Le mois dernier, à Calgary, une rupture dans la conduite principale d’eau desservant 60 % de la ville, ainsi que certaines zones avoisinantes, a eu un effet d’entraînement immédiat sur l’approvisionnement en eau. On a demandé aux résidents et aux entreprises de réduire considérablement leur consommation d’eau pour éviter de graves pénuries — voire, pour certains, une perte totale d’approvisionnement en eau — jusqu’à l’achèvement des travaux de réparation.
Une situation comme celle-ci soulève une question : quel est l’état des infrastructures relatives à l’eau au Canada? Examinons quelques données clés sur leur âge, leur durée de vie utile et leur état physique.
L’âge des infrastructures d’adduction et de distribution d’eau est supérieur à l’âge moyen de l’ensemble des infrastructures
En 2023, l’âge moyen des actifs d’infrastructure (toutes catégories confondues) au Canada était de 13,1 ans. Pour les infrastructures d’adduction et de distribution d’eau, y compris les usines de filtration et d’autres infrastructures (notamment le vaste réseau de canalisations), l’âge moyen était de 15,9 ans.
Bien qu’en hausse constante depuis 2014 (14,6 ans), l’âge moyen des infrastructures d’adduction et de distribution d’eau est en baisse par rapport à 2002 et à 2003, années où il s’établissait à 18,0 ans — le sommet le plus élevé à avoir été enregistré depuis que nous avons commencé à suivre ces données en 1981 (13,8 ans).
La durée de vie utile restante a constamment diminué au cours des dernières années
En 2023, la durée de vie utile restante des infrastructures d’adduction et de distribution d’eau à l’échelle nationale était de 59,2 %, ce qui correspond à peu près à la moyenne de toutes les catégories d’actifs (59,6 %). Il s’agit d’une baisse continue par rapport au sommet atteint récemment, en 2014 (62,5 %), et au sommet inégalé observé en 1981 (64,6 %).
À l’échelle des provinces et territoires, en 2023, le ratio le plus élevé a été affiché par le Nunavut (75,1 %) et le plus faible, par la Nouvelle-Écosse (50,7 %).
À l’échelle nationale, ce ratio n’a cessé de reculer à partir de 1981 pour s’établir à un creux historique de 53,7 % en 2002. Ensuite, une augmentation constante a été observée jusqu’en 2014. Depuis cette année-là, la seule augmentation annuelle a été enregistrée de 2020 à 2021 (+0,1 point de pourcentage).
Les dépenses en immobilisations et les budgets augmentent
Au Canada, les gouvernements locaux et régionaux ont déclaré des dépenses en immobilisations combinées de 3,6 milliards de dollars pour les infrastructures d’adduction et de distribution d’eau en 2022, ce qui représente 13,6 % des 26,7 milliards de dollars dépensés pour l’ensemble des actifs d’infrastructure.
À titre de comparaison, en 2022, les dépenses d’investissement en infrastructures d’adduction et de distribution d’eau se sont classées au troisième rang, derrière les infrastructures pour les eaux usées (3,6 milliards de dollars) et les infrastructures de transport (9,8 milliards de dollars).
Les dépenses pour les infrastructures d’adduction et de distribution d’eau ont été supérieures à 3,6 milliards de dollars en 2019, puis ont affiché deux reculs consécutifs en 2020 (3,4 milliards de dollars) et en 2021 (3,2 milliards de dollars).
En 2022, les administrations publiques et les autres institutions du secteur public à l’échelle du Canada ont dépensé 8,3 milliards de dollars pour l’approvisionnement en eau (exploitation, entretien et autres dépenses), en hausse par rapport aux 6,1 milliards de dollars enregistrés en 2021.
Près de 4 kilomètres de canalisations de transmission sur 10 sont dans un état inconnu, très mauvais ou mauvais
Tous les deux ans, dans le cadre de l’Enquête sur les infrastructures publiques essentielles du Canada (EIPEC), des données détaillées sur les types d’actifs d’infrastructure et leur état, y compris des données sur l’eau potable, sont diffusées. Les données les plus récentes datent de 2020, lorsqu’il y avait 161 900 kilomètres de canalisations d’eau locales (diamètre inférieur à 416 millimètres) détenues par les municipalités, 11 100 kilomètres de canalisations de transmission (diamètre supérieur à 416 millimètres) et 6 200 kilomètres de canalisations de diamètre inconnu.
Parmi les actifs d’eau potable appartenant aux municipalités à l’échelle du Canada en 2020, 1 kilomètre de canalisations de transmission sur 10 (10,0 %) était dans un état physique inconnu, tandis qu’à peu près la même proportion était soit dans un état mauvais (6,7%) ou un état très mauvais (3,1 %).
Les canalisations d’eau locales étaient plus susceptibles que les canalisations de transmission d’être dans un état mauvais (8,1 %) ou très mauvais (5,3 %), tandis qu’une plus faible proportion était dans un état physique inconnu (7,7 %). Ces proportions variaient parmi les autres actifs, comme les réservoirs d’eau (y compris les barrages), les installations de traitement, les réservoirs de stockage et les stations de pompage.
Parmi les provinces et les territoires, les municipalités au Nouveau-Brunswick (14,6 %) et en Colombie-Britannique (10,9 %) affichaient les taux les plus élevés de canalisations de transmission en très mauvais état, tandis que les Territoires du Nord-Ouest (25,0 %) et le Québec (10,1 %) affichaient les taux les plus importants de canalisations de transmission en mauvais état.
En 2020, la valeur de remplacement estimée des actifs d’infrastructures publiques relatifs à l’eau potable dans l’ensemble du Canada s’établissait à 270,1 milliards de dollars. Environ un sixième (16,6 %) de cette valeur concernait des actifs dans un état mauvais, très mauvais ou inconnu.
Prochaine diffusion
Les données de l’EIPEC pour l’année de référence 2022 seront diffusées le 21 octobre 2024.
Pour obtenir de plus amples renseignements
Consultez notre Centre de statistiques sur l’infrastructure pour obtenir les plus récentes données et analyses sur l’investissement, le stock, la contribution économique et la perspective environnementale relatifs aux infrastructures.
Note aux lecteurs
Le ratio de la durée de vie utile restante correspond à la différence entre l’âge moyen des dépenses d’investissement et la durée de vie prévue, qui est divisée par la durée de vie prévue. Certains actifs, comme les canalisations souterraines, ont une durée de vie utile supérieure à la moyenne, ce qui se reflète dans le ratio. Pour en savoir plus sur ce concept, consultez la page Estimation de la durée de vie utile restante.
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