Qui vit dans ces communautés éloignées?

Vous avez de bonnes chances d’apercevoir une aurore boréale lorsque vous survolez le Nord du Canada durant lors d’une nuit d’hiver dégagée. Et si vous regardez vers le bas, vous remarquerez un autre spectacle de lumière, certes pas aussi brillant, mais tout aussi fascinant, qui met en vedette des communautés.

Vous êtes-vous déjà demandé qui habite parmi ces parcelles de lumière lointaines dans la neige et la glace? Vous n’avez plus à vous poser la question. Grâce aux données du Recensement de la population de 2021, il est possible de dresser un portrait des populations qui vivent dans ces communautés éloignées et de découvrir le nombre de personnes qui y habitent, les langues que ces personnes parlent, leur âge moyen, leur niveau de scolarité, ainsi qu’un éventail d’autres variables.

Voici le profil de deux des plus grandes communautés nordiques éloignées du Canada. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que, dans ces deux régions éloignées, un plus grand nombre de personnes travaillent dans le secteur des arts, des spectacles et des loisirs que dans celui de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse.

Chibougamau, Québec

Environ 90 minutes après le début d’un vol de nuit en partance de Toronto vers Londres, vous survolerez le presque désert Bouclier laurentien, au centre du Québec. Si vous regardez vers le bas, parmi les dernières parcelles de lumières visibles au Québec, vous apercevrez le point le plus lumineux des régions éloignées du Nord. Il s’agit de la ville de Chibougamau.

En 2021, 7 504 personnes habitaient à Chibougamau, en baisse de 271 personnes par rapport à cinq ans plus tôt. La population de la ville parle principalement le français.

Les deux tiers (65,6 %) des résidents de Chibougamau avaient de 15 à 64 ans en 2021, et les enfants (18,5 %) y étaient plus nombreux que les aînés (15,9 %). L’âge moyen y était de 40,5 ans.

À l’échelle du Québec en 2021, il y avait plus d’aînés (20,6 %) que d’enfants (16,4 %), et l’âge moyen était de 42,8 ans.

Près de 3 adultes sur 5 à Chibougamau (3 410 personnes) avaient fait des études postsecondaires; et parmi eux, 1 395 personnes possédaient un certificat ou un diplôme d’apprenti ou d’une école de métiers, 1 090 avaient un certificat ou diplôme d’un collège ou d’un cégep, et 725 étaient titulaires d’un baccalauréat ou d’un grade supérieur.

Au total, 3 résidents de Chibougamau de 15 ans et plus sur 5 travaillaient en 2020, et ils gagnaient en moyenne 51 400 $ par année, ce qui représente plus de 5 000 $ de plus que la moyenne provinciale de 46 240 $.

À Chibougamau, 1 adulte sur 10 avait un salaire annuel supérieur à 100 000 $.

Parmi les 4 015 résidents de Chibougamau occupant un emploi, un peu moins de 1 personne sur 5 travaillait dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale (755 emplois) en 2021. Le secteur de la fabrication (650 emplois) était le deuxième employeur en importance, suivi du commerce de détail (470), des administrations publiques (275), et des services d’enseignement (255).

En 2020, près de 1 résident de Chibougamau sur 10 (9,1 %) vivait sous le seuil de faible revenu après impôt. Les aînés (20,6 %) vivaient plus fréquemment en situation de faible revenu et c’était moins souvent le cas pour les enfants (6,7 %). Moins de 1 résident de Chibougamau sur 10 (590 personnes) a déclaré une identité autochtone en 2021, y compris 350 membres des Premières Nations et 170 Métis.

Comme Chibougamau se trouve à six heures de route pittoresque de Québec et à huit heures de Montréal, on pourrait penser qu’il s’agit de l’un des endroits les plus reculés au Canada. En fait, Chibougamau est considéré comme une région « éloignée » plutôt que « très éloignée ».

Flin Flon, Manitoba

Environ deux heures après le début d’un vol de nuit en partance de Montréal vers Edmonton, vous vous trouverez au nord du lac Winnipeg, au-dessus de la forêt boréale qui couvre le nord du Manitoba. Le plus important amas de lumières que vous apercevrez en dessous de vous est la ville de Flin Flon, laquelle est probablement mieux connue comme étant le lieu de naissance de Bobby Clarke, une légende du hockey.

En 2021, 4 940 personnes habitaient à Flin Flon, en baisse de 51 personnes par rapport à cinq ans plus tôt. La population de la ville parle principalement l’anglais.

Près des deux tiers (63,9 %) des résidents de Flin Flon avaient de 15 à 64 ans en 2021, et les aînés (18,8 %) y étaient plus nombreux que les enfants (17,4 %). L’âge moyen y était de 42,2 ans.

À l’échelle du Manitoba en 2021, il y avait plus d’enfants (18,8 %) que d’aînés (17,1 %), et l’âge moyen était de 39,7 ans.

Près de la moitié des adultes de Flin Flon (1 805 personnes) avaient fait des études postsecondaires; et parmi eux, 840 personnes détenaient un certificat ou diplôme d’un collège, 510 étaient titulaires d’un baccalauréat ou d’un grade supérieur et 370 détenaient un certificat ou un diplôme d’apprenti ou d’une école de métiers.

Un peu moins de 3 résidents de Flin Flon de 15 ans ou plus sur 5 occupaient un emploi en 2020. Ils gagnaient en moyenne 53 200 $ par année, ce qui représente 7 800 $ de plus que la moyenne provinciale de 45 400 $.

À Flin Flon, plus de 1 adulte sur 10 avait un salaire annuel supérieur à 100 000 $.

Parmi les 2 465 résidents de Flin Flon occupant un emploi, plus de 1 personne sur 4 (585 personnes) travaillait pour une société minière en 2021. Le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale (450 emplois) était le deuxième employeur en importance, suivi du commerce de détail (350), des services d’enseignement (200) et des services d’hébergement et de restauration (150).

En 2020, plus de 1 résident de Flin Flon sur 10 (11,7 %) vivait sous le seuil de faible revenu après impôt. Les enfants (15,8 %) vivaient plus fréquemment en situation de faible revenu que les aînés (10,8 %).

Environ 1 090 résidents de Flin Flon ont déclaré une identité autochtone en 2021, y compris 595 Métis et 475 membres des Premières Nations.

Flin Flon est l’une des municipalités « très éloignées » du Canada.

Environ 1 Canadien sur 9 vit dans une collectivité considérée comme « moins accessible », « éloignée » ou « très éloignée »

À Statistique Canada, nous quantifions le niveau d’éloignement de chacune des 5 123 municipalités canadiennes.

En 2021, près des deux tiers des municipalités ont été classées comme étant moins accessibles, éloignées ou très éloignées. Même si environ 1 Canadien sur 9 vivait dans ces municipalités éloignées en 2021, les régions éloignées représentaient les trois quarts (74,6 %) de la masse terrestre du Canada. En outre, 19,3 % de la masse terrestre du Canada est inoccupée.