Bilan statistique de la santé des hommes canadiens

La Semaine de la santé des hommes vise à faire mieux connaître les problèmes de santé évitables chez les hommes et à encourager le dépistage et le traitement précoces des maladies les concernant. Les données indiquent que les hommes canadiens devraient peut-être mieux prendre soin de leur santé : comparativement aux femmes, ils sont plus susceptibles de mourir jeunes ou de mourir de causes pouvant être prévenues ou évitables, ils sont plus susceptibles de fumer ou de boire de l’alcool, et ils affichent des taux plus élevés de suicide et de décès accidentels.

Sur une note plus encourageante, le taux de mortalité relatif à certains cancers a diminué chez les hommes, et une majorité d’hommes ont récemment déclaré avoir une santé mentale excellente ou très bonne.

Les hommes sont deux fois plus susceptibles que les femmes de mourir de « causes pouvant être prévenues »

La mortalité prématurée évitable, qui se définit comme les décès survenus avant l’âge de 75 ans en raison d’un problème de santé qui aurait pu être évité ou traité efficacement grâce à des soins de santé prodigués en temps opportun, est beaucoup plus fréquente chez les hommes que chez les femmes. En 2021, par exemple, le taux de mortalité prématurée normalisé selon l’âge était de 376,4 chez les hommes et de 222,8 chez les femmes (pour 100 000 personnes du même sexe).

L’écart entre les sexes est encore plus prononcé pour ce qui est des « décès de causes pouvant être prévenues », c’est-à-dire les décès qui auraient pu être évités en s’abstenant de fumer ou de consommer trop d’alcool, et en adoptant une bonne alimentation. Par exemple, en 2021, le taux de décès de causes pouvant être prévenues, normalisé selon l’âge, était de 195,4 chez les hommes et de 93,9 chez les femmes (pour 100 000 personnes du même sexe).

La disparité entre les hommes et les femmes sur le plan de la mortalité était la plus faible pour les « décès de causes traitables », c’est-à-dire les décès qui auraient pu être évités grâce à des efforts de prévention, comme le dépistage et le traitement efficace d’une maladie existante (65,4 décès chez les hommes et 55,0 décès chez les femmes pour 100 000 personnes du même sexe).

Les hommes sont plus susceptibles de fumer, de boire de l’alcool et de manger moins de fruits et de légumes que les femmes

Les comportements liés au mode de vie ont une grande incidence sur les résultats en matière de santé des hommes.

Nous avons demandé aux Canadiennes et Canadiens s’ils avaient fumé en 2022 et, si oui, à quelle fréquence. Parmi les personnes de 15 ans et plus, les hommes  étaient plus susceptibles que les femmes  d’indiquer avoir déjà fumé (50,9 % par rapport à 43,3 %), avoir fumé au cours des 30 jours précédant l’enquête (12,9 % par rapport à 9,1 %) ou avoir fumé tous les jours (9,1 % par rapport à 7,3 %).

En 2022, chez les personnes de 12 ans et plus, une plus grande proportion d’hommes (22,9 %) que de femmes (16,6 %) ont déclaré avoir une consommation abusive d’alcool. En 2021, 21,8 % des Canadiennes et Canadiens âgés de 12 ans et plus ont déclaré manger des fruits et des légumes au moins cinq fois par jour, en baisse de 10 points de pourcentage par rapport à 2015 (31,5 %). Une plus grande proportion de femmes (25,5 %) que d’hommes (18,0 %) respectaient cette exigence.

En 2022, la prévalence de l’obésité était la même chez les femmes et chez les hommes âgés de 12 ans et plus (30 % dans chaque cas).

Les hommes sont près de trois fois plus susceptibles de mourir par suicide que les femmes

En 2022, les accidents ou les décès accidentels étaient la troisième cause de décès en importance chez les hommes; ils ont été à l’origine de 10 768 décès. Les décès attribuables à la toxicité des drogues représentaient 2 décès accidentels sur 5. À titre de comparaison, les accidents étaient la cinquième cause de décès chez les femmes; ils ont causé 7 597 décès.

Le suicide était la 10^e cause de décès chez les hommes en 2022, ayant été à l’origine de 2 688 décès. Il s’agit du plus faible nombre de suicides enregistré chez les hommes au Canada depuis 2000, année qui marque le début de la série de données actuelle. Au cours des 15 premières années du nouveau millénaire, le suicide était la septième cause de décès chez les hommes.

Néanmoins, les hommes étaient près de trois fois plus susceptibles de mourir par suicide que les femmes en 2022 (2 688 décès par rapport à 905 décès).

Le taux de mortalité attribuable au cancer du poumon chez les hommes est en baisse, et le pronostic du cancer de la prostate est favorable lorsque ce dernier est dépisté à un stade précoce

Le taux de mortalité par cancer normalisé selon l’âge chez les hommes canadiens était de 204,8 décès pour 100 000 hommes en 2022, comparativement à 154,2 décès chez les femmes. Bien que le cancer demeure la principale cause de décès chez les hommes, la situation s’est améliorée. Par exemple, de 2015 à 2022, le taux de mortalité attribuable au cancer du poumon chez les hommes a diminué pour passer de 61,1 à 45,0 pour 100 000 hommes.

Lorsque le cancer de la prostate est détecté à un stade précoce, le pronostic est encore plus favorable. Par exemple, de 2010 à 2017, plus de la moitié des cancers de la prostate diagnostiqués (51 %) étaient au stade deux, tandis que 21 % étaient au stade un. La survie nette à cinq ans était proche de 100 % chez les hommes ayant reçu un diagnostic de cancer de la prostate à chacun des trois premiers stades.

La santé mentale perçue des hommes est comparable ou meilleure que celle des femmes

Un peu plus de la moitié des hommes au Canada (51,8 %) percevaient leur santé mentale comme étant excellente ou très bonne au cours du premier trimestre de 2024, comparativement à moins de la moitié des femmes (44,1 %).

Au cours de la même période, les hommes étaient moins susceptibles que les femmes de décrire leur santé mentale perçue comme étant passable ou mauvaise (17,8 % par rapport à 21,5 %).

Au premier trimestre de 2024, les hommes au Québec (59,2 %) étaient les plus susceptibles d’indiquer avoir une excellente ou une très bonne santé mentale, tandis que ceux en Ontario (20,7 %) et en Saskatchewan (20,3 %) étaient les plus susceptibles de faire état d’une santé mentale passable ou mauvaise.