Pour les personnes qui travaillent dans l’univers de la comptabilité et des services de préparation de déclarations de revenus, les 10 prochaines semaines seront les plus occupées de l’année. En effet, d’ici le 1er mai, 1,3 million d’entreprises et plus de 29 millions de Canadiens déclareront les revenus et les prestations qu’ils ont reçus en 2022.
La période des déclarations de revenus peut être faste… ou rude
Des millions de Canadiens, pauvres ou riches, reçoivent un remboursement après avoir produit leur déclaration de revenus.
Pour les Canadiens aux revenus très modestes, le remboursement d’impôt peut représenter la plus grande somme d’argent qu’ils recevront durant l’année. En 2020, 14,2 millions de Canadiens ont gagné un revenu de moins de 40 000 $.
La période des déclarations de revenus peut aussi profiter aux Canadiens à faible revenu, car l’Agence du revenu du Canada détermine l’admissibilité aux diverses prestations selon les sommes déclarées. En janvier 2023, par exemple, 1,9 milliard de dollars ont été versés à 13,2 millions de Canadiens à faible revenu sous forme de crédits trimestriels pour la TPS/TVH et 2,3 milliards de dollars ont été remis à 3,4 millions de familles dans le cadre de l’allocation canadienne pour enfants selon les revenus déclarés pour l’année 2021.
Environ 5,3 millions de Canadiens sont sortis indemnes de la période de déclaration de revenus de 2021, c’est-à-dire sans remboursement ni dettes.
Dans l’ensemble, le gouvernement canadien a versé 37,3 milliards de dollars en remboursements à 17,8 millions de Canadiens du 10 février 2022 au 28 janvier 2023, ce qui représente un retour moyen de 2 093 $.
Même si certains déclarants du palier supérieur de 1 % au Canada pourraient recevoir un remboursement cette année, ils ont également la charge fiscale la plus importante; ils ont versé en moyenne 196 000 $ en impôt fédéral, provincial et territorial en 2020.
Les personnes du palier supérieur de 1 % ont déclaré des revenus d’en moyenne 512 000 $ en 2020, en baisse de 5 500 $ par rapport à un an plus tôt. Les traitements et salaires ont représenté 315 700 $, en moyenne, et les dividendes, 77 300 $.
En 2020, malgré un recul de 10 500 $ comparativement à un an auparavant, les déclarants du palier supérieur de 1 % ont tiré un revenu de leurs dividendes qui était près de trois fois plus élevé, en moyenne, que le revenu total déclaré par les personnes faisant partie du palier inférieur de 50 % (22 100 $, en moyenne).
Une fois tous les calculs effectués durant la dernière période de production des déclarations de revenus, ce sont 8,1 millions de Canadiens qui ont contracté une dette envers le gouvernement (7 426 $, en moyenne, en 2022), pour un montant total de 60,3 milliards de douleurs — euh, de dollars.
Faire le suivi de tout cet argent n’est pas une mince affaire
Les Canadiens et les entreprises canadiennes font souvent appel aux fiscalistes pour s’y retrouver dans le code des impôts et pour produire les déclarations de revenus les plus favorables possibles.
Les revenus des services de comptabilité, de préparation de déclarations de revenus, de tenue de livres et de paye ont augmenté de 8,9 % par rapport à un an plus tôt pour atteindre 23,6 milliards de dollars en 2021, sous l’effet d’une hausse de la demande d’aide de la part des entreprises dans le contexte de la pandémie. Plus de la moitié de cette somme (56,1 %) a été versée aux employés qui travaillaient dans ces services en 2021.
Environ les deux tiers des cabinets comptables au Canada ont réalisé des calculs pour des entreprises, 1 cabinet sur 6 a produit des déclarations pour des particuliers ou des ménages canadiens, et le reste a travaillé pour des organisations non gouvernementales, des organismes gouvernementaux ou des clients étrangers.
Les 132 287 Canadiens qui travaillaient dans les services de comptabilité, de préparation de déclarations de revenus, de tenue de livres et de paye ont en moyenne gagné 1 487,54 $ par semaine de septembre à novembre 2022, en hausse de 20,5 % par rapport aux 1 234,00 $ gagnés par semaine par 124 689 employés durant la même période un an auparavant.
Des millions de Canadiens font diminuer leur taux d’imposition au moyen des régimes enregistré d’épargne-retraite et des comptes d’épargne libre d’impôt
Le code des impôts permet aux Canadiens de réduire leur revenu imposable en cotisant à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou en ouvrant un compte d’épargne libre d’impôt (CELI).
Plus de 6,2 millions de Canadiens ont mis de côté 50,1 milliards de dollars pour leur retraite en cotisant à leur REER en 2020.
Un CELI permet d’épargner de l’argent pour le faire fructifier à l’abri de l’impôt. Les cotisations au CELI ne sont pas déductibles du revenu aux fins de l’impôt. Tout montant cotisé et tout revenu généré dans le compte (par exemple le revenu de placements et les gains en capital) sont généralement libres d’impôt, même au moment du retrait des fonds.
En 2019, l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles, 15,3 millions de Canadiens détenaient un CELI. Selon les données du recensement, 9,7 millions de Canadiens ont placé des fonds dans leur CELI ou en ont retiré en 2020.
Les dons de bienfaisance permettent un allègement fiscal
Pour réduire leur revenu imposable, les Canadiens peuvent aussi faire des dons de bienfaisance.
Environ 5,1 millions de déclarants canadiens ont indiqué avoir fait un don de bienfaisance en 2020, en baisse par rapport aux 5,7 millions de déclarants recensés il y a une décennie.
Même si le nombre de donateurs a diminué, le don médian a augmenté de 80 $ comparativement à 10 ans auparavant pour s’établir à 340 $ en 2020, sous l’effet d’une hausse du montant remis en don par les grands donateurs.
Si vous pensiez faire un don de bienfaisance pour réduire votre fardeau fiscal cette année, il est bien trop tard; la date limite pour le faire pour l’année d’imposition 2022 était le 31 décembre. Toutefois, il est encore temps de cotiser à un REER (jusqu’au 1er mars) et vous pouvez ouvrir un CELI à tout moment.
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