Qualité des emplois en début de carrière des diplômées et diplômés autochtones du baccalauréat

1 août 2024, 11 h 00 (HAE)

Le taux de participation au marché du travail des Autochtones titulaires d’un baccalauréat est comparable à celui des non-Autochtones. Toutefois, les Autochtones doivent faire face à de nombreux obstacles dans la poursuite de leurs études postsecondaires, comme le fait de vivre dans des régions éloignées ou rurales, la nécessité de déménager, une orientation scolaire insuffisante, un manque de programmes d’études culturellement adaptés, des ressources financières insuffisantes, des difficultés à trouver un logement ainsi que les séquelles des pensionnats autochtones et des traumatismes intergénérationnels.

Une étude récente, intitulée « Qualité des emplois en début de carrière des diplômés autochtones du baccalauréat, cohortes de 2010 à 2018 », a permis de comparer, pour la première fois, certains indicateurs du marché du travail des bachelières et bacheliers des Premières Nations et métis au début de leur carrière, soit deux ans après l’obtention de leur diplôme, avec ceux de leurs homologues non autochtones, non racisés et non immigrants.

Les Autochtones étaient sous-représentés parmi les titulaires d’un baccalauréat au cours de la période allant de 2010 à 2018

De 2010 à 2018, environ 3 % des personnes de 25 à 34 ans ayant obtenu un baccalauréat au Canada étaient autochtones (42 070 personnes), ce qui est en deçà de la proportion globale d’Autochtones de ce groupe d’âge au sein de la population canadienne au moment du Recensement de 2021 (5 %).

En 2021, 10 % des Autochtones de 15 ans et plus étaient titulaires d’un baccalauréat ou d’un grade supérieur, comparativement à un peu plus du quart (27 %) des non-Autochtones.

Près de 3 titulaires autochtones d’un baccalauréat sur 4 sont des femmes

Bien que l’on compte généralement plus de femmes que d’hommes parmi les titulaires d’un baccalauréat au Canada, la proportion de femmes était plus grande parmi les Autochtones (72 %) que parmi les non-Autochtones (62 %).

De 2010 à 2018, les femmes représentaient environ les quatre cinquièmes des diplômés inuit, les trois quarts des diplômés des Premières Nations et les deux tiers des diplômés métis.

Les bacheliers et bachelières autochtones sont plus susceptibles d’avoir des enfants à charge deux ans après l’obtention de leur diplôme

En moyenne, les Métis titulaires d’un baccalauréat ont obtenu leur diplôme à l’âge de 27 ans, alors que leurs homologues des Premières Nations et inuit l’ont obtenu à l’âge de 30 ans. Les non-Autochtones, pour leur part, étaient plus jeunes en moyenne (26 ans) au moment de l’obtention de leur diplôme. Les Autochtones peuvent suivre des trajectoires non linéaires en matière d’éducation, ce qui peut les amener à entreprendre des études postsecondaires à un âge plus avancé.

Les responsabilités familiales et le nombre de personnes à charge ayant besoin de services de garde peuvent constituer des obstacles directs et indirects aux études et à l’emploi des Autochtones et des non-Autochtones. Parmi les titulaires d’un baccalauréat, les femmes autochtones étaient 1,5 à 3 fois plus susceptibles que les femmes non autochtones d’avoir au moins un enfant à charge deux ans après l’obtention de leur diplôme.

Les bachelières et bacheliers autochtones sont plus susceptibles que leurs homologues non autochtones d’avoir vécu dans une région éloignée en 2016 ou en 2021

Le fait de vivre dans une réserve ou une région éloignée est souvent associé à un manque d’accès à une éducation adéquate, à des revenus plus faibles et à des taux de chômage plus élevés.

En 2021, parmi les titulaires d’un baccalauréat, plus de la moitié (57 %) des Inuit, le tiers (33 %) des membres des Premières Nations et le cinquième (22 %) des Métis vivaient dans une région jugée « moins accessible », « éloignée » ou « très éloignée », alors que c’était le cas du dixième (10 %) de leurs homologues non autochtones.

Les bachelières et bacheliers métis touchent un revenu comparable à celui de leurs homologues non autochtones, tandis que les membres des Premières Nations touchent un revenu légèrement inférieur

Deux ans après l’obtention de leur baccalauréat, les bachelières métisses (54 800 $) touchaient un revenu supérieur à celui de leurs homologues non autochtones (50 900 $), tandis que les bachelières des Premières Nations (50 400 $) gagnaient légèrement moins.

Chez les hommes, les bacheliers des Premières Nations (55 600 $) gagnaient moins que leurs homologues non autochtones (58 100 $), tandis que les bacheliers métis (59 400 $) gagnaient légèrement plus.

Si dans l’ensemble, les bachelières et bacheliers métis gagnaient davantage que leurs homologues non autochtones, l’écart observé découle de différences au chapitre des caractéristiques démographiques, des études et du secteur d’activité des diplômés, au-delà de l’identité autochtone.

Le taux de syndicalisation des bachelières et bacheliers métis est plus élevé que celui de leurs homologues non autochtones, tandis que les membres des Premières Nations sont moins susceptibles d’être syndiqués

Le taux de syndicalisation est un autre indicateur de la qualité de l’emploi. Dans le cadre de l’étude sur laquelle cet article repose, le taux de syndicalisation correspond à la proportion de titulaires d’un baccalauréat salariés qui versaient des cotisations syndicales deux ans après l’obtention de leur diplôme.

De 2010 à 2018, près des deux tiers (64 %) des bachelières métisses étaient syndiquées, comparativement à 55 % de leurs homologues non autochtones et à 46 % de leurs homologues des Premières Nations.

Chez les hommes, le taux de syndicalisation des bacheliers métis (43 %) était aussi supérieur à celui de leurs homologues des Premières Nations (34 %) et de leurs homologues non autochtones (33 %).

De façon générale, le taux de syndicalisation est plus élevé chez les femmes que chez les hommes, car les femmes sont plus susceptibles d’occuper un emploi dans le secteur public (p. ex. en éducation, en santé, dans la fonction publique), où la syndicalisation est plus courante.

De 2010 à 2018, les femmes autochtones (70 %) et les hommes autochtones (40 %) titulaires d’un baccalauréat étaient plus susceptibles que leurs homologues non autochtones (57 % pour les femmes; 26 % pour les hommes) de travailler dans le secteur public deux ans après l’obtention de leur diplôme.

Les bacheliers métis ont un taux de couverture par un régime de pension comparable à celui de leurs homologues non autochtones, mais les bacheliers des Premières Nations sont moins susceptibles d’avoir une telle couverture

Un régime de pension de l’employeur (RPE) fournit à la personne couverte une source de revenus pendant sa retraite.

Parmi les titulaires d’un baccalauréat, ce sont les Métis, femmes et hommes, qui affichaient les plus hauts taux de couverture par un RPE deux années après l’obtention de leur diplôme, ceux-ci s’élevant à 65 % chez les femmes et à 55 % chez les hommes. À titre de comparaison, le taux de couverture par un RPE s’élevait à 59 % chez les bachelières non autochtones et à 47 % chez les bacheliers non autochtones. Ces écarts dans la couverture par un RPE sont attribuables aux différences dans les caractéristiques des diplômés sur le plan des études, des caractéristiques démographiques et du secteur d’activité, au-delà de l’identité autochtone.

Toutefois, les hommes (46 %) et les femmes (45 %) des Premières Nations affichaient des taux de participation à un RPE inférieurs à ceux de leurs homologues non autochtones.

Pour en savoir plus, consultez l’étude intitulée « Qualité de l’emploi en début de carrière chez les diplômés autochtones du baccalauréat, cohortes de 2010 à 2018 » ou l’infographie intitulée « Qualité de l’emploi en début de carrière des diplômées et diplômés autochtones du baccalauréat ».

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