Les taux de pauvreté chez les groupes racisés diffèrent selon les générations

Au moyen des données du Recensement de la population du Canada de 2021, une nouvelle étude publiée par Statistique Canada le 23 août, 2023 porte sur les différences dans le taux de pauvreté entre 11 groupes de minorités raciales et la population blanche.

Les renseignements sur les différences au chapitre des taux de pauvreté et la façon dont ils varient d’une génération à l’autre permettent de souligner la grande diversité en ce qui concerne le bien-être économique des différents groupes de population. L’étude a fait ressortir plusieurs constatations importantes, y compris les facteurs sociodémographiques sous-jacents qui peuvent expliquer ces différences.

Les taux de pauvreté sont les plus élevés chez la plupart des groupes de minorités raciales 

Dans l’ensemble, la pauvreté était plus répandue parmi la plupart des groupes de minorités raciales qu’au sein de la population blanche.

Au total, 10 des 11 groupes de minorités raciales présentaient des taux de pauvreté plus élevés que ceux de la population blanche, bien que les écarts avec la population blanche soient moins prononcés pour certains groupes (p. ex. les Sud-Asiatiques, les Japonais) et plus marqués pour d’autres (p. ex. les Arabes, les Asiatiques les occidentaux et les Coréens), avant et après la prise en compte des caractéristiques sociodémographiques. La seule exception était le groupe des Philippins, qui avait un taux de pauvreté comparativement plus faible.

Différences sociodémographiques entre les groupes de population

Les différences dans la composition des caractéristiques sociodémographiques des groupes de minorités raciales expliquent en partie les différences observées dans le taux de pauvreté par rapport à la population blanche.

Par exemple, la proportion de personnes âgées de moins de 25 ans était particulièrement élevée chez les Noirs (42 %) et les Arabes (42 %), comparativement à la population blanche (25 %). La proportion d’immigrants allait de 56 % chez les Noirs à 79 % chez les Asiatiques occidentaux, comparativement à 11 % chez la population blanche.

Au fil des générations, la différence entre les écarts observés au chapitre du taux de pauvreté par rapport à la population blanche a diminué pour certains groupes, mais pas pour d’autres.

Les Philippins se distinguent par leurs taux de pauvreté inférieurs à ceux de la population blanche dans toutes les générations. Ce groupe comptait le plus grand nombre de personnes qui gagnaient un revenu dans la famille pour l’ensemble des trois générations, et cet avantage avait tendance à contrebalancer le désavantage lié au statut d’immigrant et à la structure par âge de cette population.

Pour les Arabes, les écarts des taux de pauvreté par rapport à la population blanche ont diminué à chaque génération successive, mais ont persisté jusqu’à la troisième génération et aux générations subséquentes. Les différences dans la composition, principalement en ce qui concerne la structure par âge et le caractère récent de la première génération, ont été à l’origine d’environ du tiers aux deux tiers des écarts au chapitre du taux de pauvreté par rapport à la population blanche, selon la génération.

On a observé des baisses des taux de pauvreté de la première à la deuxième génération chez les Noirs, les Latino-Américains et les Asiatiques occidentaux, mais les écarts par rapport à la population blanche étaient plus importants pour la troisième génération et les générations subséquentes. Les différences dans les caractéristiques sociodémographiques ont été à l’origine des deux tiers aux trois quarts des écarts importants par rapport à la population blanche chez les Noirs, les Latino-Américains et les Asiatiques occidentaux de troisième génération et des générations subséquentes.

Examiner les données plus en profondeur

Les résultats de cette étude rendent compte, au moins en partie, des circonstances particulières de 2020, l’année où la situation de pauvreté a été mesurée pour le Recensement de 2021.

En 2020, le taux de pauvreté national a diminué de 44 % par rapport à celui de 2015. Cette baisse est en grande partie attribuable à la hausse des transferts gouvernementaux en 2020, y compris l’Allocation canadienne pour enfants (ACE) bonifiée et les prestations des programmes d’aide temporaires liés à la pandémie de COVID-19.

La diminution a été encore plus marquée pour certains groupes de minorités raciales, y compris les Philippins, les Asiatiques occidentaux, les Arabes et les Noirs. De toute évidence, l’ACE bonifiée et les prestations des programmes d’aide temporaires liés à la pandémie ont touché différemment les divers groupes de minorités raciales, probablement en raison des différences entre ces groupes en ce qui concerne la composition démographique et les tendances relatives à la participation au marché du travail.

Néanmoins, les tendances générales des différences dans les taux de pauvreté entre les groupes racisés et la population blanche d’une génération à l’autre observées dans le Recensement de 2021 étaient généralement semblables à celles observées dans le Recensement de 2016, bien que l’ampleur de ces écarts ait changé.

En résumé, les groupes de minorités raciales différaient considérablement en ce qui a trait aux expériences de la pauvreté et aux facteurs qui y sont associés. 

Les effets de certains facteurs d’influence chez les groupes de minorités raciales, comme le caractère récent de la première génération et la structure par âge très jeune de la deuxième génération, de la troisième génération et des générations subséquentes, sont analysés plus en détail dans l’étude complète : La pauvreté chez les groupes racisés, d’une génération à l’autre.