Le Quotidien
|
 En manchette  Indicateurs  Communiqués par sujets
 Sujets d'intérêt  Calendrier de diffusion  Information

Système de comptabilité économique et environnementale du Canada : utilisation d'énergie et émissions de gaz à effet de serre, 2020

Diffusion : 2023-02-16

Au cours de la dernière décennie, l'économie canadienne a affiché une croissance plus rapide que celle des émissions industrielles de gaz à effet de serre (GES). Par exemple, de 2009 à 2019, l'économie s'est accrue en moyenne de 2,4 % par année, alors que les émissions industrielles de GES ont légèrement augmenté, en hausse de 0,5 %. Cependant, les répercussions sans précédent de la pandémie de COVID-19 ont entraîné une réduction des activités industrielles en 2020. Le produit intérieur brut (PIB) a diminué de 5,1 % alors que les émissions industrielles de GES (-10,2 %) ont subi une baisse encore plus importante.

Les données sur l'utilisation de l'énergie et les émissions de GES présentées dans ce communiqué rendent compte des activités économiques des industries, des ménages et des administrations publiques qui ont contribué au PIB du Canada en 2020. Les données font ressortir les tendances observées causées par la pandémie, dans le contexte de laquelle les mesures de distanciation physique et les diverses restrictions sur les activités économiques ont eu une incidence sur les tendances observées en temps normal.

Les présentes estimations des émissions de GES sont fondées sur les lignes directrices du Système de comptabilité économique et environnementale (SCEE) des Nations Unies et sont étroitement liées aux statistiques économiques. Elles diffèrent des estimations d'émissions de GES publiées par Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), qui est responsable de la production du Rapport d'inventaire national : sources et puits de gaz à effet de serre au Canada. L'inventaire d'ECCC constitue le point de référence officiel pour les émissions de GES au Canada et il repose sur les lignes directrices de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les différences méthodologiques entre les deux produits de données, consultez la page Web sur les émissions des gaz à effet de serre du Centre canadien d'information sur l'énergie.

L'élimination progressive du charbon dans la production d'électricité continue à faire diminuer les émissions industrielles de gaz à effet de serre

De 2009 à 2019, l'économie canadienne telle que mesurée au moyen du PIB réel (+26,8 %), l'utilisation totale de l'énergie par les industries (+10,2 %) et les émissions industrielles de GES (+4,9 %) ont toutes affiché une croissance. Cependant, le rythme de croissance des émissions de GES était inférieur de près du cinquième à celui de l'économie et inférieur d'environ la moitié à celui de l'utilisation industrielle d'énergie. La baisse significative de l'utilisation de l'énergie par les industries (-8,0 %) et des émissions industrielles de GES (-10,2 %) observée en 2020 peut en grande partie découler de la pandémie. Le graphique 1 montre la croissance plus lente des émissions de GES par rapport au PIB total au fil du temps.

L'une des raisons pour lesquelles la croissance économique et l'utilisation de l'énergie du secteur industriel augmentent alors que les émissions de GES diminuent est le fait que l'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité délaisse le charbon dans la production d'électricité au profit de sources d'énergie générant moins de GES. En effet, de 2009 à 2020, les émissions de GES de cette industrie ont fléchi de 39,9 %, alors que son PIB a augmenté de 14,4 % à l'échelle nationale. Voir le graphique 2 pour visualiser le modèle de divergence entre le PIB et les émissions de GES de l'industrie de la production d'électricité.

De 2019 à 2020, dans l'ensemble, l'intensité des émissions industrielles directes de GES a enregistré une baisse de 5,3 % pour se chiffrer à 0,31 kilotonne par million de dollars de PIB. L'intensité énergétique industrielle directe a quant à elle diminué de 3,1 % pour s'établir à 4,47 térajoules par million de dollars de PIB. Les émissions directes sont produites par les industries lorsqu'elles brûlent du carburant ou sous l'effet de leurs autres procédés industriels.

Graphique 1  Graphique 1: Émissions industrielles de gaz à effet de serre (GES) indexées et produit intérieur brut (PIB) réel indexé, dollars enchaînés (2012), pour toutes les industries
Émissions industrielles de gaz à effet de serre (GES) indexées et produit intérieur brut (PIB) réel indexé, dollars enchaînés (2012), pour toutes les industries

Graphique 2  Graphique 2: Émissions de gaz à effet de serre (GES) indexées et produit intérieur brut (PIB) réel indexé, dollars enchaînés (2012), de l'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité
Émissions de gaz à effet de serre (GES) indexées et produit intérieur brut (PIB) réel indexé, dollars enchaînés (2012), de l'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité

L'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz demeure celle qui utilise le plus d'énergie sur le plan industriel au Canada

Malgré la pandémie, l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz est demeurée celle qui utilise le plus d'énergie sur le plan industriel au Canada en 2020; elle a utilisé 18,1 % de l'énergie totale utilisée au Canada. L'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz a aussi été celle qui a émis le plus de GES de 2009 à 2020; en 2020, elle a été à l'origine de 22,4 % des émissions totales de GES au Canada. Comme l'illustre le graphique 3, l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz a enregistré une croissance généralisée des émissions de GES et du PIB de 2009 à 2020, à l'exception des années 2016, 2019 et 2020. La baisse la plus notable s'est produite au cours de l'année 2020 en raison de la pandémie.

Graphique 3  Graphique 3: Émissions de gaz à effet de serre (GES) indexées et produit intérieur brut (PIB) réel indexé, dollars enchaînés (2012), de l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz
Émissions de gaz à effet de serre (GES) indexées et produit intérieur brut (PIB) réel indexé, dollars enchaînés (2012), de l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz

Les ménages consomment près du quart de toute l'énergie utilisée au Canada

Les ménages ont été à l'origine de près du quart (23,2 %) de l'utilisation totale de l'énergie au Canada en 2020, soit une proportion inchangée par rapport à 2019. Les tendances à la baisse observées dans la quantité d'énergie utilisée par les ménages en 2020 peuvent découler de la pandémie, dans le contexte de laquelle des restrictions de voyage non essentielles avaient été mises en place. Bien que les ménages aient consommé près du quart de l'énergie utilisée en 2020, ils ont été à l'origine de moins du cinquième (17,5 %) des émissions totales de GES au Canada cette année-là.

Les émissions des ménages par habitant représentent la quantité moyenne des émissions de GES des ménages produites par une seule personne et excluent toutes les émissions industrielles. Parmi les exemples de consommation finale des ménages figure l'achat d'essence pour un véhicule ou de gaz naturel pour chauffer un logement. La composition des combustibles offerts, le climat, la taille moyenne des ménages et le revenu moyen des ménages d'une région sont au nombre des facteurs qui ont une incidence sur les émissions par habitant.

En 2020, les émissions de GES des ménages canadiens par habitant ont diminué de 12,0 % pour s'établir à 3,2 tonnes par personne, après avoir enregistré une légère baisse de 3,4 % en 2019.

Dans un contexte international, les autres pays dont le compte d'émissions atmosphériques est fondé sur le SCEE, comme le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, ont fait état d'émissions des ménages par habitant allant de 1,5 à 2,2 tonnes en 2020.

À l'échelle provinciale, c'est au Québec et en Colombie-Britannique que les émissions de gaz à effet de serre des ménages par habitant sont les plus faibles, et ce sont dans les provinces de l'Atlantique qu'elles sont parmi les plus élevées

En 2020, le Québec et la Colombie-Britannique (2,7 tonnes par habitant chacune) ont généré les plus faibles émissions de GES des ménages par habitant parmi l'ensemble des provinces. Le Nunavut (0,9 tonne), les Territoires du Nord-Ouest (2,9 tonnes) et l'Ontario (3,0 tonnes) se sont aussi classés sous le niveau national alors que le Manitoba (3,2 tonnes) s'est situé au même niveau.

Les émissions de GES des ménages par habitant ont été les plus élevées en Saskatchewan (5,1 tonnes), à Terre-Neuve-et-Labrador (5,0 tonnes), à l'Île-du-Prince-Édouard (4,9 tonnes), en Nouvelle-Écosse (4,4 tonnes) et en Alberta (4,4 tonnes). Le Nouveau-Brunswick (3,7 tonnes) et le Yukon (3,5 tonnes) se sont aussi situés au-dessus de la moyenne nationale.

Parmi les provinces, Terre-Neuve-et-Labrador (+1,0 tonne) a enregistré la plus forte augmentation des émissions de GES des ménages par habitant de 2009 à 2020, tandis que l'Île-du-Prince-Édouard (-2,5 tonnes) a affiché la plus forte diminution.

Carte 1  Vignette de la carte 1: Émissions de gaz à effet de serre des ménages par habitant, selon la province ou le territoire, 2020
Émissions de gaz à effet de serre des ménages par habitant, selon la province ou le territoire, 2020

Les émissions de gaz à effet de serre en Alberta sont principalement attribuables à l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz

La variation des émissions de GES au Canada rend compte des différences sur le plan du terrain, de la géographie et de la population de chaque province et territoire.

Le Canada est un pays riche en ressources naturelles, et une part considérable de ses ressources est extraite et utilisée au pays ou est exportée. L'extraction de nombreuses ressources — qu'elles soient renouvelables, comme celles issues de l'exploitation forestière, ou non renouvelables, comme celles issues de l'exploitation minière ou de l'extraction de pétrole et de gaz — contribue aux émissions annuelles de GES et à la croissance économique du pays.

L'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz était celle qui émettait le plus de GES en Alberta en 2020; elle a émis 48,7 % des émissions totales de GES de la province. Les émissions de cette industrie dans la province ont augmenté de 29,2 % de 2009 à 2019, parallèlement au développement des ressources dans la province. En 2020, il y a eu un ralentissement de l'activité dans l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz au deuxième trimestre, en grande partie en raison de la pandémie, ce qui a entraîné une diminution de ses émissions de GES (-7,8 %). De plus, il y a eu une volatilité considérable des prix du pétrole brut au premier semestre de 2020.

Les ménages sont les principaux émetteurs dans le Centre du Canada

Les ménages de l'Ontario (29,6 %) et du Québec (28,4 %) ont été la principale source d'émissions directes de GES en 2020.

Les usines de pâte à papier, de papier et de carton sont à l'origine du cinquième des émissions en Colombie-Britannique

Les usines de pâte à papier, de papier et de carton (20,5 %) ainsi que les ménages (18,7 %) étaient les principales sources d'émissions de GES en Colombie-Britannique en 2020.

Dans plusieurs provinces, les cultures agricoles et l'élevage sont d'importants contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre

En 2020, l'industrie des cultures agricoles et de l'élevage d'animaux a été à l'origine de la plus grande part des émissions totales de GES au Manitoba (37,2 %) et en Saskatchewan (24,4 %) et de la deuxième part en importance à l'Île-du-Prince-Édouard (22,8 %), après les ménages (46,2 %).

En Saskatchewan, en plus de l'industrie des cultures agricoles et de l'élevage d'animaux, l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz (22,9 %) et l'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité (21,0 %) ont également eu une part importante des émissions totales. Ces trois industries représentaient plus des deux tiers (68,3 %) du total des émissions dans la province.

L'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité et celle de l'extraction de pétrole et de gaz figurent parmi les principales émettrices des provinces de l'Atlantique

L'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité a été la principale source d'émissions de GES en Nouvelle-Écosse (42,6 %) en 2020. Au Nouveau-Brunswick, l'industrie de la production, du transport et de la distribution d'électricité (21,1 %), les usines de pâte à papier, de papier et de carton (20,4 %) et les ménages (18,1 %) ont été les plus grands émetteurs de GES.

À Terre-Neuve-et-Labrador, les ménages (28,8 %) ont été les principaux émetteurs de GES en 2020, suivis de l'industrie de l'extraction de pétrole et de gaz (18,7 %).

L'industrie de l'exploitation minière est la principale émettrice de gaz à effet de serre au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest

En 2020, l'industrie de l'extraction de minerais métalliques a été à l'origine de près du deux tiers des émissions de GES au Nunavut (63,3 %) et celle de l'extraction de minerais non métalliques représentait un tiers des émissions dans les Territoires du Nord-Ouest (32,9 %).

Au Yukon, les ménages (26,9 %) ont été à l'origine de plus du quart des émissions totales de GES, suivis des activités de soutien à l'extraction minière, pétrolière et gazière (17,7 %).

  Note aux lecteurs

La base des estimations de gaz à effet de serre (GES) présentées dans cette diffusion est les comptes des flux physiques (CFP) de Statistique Canada, qui servent à enregistrer les flux annuels de certaines ressources naturelles, de certains produits et de certains résidus entre l'économie canadienne et l'environnement. Les données sont présentées de manière à refléter les activités des industries, des ménages et des administrations publiques, et elles s'appuient sur le système de classification des industries et des biens et services utilisé dans les tableaux des ressources et des emplois de Statistique Canada. Suivant le Système de comptabilité économique et environnementale (SCEE) des Nations Unies, l'utilisation de ce système de classification permet d'intégrer des statistiques économiques canadiennes, comme le produit intérieur brut, aux comptes environnementaux.

Environnement et Changement climatique Canada est responsable de la production canadienne officielle du Rapport d'inventaire national : sources et puits de gaz à effet de serre au Canada. Cet inventaire, qui permet au Canada de s'acquitter de ses obligations en matière de déclaration aux termes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), est conforme aux lignes directrices publiées par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat; il constitue également le point de référence officiel pour les émissions de GES au Canada. Les inventaires nationaux basés sur la CCNUCC et les comptes de GES basés sur le SCEE des Nations Unies reposent sur des cadres méthodologiques différents, ce qui donne lieu à des estimations de GES différentes. Par conséquent, les définitions de secteurs qui figurent dans ces deux produits sont différentes et elles ne doivent pas faire l'objet d'une comparaison directe. Pour obtenir de plus amples renseignements sur ces différences méthodologiques, consultez la page de métadonnées Système de comptabilité économique et environnementale du Canada — Comptes des flux physiques et la page Web sur les émissions des gaz à effet de serre du Centre canadien d'information sur l'énergie.

Les données provisoires des CFP sur l'utilisation de l'énergie à l'échelle nationale (38-10-0096-01) et les émissions de GES à l'échelle nationale, provinciale et territoriale (38-10-0097-01) de 2020 sont maintenant disponibles. Les estimations de l'utilisation de l'énergie et des émissions de GES de 2009 à 2019 ont également été mises à jour à l'aide des données sources révisées.

Les produits « Compte de flux physique d'utilisation d'énergie : Outil interactif » et « Compte de flux physique des émissions de gaz à effet de serre : outil interactif », qui font tous les deux partie de la série Statistique Canada — Produits de visualisation des données (Numéro au catalogue71-607-X), sont aussi disponibles. Pour connaître les dernières nouvelles sur l'énergie au Canada, visitez le site Web du Centre canadien d'information sur l'énergie.

Coordonnées des personnes-ressources

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec nous au 514-283-8300 ou composez sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca), ou communiquez avec les Relations avec les médias (statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca).

Date de modification :