Le poids peut être un sujet délicat, mais il vaut la peine de s’y intéresser, car il s’agit d’un facteur important des résultats de santé globaux.
Des recherches laissent entendre que la prévalence de l’obésité au Canada a augmenté au cours des 20 dernières années. Les données sur le poids et la taille autodéclarées dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2022 révèlent que près de 1 Canadien âgé de 18 ans et plus sur 3 (30 %) était obèse en 2022, en hausse par rapport à un peu plus de 1 sur 5 (21 %) en 2003.
Même si la prévalence de l’obésité en 2022 était la même chez les femmes et chez les hommes (30 % dans les deux cas), on observait une variation entre les groupes d’âge. Le taux le plus faible chez les adultes a été enregistré chez les Canadiens âgés de 18 à 34 ans (25 %), tandis que l’obésité a atteint un sommet de 34 % chez les personnes âgées de 50 à 64 ans et qu’elle s’établissait à 29 % chez celles âgées de 65 à 79 ans.
La proportion de Canadiens âgés de 18 ans et plus en situation d’obésité en 2022 était plus faible que la moyenne nationale (30 %) en Colombie-Britannique (26 %) et au Québec (29 %), et elle était plus élevée que la moyenne nationale au Nouveau-Brunswick (43 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (42 %), en Saskatchewan (38 %), à l’Île-du-Prince-Édouard (36 %), en Nouvelle-Écosse (36 %) et au Manitoba (34 %).
La proportion d’adultes canadiens en situation d’obésité était à peu près égale à la moyenne nationale en Ontario (30 %) et en Alberta (31 %).
Qu’est-ce que l’obésité et de quelle manière est-elle déterminée?
Santé Canada définit l’obésité comme une maladie chronique progressive, qui est caractérisée par une accumulation anormale ou excessive de masse adipeuse pouvant nuire à la santé. L’obésité est un facteur de risque de plusieurs maladies chroniques, y compris le diabète de type 2, certaines formes de maladies cardiovasculaires, certains types de cancer et l’arthrose.
L’obésité est estimée à partir de l’indice de masse corporelle (IMC) d’une personne, calculé au moyen de sa taille et de son poids. Un IMC supérieur à 25 est considéré comme de l’embonpoint et un IMC supérieur à 30, comme de l’obésité. L’embonpoint est associé à un risque accru d’être un jour en situation d’obésité.
Dans la plupart des enquêtes menées par Statistique Canada, y compris l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, la taille et le poids sont autodéclarés par les participants à l’enquête. Les gens ont tendance à sous-estimer leur poids et à surestimer leur taille, ce qui mène à une sous-estimation de la prévalence de l’obésité dans les données autodéclarées.
En 2005, Statistique Canada a commencé à recueillir des données sur la taille et le poids, à la fois autodéclarés et mesurés, dans le cadre de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes afin d’évaluer le niveau de biais. Les analystes ont été en mesure d’utiliser ces données pour créer des facteurs de correction pouvant être appliqués aux données afin de fournir des estimations plus précises de l’IMC et de l’obésité au Canada.
La prise en compte des biais dans les données autodéclarées
Le graphique suivant illustre l’écart entre la prévalence de l’obésité au fil du temps fondée sur les données autodéclarées tirées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, à la fois avant et après l’ajustement. Sans l’ajustement, la prévalence de l’obésité au Canada serait toujours sous-estimée et cette sous-estimation serait de l’ordre de six ou sept points de pourcentage environ.
Cela met en évidence l’importance de prendre des mesures directes relatives au poids et à la taille au Canada afin de suivre les tendances en matière d’obésité au pays, en plus de recueillir des données autodéclarées. Les estimations de l’obésité tirées de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé — fondées sur le poids et la taille mesurés — sont semblables aux estimations ajustées tirées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, ce qui confirme le besoin continu de procéder à un ajustement.
Prévalence de l'obésité selon le type d'estimation de l’indice de masse corporelle (IMC) parmi les Canadiens âgés de 18 à 79 ans
L’Enquête canadienne sur les mesures de la santé permet de recueillir de nombreuses autres mesures essentielles à une meilleure compréhension de l’obésité au Canada.
Le tour de taille comme indicateur de l’obésité
Alors que l’IMC est associé à un risque accru pour plusieurs problèmes de santé, il ne brosse pas toujours un portrait complet, puisqu’il ne fournit aucun renseignement sur la répartition de la masse adipeuse sur le corps d’une personne.
Par exemple, un excès de masse adipeuse autour de l’abdomen est associé à un risque accru pour la santé.
Les résultats de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé, qui mesure la circonférence de la taille comme indicateur de l’obésité abdominale, ont révélé que l’obésité abdominale (supérieure à 102 cm pour les hommes, ou supérieure à 88 cm pour les femmes) était associée à un risque accru de facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, comme l’hypertension, même chez les personnes dont l’IMC se situait dans les catégories de poids normal ou de l’embonpoint.
Selon les données sur la circonférence de la taille recueillies dans le cadre de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé de 2016 à 2019, parmi les Canadiens âgés de 18 ans et plus ayant un IMC normal, 9 % présentaient une obésité abdominale. Chez les adultes qui font de l’embonpoint, 47 % présentaient une obésité abdominale. Chez les adultes présentant une obésité, ce pourcentage était de 95 %.
Dans l’ensemble, l’obésité abdominale a tendance à être plus présente chez les femmes (51 %) que chez les hommes (37 %), et elle augmente avec l’âge, passant de 31 % chez les personnes âgées de 18 à 39 ans à 58 % chez les personnes âgées de 60 à 79 ans.
La prévalence de l’obésité abdominale chez les adultes canadiens âgés de 18 à 79 ans est restée stable de 2007 à 2011 (40 %) et de 2016 à 2019 (43 %).
Ces constatations mettent en évidence la valeur ajoutée des données mesurées et leur capacité à nous renseigner sur le biais de l’autodéclaration de la taille et du poids. C’est au moyen de programmes comme l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé que nous pouvons mesurer ce biais et mieux comprendre la proportion de la population canadienne, qui pourrait présenter un risque accru d’adiposité viscérale et de développer des comorbidités cardiométaboliques.
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