Dans le contexte de l’incertitude mondiale observée sur les marchés de l’énergie au début de 2022, en particulier à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la relance économique, qui a fait croître la demande, les chiffres du stockage de gaz naturel au Canada ont atteint à nouveau un sommet, mais la croissance n’a pas été suffisante pour renverser la baisse historique du niveau des stocks.
Un niveau record d’environ 14,7 milliards de mètres cubes de gaz naturel a été injecté dans les réservoirs de stockage en 2022, en hausse par rapport au précédent sommet de près de 14,6 milliards de mètres cubes atteint en 2020. La série actuelle, qui permet de recueillir des données mensuelles sur l’entreposage du gaz naturel, remonte à 2016. Cette année-là, plus de 9,7 milliards de mètres cubes ont été stockés.
Le plus haut volume d’injection mensuel a été observé en juin 2020, lorsque plus de 2,8 milliards de mètres cubes ont été ajoutés aux installations d’entreposage. Les niveaux des stocks commencent à augmenter en avril chaque année et atteignent leur apogée en été en prévision des mois plus froids, au cours desquels l’utilisation du gaz s’accroît. Les niveaux des stocks commencent généralement à baisser en octobre chaque année.
Les retraits dépassent les injections en 2022
Bien qu’une plus petite proportion soit utilisée comme source d’énergie pour la production d’électricité, le gaz naturel sert principalement au chauffage pendant les mois d’hiver, qui affichent les retraits mensuels des stocks les plus importants. Le retrait le plus élevé jamais enregistré, près de 5,4 milliards de mètres cubes, a eu lieu en janvier 2022.
Les retraits en 2022 ont totalisé plus de 16,3 milliards de mètres cubes, dépassant la quantité injectée en stockage.
En janvier et en février 2021 et 2022, les retraits ont dépassé 4 milliards de mètres cubes. Depuis janvier 2016, ils ont dépassé 3 milliards de mètres cubes à huit autres reprises.
Les stocks affichent une baisse constante depuis 2016
Le stock de fermeture correspond à la quantité restante en entreposage à la fin du mois, après comptabilisation du stock d’ouverture, des injections, des retraits et d’autres ajustements liés aux inexactitudes des compteurs et aux fuites ou à d’autres pertes, par exemple. En décembre 2022, le stock de fermeture était de près de 19,9 milliards de mètres cubes, en baisse par rapport à la quantité de plus de 21,5 milliards de mètres cubes mesurée en décembre 2021.
Le stock de fermeture en mars 2022 était d’environ 11,0 milliards de mètres cubes — le plus faible niveau mensuel enregistré depuis le début de la publication de la série de données actuelle —, comparativement au sommet atteint pour un mois de mars, soit d’environ 21,0 milliards atteint en 2016.
Le stock de fermeture mensuel le plus élevé a été observé en octobre 2020, lorsque le niveau de stock était de près de 28,2 milliards de mètres cubes à la fin du mois. Au total, il y a eu six mois au cours desquels le stock de fermeture a franchi le cap des 27 milliards de mètres cubes.
Arrivages intérieurs en hausse, importations en baisse en 2022
Les taux mensuels d’augmentation et de diminution des arrivages et des importations de gaz naturel fluctuent beaucoup moins que ceux des retraits et des injections dans les stocks. En décembre 2022, on a déclaré environ 16,2 milliards de mètres cubes d’arrivages de gaz naturel en provenance des champs gaziers, des réseaux de collecte de gaz et/ou des usines de gaz, ce qui représente la majeure partie du volume de transport, comparativement à 15,4 milliards en janvier 2022. Il y a eu 14,1 milliards de mètres cubes d’arrivages en février 2022; il s’agit du niveau le plus bas de l’année.
Près de 2,8 milliards de mètres cubes de gaz naturel ont été importés par pipeline des États-Unis en décembre 2022 et près de 21,8 millions de mètres cubes d’arrivages en provenance de terminaux maritimes de gaz naturel liquéfié (GNL) ont été enregistrés. Ensemble, ils représentaient la proportion restante de 14,7 % du gaz naturel reçu par ligne de transport, une proportion semblable à celle observée en janvier 2022.
Sur une base annuelle, un niveau record de 186,1 milliards de mètres cubes d’arrivages en provenance des champs gaziers, des réseaux de collecte de gaz et/ou des usines de gaz a été enregistré pour 2022, en hausse de 7,3 % par rapport aux 173,4 milliards enregistrés en 2021. Les 30,0 milliards de mètres cubes d’importations en provenance des États-Unis étaient comparables au niveau observé en 2021 (30,2 milliards), tandis que les 274,2 millions de mètres cubes d’arrivages en provenance de terminaux maritimes de GNL — destinés presque entièrement au marché américain — ont diminué de près des trois cinquièmes (57,5 %) par rapport à 2021 (645,5 millions).
Où va tout le gaz naturel?
En décembre 2022, les livraisons de gaz naturel aux consommateurs industriels au Canada ont totalisé environ 8,3 milliards de mètres cubes, dont plus de 70 % étaient destinés à l’Alberta. Le secteur industriel de l’Alberta — qui a été le plus grand consommateur de gaz naturel au pays— a reçu un volume record de 5,8 milliards de mètres cubes en décembre, dont la majorité a été utilisée comme combustible par le secteur de la production énergétique.
Au cours du même mois, environ 2,4 milliards de mètres cubes ont été livrés à des consommateurs commerciaux et institutionnels, tels que les établissements gouvernementaux, les immeubles de bureaux et d’autres clients s’occupant du commerce de gros ou de détail. Plus des deux cinquièmes (42,9 %) de ces consommateurs se trouvaient en Ontario et le quart, en Alberta (24,6 %).
De plus, des 2,5 milliards de mètres cubes qui ont été livrés aux consommateurs résidentiels, plus des deux cinquièmes (43,5 %) ont été reçus par des ménages de l’Ontario. En moyenne, les consommateurs ont payé annuellement 26,9 % de plus en 2022 qu’en 2021 pour le gaz naturel. Parallèlement, les prix du mazout et des autres combustibles ont augmenté de 59,6 % et cette hausse a touché principalement les Canadiens de la région de l’Atlantique.
Une quantité croissante de gaz naturel a été exportée vers les États-Unis en 2022, qui ont vu leurs exportations de gaz naturel liquéfié vers l’Europe augmenter à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de l’instabilité qui en a découlé sur le marché mondial du gaz naturel. Les États-Unis disposent des installations nécessaires à la liquéfaction du gaz naturel aux fins d’exportation, tandis que le Canada ne possède pas actuellement cette infrastructure. En décembre, les exportations de gaz naturel ont dépassé les 8 milliards de mètres cubes pour la première fois depuis le début de cette série.
Regard vers l’avenir
Restez à l’affût d’autres publications de l’Enquête mensuelle sur l’entreposage du gaz naturel, alors que les niveaux de stockage commenceront à se redresser au cours des mois d’été.
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