Les événements météorologiques catastrophiques ont une fois de plus frappé le Canada en 2024. Examinons le prix que les Canadiennes et Canadiens ont dû payer et continuent de payer en raison de ces catastrophes liées au climat.
Un été marqué par les feux de forêt, la grêle et les inondations
En juillet, des pluies torrentielles ont transformé certaines rues de Toronto en rivières et ont inondé des sous-sols, provoquant des dommages d’une valeur estimée de 940 millions de dollars. Le même mois, un feu de forêt causé par un éclair a détruit ou endommagé près du tiers des bâtiments à Jasper, entraînant des dommages d’une valeur de 880 millions de dollars.
En août, Calgary a été frappée par une importante tempête de grêle qui a provoqué des dommages d’une valeur de 2,8 milliards de dollars, tandis que le Québec a été balayé par les restes de l’ouragan Debby. Les prestations versées à la suite de cet événement se sont chiffrées à un montant record de 2,5 milliards de dollars, dépassant celles versées après la crise du verglas de 1998, qui a ainsi perdu le titre de catastrophe liée aux conditions météorologiques la plus coûteuse de l’histoire du Québec.
Bien que l’année 2024 ne soit pas encore terminée, elle est déjà la plus coûteuse en ce qui concerne les paiements d’assurance liés à des événements météorologiques catastrophiques, dépassant l’année 2016, durant laquelle se sont produits les feux de forêt à Fort McMurray.
Le coût humain élevé des catastrophes liées au climat
Malheureusement, les quatre événements météorologiques les plus graves de l’été dernier ont entraîné le décès d’une personne et ont bouleversé d’innombrables vies. À Jasper, environ le tiers des structures ont été endommagées ou détruites par le feu de forêt et de nombreuses familles ont perdu leur toit.
Les changements climatiques font augmenter les primes d’assurance des Canadiennes et Canadiens
L’inflation a ralenti au cours de la dernière année, l’Indice des prix à la consommation (IPC) ayant augmenté de 2,0 % d’une année à l’autre en août 2024.
À l’échelle nationale, l’augmentation des prix de l’assurance habitation et de l’assurance hypothécaire du propriétaire (+7,8 % d’une année à l’autre en août) ont toutefois dépassé l’IPC d’ensemble, et les prix ont progressé de plus de 10 % d’une année à l’autre en Alberta et en Ontario.
Les conditions météorologiques extrêmes découlant des changements climatiques sont de plus en plus fréquentes et graves, ce qui fait augmenter les coûts assumés par les ménages et les assureurs.
Une étude récente examine en profondeur les coûts des événements météorologiques pour la population canadienne et les sociétés d’assurance
Une étude récente s’est penchée sur les répercussions des tendances relatives aux phénomènes météorologiques extrêmes et des réclamations à la suite de sinistres catastrophiques sur le rendement financier de l’industrie des sociétés d’assurance de biens et de risques divers. Plus précisément, l’étude porte sur le domaine de l’assurance de biens personnels, synonyme d’assurance des propriétaires.
Les coûts des catastrophes liées aux conditions météorologiques augmentent. De 1983 à 2008, les assureurs ont versé en moyenne 400 millions de dollars par année en indemnités liées à des événements météorologiques catastrophiques et, depuis 2009, la moyenne annuelle a progressé pour s’élever à près de 2 milliards de dollars.
En 2022, 15 événements météorologiques catastrophiques se sont produits au Canada et ont donné lieu à des réclamations allant de 35 millions de dollars à 1 milliard de dollars, pour un total de 3,4 milliards de dollars en pertes assurées. Ces pertes étaient en grande partie attribuables aux dommages causés par l’eau.
En 2023, les dommages causés par des événements météorologiques extrêmes se sont chiffrés à 3,1 milliards de dollars.
Les années 2022 et 2023 se sont classées parmi les 10 années ayant enregistré le plus de dommages liés à des événements météorologiques.
Le ratio des réclamations (pertes), qui représente le montant qu’une société d’assurance perçoit en primes moins le montant dépensé pour payer les réclamations, est une mesure importante pour les sociétés d’assurance. Si ce ratio est supérieur à 100 %, la société n’est pas rentable strictement sur le plan des souscriptions.
Le ratio des réclamations (pertes) a été touché de façon négative durant la période allant de 2020 à 2023, au cours de laquelle les assureurs et les consommateurs ont été touchés par la hausse des coûts de la réassurance et des primes d’assurance des propriétaires. Cette situation a été aggravée par les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement durant la pandémie, lesquels ont rendu la reconstruction plus difficile et plus coûteuse.
Les taux de réassurance sont à la hausse, car ils sont fortement influencés par les réclamations faites à la suite d’événements météorologiques extrêmes
De façon générale, la réassurance est en fait une assurance pour les sociétés d’assurance. Ces dernières réassurent une partie de leurs portefeuilles pour compenser le risque ou le transférer à une autre partie. Les assureurs — surtout les plus petits — s’appuient beaucoup sur la capacité de transférer les risques, et cela est encore plus vrai lorsque les phénomènes météorologiques extrêmes s’intensifient.
En 2023, les taux de renouvellement de réassurance ont augmenté considérablement, ceux-ci s'étant accrus de 25 % à 70 % dans de nombreux cas, et cela découle en grande partie des événements météorologiques catastrophiques qui sont survenus en 2022.
Au Canada, 1 ménage sur 10 est fortement exposé aux inondations
Les inondations représentent la catastrophe liée aux conditions météorologiques la plus courante au Canada et la plupart des assureurs offrent maintenant une protection contre les eaux de surface, même si la plupart des consommateurs n’optent pas pour cette protection supplémentaire. Cela signifie qu’ils ne seraient pas protégés en cas d’inondation par les eaux de surface causée par une tempête ou une infiltration d’eau dans la maison.
En 2020, environ 1,5 million de ménages (10 % de tous les ménages) au Canada étaient fortement exposés aux inondations.
Au Canada, 1 personne sur 5 dit être extrêmement ou très préoccupée par les catastrophes naturelles ou les situations d’urgences liées aux conditions météorologiques
À l’automne 2022, dans le cadre de l’Enquête sociale canadienne, on a demandé aux Canadiennes et aux Canadiens d’indiquer dans quelle mesure le risque d’une catastrophe naturelle ou d’une situation d’urgence liée aux conditions météorologiques les préoccupait.
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