Depuis plusieurs décennies, les conteneurs d’expédition de type intermodal sont le principal moyen d’acheminer rapidement et efficacement des marchandises sur toutes les distances et, comme le nom l’indique, par différents modes de transport. Les marchandises transportées par conteneur vont de biens de consommation comme des vêtements et des produits électroniques, aux produits agricoles acheminés aux grossistes, en passant par les intrants intermédiaires dont ont besoin les fabricants.
Ces conteneurs, conçus pour être facilement transférés d’un navire porte-conteneurs à un train de wagons ou à une semi-remorque, peuvent être d’une longueur de 20 pieds à 53 pieds, selon les normes internationales. La capacité de charge d’un porte-conteneurs est exprimée en équivalent vingt pieds (EVP), une unité de mesure qui correspond à un conteneur standard de 20 pieds sur 8 pieds (6,10 mètres sur 2,44 mètres).
Voici quelques données illustrant la quantité de marchandises qu’ils peuvent servir à transporter. En 2022, 36,5 millions de tonnes de marchandises ont été transportées au Canada dans des conteneurs intermodaux chargés sur des wagons plats, en légère hausse par rapport à 2021 (36,4 millions). En 2017, c’est 39,4 millions de tonnes de marchandises qui ont été transportées par ce moyen. Il s’agit du plus haut volume enregistré depuis que Statistique Canada a commencé à recueillir ces données en 2001 (23,1 millions).
Par ailleurs, alors que le nombre total de wagons de marchandises appartenant aux compagnies sur ligne principale canadiennes a diminué pour passer de 114 334 en 1986 à 54 936 en 2022, la proportion de wagons plats parmi ceux-ci a augmenté pour passer d’environ 1 sur 5 (19,5 %) à plus de 1 sur 3 (35,7 %) au cours de la même période. En effet, 19 633 wagons plats ont circulé sur les chemins de fer au Canada en 2022, ce qui représente le grand nombre enregistré depuis 2006 (20 915).
En mai 2024, le volume des expéditions de type intermodal (principalement des conteneurs) en provenance du Canada s’est chiffré à 3,1 millions de tonnes. Il s’agit d’un recul par rapport à avril, quand il avait atteint 3,2 millions de tonnes, son niveau le plus élevé depuis août 2022.
Les prix du transport ferroviaire augmentent, mais les prix du transport par camion diminuent
L’Indice des prix des services de transport ferroviaire de marchandises permet d’estimer la variation des prix dans l’industrie canadienne du transport ferroviaire de marchandises sur ligne principale. En juillet 2024, le prix du transport ferroviaire de conteneurs intermodaux a augmenté de 2,5 % par rapport à juillet 2023.
De manière similaire, l’Indice des prix des services de camionnage pour compte d’autrui suit les variations des prix du transport par camion. Les prix demandés par le groupe du transport par camion de marchandises diverses, qui transporte une vaste gamme de marchandises, généralement sur palette et dans des semi-remorques fourgons, des caisses ou des conteneurs (y compris les conteneurs intermodaux), ont reculé de 3,7 % de mars 2023 à mars 2024.
Ralentissement de la hausse des prix par rapport à deux ans plus tôt
La dernière fois que nous avons examiné les fluctuations de prix des différents modes d’expédition, en août 2022, l’économie subissait les contrecoups des goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement et de la forte inflation, lesquels ont entraîné des hausses marquées des coûts de transport.
Plus tôt en 2022, les prix des conteneurs eux-mêmes avaient augmenté, et l’expédition d’un conteneur de l’Asie à l’Amérique du Nord pouvait mettre jusqu’à 110 jours, alors qu’en 2019, elle en mettait de 40 à 50.
Selon les résultats de l’Enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise, diffusés récemment, les frais d’expédition, les répercussions de la pandémie de COVID-19 et les défis liés à l’infrastructure étaient les trois principaux obstacles à l’exportation décrits comme difficiles ou très difficiles par les entreprises exportatrices canadiennes en 2022.
Si le coût de l’envoi de marchandises par conteneur s’est stabilisé depuis, le récent conflit géopolitique au Moyen-Orient a obligé les navires marchands à éviter le canal de Suez, alors que la capacité du canal de Panama a été réduite en raison d’événements météorologiques dans cette région. Ces deux situations peuvent se traduire par de plus longs trajets et des tarifs de fret plus élevés.
Diminution du temps d’arrêt dans les ports
Le temps requis au port pour décharger un conteneur d’un navire et le recharger sur un camion ou un wagon est un indicateur de l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement.
En décembre 2023, le temps d’arrêt moyen des conteneurs dans les ports de la côte est était de 3,7 jours. Il s’agit d’une augmentation par rapport au mois précédent (2,2 jours), mais d’une diminution par rapport au sommet de 12,4 jours atteint en juillet 2022.
Pour les ports de la côte ouest, le temps d’arrêt moyen était de 4,1 jours en décembre 2023, en hausse par rapport à 3,7 jours en novembre 2023. En juillet 2022 et en janvier 2022, le temps d’arrêt moyen était de 7,3 jours.
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