Journée nationale des langues autochtones

30 mars 2023, 09 h 30 (HAE)

Environ 1 autochtone sur 8 (237 420 personnes) a déclaré parler suffisamment bien l’une des 70 langues autochtones distinctes pour tenir une conversation en 2021, ce qui représente 10 750 personnes de moins qu’en 2016. Il s’agit de la première baisse observée depuis que des données comparables ont commencé à être recueillies en 1991.

La baisse du nombre de locuteurs d’une langue autochtone s’explique par le fait que moins de personnes ont appris une langue autochtone durant l’enfance et l’ont conservée (ce que l’on appelle la langue maternelle). En 2021, 184 170 autochtones ont déclaré avoir une langue maternelle autochtone, ce qui représente 14 120 personnes de moins qu’en 2016.

Les langues autochtones au Canada sont considérées comme menacées, et plusieurs d’entre elles sont classées comme étant en danger. Selon la Commission de vérité et de réconciliation, cette situation est le résultat des effets intergénérationnels du génocide culturel et des politiques coloniales discriminatoires, en particulier les pensionnats.

Cependant, on observe aujourd’hui certains signes de revitalisation des langues; la proportion d’autochtones ayant déclaré apprendre une langue autochtone en tant que deuxième langue est passée de 24,8 % en 2016 à 27,7 % en 2021.

Les deux tiers des membres des Premières Nations qui parlent une langue autochtone vivent dans une réserve

Plus des deux tiers (67,8 %) des 183 790 membres des Premières Nations ayant déclaré pouvoir parler une langue autochtone vivaient dans une réserve en 2021.

Les membres des Premières Nations vivant dans les réserves (39,8 %) étaient presque cinq fois plus susceptibles de parler une langue autochtone que ceux vivant hors réserve (8,0 %).

L’Inuit Nunangat est l’endroit où se trouve la vaste majorité des locuteurs de l’inuktut

L’Inuit Nunangat, la patrie des Inuit au Canada, comprend quatre régions : le Nunatsiavut (Labrador), le Nunavik (nord du Québec), le Nunavut et la région désignée des Inuvialuit (Territoires du Nord-Ouest).

L’Inuit Nunangat est l’endroit où se trouvent plus des deux tiers (69,0 %) des Inuit et la grande majorité (94,3 %) des locuteurs de l’inuktut. L’inuktut, qui signifie « la langue inuite », est le terme qui englobe tous les dialectes de la langue inuite, tels que l’inuktitut, l’inuinnaqtun et l’inuvialuktun.

Les langues autochtones sont également parlées dans les grandes villes

Si les langues autochtones sont le plus souvent parlées dans les réserves et dans le Nord, elles le sont aussi dans les grandes villes. En 2021, 14 villes comptaient plus de 1 000 habitants parlant une langue autochtone.

Winnipeg comptait la plus grande communauté de personnes parlant une langue autochtone, et il s’agissait surtout de membres des Premières Nations (4 710).

Edmonton comptait le plus grand nombre de Métis parlant une langue autochtone (620).

Ottawa-Gatineau comptait la plus grande population d’Inuit pouvant parler une langue autochtone (600), suivie de Montréal (360).

Signes de revitalisation des langues autochtones au Canada

Bien que le nombre de locuteurs d’une langue autochtone ait diminué de 4,3 % par rapport à 2016, on observe certains signes de revitalisation des langues et de leur transmission d’une génération à l’autre.

Dans le Canada atlantique, les enfants des Premières Nations de 14 ans et moins étaient plus susceptibles de parler une langue autochtone (14,0 %) que les adultes des Premières Nations de 65 ans et plus (12,3 %) en 2021.

Le mi'kmaq était la langue autochtone la plus parlée chez les membres des Premières Nations au Canada atlantique en 2021 et elle comptait 8 195 locuteurs, en hausse de 5,9 % par rapport à 2016.

Au Québec, les enfants des Premières Nations de 14 ans et moins (39,4 %) étaient presque trois fois plus susceptibles de parler une langue autochtone que les adultes des Premières Nations de 65 ans et plus (13,4 %).

Un peu plus de 2 membres des Premières Nations de l’Ontario sur 5 (40,7 % ou 10 895 personnes) qui parlaient une langue autochtone en 2021 l’ont apprise comme langue seconde, ce qui représente une hausse de 18,9 % par rapport à 2016 et le rythme de croissance le plus rapide ayant été observé parmi les locuteurs d’une langue seconde à l’échelle nationale.

La langue pied-noir a connu la croissance la plus rapide parmi les langues des Premières Nations dans les provinces des Prairies, augmentant de près d’un cinquième (+18,9 %) de 2016 à 2021 pour représenter 6 450 locuteurs.

Plusieurs langues des Premières Nations en danger étant principalement parlées en Colombie-Britannique ont connu une renaissance, comme le haeltzuk (en hausse de 173,9 % pour représenter 315 locuteurs) et le haïsla (en hausse de 57,1 % pour représenter 275 locuteurs).

Le michif est une langue spécifiquement métisse qui est issue d’une combinaison du cri, de l’ojibwé et du français, et qui comporte également des emprunts à l’anglais et à d’autres langues autochtones. En 2021, 1 485 Métis ont déclaré pouvoir tenir une conversation en michif, ce qui représente une hausse de 460 locuteurs ou une progression de 44,9 %, comparativement à 2016.

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