter les perspectives d’emploi des hommes, puisque le vieillissement de la population pourrait favoriser la croissance des emplois dans le domaine des soins de santé.
Malgré les possibles avantages de retourner aux études à la suite d’une perte d’emploi, une proportion relativement faible (environ 4 % à 6 %) de travailleurs choisissent de le faire peu de temps après avoir été mis à pied. En déterminant les programmes d’études postsecondaires et les stratégies ayant tendance à être les plus profitables, les futures cohortes de travailleurs mis à pied et les décideurs pourraient prendre des décisions plus éclairées au cours des importants mois suivant une perte d’emploi.
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