Quelques données éclairantes sur les travailleurs étrangers temporaires au Canada

Les questions relatives aux travailleurs étrangers temporaires au Canada ont fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois. Une nouvelle étude, qui porte sur les données fiscales de 2021 (l’année la plus récente pour laquelle des données sont disponibles), permet d’examiner le rôle joué par les travailleurs étrangers temporaires dans l’économie et la main-d’œuvre canadiennes.

Le Programme des travailleurs étrangers temporaires a été lancé il y a un demi-siècle pour pallier les pénuries de main-d’œuvre

Depuis le début des années 1970, divers programmes permettent aux travailleurs étrangers temporaires de venir au Canada.

Ces programmes ont connu une expansion rapide au cours des dernières années et le nombre de résidents temporaires travaillant au Canada a plus que doublé en 10 ans, passant de 356 000 en 2011 à 845 000 en 2021.

Certains travailleurs étrangers temporaires viennent exclusivement pour travailler

Comme le terme l’indique, les travailleurs étrangers temporaires sont des personnes du monde entier qui viennent vivre et travailler au Canada pour une période déterminée; souvent dans un domaine précis; parfois seulement pour une saison, comme c’est le cas des personnes qui viennent travailler dans les exploitations agricoles canadiennes pendant la courte période de végétation.

Le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) recrute des personnes exclusivement pour travailler afin de pallier les pénuries de main-d’œuvre à court terme. La part des travailleurs étrangers temporaires arrivés dans le cadre du PTET a diminué pour passer d’un peu plus de 1 sur 3 en 2011 (35 %) à 1 sur 6 en 2021 (15 %).

Un plus grand nombre de travailleurs étrangers temporaires sont admis au pays grâce à l’obtention de permis d’études

Les travailleurs étrangers temporaires peuvent également arriver au pays par l’entremise de divers autres programmes de travail dans le cadre du Programme de mobilité internationale (PMI). Certains de ces programmes permettent aux candidats retenus d’étudier dans une université ou un collège canadien, de faire un apprentissage dans un métier ou de travailler après l’obtention de leur diplôme. En outre, la plupart des titulaires de permis d’études sont également autorisés à travailler un nombre d’heures prédéterminé afin d’acquérir une certaine expérience de travail et de compléter leurs revenus pendant leur séjour au Canada.

En 2021, 3 travailleurs étrangers temporaires sur 5 (60 %) avaient été admis au pays dans le cadre de programmes liés aux études, y compris tous les titulaires actuels de permis d’études, ceux qui participaient au Programme de permis de travail postdiplôme (PPTPD) et les conjoints de titulaires de permis d’études, par rapport à environ 1 sur 4 en 2011 (24 %). De 2011 à 2021, les programmes liés aux études ont été à l’origine de 88 % de la croissance du nombre de travailleurs étrangers temporaires.

Les titulaires de permis de travail ne travaillent pas tous et la plupart de ceux qui travaillent exercent des emplois moins bien rémunérés

La plupart des travailleurs étrangers temporaires qui sont arrivés au Canada dans le cadre du PPTPD (87 %) ont déclaré des revenus d’emploi en 2021, comparativement à un peu plus des deux tiers de ceux qui sont arrivés dans le cadre du PMI à des fins de travail (69 %).

En 2021, la plupart des travailleurs étrangers temporaires qui sont arrivés au Canada dans le cadre du PPTPD (78 %) ou du PMI à des fins de travail (71 %) ont touché un revenu inférieur au revenu annuel médian canadien de 42 000 $. Près de la moitié des travailleurs étrangers temporaires ayant uniquement un permis d’études ont touché 6 000 $ ou moins en 2021.

Les revenus relativement faibles des travailleurs étrangers temporaires s’expliquent en partie par le fait qu’ils occupent majoritairement des emplois moins bien rémunérés. Par exemple, près de 1 travailleur étranger temporaire sur 5 (17 % ou 140 000 personnes) occupait un emploi dans le secteur des services d’hébergement et de restauration en 2021.

Les travailleurs étrangers temporaires sont une source de main-d’œuvre en pleine croissance

Parmi les personnes qui ont travaillé au Canada en 2021, environ 1 sur 25 était un travailleur étranger temporaire (4,1 %), par rapport à 1 sur 50 (1,9 %) une décennie plus tôt.

Les travailleurs étrangers temporaires jouent un rôle fondamental dans les exploitations agricoles du Canada. En effet, ils représentaient près de 1 employé sur 5 (17 %) du secteur de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse en 2021. Ils occupaient également une place essentielle dans les services de restauration, puisqu’ils représentaient environ 1 employé sur 10 dans le secteur des services d’hébergement et de restauration.

Le rôle des travailleurs étrangers temporaires est également primordial dans d’autres secteurs, comme le transport et l’entreposage, le commerce de détail et la fabrication.

Près de 1 travailleur étranger temporaire sur 3 arrivé au pays depuis 2010 était résident permanent en 2022

Certains travailleurs étrangers temporaires parviennent à faire la transition vers la résidence permanente dans le cadre d’un processus communément appelé « sélection en deux étapes », c’est-à-dire que des travailleurs sont d’abord sélectionnés par des employeurs pour occuper un emploi temporaire, puis qu’ils sont ensuite sélectionnés pour devenir des immigrants de la catégorie économique.

Un peu moins du tiers des travailleurs étrangers temporaires (31 %) arrivés au Canada depuis 2010 avaient la résidence permanente en 2022.

En effet, les travailleurs étrangers temporaires sont devenus une source importante d’immigrants économiques et la part des anciens travailleurs étrangers temporaires parmi les nouveaux immigrants de la catégorie économique a augmenté pour passer de 8 % en 2000 à 46 % en 2019, puis à 49 % en 2022.

Bien que de nombreux travailleurs étrangers temporaires aient commencé par occuper des emplois peu rémunérés, plus du tiers (38 %) de ceux qui sont devenus des immigrants de la catégorie économique ont déclaré des revenus avant l’immigration supérieurs au revenu médian national en 2022, par rapport à un peu moins du quart (24 %) en 2000.

Lectures complémentaires

Pour en savoir plus sur le sujet, consultez le rapport intitulé Travailleurs étrangers au Canada : maintien en emploi dans l’industrie après la transition vers la résidence permanente parmi les titulaires de permis de travail à des fins de travail.