Coup d’œil sur la satisfaction des locataires et des propriétaires à l’égard de leur logement et de leur quartier

Les deux tiers des ménages canadiens ont déclaré être propriétaires de leur logement lors du Recensement de 2021. La plupart des Canadiens sont locataires à un moment donné durant leur vie, que ce soit lorsqu’ils sont jeunes et deviennent autonomes ou lorsqu’ils sont plus âgés et cherchent un plus petit logement. Certains Canadiens sont locataires toute leur vie, soit par choix ou par circonstance.

Bien que les propriétaires se disent généralement plus satisfaits de leur logement que les locataires, ce fossé se rétrécit, et disparaît complètement dans certains cas, lorsque d’autres facteurs sont pris en compte, comme les caractéristiques du ménage, du logement et du quartier. En ce qui concerne la proximité des services, la satisfaction des locataires à l’égard de leur logement dépasse celle des propriétaires.

Peu de locataires vivent dans une maison individuelle non attenante

Un récent rapport, fondé sur les données de l’Enquête canadienne sur le logement de 2021, a révélé ce qui pourrait expliquer la majeure partie de l’écart en matière de satisfaction à l’égard du logement entre les locataires et les propriétaires : les propriétaires sont plus susceptibles de vivre dans un logement individuel non attenant, où le nombre de chambres est plus grand et les problèmes liés au logement sont moindres, comme ceux liés à la moisissure et aux insectes ou animaux nuisibles.

Par exemple, 14 % des locataires vivaient dans une maison individuelle non attenante en 2021, comparativement à un peu plus des deux tiers (69 %) des propriétaires ayant un prêt hypothécaire et aux trois quarts (75 %) des propriétaires sans hypothèque.

Les problèmes liés au logement étaient également beaucoup plus fréquents chez les locataires : 20 % des locataires ont déclaré avoir des problèmes d’insectes et d’animaux nuisibles comme les punaises de lit, les souris ou les coquerelles, comparativement à 12 % des propriétaires ayant un prêt hypothécaire et à 10 % des propriétaires sans hypothèque.

Les locataires (8 %) étaient également deux fois plus susceptibles d’avoir des problèmes de moisissure que les propriétaires ayant un prêt hypothécaire (4 %) et quatre fois plus susceptibles d’avoir ce problème comparativement aux propriétaires sans hypothèque (2 %).

Le fait de vivre des difficultés financières joue un rôle majeur dans l’écart entre les locataires et les propriétaires en matière de satisfaction à l’égard de la vie

L’écart en matière de satisfaction à l’égard de la vie entre les locataires et les propriétaires est également en grande partie liée à des différences dans la composition des ménages, comme le fait que les propriétaires sont moins susceptibles de connaître des difficultés financières.

Par exemple, plus de la moitié (56 %) des locataires au Canada se situaient dans les 40 % des ménages gagnant les revenus les moins élevés au Canada en 2021, comparativement à 20 % des propriétaires ayant un prêt hypothécaire et à 43 % des propriétaires sans hypothèque. Les locataires ont également souvent une capacité de gain inférieure à celle des propriétaires, car ils sont plus nombreux à vivre seuls (46 %) que les propriétaires avec ou sans prêt hypothécaire (17 % et 30 %, respectivement).

Le taux élevé des propriétaires sans hypothèque dans cette tranche de revenus donne à penser que bon nombre de ces personnes seraient à la retraite. En effet, plus de la moitié (55 %) de tous les propriétaires sans hypothèque étaient âgés de 65 ans ou plus en 2021.

Étant donné qu’un plus grand nombre de locataires ont un revenu plus faible, il n’est peut-être pas surprenant que les locataires (8 %) aient été plus susceptibles de déclarer avoir des difficultés financières comparativement aux propriétaires ayant un prêt hypothécaire (4 %) et ceux sans hypothèque (2 %) et beaucoup plus susceptibles de consacrer 30 % ou plus de leur revenu aux frais de logement (31 % des locataires, comparativement à 22 % des propriétaires ayant un prêt hypothécaire et à 8 % des propriétaires sans hypothèque.

Les locataires ont tendance à être plus jeunes et à signaler plus de problèmes liés à leur quartier

Un autre facteur influant sur l’écart perçu en matière de satisfaction entre les locataires et les propriétaires serait les étapes de la vie. Les locataires sont beaucoup plus susceptibles d’être des jeunes qui font le passage à la vie adulte. En 2021, par exemple, plus de 1 ménage locataire sur 4 (28 %) était âgé de 34 ans et moins, comparativement à 4 % des propriétaires sans hypothèque.

Les locataires étaient également plus susceptibles que les propriétaires de signaler des problèmes dans leur quartier, comme le bruit, les ordures, les activités illégales, la pollution et les bâtiments abandonnés. Ce résultat peut rendre compte des différences en matière de revenu du quartier, car le locataire moyen vivait dans un quartier où le revenu familial médian ajusté par équivalence « membres adultes » était de 43 000 $, tandis que les propriétaires ayant ou non une hypothèque vivaient dans des quartiers où le revenu familial médian ajusté par équivalence « membres adultes » était de 55 000 $.

Les locataires l’emportent clairement en ce qui a trait aux commodités et aux services

Lorsqu’il est question de commodités et d’accès aux services, les locataires l’emportent sur les propriétaires.

Par exemple, en 2021, environ 9 locataires sur 10 vivaient dans un rayon de moins de 1,5 km d’un établissement de soins de santé ou de garde d’enfants, et 4 sur 5 vivaient à proximité d’une pharmacie ou d’une école primaire.

À titre de comparaison, moins des deux tiers (63 %) des propriétaires sans hypothèque vivaient dans un rayon de moins de 1,5 km d’une école primaire et un peu plus de la moitié (51 %) vivaient à moins de 1 km d’une pharmacie.

Les locataires (66 %) étaient également beaucoup plus susceptibles de vivre à moins de 1 km d’une épicerie que les propriétaires ayant une hypothèque (41 %) et ceux sans hypothèque (38 %).

Un dernier mot sur les locataires

Le fait d’être propriétaire ou locataire de sa résidence principale est souvent présenté comme étant une décision purement financière. Toutefois, le mode d’occupation du logement est également un facteur important sur le plan du bien-être et de la satisfaction des Canadiens.

En moyenne, les personnes propriétaires de leur logement se disent plus satisfaites que les locataires à l’égard de leur logement, de leur quartier et de leur vie en général. Bien que cela pourrait être attribuable à une préférence pour la propriété, la plupart de ces différences à l’égard de la satisfaction reflètent les réalités distinctes en matière de logement des propriétaires et des locataires.

En fin de compte, le rapport laisse entendre que les propriétaires et les locataires comparables, vivant dans des logements et des quartiers comparables, déclarent avoir des niveaux de satisfaction similaires.

Pour plus de renseignements, consultez le rapport intitulé Écarts en matière de satisfaction à l’égard du logement, du quartier et de la vie entre les propriétaires et les locataires.