En 1930, l’économiste Harold Innis raillait que les Canadiens et les Canadiennes étaient des « coupeurs de bois et puiseurs d’eau », pour souligner l’importance des ressources au cours de notre développement économique. Même si les forêts et l’industrie forestière n’ont plus le rôle clé qu’elles jouaient jadis dans l’économie canadienne, elles contribuent toujours à définir qui nous sommes en tant que pays.
En effet, plus d’un tiers de la masse terrestre totale du Canada est boisée (36 %). Le Canada compte la deuxième superficie boisée en importance au monde et il est l’un des plus importants exportateurs de produits en bois du monde. Ces derniers représentaient 27,3 milliards de dollars ou 4,3 % des exportations totales du Canada en 2021.
Environ 37 400 personnes travaillaient uniquement dans l’industrie de la foresterie, de l’exploitation et du soutien en décembre 2021; cette industrie a représenté 3,8 milliards de dollars, en dollars enchaînés de 2012, à l’économie canadienne au cours de l’année.
Toutefois, les forêts canadiennes sont menacées sur plusieurs fronts. Les changements climatiques représentent une menace, tout comme le sont les espèces envahissantes, telles que l’agrile du frêne, qui a décimé les frênes de l’est du Canada et se propage lentement vers l’ouest à travers les Prairies. Quant au dendroctone du pin, un ravageur indigène, il se propage vers l’est et a déjà dévasté d’importantes étendues boisées en Colombie-Britannique et en Alberta.
Bien que les perturbations naturelles, comme les infestations d’insectes et les incendies, soient des processus importants façonnant les forêts, elles peuvent avoir des répercussions négatives sur l’industrie forestière et les collectivités locales.
Par exemple, les incendies détruisent chaque année de grands volumes de stock de bois. De 1986 à 2015, plus de deux fois plus de forêts ont été perdues en raison d’incendies (683 418 km2) plutôt qu’en raison des coupes destinées à la fabrication de produits en bois (266 321 km2). Ces incendies ont en outre des répercussions dévastatrices sur les habitants des collectivités locales, notamment par les décès et les destructions de logements à Lytton (Colombie-Britannique) en 2021 et à Fort McMurray (Alberta) en 2016.
Près de 3 personnes sur 4 (73,7 %) que nous avons dénombrées en mai 2021 vivaient dans l’une des 41 forêts urbaines de 100 000 habitants ou plus dans l’ensemble du Canada. L’environnement naturel local joue un rôle important dans le type d’arbres et le pourcentage de couverture forestière urbaine au sein d’une ville. Le couvert forestier urbain moyen, par exemple, est bien inférieur dans les villes des Prairies sèches balayées par les vents que sur les côtes est et ouest recevant davantage de précipitations.
Les arbres jouent un rôle important pour contribuer à la verdure urbaine globale, qui décrit la quantité et la santé de la végétation dans les zones urbaines chaque été. Par exemple, Winnipeg a été jugée la ville la moins verte (38 %) du Canada en 2019, en partie du fait de la perte d’arbres attribuable à l’agrile du frêne ainsi qu’aux conditions de sécheresse.
Vivre dans un endroit entouré d’arbres, de jardins et de végétation naturelle, c’est-à-dire de verdure, peut avoir un effet bénéfique sur la santé. Des recherches antérieures ont démontré qu’une présence accrue de verdure à proximité de l’endroit où l’on vit est liée à un risque plus faible de décès prématuré et à des niveaux plus faibles de détresse psychologique.
Cependant, une étude de la publication Rapports sur la santé a montré que la population canadienne ne jouissait pas d’une exposition égale à la verdure, en particulier dans les régions urbaines. À partir d’imagerie satellitaire, l’étude a révélé que les ménages à faible revenu, les immigrants récents, les jeunes adultes, les locataires et les personnes appartenant à une minorité visible étaient moins exposés que les autres à la verdure en milieu résidentiel.
Statistique Canada, de concert avec d’autres ministères et organismes fédéraux, a récemment lancé un Recensement de l’environnement — le tout premier registre national des écosystèmes du Canada. Il a été conçu pour faciliter le suivi au fil du temps de l’étendue et de l’état des écosystèmes, comme les zones humides, les zones côtières et les forêts urbaines. En outre, le Recensement de l’environnement mettra en évidence les services que ces écosystèmes fournissent (p. ex. air propre, nourriture, loisirs) et la façon dont le bien-être humain et l’économie en bénéficient.
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