À vos moteurs : capsule sur l’éthanol-carburant

L’alcool et les véhicules ne font pas bon ménage, sauf lorsqu’il est question d’éthanol dans le réservoir à essence. En 2023, 3,9 millions de mètres cubes d’éthanol ont été ajoutés à l’essence au Canada. C’est assez pour remplir environ 195 millions de jerricans standards de 20 litres.

Qu’est-ce que l’éthanol?

L’éthanol-carburant est un biocarburant d’origine végétale qui, au Canada, est principalement fabriqué à partir de cultures comme le maïs et le blé. Pendant le processus de fermentation (lien seulement en anglais), les sucres contenus dans ces plantes subissent une réaction qui produit de l’éthanol. L’éthanol est une forme d’alcool et il s’agit du même composé enivrant qui se trouve dans la bière, le vin ou les spiritueux. Cela dit, des ingrédients nocifs sont habituellement ajoutés à l’éthanol pour le rendre imbuvable.

Selon Industries renouvelables Canada, le Canada compte 30 installations de production, de mélange et de distribution de combustibles renouvelables (lien seulement en anglais), au nombre desquelles figurent des usines d’éthanol et de biodiesel. La majorité de ces installations sont regroupées dans le sud de l’Ontario et du Québec.

À quoi sert l’éthanol?

L’éthanol-carburant est principalement utilisé comme additif aux combustibles fossiles traditionnels. Étant donné qu’il est renouvelable et qu’il brûle plus proprement que l’essence, il est mélangé à de l’essence ordinaire pour réduire l’intensité des émissions.

En 2010, le Canada a adopté le Règlement sur les carburants renouvelables, qui impose aux producteurs d’essence de veiller à ce que 5 % de leur carburant soit renouvelable. C’est la raison pour laquelle un mélange de carburant composé de 95 % d’essence et de 5 % d’éthanol, connu sous le nom de carburant E5, est devenu courant. Cependant, de nombreuses provinces sont allées plus loin que le carburant E5. Par exemple, la réglementation sur les carburants de transport plus écologiques de l’Ontario a porté la teneur en carburant renouvelable de l’essence à 10 % (carburant E10 en 2020. En 2030, elle sera de 15 % (E15).

Certains véhicules sont équipés de moteurs spécialement conçus pour fonctionner au moyen d’un mélange E85, composé de 85 % d’éthanol et de 15 % d’essence. Entre autres problèmes, l’éthanol peut être difficile à enflammer par temps froid, de sorte que la plupart des moteurs ont besoin d’une certaine quantité d’essence pour commencer la combustion. Cependant, comme l’éthanol est un alcool, il ne gèle pas ou ne se fige pas lorsque la température baisse.

En 2023, le Règlement sur les carburants renouvelables a été remplacé par le Règlement sur les combustibles propres du Canada. Selon ce nouveau règlement, les fournisseurs de carburant doivent réduire davantage leurs émissions globales. Pour y parvenir, ils disposent d’une certaine marge de manœuvre. L’une des options envisageables est de fournir davantage de carburants à faible intensité de carbone, comme l’éthanol.

Données sur l’éthanol

Les données de Statistique Canada sur l’éthanol sont présentées dans deux tableaux mensuels. Le premier tableau, publié depuis 2020, présente les statistiques sur les usines à carburants renouvelables et comprend des données sur la production de carburants renouvelables. En 2023, le Canada a produit 2,2 millions de mètres cubes de carburants renouvelables, y compris 1,7 million de mètres cubes d’éthanol (dont la production totale a augmenté de 5,8 % de 2020 à 2023). Le reste comprend des produits tels que le biodiesel.

Le deuxième tableau, qui existe depuis longtemps, porte sur l’approvisionnement et l’utilisation de produits pétroliers. Il a été remanié en 2019 afin d’inclure un plus grand nombre de carburants renouvelables mélangés aux produits pétroliers. À ce titre, il présente des données sur le volume de carburants renouvelables incorporés à l’essence et au diesel ainsi que sur les importations et les exportations de carburants renouvelables. En 2023, 3,9 millions de mètres cubes d’éthanol ont été intégrés à de l’essence, principalement durant les mois d’été, lorsque la demande d’essence est la plus forte. L’année 2023 a été marquée par la plus importante quantité d’éthanol mélangé à de l’essence ainsi que par la plus forte production totale d’essence depuis le remaniement du tableau en 2019.

Un peu moins de 2,4 millions de mètres cubes d’éthanol ont été importés en 2023, ce qui représente 60,5 % de la quantité totale mélangée à de l’essence au Canada, tandis que 71 526 mètres cubes ont été exportés.

Selon la Renewable Fuels Association (page en anglais), le Canada s’est classé au sixième rang mondial pour ce qui est de la production d’éthanol en 2023, derrière les États-Unis, le Brésil, l’Union européenne, l’Inde et la Chine. Le Canada a été à l’origine de 2 % de la production mondiale.

L’avenir de la production d’éthanol

L’une des critiques les plus courantes à l’égard de l’éthanol-carburant est que, comme il est produit à partir de cultures comestibles, il détourne des denrées alimentaires du marché et peut faire augmenter les prix des aliments. Une solution possible à ce problème est l’utilisation de cellulose pour produire de l’éthanol. La cellulose est un sucre comme ceux qui se trouvent dans les matières premières traditionnelles de l’éthanol, mais contrairement aux sucres du maïs et du blé, la cellulose est plus difficile à décomposer. En contrepartie, la cellulose se trouve dans des substances organiques que nous ne mangeons pas, comme le bois.

L’éthanol cellulosique, comme on l’appelle, n’a pas été adopté à grande échelle, mais la mise au point de cette technologie est en cours. Si elle s’avère fructueuse, elle pourrait faire partie de la solution au débat entre la nourriture et le carburant.

Pour obtenir plus de renseignements sur l’éthanol et l’énergie au Canada, notamment sur la production, la consommation, le commerce international et bien plus encore, veuillez consulter le portail du Centre canadien d’information sur l’énergie et suivre #Infoénergie sur les médias sociaux.