Exploiter la puissance du vent et du soleil

Selon une fable d’Ésope, le soleil s’est avéré plus puissant que le vent. Ici, au Canada, le vent génère bien plus de puissance que le soleil, mais les deux sont éclipsés par la puissance de l’eau, des énergies fossiles et de la fusion nucléaire.

La capacité d’emmagasiner l’énergie générée par le vent et le soleil quand « le vent ne souffle pas et que le soleil ne brille pas » constitue une étape fondamentale de la transition vers un monde où les émissions de gaz à effet de serre sont réduites. Au Canada, près du tiers des entreprises de services publics ont eu recours à des systèmes de stockage d’énergie afin de mieux exploiter la puissance du vent et du soleil en 2019.

Au Canada, c’est l’eau qui gagne la bataille énergétique des éléments

En 2022, les services publics et les producteurs industriels ont généré 640,3 millions de mégawattheures (MWh) d’électricité; 89,8 % de l’électricité a servi à alimenter les cuisinières et les systèmes d’éclairage au Canada, tandis que 10,2 % de celle-ci a été exportée vers les États-Unis. Un mégawattheure équivaut à l’énergie nécessaire pour allumer deux ampoules de 60 watts pendant une année entière.

Étant donné que le Canada se classe au quatrième rang mondial pour ce qui est des ressources en eau renouvelables, il n’est peut-être pas surprenant que ce soit l’eau qui contribue le plus à notre réseau électrique : l’hydroélectricité a représenté 61,3 % de la production totale d’électricité en 2022. Venaient ensuite les combustibles (19,2 %) et l’énergie nucléaire (12,9 %), éolienne (6,1 %) et solaire (0,5 %).

En 2022, les éoliennes à l’échelle du Canada ont généré suffisamment d’électricité pour éclairer et alimenter chaque maison au Manitoba pendant près d’un an et demi.

Les parcs solaires au Canada ont généré assez d’énergie pour éclairer l’ensemble des maisons de l’Île-du-Prince-Édouard pendant près de deux ans.

L’Ontario est le chef de file de l’énergie éolienne et solaire au Canada

En 2022, les éoliennes ont fourni de l’électricité au réseau énergétique de toutes les provinces et des Territoires du Nord-Ouest. Ce sont les parcs éoliens de la Nouvelle-Écosse qui ont généré le plus d’électricité au Canada atlantique en 2022, suivis de ceux du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador.

Dans le Centre du Canada, l’Ontario a dépassé le Québec en matière de production d’énergie éolienne (14,3 millions de MWh par rapport à 10,9 millions de MWh).

L’Alberta (7,2 millions de MWh) a été la principale province productrice d’énergie éolienne de l’Ouest canadien en 2022; elle a généré plus d’électricité que les trois autres provinces réunies.

À l’échelle nationale, la production d’énergie éolienne a progressé de plus du quart (+26,4 %) depuis 2017 pour se chiffrer à 39 millions de MWh.

En 2022, l’énergie solaire a alimenté le réseau électrique dans sept provinces et deux territoires.

L’Ontario (2,3 millions de MWh) a généré le plus d’énergie solaire en 2022; venaient ensuite les provinces ensoleillées de l’Alberta (851 374 MWh) et de la Saskatchewan (30 097 MWh).

À l’échelle nationale, la production d’énergie solaire a augmenté de plus de la moitié (+55,7 %) depuis 2017 pour se chiffrer à 3,2 millions de MWh.

Le vent hivernal et le soleil estival

Au Canada, la puissance du vent et du soleil varie beaucoup au cours de l’année.

Le vent est généralement plus fort de novembre à avril et plus doux au milieu de l’été.

En novembre 2022, par exemple, le vent a fourni 4,2 millions de MWh au réseau électrique du Canada. Il s’agit de double de l’électricité générée en août 2022 (2,1 millions de MWh).

Durant l’été, les journées sont longues au Canada et ainsi, l’énergie solaire a procuré au réseau 404 772 MWh en juillet 2022, soit près de quatre fois la quantité d’électricité fournie en janvier 2022 (105 072 MWh).

Au Yukon, l’énergie solaire a fourni 150 fois plus d’électricité au réseau en mai (150 MWh) qu’elle l’a fait en décembre (1 MWh).

L’offre et la demande sont comme le jour et la nuit

Le stockage de l’électricité est l’autre problème auquel l’énergie éolienne et solaire est confrontée. À l’heure actuelle, la majeure partie de l’électricité générée par le vent et le soleil est transférée directement dans le réseau et ne peut pas être stockée pour une utilisation ultérieure.

Le problème vient du fait que la demande est la plus forte tôt le matin et à partir de 17 h, lorsque la majorité des gens sont à la maison et qu’ils préparent les repas et font le ménage et la lessive. En revanche, l’approvisionnement atteint son paroxysme en mi-journée, au moment où le vent souffle le plus fort et que le soleil est à son zénith.

La capacité de stockage de l’électricité est en pleine croissance

Une capacité de stockage qui permet de fournir l’électricité quand elle est la plus nécessaire est essentielle pour que les énergies éolienne et solaire deviennent des sources fiables.

Actuellement, nous faisons le suivi de 112 systèmes de stockage de l’électricité au Canada. Parmi ceux-ci, 74 sont en activité. L’Ontario (38) arrive en tête des projets électrochimiques, suivi du Québec (9) et de l’Alberta (8).

Bien que 93,3 % des industries au Canada aient mis en œuvre des pratiques d’utilisation de technologies propres, un peu moins de 1 industrie sur 30 (3,4 %) a élaboré des capacités de stockage de l’électricité.

Le secteur des services publics se classe au premier rang en matière de stockage de l’électricité; près de 1 entreprise sur 3 (32,1 %) a déclaré avoir des capacités de stockage; venaient ensuite les entreprises du secteur de la gestion de sociétés et d’entreprises (9,6 %) et celles du secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière, et de l’extraction de pétrole et de gaz (8,6 %).

Pour obtenir plus de renseignements sur l’énergie au Canada, comme la production, la consommation, le commerce international et bien plus encore, veuillez consulter le site Web du Centre canadien d’information sur l’énergie et suivre #InfoÉnergie sur les médias sociaux.