L’utilisation de la technologie et l’incidence du brevetage dans les entreprises appartenant à des femmes

Les femmes continuent de contribuer de façon essentielle à l’économie, leurs contributions comprenant depuis longtemps l’innovation et la technologie. Récemment, Statistique Canada a publié deux études sur les entreprises appartenant à des femmes au Canada : l’une porte sur le rendement des entreprises qui exercent des activités de brevetage et l’autre, sur l’adoption de technologies.

Voici les faits saillants de ces deux études, ainsi que certaines données récentes tirées de l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises (ECSE) pour mieux cerner l’évolution de l’adoption des technologies dans un avenir proche.

Les entreprises appartenant à des femmes qui exercent des activités de brevetage affichent un taux de survie plus élevé, une croissance des revenus plus faible et une rentabilité plus élevée comparativement aux autres entreprises qui exercent des activités de brevetage

Une nouvelle étude montre que les entreprises appartenant à des femmes qui exercent des activités de brevetage ont un taux de survie après cinq ans plus élevé, affichant une différence de 8,0 points de pourcentage par rapport à celui des entreprises pour lesquelles le sexe des propriétaires ne peut pas être déterminé, et une différence de 0,8 points de pourcentage par rapport à celui des entreprises appartenant à des hommes.

L’étude, qui est fondée sur les données tirées de la Base de données de recherche sur les brevets canadiens et de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés des entreprises actives de 2001 à 2014, indique également que deux ans après le dépôt d’un brevet, les entreprises appartenant à des femmes affichaient un taux de croissance annuel inférieur de 9,3 points de pourcentage à celui des entreprises appartenant à des hommes.

À l’inverse, les entreprises appartenant à des femmes, bien que généralement plus petites et moins susceptibles d’effectuer de la recherche et du développement, étaient plus susceptibles d’être rentables que les entreprises appartenant à des hommes (+7,1 points de pourcentage). Il convient de noter que les entreprises appartenant à des femmes qui avaient déposé des demandes de brevet étaient moins susceptibles de disparaître par fusion ou acquisition.

Un tiers des entreprises appartenant à des femmes utilisent des technologies de pointe, tandis que près de 1 sur 8 a recours à des technologies émergentes

Selon les constatations d’une étude publiée en été 2024 et fondée sur les données de 2017 et de 2019 de l’Enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise et de la Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés, un tiers (33,9 %) des entreprises appartenant à des femmes avaient utilisé au moins une technologie de pointe.

Les sous-catégories de technologies de pointe les plus susceptibles d’avoir été utilisées par ces entreprises étaient celles des technologies de veille stratégique (18,2 %), des technologies de conception ou de contrôle de l’information (10,5 %) et des technologies de manutention du matériel, de chaîne d’approvisionnement ou de logistique (9,5 %).

Près de 1 entreprise détenue par des femmes sur 8 a eu recours à au moins une technologie émergente de 2017 à 2019. La sous-catégorie la plus courante était celle des systèmes intégrés d’Internet des objets (c.-à-d. un réseau d’objets physiques, véhicules ou objets, dans lesquels est intégrée la technologie) (8,4 %), suivie d’autres types divers (2,3 %). La part des entreprises appartenant à des femmes qui utilisaient l’intelligence artificielle se chiffrait à 1,7 %, soit moins de la moitié de la part correspondante des entreprises appartenant à des hommes.

Les technologies infonuagiques, les logiciels de sécurité et ceux utilisant l’intelligence artificielle arrivent en tête des types de technologies; le financement constitue un défi majeur

Au deuxième trimestre de 2024, l’ECSE a sondé les entreprises sur l’adoption et l’intégration futures de technologies, ainsi que sur les défis rencontrés pour y parvenir et les raisons de ne pas le faire.

Parmi les entreprises majoritairement détenues par des femmes et qui prévoyaient d’adopter ou d’intégrer des technologies au cours des 12 prochains mois, les types les plus souvent mentionnés étaient l’infonuagique (14,0 %), les outils logiciels de sécurité (12,3 %), les logiciels utilisant l’intelligence artificielle (11,7 %) et les outils de collaboration (9,8 %).

Concernant la question des défis à relever, les réponses variaient. Par exemple, environ 1 entreprise appartenant à une femme sur 5 a déclaré qu’il serait extrêmement difficile d’accéder à du financement interne pour investir dans de nouvelles technologies (18,1 %) ou à du financement externe pour financer la mise en place de nouvelles technologies ou mettre à jour celles qui existent déjà (20,4 %).

Une proportion à peu près identique a déclaré qu’il serait assez difficile de maintenir en poste les employés ayant les compétences nécessaires pour utiliser les nouvelles technologies et les nouveaux processus (19,3 %) ou pour réorienter la stratégie et les processus opérationnels (18,5 %). En revanche, près du quart (22,7 %) des entreprises ont déclaré qu’il ne serait pas du tout difficile de trouver des fournisseurs de matériel ou de logiciels appropriés.

Parmi les entreprises appartenant majoritairement à des femmes et qui ne prévoyaient pas d’adopter ou d’intégrer des technologies numériques au cours des 12 prochains mois, plus de 2 entreprises sur 5 (42,0 %) ont déclaré ne pas en avoir besoin, tandis que 1 sur 10 (9,9 %) les avait déjà adoptées. Environ 1 entreprise sur 5 (19,7 %) a déclaré ne pas avoir les ressources financières nécessaires.