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L’insécurité alimentaire est en hausse au Canada

16 mai 2024, 11 h 00 (HAE)

Nous avons tous remarqué les prix des aliments ces derniers temps. Où que vous habitiez au Canada, il est indéniable que les factures d’épicerie deviennent de plus en plus élevées. De 2021 à 2022, les prix des aliments achetés en magasin ont augmenté de 9,8 % en moyenne à l’échelle nationale. Cette croissance d’une année à l’autre s’inscrit dans une tendance persistante; de 2018 à 2022, les prix des aliments ont progressé de 19,1 %. Dans ce contexte, un plus grand nombre de Canadiens et Canadiennes pourraient faire face à l’insécurité alimentaire.

Qu’est-ce que l’insécurité alimentaire?

L’Enquête canadienne sur le revenu (ECR) permet de mesurer l’insécurité alimentaire à l’aide du module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages. Selon l’expérience d’un ménage engendrée par un manque d’argent pour acheter de la nourriture, l’insécurité alimentaire peut être considérée comme marginale, modérée ou grave.

L’insécurité alimentaire marginale correspond à l’inquiétude de manquer de nourriture ou d’avoir un choix d’aliments restreint. L’insécurité alimentaire modérée désigne le fait de compromettre la qualité des aliments ou leur quantité. L’insécurité alimentaire grave est le fait de sauter des repas, de réduire l’apport alimentaire et, dans les cas extrêmes, de passer un ou plusieurs jours sans nourriture.

Dans le présent article, l’insécurité alimentaire fait référence aux personnes qui vivent dans des ménages en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave. Comme les Canadiens et Canadiennes qui ont déclaré être en situation d’insécurité alimentaire marginale n’ont pas eu à compromettre la qualité ou la quantité des aliments achetés, ils ont été regroupés avec les personnes qui n’ont pas indiqué se trouver en situation d’insécurité alimentaire.

Le nombre de personnes vivant dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire augmente

En 2022, 16,9 % de la population canadienne se trouvait en situation d’insécurité alimentaire, par rapport à 12,9 % en 2021. Dans l’ensemble, la proportion de personnes vivant dans un ménage confronté à l’insécurité alimentaire a crû de 5,3 points de pourcentage de 2018 à 2022.

Près de 1 Canadien sur 10 (9,9 %) vivait en situation de pauvreté en 2022. Une personne ou une famille est considérée vivre dans la pauvreté si son revenu disponible est inférieur au seuil correspondant de la mesure fondée sur un panier de consommation (MPC) pour la taille de cette famille et sa région de résidence. La MPC est le seuil officiel de la pauvreté au Canada. L’insécurité alimentaire était plus importante chez les personnes vivant dans la pauvreté (34,0 %) que chez les personnes ne vivant pas dans la pauvreté (15,0 %). De 2018 à 2022, l’insécurité alimentaire a augmenté tant chez les personnes vivant dans la pauvreté (+3,6 points de pourcentage) que chez les personnes ne vivant pas dans la pauvreté (+5,8 points de pourcentage).

Graphique 1 : Proportion de personnes en situation d’insécurité alimentaire selon la situation de pauvreté, Canada, 2018 à 2022 

graphique à barres verticales
Description - Graphique 1 Proportion de personnes en situation d’insécurité alimentaire selon la situation de pauvreté, Canada, 2018 à 2022

Le titre du graphique est « Proportion de personnes en situation d’insécurité alimentaire selon la situation de pauvreté, Canada, 2018 à 2022 ».

Il s’agit d’un graphique à barres verticales.

L’axe vertical représente la proportion en pourcentage de personnes en situation d’insécurité alimentaire.

L’axe vertical va de 0 % à 50 %, par tranches de 5 %.

L’axe horizontal représente l’année et va de 2018 à 2022.

Il y a deux séries : la première représente les personnes vivant dans la pauvreté et en situation d’insécurité alimentaire, tandis que la seconde représente les personnes ne vivant pas dans la pauvreté et en situation d’insécurité alimentaire.

À l’année 2018, la première série se situe à 30,3 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 28,1 % et la borne supérieure, de 32,5 %. La seconde série se situe à 9,3 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 8,7 % et la borne supérieure, de 9,8 %.

À l’année 2019, la première série se situe à 26,6 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 23,6 % et la borne supérieure, de 29,6 %. La seconde série se situe à 9,0 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 8,4 % et la borne supérieure, de 9,6 %.

À l’année 2020, la première série se situe à 28,0 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 25,4 % et la borne supérieure, de 30,6 %. La seconde série se situe à 10,0 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 9,5 % et la borne supérieure, de 10,6 %.

À l’année 2021, la première série se situe à 28,1 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 25,4 % et la borne supérieure, de 30,7 %. La seconde série se situe à 11,7 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 11,0 % et la borne supérieure, de 12,3 %.

À l’année 2022, la première série se situe à 34,0 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 31,6 % et la borne supérieure, de 36,3 %. La seconde série se situe à 15,0 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 14,3 % et la borne supérieure, de 15,7 %.

Note(s) : Les intervalles de confiance sont calculés au niveau de confiance de 95 %.

Source(s) : Enquête canadienne sur le revenu, 2018 à 2022. Totalisation personnalisée.

L’insécurité alimentaire dans les provinces

La proportion de la population se trouvant en situation d’insécurité alimentaire varie d’une province à l’autre. À Terre-Neuve-et-Labrador, par exemple, près de la moitié (47,6 %) des gens qui vivaient dans la pauvreté se trouvaient également en situation d’insécurité alimentaire en 2022. Les personnes vivant dans la pauvreté en Colombie-Britannique, la province canadienne la plus à l’ouest, affichaient un taux d’insécurité alimentaire de 28,5 %. En ce qui concerne les personnes ne vivant pas dans la pauvreté, le Québec a enregistré le plus faible taux d’insécurité alimentaire en 2022, c’est-à-dire 9,3 %, et le reste des provinces a affiché des taux relativement semblables.

Graphique 2 : Proportion de personnes en situation d’insécurité alimentaire selon la situation de pauvreté et la province, 2022 

graphique à barres horizontales
Description - Graphique 2 Proportion de personnes en situation d’insécurité alimentaire selon la situation de pauvreté et la province, 2022

Le titre du graphique est « Proportion de personnes en situation d’insécurité alimentaire selon la situation de pauvreté et la province, 2022 ».

Il s’agit d’un graphique à barres horizontales.

L’axe horizontal montre la proportion en pourcentage de personnes vivant dans la pauvreté et en situation d’insécurité alimentaire ainsi que de personnes ne vivant pas dans la pauvreté et en situation d’insécurité alimentaire.

L’axe vertical montre les provinces du Canada, de Terre-Neuve-et-Labrador à la Colombie-Britannique.

Il y a deux séries de barres pour chaque province : la barre rouge (première série) représente les personnes vivant dans la pauvreté et en situation d’insécurité alimentaire, tandis que la barre bleue (seconde série) représente les personnes ne vivant pas dans la pauvreté et en situation d’insécurité alimentaire.

À Terre-Neuve-et-Labrador, la première série se situe à 47,6 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 39,6 % et la borne supérieure, de 55,7 %. La seconde série se situe à 16,1 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 13,5 % et la borne supérieure, de 18,7 %.

À l’Île-du-Prince-Édouard, la première série se situe à 34,6 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 21,7 % et la borne supérieure, de 47,5 %. La seconde série se situe à 20,0 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 15,4 % et la borne supérieure, de 24,7 %.

En Nouvelle-Écosse, la première série se situe à 42,6 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 34,9 % et la borne supérieure, de 50,4 %. La seconde série se situe à 19,9 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 17,3 % et la borne supérieure, de 22,5 %.

Au Nouveau-Brunswick, la première série se situe à 39,7 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 31,2 % et la borne supérieure, de 48,2 %. La seconde série se situe à 17,0 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 14,8 % et la borne supérieure, de 19,2 %.

Au Québec, la première série se situe à 31,4 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 25,4 % et la borne supérieure, de 37,4 %. La seconde série se situe à 9,3 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 8,2 % et la borne supérieure, de 10,4 %.

En Ontario, la première série se situe à 33,4 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 29,5 % et la borne supérieure, de 37,3 %. La seconde série se situe à 16,9 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 15,7 % et la borne supérieure, de 18,1 %.

Au Manitoba, la première série se situe à 37,2 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 30,1 % et la borne supérieure, de 44,3 %. La seconde série se situe à 17,1 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 15,0 % et la borne supérieure, de 19,2 %.

En Saskatchewan, la première série se situe à 34,1 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 25,7 % et la borne supérieure, de 42,5 %. La seconde série se situe à 18,5 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 16,1 % et la borne supérieure, de 20,9 %.

En Alberta, la première série se situe à 40,6 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 31,5 % et la borne supérieure, de 49,7 %. La seconde série se situe à 18,2 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 15,4 % et la borne supérieure, de 20,9 %.

En Colombie-Britannique, la première série se situe à 28,5 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 23,5 % et la borne supérieure, de 33,4 %. La seconde série se situe à 13,8 %, la borne inférieure de l’intervalle de confiance étant de 12,2 % et la borne supérieure, de 15,4 %.

Note(s) : Les intervalles de confiance sont calculés au niveau de confiance de 95 %.

Source(s) : Enquête canadienne sur le revenu, 2022. Totalisation personnalisée.

Certains types de famille sont plus susceptibles de connaître l’insécurité alimentaire

Selon les données de l’ECR de 2022, certains types de famille sont plus susceptibles de vivre dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire. Par exemple, les personnes vivant dans des familles monoparentales étaient les plus susceptibles de devoir faire face à l’insécurité alimentaire par rapport à celles vivant dans d’autres types de famille. Environ le tiers (34,0 %) des personnes vivant dans des familles monoparentales se trouvaient en situation d’insécurité alimentaire en 2022. En examinant de plus près ce type de famille, on constate que 36,5 % des personnes vivant dans des familles monoparentales où le parent est de sexe féminin se trouvaient en situation d’insécurité alimentaire, par rapport à 23,2 % des personnes vivant dans des familles monoparentales où le parent est de sexe masculin.

Les enfants vivant dans des familles monoparentales étaient également plus susceptibles de se trouver en situation d’insécurité alimentaire (36,4 %) que les enfants vivant dans une famille comptant un couple (18,3 %) et les enfants vivant dans d’autres types de famille (18,6 %).

Graphique 3 : Représentation du pourcentage de personnes en situation d’insécurité alimentaire selon le type de famille, Canada, 2022

carte proportionnelle
Description - Graphique 3 Représentation du pourcentage de personnes en situation d’insécurité alimentaire selon le type de famille, Canada, 2022

Le titre du graphique est « Représentation du pourcentage de personnes en situation d’insécurité alimentaire selon le type de famille, Canada, 2022 ».

Cette carte proportionnelle montre la proportion de personnes en situation d’insécurité alimentaire selon le type de famille.

Les types de familles sont les suivants : familles monoparentales, personnes seules, couples avec enfants, autres types de familles et couples sans enfants.

Le type de famille « familles monoparentales » représente 34,0 %.

Le type de famille « personnes seules » représente 20,6 %.

Le type de famille « couples avec enfants » représente 17,6 %.

Le type de famille « autres types de familles » représente 17,5 %.

Le type de famille « couples sans enfants » représente 11,1 %.

Source(s) : Enquête canadienne sur le revenu, 2022. Totalisation personnalisée.

Les groupes racisés et les Autochtones sont plus susceptibles de se trouver en situation d’insécurité alimentaire

En 2022, 20,7 % des personnes qui faisaient partie d’un groupe racisé se trouvaient en situation d’insécurité alimentaire, en hausse de 3,9 points de pourcentage par rapport à 2021. Au sein des trois plus grands groupes racisés au Canada, le taux d’insécurité alimentaire était de 31,9 % pour les Noirs, de 17,6 % pour les Sud-Asiatiques et de 13,4 % pour les Chinois.

Parmi les Autochtones âgés de 15 ans et plus (à l'exclusion des personnes vivant dans les réserves et les territoires), 28,6 % vivaient en situation d’insécurité alimentaire en 2022, en hausse de 4,5 points de pourcentage par rapport à 2021. Ce taux est supérieur à celui affiché par les non-Autochtones âgés de 15 ans et plus (15,7 %).

En 2022, toujours en tenant compte uniquement des personnes âgées de 15 ans et plus, 33,0 % des membres des Premières Nations vivant hors réserve et 23,8 % des Métis vivaient en situation d’insécurité alimentaire. Des estimations distinctes pour les Inuit n’ont pas pu être publiées en raison de la taille plus petite de l’échantillon.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’insécurité alimentaire et la pauvreté au Canada, veuillez consulter le communiqué sur l’Enquête canadienne sur le revenu de 2022 dans Le Quotidien.

Pour examiner la manière dont l’insécurité alimentaire est suivie et mesurée au fil du temps, consultez le Carrefour des dimensions de la pauvreté.

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