« Allez dans l’Ouest », criait-on au début du XXe siècle. De 2016 à 2021, c’est plutôt « Allez dans l’Est », dans les Maritimes, qu’on aurait pu dire.
Cinq années suffisent pour faire toute une différence! La dernière fois que nous avons pris le pouls du pays, la population du Nouveau-Brunswick était en baisse et celle de la Nouvelle-Écosse augmentait à peine. Dans les Maritimes, l’Île-du-Prince-Édouard arrivait en tête de la croissance, la province enregistrant une croissance démographique de 1,9 % au cours des cinq années précédant le Recensement de 2016, ce qui représentait moins de la moitié du taux de croissance national de 5,0 %.
Mais, cinq ans et une pandémie plus tard, l’Île-du-Prince-Édouard s’est classée au premier rang à l’échelle des provinces, sa population ayant augmenté de 8,0 %; il s’agit du taux de croissance le plus rapide jamais enregistré dans la province.
La population de la Nouvelle-Écosse a augmenté de 5,0 %, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne nationale et représente le taux de croissance le plus rapide de la province depuis le Recensement de 1976. L’afflux d’immigrants de partout dans le monde et de migrants en provenance d’autres régions du Canada a permis à la population de la Nouvelle-Écosse de franchir la barre du million, et ce, pour la toute première fois en 2022.
La population du Nouveau-Brunswick (+3,8 %) a également connu sa croissance la plus rapide depuis le Recensement de 1976.
Qu’est-ce qui attire les Canadiens dans les Maritimes?
Premièrement, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard ont accueilli un nombre record d’immigrants de 2016 à 2021, et la grande majorité d’entre eux sont arrivés avant le début de la pandémie. Bien qu’environ d’un tiers à la moitié des personnes qui immigrent dans les Maritimes déménagent dans une autre province dans les cinq ans suivant leur arrivée, une immigration plus importante était tout de même principalement à l’origine du rebond observé au chapitre de la croissance démographique depuis 2016.
Les immigrants qui choisissent de rester dans les Maritimes s’y enracinent. Des données récentes montrent également qu’une plus grande proportion d’immigrants ont fait l’acquisition de propriétés en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick en 2018, comparativement à la proportion de la population totale qu’ils représentaient. Par exemple, 10,1 % des acheteurs en Nouvelle-Écosse étaient des immigrants, alors que les immigrants représentaient 6,1 % de la population totale. Au Nouveau-Brunswick, 8,4 % des acheteurs étaient des immigrants, alors que ceux-ci représentaient 4,6 % de la population totale.
Deuxièmement, pour la première fois depuis la période intercensitaire de 1981 à 1986, le nombre de personnes ayant quitté d’autres régions du Canada (134 841) pour s’établir dans les Maritimes était plus élevé que celui de personnes ayant quitté les Maritimes à destination d’autres régions du Canada (98 086). L’afflux positif de personnes dans ces provinces en provenance d’ailleurs au Canada a commencé avant le début de la pandémie, mais s’est intensifié par la suite. Ce changement pourrait être en partie lié à la possibilité accrue de travailler à partir du domicile, combinée à des perturbations économiques plus importantes dans d’autres régions du Canada et aux coûts de logement moins élevés dans les Maritimes.
Par exemple, nos données révèlent que le ratio prix-revenu d’une maison en Colombie-Britannique (5,4) était plus du double de celui de la Nouvelle-Écosse (2,0) et du Nouveau-Brunswick (1,8) en 2018. Autrement dit, vous deviez gagner plus de deux fois plus par année pour acheter une maison en Colombie-Britannique que pour acheter une maison de taille semblable au Nouveau-Brunswick ou en Nouvelle-Écosse.
L’écart était encore plus prononcé dans les grands centres urbains. En Colombie-Britannique, les propriétés vendues dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Vancouver présentaient le ratio prix-revenu médian le plus élevé de la province (7,4). En Nouvelle-Écosse, la RMR de Halifax présentait un ratio prix-revenu médian de 2,7, tandis qu’à Moncton (2,2) et à Saint John (2,0), le ratio était plus de trois fois inférieur à celui de Vancouver.
Toutefois, le prix des maisons augmente dans les Maritimes. Selon les données de janvier 2022 sur les prix des logements neufs, le coût d’une maison neuve a augmenté de 10,8 % d’une année à l’autre à Saint John, à Fredericton et à Moncton. Le prix des maisons neuves a également augmenté à Charlottetown (+8,6 %) et à Halifax (+7,0 %) d’une année à l’autre.
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