De nombreux Canadiens habitent à plus de 15 minutes d’une épicerie : voici pourquoi cette information est importante

Pour de nombreux Canadiens, les prix élevés dans les épiceries font partie des pressions constantes qui s’exercent sur le budget de leur ménage. Par ailleurs, certaines personnes doivent marcher longtemps ou prendre le transport en commun pour se rendre au magasin le plus proche.

En novembre 2024, Statistique Canada a publié un rapport sur l’accès à divers types d’installations communautaires et lieux de travail par les modes de transport actifs (marche ou vélo) ou le transport en commun en 2022.

Le rapport, qui est le fruit d’une collaboration avec le ministère du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités du Canada, a révélé qu’en 2022, près des deux tiers des Canadiens pouvaient accéder à une épicerie en transport en commun durant les heures de pointe (environ 63 %) et les heures creuses (environ 62 %).

Environ 4 Canadiens sur 5 (80 % de la population canadienne) pouvaient accéder à une épicerie en moins de 15 minutes à vélo. Cette proportion diminuait pour les personnes se déplaçant à pied, s’établissant à 71 %.

Autrement dit, se rendre à l’épicerie la plus proche peut prendre beaucoup plus de 15 minutes pour de nombreux Canadiens : en transport en commun, c’est le cas du tiers des Canadiens; en vélo, c’est le cas de 1 Canadien sur 5; et à pied, c’est le cas de 3 Canadiens sur 10. Les déplacements plus longs pourraient être un problème pour certains d’entre eux.

De plus, même si 9 ménages canadiens sur 10 possédaient un véhicule en 2021, ce n’est pas tout le monde qui conduit. Parallèlement, d’autres personnes peuvent rencontrer des obstacles à l’accès en raison d’une incapacité ou d'un manque de fiabilité des transports en commun, et certaines peuvent trouver difficile, voire impossible, de parcourir une longue distance à pied.

Examinons de plus près d’autres chiffres clés concernant l’accès et la capacité à se rendre à l’épicerie la plus proche, ainsi que le nombre de Canadiens qui ont quelqu’un sur qui compter en cas de besoin.

La durée des trajets en transport en commun pourrait être influencée par l’emplacement et la proximité des arrêts

Le rapport a révélé des différences importantes à l’échelle provinciale et territoriale en ce qui concerne l’accès au transport en commun, et la durée des trajets peut également varier en fonction du centre de population et du quartier.

À titre d’exemple, 28,2 % des résidents de Terre-Neuve-et-Labrador résidaient à moins d’un kilomètre d’un arrêt de transport en commun en 2021, ce qui représentait la plus faible proportion observée parmi les provinces et territoires. En revanche, la proportion était la plus élevée chez les résidents de la Colombie-Britannique (88,0 %).

Selon d’autres analyses, reposant sur les données géographiques du Recensement de la population de 2021, il existe des différences importantes à l’échelle des régions métropolitaines de recensement (RMR). Par exemple, 93,6 % des résidents de Red Deer, en Alberta, vivaient à moins de 500 mètres d’un arrêt de transport en commun en 2023. Il s’agit de la proportion la plus élevée parmi les RMR. Montréal (87,1 %), au Québec, Regina (86,4 %), en Saskatchewan, ainsi que Victoria (84,8 %) et Vancouver (84,0 %), en Colombie-Britannique, venaient ensuite.

À l’inverse, la proportion de résidents vivant à moins de 500 mètres d’un arrêt de transport en commun était la plus faible chez les résidents de la RMR de Drummondville (37,1 %), au Québec, et de celles de Saint John (42,3 %) et de Fredericton (48,9 %), au Nouveau-Brunswick.

Les obstacles à l’accès pour les personnes ayant une incapacité

L’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2022 a révélé que plus de 1 Canadien de 15 ans et plus sur 4 (27 %), à savoir 8,0 millions de personnes, présentait au moins une incapacité qui le limitait dans ses activités quotidiennes. Ce taux est supérieur de 5 points de pourcentage à celui observé en 2017 (22 %).

Au chapitre des différents types d’incapacité, une proportion élevée de personnes ayant une incapacité liée à la mobilité (29,2 %), à la dextérité (28,7 %) ou à la flexibilité (26,0 %) rencontrait parfois des obstacles liés aux entrées et sorties des bâtiments, ce qui peut comprendre des épiceries. La proportion de personnes ayant une incapacité liée à la dextérité qui rencontraient souvent cet obstacle se chiffrait à 7,9 %, alors que la proportion correspondante était de 5,3 % pour celles qui rencontraient toujours cet obstacle.

La proportion de personnes ayant une incapacité liée à la mémoire qui rencontraient parfois des obstacles liés aux panneaux ou aux indications s’établissait à 19,1 %, alors que la proportion de celles qui rencontraient souvent (5,7 %) ou toujours (4,8 %) ces obstacles était plus faible. Les proportions étaient semblables pour les personnes ayant une incapacité liée au développement qui devaient faire face à ces obstacles parfois (18,3 %), souvent (5,6 %) ou toujours (6,3 %).

Plus de 1 personne ayant une incapacité liée à la dextérité sur 10 (13,1 %) a parfois rencontré ce type d’obstacle.

Une légère amélioration de l’accès a été observée pour les Canadiens ayant une incapacité qui utilisent les transports en commun. En effet, le nombre de véhicules spécialisés au Canada pour les personnes ayant une incapacité a augmenté, passant de 2 231 en 2020 à 2 350 en 2022.

La sécurité et le manque d’infrastructures sont des préoccupations continues pour les cyclistes

D’autres recherches menées par Statistique Canada, publiées en 2022 et également fondées sur les données géographiques du recensement, ont révélé que près du tiers (34 %) des quartiers au Canada ne disposent d’aucune infrastructure cyclable.

Parmi les 28 122 km de voies cyclables à l’échelle du Canada en 2022, près du quart (23 %) ont été achevées au cours de la période allant de 2020 à 2022, alors que 38 % ont été achevées de 2010 à 2019.

D’après une étude sur les décès liés au cyclisme au Canada de 2006 à 2017, les collisions avec un véhicule motorisé représentaient près de 3 décès de cyclistes sur 4 (73 %), tandis que les règles de sécurité routière n’ont peut-être pas été respectées dans environ 1 décès lié au cyclisme sur 3 (32 %).

Il est possible que le cycliste, l’autre partie ou les deux parties n’aient pas respecté les règles de sécurité routière. Par ailleurs, les renseignements concernant les règles de sécurité routière n’étaient pas disponibles dans 49 % des cas de décès liés au cyclisme.

Il n’y a jamais assez de temps dans une journée!

Selon les plus récentes données de l’Enquête sur l’emploi du temps, les Canadiens de 15 ans et plus ont déclaré consacrer 3,2 heures par jour à des activités de travail non rémunéré en 2022. Ces activités consistaient principalement à accomplir des tâches ménagères non rémunérées (2,1 heures), mais aussi à magasiner des biens ou des services (0,4 heure).

En outre, plus de 1 Canadien sur 5 (21,8 %) a déclaré se déplacer pour le magasinage pendant 38 minutes par jour en moyenne.

La plupart des Canadiens ont quelqu’un sur qui compter

Pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer pour faire des courses ou acheter d’autres produits de première nécessité, il est essentiel de recevoir de l’aide. Au troisième trimestre de 2024, près de 3 Canadiens sur 4 (73,7 %) ont déclaré avoir toujours ou souvent quelqu’un sur qui compter au besoin, selon les résultats de l’Enquête sociale canadienne.

Moins de 1 Canadien sur 5 (18,2 %) avait parfois quelqu’un sur qui compter, tandis que 8,2 % des Canadiens avaient rarement ou jamais quelqu’un sur qui compter.

Renseignements supplémentaires

Pour obtenir les plus récentes données et analyses, consultez le Carrefour de statistiques sur l’accessibilité, le Carrefour de la qualité de vie et le module du Recensement de la population.