Chaque année, le 30 septembre marque la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Il s’agit d’une journée de reconnaissance pour les survivants du système canadien des pensionnats, leurs familles et leurs communautés.
C’est également un jour où nous rendons hommage aux personnes qui ont perdu la vie dans les pensionnats, principalement des enfants, et qui ne sont jamais rentrées chez elles.
En outre, cette journée sert à rappeler les progrès accomplis sur la voie de la réconciliation. En cette journée, toute la population canadienne est invitée à découvrir la richesse et la diversité des cultures, des voix, des expériences et des histoires des Premières Nations, des Métis et des Inuit du Canada.
Les répercussions néfastes persistantes du système des pensionnats sont évidentes dans les statistiques actuelles, tout comme la résilience des survivants des pensionnats et des langues et cultures autochtones. Voici quelques-unes des principales constatations tirées des données de Statistique Canada sur les Autochtones.
Langues et culture autochtones
L’objectif du système des pensionnats, en activité pendant plus de 100 ans et dont les derniers établissements ont fermé dans les années 1990, était d’éloigner et d’isoler les enfants de l’influence de leur foyer, de leur famille, de leurs traditions et de leur culture. La Commission de vérité et réconciliation (CVR) a documenté l’interdiction stricte des langues et des cultures autochtones au sein des écoles ainsi que les répercussions persistantes et intergénérationnelles de cette politique.
En 2021, un peu plus de 237 000 Autochtones savaient suffisamment bien parler une langue autochtone pour soutenir une conversation, ce qui représente une baisse de 10 750 locuteurs par rapport à 2016. Aujourd’hui, toutes les langues autochtones parlées au Canada sont considérées comme menacées; la plupart d’entre elles sont classées dans la catégorie « en danger », et un grand nombre sont classées dans la catégorie « en situation critique ».
Force est de constater que de nombreuses personnes travaillent à la réappropriation et à la revitalisation des langues autochtones. En 2021, les locuteurs de langue seconde représentaient plus du quart de tous les locuteurs de langues autochtones, en hausse de 6,7 % (4 100 locuteurs) par rapport à 2016.
Une nouvelle étude fondée sur les données de l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2022 a révélé que les deux tiers (67 %) des parents de jeunes enfants autochtones (âgés de 1 à 5 ans) ont déclaré qu’il était très important ou assez important que leur enfant parle ou comprenne une langue autochtone, en hausse par rapport à moins de la moitié (48 %) en 2006.
En 2022, près des trois quarts des parents d’enfants des Premières Nations vivant hors réserve (72 %) et d’enfants métis (73 %) ont déclaré être fortement d’accord avec le fait que l’école de leur enfant soutient la culture autochtone par le biais de l’enseignement ou d’activités.
Pour ce qui est des parents d’enfants inuits, 80 % d’entre eux étaient fortement d’accord avec le fait que l’école de leur enfant soutient la culture autochtone par l’enseignement ou des activités.
Les enfants autochtones sont surreprésentés en famille d’accueil
La CVR a indiqué que la surreprésentation des enfants autochtones dans le système de protection de l’enfance découle du système des pensionnats et constitue le prolongement historique des politiques et des pratiques qui ont séparé les enfants autochtones de leurs familles et de leurs communautés.
Une étude publiée en avril 2024 a révélé que la proportion d’enfants autochtones parmi tous les enfants canadiens âgés de 14 ans et moins a augmenté, passant de 6,9 % en 2011 à 7,6 % en 2021. Au cours de la même période, la représentation des enfants autochtones parmi les enfants en famille d’accueil vivant dans des ménages privés a augmenté à un rythme plus rapide, passant de 47,8 % à 53,7 %.
La contribution économique des Autochtones augmente, mais l’inégalité salariale et la discrimination persistent en milieu de travail
La CVR souligne que la réconciliation doit créer une société plus équitable et inclusive en comblant les écarts relatifs aux résultats sociaux et économiques et aux résultats en matière de santé entre les Autochtones et les non-Autochtones.
Une étude de Statistique Canada a révélé qu’au cours de la période allant de 2017 à 2020, des proportions beaucoup plus élevées de membres des Premières Nations vivant hors réserve (20,3 %), de Métis (17,9 %) et d’Inuit (56,5 %) dans l’ensemble du Canada ont déclaré ne pas avoir de fournisseur habituel de soins de santé, comparativement à leurs homologues non autochtones (14,5 %).
Une autre étude sur les salaires, fondée sur les estimations moyennes de l’Enquête sur la population active, montre que les membres des Premières Nations vivant hors réserve (28,78 $) et les Métis (30,38 $) gagnaient un salaire horaire nettement inférieur à celui des non-Autochtones (32,58 $) en 2022. De plus, les Autochtones étaient plus susceptibles de travailler à temps partiel involontairement (ils préféreraient travailler à temps plein) et plus susceptibles d’être victimes de discrimination au travail que les non-Autochtones.
Le revenu intérieur brut (RIB), aussi appelé « produit intérieur brut selon les revenus », que perçoivent les Autochtones, a été estimé à 56,1 milliards de dollars en 2021, en hausse de 10,0 % par rapport à 2020. Au cours de la dernière décennie, le RIB des Autochtones a augmenté de 57,6 %, ce qui est supérieur à la croissance de l’ensemble de l’économie (+37,6 %).
Pour en savoir plus
Le 30 septembre est également la Journée du chandail orange (en anglais seulement). Tout le monde est invité à porter un chandail orange pour témoigner de son engagement en faveur de la vérité immuable selon laquelle « chaque enfant compte », chaque jour et partout.
Visitez le portail des Statistiques sur les peuples autochtones pour consulter toutes les données et les analyses de l’organisme relatives aux Premières Nations, aux Métis et aux Inuit.
La section Les Autochtones et leurs communautés du site Web de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada propose des liens vers des lectures complémentaires sur l’histoire, la culture et les arts autochtones et offre des ressources d’apprentissage.
Visitez le site du Centre national pour la vérité et la réconciliation pour trouver des ressources destinées aux survivants, à leurs familles et au grand public.
Pour obtenir un soutien psychologique immédiat
Pour obtenir un soutien psychologique immédiat, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, appelez la ligne d’écoute téléphonique nationale concernant les pensionnats indiens au 1-866-925-4419.
Coordonnées des personnes-ressources
Pour obtenir plus de renseignements, communiquez avec le Service de renseignements statistiques au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).