Coup d’œil sur l’énergie : examen du premier trimestre de 2024

Au cours du premier trimestre de 2024, la production d’énergie au Canada a été principalement influencée par la conjoncture économique et les conditions météorologiques. Sur une base quotidienne moyenne, la production d’énergie primaire, qui englobe le pétrole brut, le gaz naturel et l’électricité, a diminué de 1,1 % par rapport au premier trimestre de 2023. Parallèlement, l’énergie secondaire, qui comprend les produits pétroliers raffinés et le coke, a affiché un recul de 1,0 % de sa production quotidienne moyenne.

Au cours de la dernière année, des températures supérieures à la normale, jumelées à des conditions de sécheresse, ont été observées dans de nombreuses régions du Canada et ont contribué à d’importants creux dans la production d’hydroélectricité. En revanche, les gains d’efficacité réalisés par les producteurs canadiens de pétrole brut leur ont permis d’accroître la capacité de production en prévision de l’ouverture, en mai du pipeline de Trans Mountain nouvellement agrandi. Par ailleurs, la production de gaz naturel a conservé sa vigueur, principalement en raison de la demande soutenue des industries.

Les conditions de sécheresse ont des répercussions négatives sur la production d’hydroélectricité

De janvier à mars, la production totale d’électricité a diminué de 5,4 %, au chapitre de la production quotidienne moyenne, par rapport au premier trimestre de 2023. Cela a donné lieu au plus faible niveau de production d’électricité enregistré au cours d’un premier trimestre depuis la refonte de cette série de données en 2016.

Les baisses de la production totale enregistrées au premier trimestre de 2024 ont été beaucoup plus prononcées en ce qui concerne l’hydroélectricité, la production quotidienne moyenne ayant diminué de 13,4 % par rapport aux trois premiers mois de 2023. Les conditions de grande sécheresse observées dans de nombreuses régions du Canada ont contribué à la baisse des niveaux des réservoirs hydrauliques, ce qui a nui à la production d’hydroélectricité.

De manière générale, l’hydroélectricité représente environ 62 % de la production totale d’électricité (moyenne des premiers trimestres des années 2019 à 2023). Or, au premier trimestre de 2024, la part de l’électricité totale provenant de l’énergie hydroélectrique s’est élevée à 57,6 %.

La hausse de 12,1 % de la production d’électricité à partir de combustibles a contrebalancé une partie des baisses de la production d’hydroélectricité, tandis que les importations d’électricité en provenance des États-Unis ont plus que doublé (+101,2 %) sur une base quotidienne moyenne au cours de la même période.

La production de pétrole brut et de produits équivalents la plus élevée pour un premier trimestre depuis le début de la série en 2016

Portée par la promesse d’une amélioration de l’accès aux marchés étrangers avant l’ouverture, en mai, du réseau agrandi de Trans Mountain, la production quotidienne moyenne de pétrole brut et de produits équivalents a augmenté de 2,9 % au cours du premier trimestre de 2024 par rapport au même trimestre en 2023. Le taux quotidien moyen de production de pétrole brut et de produits équivalents a ainsi atteint 0,806 million de mètres cubes, soit son plus haut niveau pour un premier trimestre depuis le début de la série de données en 2016.

La production de gaz naturel augmente, mais à un rythme plus lent

Au cours du premier trimestre de 2024, la production de gaz naturel marchand s’est accrue de 0,9 % sur une base quotidienne moyenne, après avoir augmenté au cours de la même période en 2022 (+7,7 %) et en 2023 (+6,9 %). Les producteurs canadiens de gaz naturel ont accru leur capacité de production au cours des deux dernières années pour répondre à la hausse de la demande intérieure et internationale. Le gaz naturel est le principal combustible utilisé dans la valorisation des sables bitumineux et, plus récemment, dans la transition en cours du charbon au gaz naturel pour la production d’électricité.

La production de produits pétroliers raffinés diminue, en partie sous l’effet du ralentissement de la demande

Après une forte croissance d’une année à l’autre au premier trimestre de 2022 (+6,9 %) et de 2023 (+4,2 %), principalement attribuable à la demande refoulée de voyages à la suite de la levée des restrictions liées à la pandémie de COVID-19, la production de produits pétroliers raffinés a légèrement diminué de janvier à mars 2024 (-1,0 %).

La production quotidienne moyenne d’essence à moteur (-2,1 %) et de carburant diesel (-1,6 %) a fléchi au premier trimestre, et la production de carburéacteur de type kérosène a également diminué (-1,7 %) par rapport au premier trimestre de 2023. De manière générale, l’augmentation des coûts peut être à l’origine de la faible demande récente de certains produits pétroliers raffinés.

Selon les indices des prix des produits industriels et des matières brutes pour avril 2024, les prix des produits énergétiques et du pétrole ont augmenté pour un troisième mois consécutif. Par ailleurs, les prix de l’essence ont récemment crû sous l’effet de la hausse du prix du pétrole brut et de l’augmentation du coût des mélanges d’essence d’été.