Pour le secteur de la construction, le taux d’utilisation de la capacité industrielle, soit le ratio de la production effective à la production potentielle, s’est établi à 82,7 % au premier trimestre de 2024, en légère hausse par rapport au taux de 82,6 % enregistré au trimestre précédent.
Ces deux taux sont les deux plus bas taux trimestriels observés depuis le premier trimestre de 2017 (82,5 %) et représentant une baisse de plus de 10 points de pourcentage par rapport au deuxième trimestre de 2021 (92,9 %). Depuis que nous avons commencé à suivre l’utilisation de la capacité en 1987, le taux d’utilisation de la capacité industrielle a atteint son plus haut sommet au premier trimestre de 1990 (98,3 %).
Historiquement, le secteur de la construction a toujours dû faire face à certains obstacles, qu’ils soient liés à la saisonnalité, au type de projet ou aux coûts de la main-d’œuvre et des intrants.
À l’aide des plus récentes données de l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises, examinons ce que les entreprises du secteur de la construction nous ont indiqué, et penchons-nous sur les plus récentes données concernant le nombre d’emplois, les certifications de métier, la productivité et les indices de prix liés à ce secteur.
La hausse de l’inflation et du coût des intrants, le recrutement de la main-d’œuvre et le maintien en poste figurent parmi les obstacles le plus souvent attendus
Au deuxième trimestre de 2024, la hausse de l’inflation (52,2 %) était l’obstacle le plus souvent attendu par les entreprises de construction, venaient ensuite l’augmentation du coût des intrants (43,2 %) et l'augmentation des taux d'interêt et des coûts liés à la dette (40,7 %). Ces proportions étaient comparables à celles observées pour l’ensemble des entreprises (54,4 %, 44,6 % et 40,6 %, respectivement).
La pénurie de main-d’œuvre (37,8 %), le recrutement d’employés qualifiés (37,7 %) et le maintien en poste d’employés qualifiés (28,2 %) étaient les autres obstacles le plus souvent attendus par les entreprises de construction. Ces proportions étaient considérablement plus élevées que celles enregistrées pour l’ensemble des entreprises (24,9 %, 31,3 % et 21,9 %, respectivement).
Parmi les entreprises de construction qui s’attendaient à rencontrer des défis liés à la chaîne d’approvisionnement au cours des trois mois suivants, plus du tiers (36,7 %) ont déclaré que ces défis s’étaient aggravés. De ce nombre, près de 9 entreprises sur 10 (88,2 %) ont déclaré que cela avait entraîné une augmentation des retards dans la livraison des intrants, des produits ou des fournitures, tandis qu’un peu moins des deux tiers (65,7 %) ont déclaré avoir payé plus cher pour les intrants, les produits ou les fournitures.
Les entreprises s’attendent à une augmentation de la demande et des ventes, et sont très optimistes quant à leurs perspectives
Malgré les obstacles, l’activité des entreprises se porte bien, tout comme leur optimisme.
Au deuxième trimestre de 2024, près de 3 entreprises de construction sur 10 (28,7 %) s’attendaient à une augmentation de la demande pour leurs produits et services au cours des trois mois suivants, tandis que 1 entreprise sur 4 (25,5 %) s’attendait à une hausse de ses ventes.
Parallèlement, plus de 4 entreprises de construction sur 5 (81,3 %) ont déclaré être optimistes quant à leurs perspectives pour les 12 mois suivants, 29,9 % étant très optimistes et 51,4 %, plutôt optimistes.
Alors que le taux de postes vacants diminue et que le nombre de certifications varie, la productivité reste inchangée et les prix des machines et du matériel affichent une hausse
Au premier trimestre de 2024, le taux de postes vacants dans le secteur de la construction s’est établi à 4,2 % à l’échelle nationale (sur une base désaisonnalisée), ce qui est supérieur au taux global observé pour l’ensemble du pays (3,6 %), mais inférieur au taux de 5,7 % enregistré au premier trimestre de 2023. La moyenne du salaire horaire offert (non désaisonnalisée) a augmenté pour passer de 27,95 $ à 29,75 $ au cours de la même période.
De 2021 à 2022, le nombre de certifications a augmenté pour les électriciens/électriciennes (+306; +3,8 %) et les autres travailleurs/travailleuses de la construction (+39; +26,5 %), mais il a diminué pour les conducteurs/conductrices d’équipement lourd et les grutiers/grutières (-228; -9,6 %), les plombiers/plombières, tuyauteurs/tuyauteuses et monteurs/monteuses de conduites de vapeur (-327; -7,5 %) et les charpentiers/charpentières (-465; -10,5 %). Le nombre de nouvelles inscriptions a augmenté pour tous ces groupes de métiers, sauf pour celui des autres travailleurs/travailleuses de la construction.
Au premier trimestre de 2024, la productivité du travail dans le secteur de la construction a été inchangée, la production et les heures travaillées ayant toutes deux affiché une légère hausse de 0,1 %. Dans l’ensemble du secteur des entreprises, la productivité a diminué de 0,3 %, du fait d’une légère croissance de la production (+0,1 %) et d’une reprise des heures travaillées (+0,4 %).
Au cours du même trimestre, les prix payés par le secteur de la construction pour les machines et le matériel (canadiens et importés) ont augmenté de 4,8 % d’une année à l’autre.
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