Pour environ 300 000 consommateurs de cannabis au Canada, la modération pourrait avoir bien meilleur goût

Depuis maintenant près de cinq ans, la vente de cannabis à des fins non médicales est légale au Canada. Une nouvelle étude a révélé que 1 Canadien sur 20 (environ 300 000 personnes) qui avait consommé du cannabis au cours de l’année précédente a obtenu un score suffisamment élevé sur l’échelle de gravité de la dépendance pour être considéré comme présentant un risque de trouble lié à la consommation de cannabis (dépendance) et d’autres effets néfastes.

Nous avons interrogé un échantillon représentatif de Canadiens sur leur consommation de cannabis en 2019 et 2020, après la légalisation. Environ 6,5 millions de Canadiens ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours des 12 mois précédents.

Plus du tiers des Canadiens qui consomment du cannabis le font moins d’une fois par mois

Plus du tiers (38 %) des Canadiens qui ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours des 12 mois précédents en avaient consommé moins d’une fois par mois, et le quart (25 %) ont déclaré en avoir consommé une fois par semaine ou une à trois fois par mois. Un peu plus du quart (26 %) des personnes ayant consommé du cannabis au cours de l’année précédente ont déclaré en avoir consommé tous les jours ou presque tous les jours.

Plus des trois quarts des consommateurs de cannabis déclarent qu’il ne serait pas difficile d’arrêter d’en consommer

Plus des trois quarts (77,3 %) des Canadiens qui ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours de l’année précédente ont indiqué qu’ils n’auraient aucune difficulté à arrêter d’en consommer et qu’ils n’ont jamais ou presque jamais ressenti les quatre autres symptômes de dépendance, comme le degré de dépendance psychologique en fonction du sentiment de perte de contrôle, de préoccupation et d’anxiété d’une personne à l’égard de sa consommation de cannabis.

À l’inverse, près de 1 personne sur 20 (4,7 %) qui a déclaré avoir consommé du cannabis au cours de l’année précédente a obtenu un score supérieur ou égal à 4 sur l’échelle de gravité de la dépendance, ce qui expose ces 300 000 personnes à un risque de trouble lié à la consommation de cannabis (dépendance) et à d’autres effets néfastes.

Les inconvénients du cannabis

Au cours des deux premières années de la légalisation, plus de 1 personne au Canada sur 5 (21,7 %) qui a obtenu un score élevé sur l’échelle de gravité de la dépendance a déclaré que le cannabis avait entraîné chez elle des problèmes sociaux, juridiques, financiers ou de santé. Cette proportion est 10 fois plus élevée que celle enregistrée pour les consommateurs de cannabis qui ont obtenu un score faible sur l’échelle de dépendance (2,1 %).

Les consommateurs ayant obtenu un score élevé sur l’échelle de dépendance (18,1 %) étaient également plus susceptibles de ne pas faire ce qu’on attendait d’eux en raison de leur consommation de cannabis que ceux ayant obtenu un score faible (1,8 %).

C’est la consommation fréquente de cannabis qui est la plus étroitement associée au risque de dépendance au cannabis

L’étude a révélé que les consommateurs de cannabis présentant le risque le plus élevé de dépendance étaient des consommateurs fréquents. Les personnes célibataires ou jamais mariées, les hommes de 18 à 24 ans et les hommes appartenant à un ménage à faible revenu, les personnes ayant reçu un diagnostic d’anxiété ou de trouble de l’humeur, les personnes ayant commencé à consommer du cannabis à l’âge de 15 ans ou moins, mensuellement ou plus souvent, étaient également plus à risque.

L’étude intitulée « L’échelle de gravité de la dépendance comme outil pour l’étude des consommateurs de cannabis au Canada qui éprouvent une perte de contrôle à l’égard de leur consommation » est maintenant accessible.