Pour de nombreuses familles monoparentales, arriver à joindre les deux bouts représente un défi constant, et les données démontrent que la vaste majorité des familles monoparentales qui sont dans cette situation sont dirigées par des mères.
Selon des résultats du Recensement de la population de 2021 diffusés récemment, parmi les 268 170 familles monoparentales comptant de jeunes enfants qui ont été dénombrées au pays cette année-là, plus de 4 familles sur 5 (81,2 %) étaient dirigées par des mères.
Le taux de familles monoparentales dirigées par des mères aurait donc diminué de 3,4 points de pourcentage depuis 1981 (84,6 %). Il s’agit d’un indicateur de la surreprésentation des mères à la tête de familles monoparentales tout au long de l’histoire du Canada.
Mais ce n’est pas tout : les mères qui dirigent une famille monoparentale doivent également composer avec des disparités sur le marché du travail et elles sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté et de subir de l’insécurité alimentaire.
Malgré certains progrès, les disparités sur le marché du travail persistent
Selon une étude de Statistique Canada diffusée à l’automne et fondée sur les données de l’Enquête sur la population active, au cours de la période allant de 1997 à 2023, le taux d’emploi des mères vivant avec au moins un jeune enfant (5 ans ou moins) a augmenté de 11 points de pourcentage pour passer de 62 % à 73 %.
Cependant, la même étude a démontré que le salaire horaire des mères ayant de jeunes enfants et ne vivant pas en couple était inférieur de 19 %, en moyenne, à celui des mères mariées ou vivant en union libre, un pourcentage qui est resté pratiquement inchangé depuis 1997. L’écart se rétrécit considérablement lorsque des facteurs comme la profession et le niveau d’études sont pris en compte.
Selon une autre étude diffusée à l’automne, fondée sur les données du recensement, même si le salaire horaire moyen des femmes a augmenté plus rapidement que celui des hommes, un écart de rémunération persiste entre les genres. En 2021, les femmes occupant un poste de cadre intermédiaire gagnaient 8,7 % de moins que leurs homologues masculins, et celles occupant un poste de cadre supérieure gagnaient 9,0 % de moins. Les écarts ont diminué depuis 2001 : cette année-là, l’écart entre les femmes et les hommes occupant un poste de cadre intermédiaire était de 19,3 % et celui observé entre les femmes et les hommes occupant un poste de cadre supérieur était de 20,0 %.
L’étude a également révélé que plus l’âge du plus jeune enfant augmentait, plus la représentation des femmes parmi les cadres intermédiaires et les cadres supérieurs s’accroissait.
D’autres analyses fondées sur les données du Recensement de 2021 ont permis de déterminer que la prévalence du faible revenu en 2020 était près de quatre fois plus élevée chez les personnes vivant au sein d’une famille monoparentale (26,0 %) que chez celles vivant au sein d’une famille composée d’un couple avec des enfants (6,7 %). Parmi les personnes vivant au sein d’une famille monoparentale, la prévalence du faible revenu était plus élevée si cette famille était dirigée par une femme (27,4 %) que si elle était dirigée par un homme (21,1 %). Par ailleurs, ce sont les personnes vivant au sein d’une famille monoparentale dirigée par une femme immigrante (26,5 %) qui étaient les plus susceptibles d’avoir un faible revenu, suivies de celles dont la famille monoparentale était dirigée par une femme non immigrante (24,1 %), par un homme immigrant (21,4 %) et par un homme non immigrant (18,5 %).
Pauvreté et insécurité alimentaire
Près du quart des personnes vivant au sein d’une famille monoparentale vivaient sous le seuil de la pauvreté en 2022. Les personnes vivant dans une famille monoparentale dirigée par une femme étaient près de quatre fois plus susceptibles de vivre sous le seuil de la pauvreté (23,8 %) que celles vivant au sein d’une famille composée d’un couple avec enfants (6,3 %).
Près de 1 personne sur 2 (46 %) vivant au sein d’une famille monoparentale dirigée par une femme était en situation d’insécurité alimentaire en 2022, comparativement à près du tiers (32,3 %) des personnes vivant dans une famille monoparentale dirigée par un homme et à près de 1 personne sur 4 (22,9 %) dans l’ensemble du Canada.
Où en sommes-nous?
L’abordabilité fait toujours partie des principales préoccupations des ménages canadiens. Au printemps 2024, plus de la moitié (55 %) des ménages de plusieurs personnes avec enfants ont déclaré que la hausse des prix avait une grande incidence sur leur capacité d’assumer leurs dépenses quotidiennes. Il s’agit d’un pourcentage plus élevé que celui enregistré pour les ménages de plusieurs personnes sans enfants (42 %) et les personnes vivant seules (37 %).
Même si le taux d’inflation a ralenti au cours des derniers mois, après avoir atteint son plus haut niveau en 40 ans en juin 2022, la hausse des prix observée depuis un certain nombre d’années continue d’exercer une pression sur le budget des ménages. Par exemple, d’octobre 2021 à octobre 2024, les prix ont augmenté pour les aliments achetés en magasin (+20,3 %), les logements locatifs (+21,2 %) et les logements en propriété (+19,5 %), ainsi que pour le transport privé (+10,1 %).
Les prix des services de transport public n’ont pratiquement pas changé au cours de la même période. Les prix des services de garde d’enfants ont diminué de 28,4 %, une baisse qui s’explique en partie par la mise en œuvre des accords sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants ayant été conclus avec les provinces et les territoires. Cependant, le transport public et les services de garde d’enfants restent d’importantes catégories de dépenses pour les familles.
Selon les plus récentes estimations démographiques, au 1er juillet 2024, on dénombrait 1 836 828 familles monoparentales au Canada, alors qu’à la même date en 2021, on en dénombrait 1 771 398, ce qui représente un taux de croissance de 3,7 %. Ce taux est inférieur à celui observé pour l’ensemble des familles de recensement, dont le nombre s’est accru 5,8 % au cours de la même période pour s’établir à 10 929 522.
Note aux lecteurs
Le présent article résume les résultats de plusieurs études fondées, tour à tour, sur des mesures du « sexe », du « sexe à la naissance » et du « genre ». Pour l’Enquête sur la population active, la variable du « sexe à la naissance » a été utilisée en 2022 et en 2023, alors qu’auparavant, c’était la variable du « sexe » qui était utilisée. En ce qui concerne le Recensement de la population, la variable du « genre » à deux catégories a été introduite en 2021, alors qu’auparavant, c’était la variable du « sexe » qui était utilisée. Bien que le « sexe », le « sexe à la naissance » et le « genre » renvoient à des concepts différents, le terme « genre » est celui qui est utilisé dans le présent article pour faciliter la lecture. Pour en savoir plus sur ces différents concepts, consultez le Guide de référence sur l’âge, le sexe à la naissance et le genre, Recensement de la population, 2021.
Étant donné la petite taille de la population non binaire, il est parfois nécessaire d’agréger les données dans une variable sur le genre à deux catégories pour protéger la confidentialité des réponses. Dans ces cas, les personnes comprises dans la catégorie « personnes non binaires » sont réparties dans les deux autres catégories de genre. Sauf indication contraire dans le texte, la catégorie « hommes/pères » comprend les hommes de même que certaines personnes non binaires, tandis que la catégorie « femmes/mères » comprend les femmes de même que certaines personnes non binaires.
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