Les conséquences des changements climatiques sur les populations vulnérables

5 juin 2024, 11 h 00 (HAE)

C’est la Semaine canadienne de l’environnement et il s’agit d’une bonne occasion de réfléchir aux répercussions des changements climatiques, en particulier sur les populations vulnérables, qui pourraient y être plus exposées que d’autres.

Certaines des populations canadiennes très vulnérables ont été durement touchées lors des urgences ou des catastrophes, et pourraient continuer de l’être : au nombre de celles-ci figurent les personnes âgées, les Autochtones, les personnes à faible revenu, les personnes ayant un faible taux d’alphabétisme, les populations de passage, les personnes ayant une incapacité, les personnes qui dépendent de soins médicaux, les enfants et les jeunes, les femmes, les nouveaux immigrants et les personnes faisant partie des minorités culturelles.

Ensemble, ces populations vulnérables représentent une proportion considérable de l’ensemble de la population canadienne, ce qui souligne la nécessité d’atténuer les effets des changements climatiques. Examinons certains de ces effets et quelques exemples de leur incidence sur les populations vulnérables.

Chaleur extrême, feux de forêt et qualité de l’air

Le printemps et l’été deviennent de plus en plus chauds au Canada, ce qui peut non seulement causer des vagues de chaleur pénibles et dangereuses, mais aussi provoquer des conditions de sécheresse propices aux feux de forêt. Par exemple, la pire saison des feux de forêt au Canada a été enregistrée en 2023 et a provoqué du brouillard et une mauvaise qualité de l’air pendant des semaines.

Selon un rapport de Statistique Canada sur le taux d’utilisation de la climatisation, plus de 6 Canadiens sur 10 âgés de plus de 65 ans (62,6 %) ou faisant partie d’un groupe racisé (61,8 %) possédaient un climatiseur en 2017, ce qui correspond à peu près au taux national global (61,1 %).

Les personnes aux prises avec le diabète (66,9 %), l’obésité (64,8 %), et l’hypertension (64,5 %) affichaient des taux légèrement plus élevés en ce qui concerne le fait de posséder un climatiseur, mais les taux étaient plus faibles chez les personnes en situation de faible revenu (54,5 %), vivant seules (52,5 %) ou n’étant pas propriétaires de leur logement (49,8 %).

D’autres recherches montrent que plus de 200 décès en surnombre ont été attribuables à des événements de chaleur extrême survenus à Montréal et à Toronto de 2000 à 2020. Dans beaucoup de grandes villes canadiennes, les personnes âgées de 65 ans et plus présentaient des risques de mortalité plus élevés que la moyenne durant les événements extrêmes au cours de cette période.

À Montréal, Toronto et Vancouver, plus de 50 % des résidents avaient accès à au moins un centre climatisé à moins de 15 minutes de marche de leur logement.

En outre, chez les personnes vivant à moins de 50 km d’un feu de forêt au cours des 10 dernières années, l’incidence du cancer du poumon était 4,9 % plus élevée par rapport aux personnes non exposées à des feux de forêt.  L’incidence des tumeurs cérébrales était quant à elle 10 % plus élevée.

Inondations

Les inondations peuvent avoir des répercussions à grande échelle. Par exemple, les inondations survenues à Abbotsford et à Chilliwack en novembre 2021 ont touché 15 % de l’économie régionale de la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique. En 2022, l’ouragan Fiona observé dans la région de l’Atlantique et le derecho enregistré en Ontario et au Québec ont provoqué de vastes inondations.

Pour les communautés autochtones, les inondations, tout comme les feux de forêt et la chaleur, peuvent nuire aux activités de récolte. En 2017, 65 % des Inuit, 33 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve et 35 % des Métis ont déclaré avoir pratiqué la chasse, la pêche ou le piégeage. Les changements climatiques ont une incidence sur la disponibilité du poisson, sur le nombre de caribous et d’orignaux, sur les périodes de chasse et sur les conditions météorologiques, qui influent sur les déplacements et l’accès sécuritaire aux zones de récolte.

Urgences liées aux conditions météorologiques

En plus de causer des inondations et des feux de forêt, les changements climatiques entraînent un plus grand nombre d’événements extrêmes, comme des tempêtes et des ouragans puissants.

Ces événements climatiques peuvent aussi imposer un fardeau financier à de nombreux Canadiens. À l’automne 2022, les personnes ayant déclaré que leur ménage ne serait pas en mesure d’assumer une dépense imprévue de 500 $ étaient plus susceptibles d’être préoccupées par le risque de situations d’urgence liées aux conditions météorologiques ou aux catastrophes naturelles et moins susceptibles d’avoir pris des mesures pour s’y préparer.

Pour en savoir plus

Consultez le portail de Statistiques sur les changements climatiques pour accéder aux plus récentes données, aux outils et aux rapports fournissant à la population canadienne des renseignements pertinents sur les changements climatiques.

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