2.0 La nécessité des données agricoles
L'importance de l'agriculture est soulignée par les impacts des changements survenus dans l'industrie sur plusieurs secteurs de l'économie. Par conséquent, les données agricoles recueillies par Statistique Canada vont bien au-delà des besoins de données du secteur de l'agriculture immédiat. Il est important de bien comprendre ces interactions, afin que toute modification apportée au programme actuel puisse être effectuée en toute confiance, en reconnaissant toutes les conséquences sur les exigences du gouvernement et de l'industrie.
Voici les principaux secteurs qui utilisent des statistiques agricoles :
- politiques sur la santé,
- sécurité alimentaire,
- salubrité des aliments,
- utilisation des ressources naturelles,
- production d'énergie renouvelable,
- intendance de l'environnement et changement climatique,
- gestion de crise pendant les épidémies et les catastrophes naturelles,
- viabilité à long terme et compétitivité des secteurs du commerce agricole et de la chaîne de valeur agricole,
- développement rural et
- engagements internationaux et compétitivité des échanges commerciaux.
Un sommaire des utilisations des données agricoles est présenté dans cette revue pour démontrer la nature intégrée des activités qui nécessitent des données agricoles.
2.1 Situation actuelle à laquelle fait face l'industrie agricole
La situation actuelle à laquelle fait face l'industrie agricole mérite d'être mentionnée, puisque c'est dans ce contexte que des décisions sont prises au sujet de l'avenir du Programme de la statistique agricole.
À l'heure actuelle, l'industrie agricole doit composer avec une importante instabilité. Les Services économiques TD ont récemment produit un rapport spécial intitulé : « Une volatilité sans précédent caractérise la nouvelle ère de l'agriculture », qui résume les problèmes avec lesquels doit composer le secteur agricole : « … l'imprévisibilité, qui s'est amplifiée au cours des dernières années est le plus grand défi du secteur ».8
Pour l'agriculture, contrairement aux autres industries, ce taux de changement est amplifié par une recrudescence des phénomènes climatiques défavorables, ainsi que des maladies des cultures et du bétail qui ont une incidence sur la production, que ce soit par la destruction des cultures et du bétail ou parce que les producteurs sont en mesure (contrairement aux autres industries) de réagir à ces phénomènes en modifiant les décisions de production relativement rapidement.
Les changements structurels survenus dans l'industrie, comme les changements annoncés récemment à la Commission canadienne du blé (CCB), se répercuteront également non seulement sur l'industrie, mais aussi sur la collecte de données par Statistique Canada.
Les politiques et les règlements sur le commerce international, comme la réglementation américaine sur l'étiquetage obligatoire du pays d'origine (COOL), continuent d'avoir une incidence sur le commerce et la production au Canada. L'industrie agricole canadienne est fortement axée sur les exportations et donc très vulnérable aux facteurs extérieurs.
Les engagements internationaux pris récemment par le Canada en vue de stabiliser les marchés internationaux des produits agricoles et les prix record des aliments auront une incidence sur la façon dont Statistique Canada recueille les données. Les ministres de l'Agriculture du G20 se sont rencontrés en juin 2011 et ont souligné l'importance d'une « meilleure information sur les marchés permettant une meilleure transmission des signaux du marché, des échanges plus ouverts, des politiques complètes pour l'agriculture et le développement rural, des investissements soutenus [qui] permettraient aux producteurs agricoles d'accroître leur production, d'augmenter leurs revenus et d'améliorer l'offre mondiale de produits alimentaires et la sécurité alimentaire ».9
À cette fin, un nouveau Système d'information sur les marchés agricoles (Agriculture Market Information System [AMIS]) a récemment été créé et il réside à la FAO. Cette initiative comprend l'utilisation de technologies de télédétection en vue d'améliorer les prévisions météorologiques et les prévisions de la production des cultures agricoles. Le Canada répond actuellement aux exigences de cette initiative; cependant, toute modification apportée au programme devra veiller à ce que ces engagements ne soient pas mis en péril.10
En vue de réduire les effets d'une partie de cette instabilité, la stratégie mondiale de la FAO pour les Recensements de l'agriculture recommande de réaliser un REAG plus souvent que tous les 10 ans. Le raisonnement est que dans ce contexte de volatilité, les pays « pourraient trouver que les changements structurels peuvent être plus rapides et il peut être nécessaire d'obtenir des données structurelles à intervalles plus rapprochés ».11
Le soutien du gouvernement à l'industrie est important. En 2009‑2010, les gouvernements provinciaux et fédéral ont dépensé collectivement environ 8,4 milliards de dollars pour appuyer l'industrie agroalimentaire. Les programmes de soutien aux producteurs représentaient environ 59 %, en moyenne, des dépenses totales de l'industrie par les deux échelons du gouvernement au cours de la dernière décennie.12
Il ne sera pas facile de suivre les changements survenus dans une industrie volatile, et il faudra s'appuyer sur un REAG quinquennal et un programme d'enquêtes robuste. La force du programme d'enquêtes dépendra du REAG quinquennal pour harmoniser les estimations des enquêtes et pour mettre à jour les bases de sondage.
2.2 Les données agricoles dans la législation et réglementation
Les exigences législatives et réglementaires relatives aux statistiques agricoles ont été examinées. Le Programme de la statistique agricole répond aux exigences législatives et réglementaires intérieures de deux façons :
- en s'acquittant des mentions explicites de la législation et réglementation, comme la nécessité de mener un REAG 13 et de recueillir des données sur l'agriculture (ce qui est inscrit seulement après les questions sur la population sous l'article 22 de la Loi sur la statistique 14),et
- en fournissant les données pour appuyer dans la pratique l'exécution des exigences ou objectifs contenus dans la législation et réglementation ou dans l'élaboration des politiques sous-jacente à celles-ci sans que les exigences y soient explicitement mentionnées.
Dans le cas des données agricoles, la majorité des utilisations législatives et réglementaires tombent dans la deuxième catégorie. Au niveau fédéral seulement, plusieurs lois se rapportent directement à l'agriculture. En plus des lois sur l'agriculture, plusieurs lois fédérales sur l'environnement et la santé utilisent des données régionales produites par le REAG afin de remplir les exigences législatives ou d'assister à l'élaboration des politiques associées à celles-ci. D'autres lois fédérales qui s'appuient sur les statistiques agricoles ont trait aux opérations bancaires et au transfert fédéral-provincial du revenu. Il est particulièrement important de souligner la nature diversifiée des activités qui utilisent les données agricoles.
2.3 Pourquoi effectuer un Recensement de l'agriculture
Comme le stipule la Loi sur la statistique, le REAG est mené à l'étendue du Canada tous les cinq ans depuis 1951.15 Le REAG vise à recueillir des données sur les inventaires de bétail et de cultures, les pratiques de gestion des terres, les recettes et les dépenses agricoles, les valeurs du capital pour les terres, les bâtiments et l'équipement, ainsi que de l'information sur les producteurs du Canada et la façon dont les fermes sont exploitées. Le REAG est unique en raison de sa capacité de fournir un aperçu exhaustif de l'industrie et de ses intervenants, ainsi que des données régionales; ce sont là deux outils essentiels non seulement à l'industrie agricole, mais aussi pour répondre aux besoins de données des programmes environnementaux, des programmes de santé, du commerce et de la gestion de crise.
Toutefois, au-delà de l'exigence légale, il existe de nombreuses raisons sous-jacentes de la réalisation du REAG. Dans le rapport Improving Information About America's Farms and Ranches, A Review of the Census of Agriculture (Améliorer les informations relatives aux fermes et ranchs aux États-Unis : Examen du Recensement de l'agriculture)16 le US Council on Food, Agricultural and Resource Economics décrit les cinq raisons fondamentales pour lesquelles un REAG est réalisé, et les principaux facteurs déterminants de son contenu, des éléments qui s'appliquent tous au Canada également.
Dans les lignes qui suivent, on énumère ces raisons et on donne des exemples concrets illustrant l'importance des données fournies par le REAG quinquennal sur les politiques et les programmes. Les intervenants qui dépendent le plus de la fréquence, de la qualité et de la pertinence des données du REAG quinquennal sont AAC, les ministres provinciaux de la finance et de l'agriculture, Santé Canada, Environnement Canada et les planificateurs municipaux et régionaux. Il faudrait tenir compte des exigences de ces intervenants pour pouvoir apporter des modifications importantes au REAG quinquennal.
1) Établissement de données repères
1a) Harmonisation des estimations des enquêtes sur les cultures et sur le bétail, ainsi que des statistiques économiques agricoles et d'autres indicateurs clés :
Statistique Canada et les principaux intervenants du Programme de la statistique agricole utilisent les données du REAG pour harmoniser les estimations des enquêtes sur les cultures et sur le bétail et les séries de statistiques économiques. Cette harmonisation quinquennale assure l'exactitude et la cohérence des données utilisées par AAC et les gouvernements provinciaux en vue de l'élaboration et de l'évaluation de politiques et de programmes, et le SCN. En outre, la capacité d'AAC de répondre aux exigences de déclaration de la Loi fédérale sur le développement durable dépend de l'exactitude des données.
Étant donné que l'agriculture est un portefeuille à responsabilité partagée entre les gouvernements fédéral et provinciaux, le budget et les coûts des programmes de l'agriculture sont également partagés. Ces affectations de ressources sont basées sur le REAG et les données d'enquête. La fréquence du REAG (et donc la qualité des données des programmes) ont une incidence directe sur l'exactitude des calculs utilisés pour affecter des milliards de dollars au moyen de l'ensemble de programmes agricoles.
Cette fonction d'établissement de données repères offre également une mesure exacte pour la surveillance de l'industrie à l'échelon national et international. Par exemple, les règlements de l'Environmental Protection Agency des États-Unis (EPA) sur la norme pour le carburant renouvelable (2) (Renewable Fuel Standard [2]) exigent que le Canada démontre que les terres utilisées pour la culture en vue de produire des biocarburants ne sont pas converties à partir de terres naturelles. Les données du REAG quinquennal sont une composante clé d'une mesure agrégée visant à répondre à cette exigence. Afin d'obtenir la permission de l'EPA pour l'approche de la mesure agrégée (au lieu de l'approche de tenue de dossiers individuels), l'EPA a dû passer en revue la méthodologie et être satisfaite de la fiabilité des données sous-jacentes. Les répercussions du fait de ne pas être en mesure de respecter l'approche des mesures agrégées pourraient être graves. L'exigence relative à la tenue de dossiers individuels pour les transformateurs de biocarburants aux États-Unis est suffisamment pressante pour arrêter les exportations de cultures de production de biocarburant du Canada vers les É.-U. Pour mettre en perspective l'importance de ce commerce des cultures, il faut savoir qu'en 2010, les exportations de canola du Canada s'établissaient à 3,4 milliards de dollars canadiens, destinées en majeure partie vers les États-Unis.
Comme c'est le cas pour bon nombre de problèmes liés au commerce, la qualité des données sur l'agriculture canadienne peut être scrutée à la loupe. Les données requises dans un différend commercial dépendent du conflit en tant que tel, p. ex., domaine spécialisé, portée du conflit, et si le Canada est le plaignant ou l'intimé. AAC est souvent mis en cause dans ces différends commerciaux et s'en remet aux données de Statistique Canada sur le commerce, la production, les stocks, la superficie récoltée, etc. Il est difficile de prédire les différends commerciaux à venir ou le type de données qui pourrait être requis, mais par le passé, des données sur le commerce et sur l'agriculture étaient requises.
1b) Prestation d'informations nécessaires pour la partie de la population non sondée lors des enquêtes intercensitaires :
Pour réduire les coûts et le fardeau de réponse, les petites fermes dans la population cible sont exclues des enquêtes agricoles. Bien que ces exploitations ne fassent pas partie du champ d'enquête, elles font toutefois l'objet d'estimations. Le REAG quinquennal offre la seule source d'informations à jour pour cerner et estimer la population non observée.
Parmi les stratégies qui promettent de réduire le fardeau de réponse, mentionnons l'augmentation de la partie non observée de la population cible pour le programme d'enquête. Les données du REAG quinquennal fournissent une base solide pour modéliser la population non sondée afin qu'elle soit représentée dans les estimations publiées. Sans le REAG, il faudrait recueillir les données sur cette population non-observée au moyen d'enquêtes ou les exclure des estimations. Les données du REAG quinquennal sont essentielles à la réussite de cette stratégie.
2) Informations sur la base de sondage
Le dénombrement complet du REAG offre des informations nécessaires pour créer et tenir à jour la base de sondage pour les enquêtes agricoles. Ce processus comporte certaines difficultés importantes. L'industrie agricole est unique, parce qu'elle comporte une forte proportion d'entreprises non constituées en société. De plus, le programme actuel mesure l'activité (marchandises produites) des exploitations agricoles et non pas seulement les indicateurs économiques. Les agriculteurs ont la capacité de modifier les marchandises produites relativement rapidement en comparaison des autres industries ce qui rend plus complexe le maintient de la base de sondage. Une base de sondage de mauvaise qualité accroît le fardeau de réponse et les coûts, et diminue la qualité des estimations.
Le REAG est utilisé pour tenir à jour les bases de sondage de plusieurs façons :
2a) Identification des nouvelles fermes et des fermes qui ne sont plus exploitées, et mise à jour des informations sur la structure et le statut au sujet des exploitations existantes:
Il est important d'être en mesure de distinguer les nouvelles fermes pour assurer l'intégralité de la couverture, de manière à ce que les échantillons des enquêtes et les estimations obtenues soient exacts. De plus, il est important de distinguer les fermes qui ne sont plus exploitées, afin que les ressources ne soient pas gaspillées pendant la collecte de données d'enquête et que le fardeau de réponse ne soit pas imposé à des exploitants agricoles inactifs. Les changements apportés à la structure des fermes doivent être documentés pour des raisons similaires.
Le REAG quinquennal est une source d'information régulière et fiable de la population cible auprès de laquelle on prélève les échantillons des enquêtes agricoles. Encore une fois, la fréquence à laquelle le REAG est réalisé a une incidence directe sur la qualité de la base de sondage, étant donné qu'il n'existe pas d'autre source exhaustive d'information sur la base de sondage à l'heure actuelle au Canada.
La base de sondage agricole canadienne sera transférée au Registre des entreprises en 2012, et les données fiscales fourniront des mises à jour à la base de sondage. Cependant, l'expérience des secteurs de compétence à l'égard des bases de sondage axées sur les données fiscales, comme en Australie, a démontré l'importance soutenue du REAG comme importante source de mises à jour de la base de sondage agricole. La détérioration de la base de sondage est une difficulté dans le programme actuel, en dépit du fait que le REAG est réalisé tous les cinq ans.
2b) Identification des marchandises produites et de la taille des exploitations en vue d'un échantillonnage efficace :
Le REAG est essentiel afin d'obtenir des informations actualisées sur les marchandises produites, les pratiques utilisées et les caractéristiques particulières de chaque exploitation agricole. Ces informations sont essentielles au prélèvement efficace d'échantillons lors d'enquêtes intercensitaires. Elles fournissent également certaines informations qui sont nécessaires pour distinguer les exploitations lors d'enquêtes occasionnelles qui ciblent des caractéristiques particulières ou rares. (Par exemple, l'Enquête sur l'eau dans l'agriculture, menée par la Division des comptes et de la statistique de l'environnement [DCSE] se sert du REAG pour identifier les fermes déclarant faire de l'irrigation.) Sans le REAG quinquennal, la qualité des données du programme entier d'enquêtes intercensitaires pourrait être touchée, mais la qualité des enquêtes sur les exploitations ayant des caractéristiques particulières le serait davantage. On remarquerait cette répercussion dans l'augmentation du fardeau de réponse, car il faudrait alors prélever de plus grands échantillons pour tenir compte de la détérioration de la base de sondage, du moment que les caractéristiques d'une exploitation agricole évoluent au fil du temps, ou dans le cas d'enquêtes exhaustives qui devraient être mises en œuvre afin de collecter des informations pour conserver la qualité de la base de sondage.
Par exemple, entre le REAG de 2006 et l'Enquête financière sur les fermes (EFF) de 2010, 50% des exploitations porcines n'étaient plus en activité agricole ou avaient remplacé leur production par d'autres produits agricoles. Les estimations de l'EFF ont donc été repondérées en conséquence; toutefois, ce n'est qu'au moment de la diffusion des résultats du REAG de 2011 que l'on saura si cette stratégie de repondération s'est avérée exacte. Ces estimations sont particulièrement préoccupantes pour AAC en raison des paiements effectués ces dernières années en vue de rééquilibrer le marché pour les porcs. Sans REAG quinquennal, les difficultés à estimer la position financière de l'industrie porcine seraient amplifiées.
La tenue à jour d'informations d'actualité sur la production agricole devient d'autant plus importante à mesure qu'AAC s'efforce de déterminer la meilleure façon d'harmoniser les politiques et les programmes avec la compétitivité à long terme de l'industrie. L'objectif visant à cibler le soutien du gouvernement en vue d'assurer la durabilité de l'industrie serait entravé sans les données du REAG quinquennal sur lesquelles AAC compte pour effectuer ces analyses.
3) Données régionales et les régions géographiques personnalisées
La principale force d'un REAG réside dans sa capacité exceptionnelle de fournir des données régionales exhaustives sur le dénombrement complet de la population cible. Ces données ne peuvent être obtenues d'aucune autre source. La fréquence à laquelle ces données géographiques détaillées sont disponibles aurait une incidence directe sur l'exactitude de plusieurs programmes fédéraux et provinciaux et sur la fréquence à laquelle ces programmes pourraient être mis en œuvre.
Plusieurs programmes et politiques fédéraux et provinciaux comptent sur la disponibilité des données régionales du REAG, par exemple :
- Santé Canada applique la Loi sur les produits antiparasitaires, par le biais de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA). L'ARLA analyse les risques associés à l'homologation des pesticides pour 80 cultures relevées au moyen du dernier REAG, afin de formuler des recommandations pour l'homologation et l'utilisation. En vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires, la capacité de l'ARLA d'évaluer efficacement l'exposition aux pesticides et de déterminer si un pesticide devrait être homologué ou non pour être utilisé au Canada serait touchée par la fréquence des données du REAG.
- Les données régionales sont utilisées pour gérer les crises et pour mettre en place des programmes visant à atténuer les effets de l'événement. La qualité de ces informations dépend de la fréquence de l'accès à des données régionales. Certaines données administratives sont disponibles pour aider dans ces cas; cependant, ces données ne sont pas disponibles pour le pays au complet ni pour tous les produits et variables. Voici certains exemples récents où les données du REAG, ainsi que des données sur la télédétection et des données d'enquête, ont été utilisées :
- les inondations au Manitoba en 2009 et en 2011,
- l'épidémie de nématode doré qui a touché les pommes de terre au Québec en 2006 et
- la crise de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) en 2003.
- Les données du REAG sont utilisées pour développer les marchés et le commerce. Par exemple, le Nouveau-Brunswick a lancé une nouvelle initiative de marketing des exportations agricoles et agroalimentaires; cette initiative dépend en grande partie des données du REAG au niveau des comtés ou des paroisses pour mieux commercialiser les produits agroalimentaires dans la province et pour accroître les recettes provenant des exportations et les recettes agricoles.
- La DCSE du SCN exige un grand nombre de mesures physiques des données régionales du REAG pour le programme de comptabilité environnementale. De plus, un nouveau Groupe interministériel de données pour la recherche sur les politiques (GDRP), avec lequel la DCSE s'est récemment engagée, a besoin de données régionales du REAG pour calculer les indicateurs de l'écosystème.
- La Loi fédérale sur le développement durable exige des rapports des ministères à intervalles réguliers et comprend le programme des Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement comme moyen de mesurer les progrès. Les données du REAG sont intégrées aux rapports de plusieurs ministères et organismes, notamment Santé Canada, Environnement Canada, Ressources naturelles Canada et AAC. Bon nombre des exigences sont basées sur des données régionales qui peuvent être totalisées pour tenir compte des écozones, des bassins hydrographiques, etc. Cette loi représente la base des exigences de déclaration à l'échelle nationale et internationale.
- Plusieurs projets de rapports environnementaux du gouvernement fédéral (d'AAC et d'Environnement Canada) nécessitent des données régionales du REAG, notamment le Programme national d'analyse et de rapport en matière de santé agroenvironnementale, le Système national de comptabilisation et de vérification des quantités de carbone et des émissions de gaz à effet de serre et l'Initiative sur les normes agroenvironnementales nationales.
- Les calculs des provinces alimentent les estimations des émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada et sont également utilisés à leurs propres fins. Par exemple, l'Alberta a récemment utilisé les données du REAG à un niveau régional personnalisé pour étudier les crédits compensatoires pour les GES dans cette province.
- Les données régionales du REAG (y compris les régions personnalisées) sont largement utilisées par les provinces pour l'élaboration et l'analyse des politiques et des programmes. Les données du REAG permettent d'établir les tendances historiques importantes et de fournir des données d'une manière constante et cohérente de façon à obtenir des résultats analytiques plus efficaces et efficients. Voici quelques exemples :
- En Alberta, une politique provinciale sur l'eau est en cours d'élaboration. On compte sur les données du REAG, à de fins niveaux géographiques, pour étudier les tendances et prévoir le développement agricole et les demandes en eau. Ces données sont nécessaires pour que la politique réponde adéquatement aux besoins actuels et futurs en eau. De plus, la province utilise les données du REAG pour produire des budgets sur les éléments nutritifs d'origine animale et des cartes représentant les applications de fumier pour évaluer le risque de contamination de l'eau.
- L'Alberta est en train d'établir une législation-cadre sur l'utilisation des terres, qui exigera continuellement des données régionales personnalisées sur l'utilisation des terres à l'étendue de la province. En vertu de cette législation, la gestion des effets cumulatifs sera mise en œuvre et exigera une série de données sur la gestion des exploitations agricoles du REAG. La province a besoin de ces données pour élaborer et analyser la politique, et pour répondre à ses exigences en matière de rapports.
- En Ontario, les données régionales du REAG sont utilisées pour déterminer la juste valeur marchande afin d'analyser et d'évaluer les réclamations en vertu de lois sur la protection du bétail, de la volaille et des abeilles domestiques. En outre, les données régionales personnalisées sont utilisées pour évaluer et pour élaborer des politiques sur le drainage en vertu de la Loi sur le drainage de l'Ontario.
- Au Québec, les données régionales et les régions personnalisées du REAG sont utilisées pour créer des outils de gestion des pesticides.
- Les autorités de conservation régionales se servent des données du REAG pour évaluer les caractéristiques et les risques des bassins hydrographiques.
- Plusieurs provinces, dont l'Alberta, la Saskatchewan, l'Ontario et le Nouveau-Brunswick, se servent des données du REAG pour répondre aux exigences de déclaration d'AAC, dans Cultivons l'avenir : cadre stratégique pour l'agriculture. Les données régionales et les régions personnalisées du REAG sont essentielles pour que les provinces puissent concevoir des programmes qui répondent aux besoins des agriculteurs en vertu du cadre stratégique Cultivons l'avenir.
- Les municipalités et les administrations régionales utilisent abondamment les données régionales du REAG (surtout les données régionales personnalisées) aux fins de l'aménagement du territoire. Par exemple, l'administration du comté de Kings en Nouvelle-Écosse réalise actuellement un examen complet de son territoire. La vallée de l'Annapolis, une des régions agricoles les plus fertiles du pays, se trouve dans ce comté. En 1979, les habitudes d'utilisation du sol ont incité le comté à établir un plan officiel pour limiter les activités d'utilisation du sol. Depuis lors, l'administration régionale a révisé le plan à plusieurs reprises, en s'appuyant grandement sur les données régionales du REAG. L'examen actuel est le plus complet à ce jour. Avec l'aide des spécialistes de l'Unité de l'intégration des paysages du ministère de l'AAC, les responsables de l'examen se pencheront sur ce qui s'est passé au cours des 30 dernières années, à savoir ce qui a fonctionné et ce qui n'a pas fonctionné par rapport à la réalisation des objectifs de planification. L'examen portera aussi sur les enjeux prévus jusqu'en 2050. Pour faire en sorte que le plan continue de satisfaire aux divers besoins des résidents et des entreprises, l'examen périodique du plan est nécessaire. Sans le REAG quinquennal, le comté de Kings sera confronté à d'importantes lacunes statistiques dans son processus d'examen.
4) Dénombrement des produits rares et nouveaux
Souvent, le REAG est la seule source d'information disponible sur les produits rares et nouveaux. Ces besoins de données peuvent souvent être imprévus, mais tout de même importants. Ces données ont été utilisées pour la salubrité des aliments, la santé des animaux, les règlements sur l'innocuité des pesticides et d'autres utilisations. Les données du REAG quinquennal sont également utilisées dans le contexte des accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et pour le règlement de différends commerciaux lorsque le programme d'enquête ne fournit pas de données pour les produits faisant l'objet d'un différend.
À titre d'exemple, la production de légumes de serre aurait été considérée comme un produit émergent il y a 10 ans. Or, l'Enquête sur les cultures de serre, les pépinières et les gazonnières démontre que depuis 2007, la valeur de la production de légumes de serre a dépassé celle de la production de légumes de grande culture y compris celle des pommes de terre. Toutefois, le tableau complet de cette industrie ne se révélera véritablement qu'après la diffusion des résultats du REAG de 2011. Le cas des serres démontre la rapidité potentielle de l'évolution de la production dans cette industrie, et donc la nécessité de surveiller ce qui est considéré aujourd'hui comme un produit rare, mais qui pourrait se transformer en secteur important dans 10 ans.
À titre d'exemple des besoins imprévus de données sur les produits rares, mentionnons l'obligation d'informer les éleveurs de sangliers d'un projet de système de dépistage en 2007. Ce système de dépistage était nécessaire pour répondre aux exigences relatives à la santé des animaux, à la santé des humains et à la salubrité des aliments. Le REAG était la seule source complète d'information à propos des éleveurs de sangliers.
La nécessité pour l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) de régler un problème de maladie des chevaux était un troisième exemple. L'ACIA a utilisé les données du REAG parce que, encore une fois, il n'existe pas d'autre source de données complète sur les chevaux.
L'utilité des données dans tous ces exemples aurait été entravée par la fréquence réduite des données du REAG.
5) Données pour les tableaux croisés
Les données du REAG ajoutent une dimension puissante à l'analyse complète des fermes. Les données détaillées du REAG permettent de produire des tableaux croisés entre une fourchette de données pour les fermes par type, par région ou par catégorie de ventes. Ces données sont particulièrement importantes pour évaluer les conséquences des politiques et des programmes sur le rendement du secteur. Par exemple :
- Compétitivité : le projet sur les fermes à bon rendement à AAC utilise des données transversales et des données longitudinales pour décrire les liens entre les décisions des fermes et le rendement financier afin de comprendre les principaux facteurs déterminants qui sous-tendent la réussite des fermes.
- D'autres facteurs utilisés pour évaluer la compétitivité nécessitent également des données sur les fermes, y compris les pratiques environnementales, les décisions d'investissement, les pratiques commerciales et les modèles opérationnels, qui contribuent à la rentabilité. Ces types d'analyse sont également comparés à l'échelle internationale, et ils fournissent des renseignements repères que peut utiliser la communauté agricole.
- AAC utilise les données sur la valeur des terres et des autres immobilisations du REAG pour comprendre le rendement de l'agriculture et l'investissement dans l'agriculture. Les données sur les recettes et la valeur de l'actif sont surveillées au fil du temps pour comprendre les tendances sous-jacentes, le rendement et la santé du secteur. AAC utilise les données sur la valeur des terres pour évaluer
- l'incidence (le cas échéant) des programmes du gouvernement sur les prix des terres;
- le bien-être financier des agriculteurs; et
- les difficultés auxquelles font face les exploitants agricoles qui entrent dans l'industrie de l'agriculture.
- Les municipalités et les administrations régionales ne comptent pas uniquement sur les données régionales personnalisées du REAG, mais tout autant sur la capacité de croiser ces données. Ainsi, les planificateurs d'utilisation du sol sont en mesure de créer des profils agricoles complets pour soutenir la prise de décision concernant l'utilisation du sol. Ils peuvent aussi quantifier la contribution des systèmes agricoles aux municipalités, la contribution environnementale, sociale et économique de ces systèmes à la région et les défis auxquels sont confrontés les producteurs de la région. Ces renseignements permettent aux municipalités et aux administrations régionales d'élaborer des plans d'utilisation du sol objectifs.
Un autre élément important de l'analyse des politiques est la capacité d'analyser les données socioéconomiques obtenues du couplage du REAG et du Recensement de la population (REPOP) / Enquête nationale auprès des ménages (ENM). Par exemple, le vieillissement des producteurs de l'agriculture est une préoccupation grandissante dans l'industrie. Comme il est en mesure de croiser l'âge des producteurs agricoles et les caractéristiques et les pratiques de gestion des fermes, AAC peut évaluer les programmes de gestion des risques de l'entreprise. À l'heure actuelle, ce genre d'analyse ne serait pas possible sans les données du REAG.
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