Comment la campagne agricole s’est-elle déroulée par rapport aux récoltes précédentes?

À part le blé d’hiver qui pousse sous la neige, il ne se passe pas grand-chose dans les exploitations de cultures agricoles canadiennes à cette période de l’année, ce qui donne aux agriculteurs le temps dont ils ont grandement besoin pour réfléchir à la récolte de la dernière année et commencer à planifier la récolte à venir. Quel a été au fait le portrait de la récolte de l’an dernier? Jetons-y un œil…

Troisième récolte de blé en importance du présent siècle

La production totale de blé a augmenté de 6,1 % d’une année à l’autre pour atteindre 35,0 millions de tonnes en 2024, ce qui en fait la troisième récolte de blé en importance au cours du présent siècle. Elle a été inférieure de 7,0 % au sommet sans précédent de 37,6 millions de tonnes atteint en 2013, ce qui représente peut-être la plus grande campagne agricole de l’histoire des cultures agricoles canadiennes.

Ce qui a déjà été une année remarquable de production record il y a 10 ans deviendra bientôt monnaie courante, car la production a été supérieure à 34 millions de tonnes trois fois au cours des cinq dernières années et elle a atteint un sommet de 35,4 millions de tonnes en 2020.

Le niveau le plus bas de la production de blé au cours du présent siècle s’est produit en 2002, année au cours de laquelle un peu moins de 16,0 millions de tonnes métriques ont été produites. Le plus récent creux a été enregistré en 2021 (22,4 millions de tonnes) et, comme en 2002, il s’agit d’une année marquée par la sécheresse dans les Prairies.

Bien que les chiffres de production soient examinés par les négociants, le chiffre prisé par les agriculteurs est le rendement, c’est-à-dire la quantité de cultures qu’ils ont pu produire à partir de leurs terres en utilisant des techniques agricoles modernes.

Les agriculteurs de l’Ontario ont déclaré les rendements de blé les plus élevés à l’échelle nationale, soit 6 180 kilogrammes par hectare en 2024, principalement en raison du blé d’hiver.

En 2024, les agriculteurs de la Nouvelle-Écosse ont déclaré les rendements les plus élevés dans les Maritimes (4 680 kg/ha), tandis que le Manitoba a été en tête dans les Prairies (4 223 kg/ha). Les producteurs de blé de la Colombie-Britannique ont encore une fois déclaré les rendements les plus faibles à l’échelle nationale, soit 2 909 kilogrammes par hectare.

Meilleure récolte de blé dur en plus d’une décennie

Les producteurs de blé dur ont enregistré leur cinquième récolte en importance depuis le début du millénaire : 5,9 millions de tonnes en 2024, en hausse de 43,6 % par rapport à l’année précédente, mais en baisse de 24,4 % par rapport au sommet sans précédent atteint en 2016.

Le blé dur est cultivé exclusivement dans les Prairies. On prévoit que le Manitoba occupera la première place et affichera un rendement de 3 646 kilogrammes par hectare en 2024, soit plus de 1 000 kilogrammes de plus par hectare que son voisin à l’ouest, la Saskatchewan.

Année difficile pour les producteurs de canola

La production de canola a diminué de 7,0 % à l’échelle nationale pour s’établir à 17,8 millions de tonnes en 2024 essentiellement sous l’effet d’une baisse des rendements, probablement attribuable aux conditions chaudes et sèches dans certaines parties de l’Ouest canadien en juillet et en août.

Bien que la récolte de canola de 2024 ait été inférieure de 16,8 % au sommet sans précédent de 21,5 millions de tonnes métriques produites en 2017, elle représente plus du double de ce qui a été récolté chaque année pendant les cinq premières années du millénaire.

Le canola a été cultivé dans sept provinces en 2024, du Nouveau-Brunswick à la Colombie-Britannique.

Les rendements ont diminué dans les trois provinces des Prairies. Les agriculteurs du Manitoba ont déclaré la plus forte baisse : les rendements sont passés de 2 482 kilogrammes par hectare un an plus tôt à 2 079 kilogrammes en 2024.

Les producteurs de maïs-grain du Québec obtiennent leur meilleure récolte depuis 2018

La production de maïs-grain a enregistré une légère diminution de 0,5 % par rapport à la récolte record enregistrée un an plus tôt pour s’établir à 15,3 millions de tonnes en 2024. Néanmoins, il s’agit de plus du double de ce qui a été récolté en 2000 (7 millions de tonnes), lorsque l’on enregistrait la récolte de maïs-grain la plus faible de ce siècle.

Les producteurs de maïs-grain du Québec ont déclaré en 2024 leur meilleure récolte depuis 2018, tandis que les agriculteurs de l’Ontario et du Manitoba ont déclaré une diminution de la récolte de maïs-grain par rapport à l’année précédente.

Le maïs-grain est cultivé dans toutes les provinces, sauf à Terre-Neuve-et-Labrador.

Les agriculteurs de l’Ontario (11 298 kg/ha) et du Québec (10 176 kg/ha) ont déclaré les plus hauts rendements en maïs-grain par hectare en 2024 et ceux de la Saskatchewan ont affiché le rendement le moins élevé (5 565 kg/ha).

Il s’agit de la meilleure année pour le soya depuis 2018

Les producteurs de soya ont déclaré leur deuxième meilleure récolte en importance jamais enregistrée : la production a augmenté de 8,4 % d’une année à l’autre pour s’établir à 7,6 millions de tonnes en 2024, soit un peu moins que le sommet sans précédent de 7,7 millions de tonnes atteint en 2017, mais un niveau supérieur de 180,0 % au niveau affiché en 2000.

Le soya a été cultivé dans sept provinces en 2024 et l’Ontario a été à l’origine de plus de la moitié de la production nationale.

Les agriculteurs de la Nouvelle-Écosse (3 552 kg/ha), de l’Île-du-Prince-Édouard (3 511 kg/ha) et de l’Ontario (3 486 kg/ha) ont déclaré les rendements les plus élevés. Les rendements les plus faibles ont été observés en Saskatchewan (1 699 kg/ha).

La production d’orge recule pour une deuxième année consécutive

La production d’orge a diminué pour une deuxième année consécutive, en baisse de 8,6 % d’une année à l’autre pour s’établir à 8,1 millions de tonnes en 2024 et en baisse de 38,4 % par rapport au niveau le plus élevé de ce millénaire, lequel a été enregistré en 2000.

Plus de la moitié de la récolte d’orge au Canada en 2024 provenait des champs de l’Alberta, où la production a diminué pour passer de 4,7 millions de tonnes métriques en 2023 à 4,2 millions de tonnes métriques. La production d’orge était en baisse dans tout l’Ouest canadien, mais en hausse dans le centre du pays.

Les agriculteurs du Manitoba ont déclaré les rendements d’orge les plus élevés (4 212 kg/ha) en 2024 et ceux de la Colombie-Britannique, les plus faibles (2 944 kg/ha).

Les intentions d’ensemencement des agriculteurs pour 2025 seront publiées en mars.