Trousse du Recensement de l'agriculture

Le Recensement de l'agriculture permet de produire des données, à l'échelle des collectivités, sur une vaste gamme de sujets tels que :

  • l'utilisation des terres;
  • les cultures;
  • le bétail;
  • la main-d'œuvre agricole;
  • les machines et le matériel;
  • les pratiques de gestion des terres;
  • les finances des exploitations agricoles.

Il dégage des tendances et fournit de l'information sur les défis, les possibilités et les enjeux émergents qui touchent la communauté agricole. Dans la trousse du Recensement de l'agriculture, vous trouverez des outils et des ressources pour vous aider, vous et votre organisation, à communiquer aux membres de vos réseaux des renseignements sur les prochaines diffusions de données.

Que contient la trousse?

La trousse contient des produits et des ressources que vous pouvez partager avec votre communauté en ligne.

Les documents comprennent :

Contenu pour les médias sociaux

Statistique Canada encourage ses partenaires à publier son contenu et ses images sur leurs propres comptes de médias sociaux. Vous pouvez enregistrer les images sur votre appareil et copier-coller le contenu sur vos plateformes de médias sociaux pour le partager.

Message 1

Un groupe d'exploitants agricoles discute dans un champ, à l'aide d'une tablette

Les Profils des communautés du #RecensementDeLAgriculture est le nouvel outil interactif de Statistique Canada qui présente un profil statistique des exploitations et des exploitants agricoles pour une communauté ou un lieu géographique donné. https://bit.ly/3NZONf8 #AgCan

Message 2

Un exploitant agricole utilise une tablette électronique dans un champ agricole.

L'Outil cartographique du #RecensementDeLAgriculture de 2021 est maintenant disponible! Celui-ci permet aux utilisateurs de visualiser les données à tous les niveaux géographiques. Pour en savoir plus : https://bit.ly/3ml7Zsb #AgCan

Message 3

Agriculteur avec tablette numérique dans un champ de blé

Les agriculteurs canadiens ont fait preuve d'une résilience remarquable ces dernières années. Les données du #RecensementDeLAgriculture de 2021 fournissent un nouvel aperçu sur les tendances des exploitations et des exploitants agricoles au Canada. https://bit.ly/3giPeCx #AgCan

Message 4

Agriculteur travaillant dans une exploitation agricole

Statistique Canada a publié de nouvelles données du #RecensementDeLAgriculture de 2021. Découvrez-en davantage sur la capacité d'adaptation des exploitants agricoles canadiens et les tendances en matière de données dans l'industrie agricole. https://bit.ly/3giPeCx #AgCan

Message 5

Rangées de jeunes poivrons dans une ferme pendant une journée ensoleillée

Les nouvelles données du #RecensementDeLAgriculture de 2021 sont maintenant disponibles ! Découvrez-en davantage sur le nombre de fermes au Canada, les types de fermes, les pratiques agricoles durables et plus encore. https://bit.ly/3giPeCx #AgCan

Images web

Le Recensement de l'agriculture (Bannière Web horizontale) (JPG, 45,0 ko)
Les données du Recensement de l'agriculture de 2021 sont arrivées! - www.statcan.gc.ca/fr/recensement-agriculture

Renseignements du couplage agriculture–population

Données sur les exploitations et les exploitants agricoles

Profils provinciaux et territoriaux de 2021

Conditions d'utilisation

Consultez la section des Trousses de sensibilisation au recensement — Conditions d'utilisation pour obtenir de l'information sur l'utilisation approuvée des mots-symboles, des identificateurs et du contenu officiels.

30e anniversaire des principes fondamentaux de la statistique - thumb

Vidéo - 30e anniversaire des principes fondamentaux de la statistique

À l'occasion du trentième anniversaire de l'adoption des Principes fondamentaux de la statistique officielle par la CEE-ONU, Statistique Canada et certains de ses partenaires s'arrêtent sur le premier principe, celui de la nécessité que les données soient pertinentes, impartiales et accessibles à tous.

Classification géographique type (CGT) 2021 - Annexe B

Annexe B
Abréviations et désignations normalisées des genres de subdivision de recensement pour usage dans les publications de langue française, de langue anglaise et bilingues, 2021
Forme linguistique des genres de subdivision de recensement Abréviation pour les publications de langue française Désignation pour les publications de langue française Abréviation pour les publications de langue anglaise Désignation pour les publications de langue anglaise Abréviation pour les publications bilingues Désignation pour les publications bilingues
Bilingue C Cité C City C Cité / City
Anglais seulement CC Chartered community CC Chartered community CC Chartered community
Anglais seulement CG Community government CG Community government CG Community government
Bilingue CN Colonie de la couronne CN Crown colony CN Colonie de la couronne / Crown colony
Français seulement CT Canton (municipalité de) CT Canton (municipalité de) CT Canton (municipalité de)
Français seulement CU Cantons unis (municipalité de) CU Cantons unis (municipalité de) CU Cantons unis (municipalité de)
Bilingue CV Ville CV City CV Ville / City
Anglais seulement CY City CY City CY City
Anglais seulement DM District municipality DM District municipality DM District municipality
Anglais seulement FD Fire District FD Fire District FD Fire District
Français seulement GR Gouvernement régional GR Gouvernement régional GR Gouvernement régional
Anglais seulement HAM Hamlet HAM Hamlet HAM Hamlet
Anglais seulement ID Improvement district ID Improvement district ID Improvement district
Anglais seulement IGD Indian government district IGD Indian government district IGD Indian government district
Anglais seulement IM Island municipality IM Island municipality IM Island municipality
Bilingue IRI Réserve indienne IRI Indian reserve IRI Réserve indienne / Indian reserve
Anglais seulement LGD Local government district LGD Local government district LGD Local government district
Bilingue M Municipalité M Municipality M Municipalité / Municipality
Anglais seulement MD Municipal district MD Municipal district MD Municipal district
Français seulement Municipalité Municipalité Municipalité
Bilingue MRM Municipalité regionale MRM Regional Municipality MRM Municipalité regionale / Regional Municipality
Anglais seulement MU Municipality MU Municipality MU Municipality
Anglais seulement NH Northern hamlet NH Northern hamlet NH Northern hamlet
Anglais seulement NL Nisga'a land NL Nisga'a land NL Nisga'a land
Bilingue NO Non organisé NO Unorganized NO Non organisé / Unorganized
Anglais seulement NV Northern village NV Northern village NV Northern village
Bilingue P Paroisse (municipalité de) P Parish P Paroisse (municipalité de) / Parish
Français seulement PE Paroisse (municipalité de) PE Paroisse (municipalité de) PE Paroisse (municipalité de)
Bilingue RCR Communauté rurale RCR Rural community RCR Communauté rurale / Rural community
Anglais seulement RDA Regional district electoral area RDA Regional district electoral area RDA Regional district electoral area
Anglais seulement RGM Regional municipality RGM Regional municipality RGM Regional municipality
Anglais seulement RM Rural municipality RM Rural municipality RM Rural municipality
Anglais seulement RMU Resort Municipality RMU Resort Municipality RMU Resort Municipality
Anglais seulement RV Resort village RV Resort village RV Resort village
Bilingue S-É Établissement indien S-É Indian settlement S-É Établissement indien / Indian settlement
Anglais seulement SA Special area SA Special area SA Special area
Bilingue SC Subdivision municipalité de comté SC Subdivision of county municipality SC Subdivision municipalité de comté / Subdivision of county municipality
Bilingue Établissement Settlement Établissement / Settlement
Anglais seulement SET Settlement SET Settlement SET Settlement
Bilingue SG Autonomie gouvernementale SG Self-government SG Autonomie gouvernementale / Self-government
Anglais seulement SM Specialized municipality SM Specialized municipality SM Specialized municipality
Bilingue SNO Subdivision non organisée SNO Subdivision of unorganized SNO Subdivision non organisée / Subdivision of unorganized
Anglais seulement SV Summer village SV Summer village SV Summer village
Anglais seulement T Town T Town T Town
Anglais seulement TAL Tla'amin Lands TAL Tla'amin Lands TAL Tla'amin Lands
Français seulement TC Terres réservées aux Cris TC Terres réservées aux Cris TC Terres réservées aux Cris
Français seulement TI Terre inuite TI Terre inuite TI Terre inuite
Français seulement TK Terres réservées aux Naskapis TK Terres réservées aux Naskapis TK Terres réservées aux Naskapis
Anglais seulement TL Teslin land TL Teslin land TL Teslin land
Anglais seulement TP Township TP Township TP Township
Bilingue TV Ville TV Town TV Ville / Town
Anglais seulement TWL Tsawwassen Lands TWL Tsawwassen Lands TWL Tsawwassen Lands
Français seulement V Ville V Ville V Ville
Français seulement VC Village cri VC Village cri VC Village cri
Français seulement VK Village naskapi VK Village naskapi VK Village naskapi
Bilingue VL Village VL Village VL Village
Français seulement VN Village nordique VN Village nordique VN Village nordique

Classification géographique type (CGT) 2021 - Annexe A

Annexe A
Abréviations et désignations normalisées des genres de division de recensement pour usage dans les publications de langue française, de langue anglaise et bilingues, 2021
Forme linguistique des genres de division de recensement Abréviation pour les publications de langue française Désignation pour les publications de langue française Abréviation pour les publications de langue anglaise Désignation pour les publications de langue anglaise Abréviation pour les publications bilingues Désignation pour les publications bilingues
Bilingue CDR Division de recensement CDR Census division CDR Division de recensement / Census division
Bilingue CT Comté CT County CT Comté / County
Anglais seulement CTY County CTY County CTY County
Anglais seulement DIS District DIS District DIS District
Anglais seulement DM District municipality DM District municipality DM District municipality
Français seulement MRC Municipalité régionale de comté MRC Municipalité régionale de comté MRC Municipalité régionale de comté
Anglais seulement RD Regional district RD Regional district RD Regional district
Anglais seulement REG Region REG Region REG Region
Anglais seulement RM Regional municipality RM Regional municipality RM Regional municipality
Français seulement Territoire équivalent Territoire équivalent Territoire équivalent
Bilingue TER Territoire TER Territory TER Territoire / Territory
Anglais seulement UC United counties UC United counties UC United counties

Hé-coutez bien! Épisode 5 - Pourquoi devriez-vous vous préoccuper de l’inflation ?

Date de diffusion : le 27 janvier 2022

Nº de catalogue : 45-20-0003
ISSN: 2816-2269

Hé-coutez bien logo

La pandémie de COVID-19 a eu une incidence indéniable sur la façon dont nous dépensons notre argent. Il est donc essentiel de documenter ces changements dans les habitudes de dépenses pour permettre la prise de décisions et fournir aux Canadiens des renseignements actuels et exacts sur la variation des prix à la consommation. L’Indice des prix à la consommation (IPC) est l’indicateur le plus couramment utilisé pour mesurer l’inflation et la variation des prix à la consommation au Canada. Notre invité, Clément Yélou, un économiste de Statistique Canada, explique pourquoi l’IPC est un outil important pour l’élaboration d’une politique économique et la surveillance des conditions économiques. Il mettra également en lumière les raisons pour lesquelles vous devriez vous préoccuper de l’inflation et de ses répercussions sur différents groupes de la population et sur le coût de la vie.

Animatrice

Mélanie Charron

Invité

Clément Yélou, économiste de l’Indice des prix à la consommation à Statistique Canada

Écoutez

Hé-coutez bien! Épisode 5 - Pourquoi devriez-vous vous préoccuper de l’inflation ? - Transcript

INTRO : Vous êtes à l’écoute d’Hé-Coutez bien! un balado de Statistique Canada, où nous faisons la connaissance des personnes derrière les données et découvrons les histoires qu’elles révèlent. Je suis votre animatrice, Mélanie.

Si vous vous intéressé à l’économie, vous savez peut-être déjà que l’Indice des prix à la consommation de décembre 2021 était en hause de 4,8%. Vous voulez savoir ce qui marque cette augmentation ? On a discuté avec notre collègue économiste pour mieux comprendre comment l’inflation nous touche tous de différentes manières.

Mélanie : Bonjour Clément, j’aimerais que tu te présentes stp pour les auditeurs.

Clément : Bonjour Mélanie, mon nom est Clément Yélou. Je suis économiste. Je travaille à l’indice des prix à la consommation à Statistique Canada. Je travaille sur les questions d’élaboration ou d’amélioration de méthodologie afin d’assurer que les chiffres de l’IPC, l’Indice des prix à la consommation sont précis et demeurent de haute qualité.

Mélanie : Pouvez-vous nous dire qu’est-ce que l’inflation?

Clément : Oui, l’inflation est calculée à partir d’un indicateur publié par Statistique Canada à chaque mois. Cet indicateur c’est l’indice des prix à la consommation ou IPC.

L’inflation représente la variation moyenne des prix auxquels le canadien moyen fait face se base sur les taux annuels d’inflation. Ce qui représente la variation moyenne des prix d’un mois par rapport au même mois de l’année précédente.

Mélanie : Puis par rapport à l’inflation, est-ce que les prix augmentent toujours?

Clément : Généralement, les prix ont tendance à augmenter dans le temps. Mais il y a des épisodes de baisse de prix. Par exemple, en octobre 2021, le mois dernier, les prix de certains produits ont baissé par rapport à octobre 2020. Les prix pour les intérêts hypothécaires ont baissé d’environ 9 %; les prix des services téléphoniques ont baissé d’environ 8 %; les primes d’assurances automobiles ont baissé d’environ 6 % et les prix des légumes frais ont baissé d’environ 4 %.

Mélanie : Alors quand il y a un prix qui diminue…on appelle ça de la déflation?

Clément : Oui, lorsque le prix d’un produit diminue, on appelle ça déflation et lorsque le prix augmente on appelle inflation.

Mélanie : Et puis les changements de prix, est-ce qu’ils sont toujours dû à l’inflation?

Clément : Les changements de prix des biens donc peuvent provenir de différentes sources. Il se peut que ça provienne d’une pression de la demande. Lorsqu’il y a une hausse de la demande comme ça cela met de la pression sur les prix et les prix ont tendance à augmenter. Mais parfois la hausse de prix peut provenir de sources autres que la demande notamment lorsqu’il y a eu des problèmes d’approvisionnement ou des problèmes de production. Lorsque les producteurs d’un certain produit ont de la difficulté ou quand il manque un ingrédient dans leurs chaînes de production de sorte qu’ils ne peuvent pas produire les quantités habituellement produites donc on assiste à une baisse de l’offre, une baisse des quantités qui sont disponibles dans les magasins dans les commerces de détails et cela conduit cela peut conduire à une hausse des prix.

Mélanie : Tu nous as donné Clément quelques exemples avec des pourcentages il y a quelques instants; Est-ce que …euh… Tu pourrais aussi nous donner des exemples qui ont été touchés par l’inflation pendant la pandémie par exemple qui étaient vraiment une comparaison marquante entre l’année 2020 et l’année précédente?

Clément : Ok… Oui… Au début de la pandémie notamment le prix de l’essence a connu une baisse très notable…très remarquable donc ça baissé de plus de 50 % et étant donné le poids de l’essence dans le panier ou dans l’ensemble des dépenses des Canadiens moyens on a assisté donc cette baisse du prix de l’essence a fortement contribué à une baisse donc à une faible variation du taux d’inflation global. Donc si bien que l’essence en avril, mai, juin 2020 a baissé de prix d’environ d’au moins 50%. Et au début de la pandémie les produits alimentaires ont connu une hausse de prix. Cela est dû à un effet de la demande il y a certains consommateurs oui plusieurs consommateurs en raison des restrictions de déplacements et du confinement les ordres de rester sur place certains plusieurs ménages voulaient faire de la provision. C’est-à-dire acheter beaucoup de produits non périssables, acheter en grande quantité pour stocker afin de ne pas avoir à sortir plus souvent. Donc les magasins les commerces, les épiceries ont connu de l’affluence et cette affluence a mis de la pression sur les prix si bien que les produits alimentaires plusieurs catégories de produits alimentaires ont connu des hausses de prix au début de la pandémie entre avril, juin et juillet 2020.

Mélanie : Clément, dites-nous comment est-ce que Statistique Canada s’y prend pour mesurer l’inflation?

Clément : Ok oui…La mesure de l’inflation se fait en deux grandes étapes. Dans un premier temps on calcule, on estime, l’importance relative de différentes catégories des biens et services dans les dépenses totales des ménages. Cette estimation est basée sur les données de l’Enquête sur les dépenses des ménages.

Par exemple vous conviendrez avec moi que le… si le prix du lait…le prix d’un litre de lait augmente de 10 % cela ne va pas compter de la même façon que si le prix de l’essence augmentait de 10 %. Parce que à part relative de l’essence est plus importante que la part relative du lait dans les dépenses des budgets des ménages.

Donc la deuxième étape est que consiste à envoyer des intervieweurs observer les prix de différents biens et services dans les magasins. Je dois vous dire que Statistique Canada collecte les prix pour plus de 1200 produits distincts dans plus de 7000 magasins à travers tout le pays.

Si on tient compte de la marque des formats c’est plus de 90 000 produits qui sont utilisés à chaque mois pour calculer l’indice.

Donc on combine ces deux pour obtenir la variation moyenne des prix pour l’ensemble des biens et services et ce calcul se fait au niveau par province et ensuite les résultats provinciaux sont agrégés pour obtenir la variation moyenne de prix au niveau national.

Narration - Calculatrice d’inflation personnelle : En octobre 2021, on a exploré la calculatrice d’inflation personnelle mis à la disposition du grand public sur le site web de Statistique Canada. Alors on s'est amusé à y entrer quelques chiffres fictifs pour voir comment l’inflation affectait la population canadienne.

Pour la simulation, on a inventé quelques dépenses pour Béatrice, locataire imaginaire habitant dans la ville de Vancouver. Le calculateur a révélé que son taux d’inflation personnel était de 3,9 %, alors que le taux réel d’inflation en Colombie-Britannique, s’affichait à 3,8 %.

Dans un deuxième temps, on a transposé ces mêmes données fictives à notre deuxième personnage. L'on a désigné Aïsha comme étant propriétaire de son domicile dans une région rurale de l’Île-du-Prince-Édouard. Elle avait donc des dépenses bien différentes liées à son foyer. Son taux d’inflation personnel a pour sa part été calculé à 5,6 %. Même si son taux était supérieur à celui de Béatrice, il demeurait inférieur au taux officiel de sa province qui était de 6,6 %.

Allez-y ! Jouer avec vos chiffres ! L’outil aide vraiment à comprendre comment nous sommes tous touchés par le calcul de l’inflation. On encourage fortement nos auditeurs d’aller en faire l’essai!

Mélanie : Quels sont les défis Clément lorsqu’on mesure l’inflation?

Clément : Oui…Concernant les difficultés ou les défis que l’on fait face dans la mesure des prix à la consommation; il y a trois dimensions. …trois principaux aspects…le premier aspect porte sur le fait que les produits et services qu’on prend en compte ou dont on mesure les prix sont en constante évolution en termes de qualité. …Vous convenez Donc à travers le temps de nouveaux produits apparaissent dans le marché et sont disponibles accessibles aux consommateurs et la qualité des produits existants s’améliore au fil du temps.

L’IPC vise à mesurer la variation des prix lorsque en s’assurant que la qualité et la quantité auquel ils sont comparés sont constantes la qualité et la quantité sont constante à travers le temps. mais l’apparition de nouveaux produits et les changements dans la qualité des produits existants donc constituent un des grands défis pour la mesure pour assurer qu’on mesure la variation puis des prix mais il existe des techniques qu’on appelle des techniques d’ajustement de qualité que nous utilisons dans notre quotidien pour assurer que malgré ces changements dans la qualité la variation moyenne des prix que nous calculons reflète une variation puis des prix et que les changements de qualité n’influencent pas les comparaisons de prix que nous faisons.

Le deuxième aspect a trait à la substitution des produits que les ménages et les consommateurs effectuent. La substitution des produits se réfère au fait que lorsqu’un produit devient moins cher par rapport aux autres, le consommateur va chercher à acheter plus du produit qui est devenu moins cher, et à diminuer la quantité qu’il a l’habitude d’acheter Ou inversement lorsque le prix d’un produit devient plus élevé. Le consommateur va délaisser le produit dont le prix a augmenté, au profit le remplacer par d’autres produits de substitution dont les prix ont moins augmenté. Donc en faisant cela les importances relatives des catégories de produits changent une partie du calcul de l’indice des prix à la consommation donc les pondérations relatives changent pour atténuer les effets de cette substitution donc il est recommandé de mettre à jour les pondérations de façon régulière.

Donc les pondérations proviennent des données d’une enquête : l’Enquête sur les dépenses des ménages mais cette enquête c’est une enquête qui est dure une année après avoir collectés les données nous avons besoin de temps pour les traiter et généralement il s’écoule près de 9 mois 12 mois avant que les données puissent être disponibles pour être utilisées dans le calcul du taux de l’inflation. Donc avec le temps nous avons amélioré la fréquence de mise à jour des pondérations. Les pondérations étaient mises à jour aux quatre ou cinq ans. Mais depuis 2009, elles sont mises à jour à chaque deux ans. Avec Et avec euh…la pandémie les comportements de consommation changent beaucoup plus vites et nous avons décidé Statistique Canada a décidé de d’aller avec une pondération annuelle. La dernière mise à jour des pondérations a eu lieu en juin 2021 et nous prévoyons faire la prochaine mise à jour en juin 2022.

Le troisième aspect de difficulté est que l’IPC se base sur l’ensemble des biens de consommation que tous les Canadiens consomment habituellement. Donc …À cet égard, il inclut des produits qui peut-être ne s’appliquent pas …ne sont pas pertinents à certains consommateurs. Par exemple les locataires ne seraient pas concernés par les changements dans les taux d’intérêts hypothécaires; ou quelqu’un qui ne possède pas de voiture n’est pas concerné par les variations de prix de l’essence ou des prix des voitures neuves. Quelqu’un qui n’a pas d’enfants de moins de cinq ans n’est pas concerné par les changements dans les frais de services de gardes. Donc c’est pour dire que l’IPC prend en compte l’ensemble des biens et services généralement achetés par l’ensemble des Canadiens. Et…il se peut donc pour ceux qui cela conduit à obtenir un résultat qui peut-être certains utilisateurs vont dire qu'ils ne se retrouvent pas dans ce résultat. Mais en réalité c’est que les dépenses de consommation de tout l’monde sont prises en compte.

L’autre exemple c’est que …par exemple…le oui…Nous avons dans l’IPC le mazout, le gaz naturel et l’électricité. Donc comme source de chauffage des maisons et nous savons qu'il n’y a pas de ménage…pas de ménages…qui utilise le mazout et le chauf…le gaz naturel pour chauffer leur maison. Mais les deux composantes se trouvent dans l’ensemble des biens dans le panier de l’IPC.

Donc cet aspect fait que c’est un calcul qui porte sur qui est basé sur l’ensemble des biens et services généralement consommés par l’ensemble des Canadiens. Et c’est pour ça que l’IPC se rapporte aux canadiens moyens et inclus les habitudes de consommation de tout l’monde mais d’une façon agrégée.

Mélanie : Alors Clément est-ce que les experts s’entendent sur la manière dont le taux d’inflation est calculé?

Clément : Oui Mélanie, il faut dire que l’IPC canadien est un indicateur extrêmement robuste. La collaboration avec des experts des prix, d’autres organismes statistiques nationaux et des intervenants clés fait en sorte que les données et les méthodes utilisées pour calculer l’IPC sont conformes aux normes et aux pratiques exemplaires à l’échelle internationale.

Il est conçu en conformité avec les normes internationales utilisées par la plupart des organismes statistiques nationaux dans le monde. Certains organismes internationaux comme le Fonds monétaire international ou le Bureau international du travail assurent que les méthodes et pratiques de calcul de l’IPC à travers le monde sont comparables, et cela afin de garantir la comparaison de certains indicateurs économiques à travers les pays. Statistique Canada se conforme strictement aux méthodologies recommandées par ces organismes, tout en prenant en compte les réalités propres au contexte canadien et de son paysage de la vente au détail.

De plus à travers des réunions régulières d’un comité consultatif de la mesure des prix, plusieurs enjeux méthodologiques sont discutés afin de recueillir les avis d’experts internationaux avant tout changements majeurs à nos pratiques.

Nos efforts de modernisation de l’IPC se poursuivent, afin de répondre aux besoins changeants des Canadiens en matière de données et de veiller à ce que l’IPC demeure un indicateur exact et pertinent de la variation des prix dans l’ensemble du pays. Nous améliorons continuellement nos sources de données et nos méthodes, à mesure que le paysage de la vente au détail évolue.

Mélanie : Pourquoi est-ce que l’inflation est si importante?

Clément : L’inflation est importante pour de nombreuses raisons. La compréhension de l’inflation aide les ménages à prendre des décisions financières éclairées, maintenant et pour l’avenir, par exemple, décider s’il faut faire un achat maintenant ou le reporter, planifier leur budget et planifier leurs études et leur retraite. Tout cela parce que lorsque les prix changent, le pouvoir d’achat de notre argent aussi change. Il est important de suivre l’inflation afin de mieux saisir l’évolution de notre pouvoir d’achat, y compris nos revenus courants et nos épargnes et investissements.

L’IPC est également important pour permettre aux entreprises et aux gouvernements de mieux comprendre l’inflation et ses causes. Par exemple, les régimes de retraite privés et publics, les tranches d’imposition, et certains paiements sociaux du gouvernement sont ajustés au moyen de l’IPC, la mesure officielle de l’inflation au Canada. L’IPC sert aussi à ajuster les salaires ou les paiements en fonction de la variation des prix afin de conserver le pouvoir d’achat.

Par ailleurs, la Banque du Canada, est chargée de maintenir la stabilité des prix dans l’économie canadienne. Et pour cela, elle surveille de très près l’IPC, afin d’orienter ses décisions concernant la politique monétaire et les taux d’intérêt, qui ont une incidence sur la situation financière des consommateurs et des entreprises au Canada.

Les économistes et les chercheurs utilisent également l’IPC pour évaluer la santé de l’économie et l’activité économique, et aussi pour faire des prévisions pour diverses industries et régions. Dans tous les cas, une meilleure compréhension de l’IPC permet de mieux informer les décideurs.

Le travail continu de Statistique Canada visant à être transparent et à tenir les Canadiens informés, grâce à des produits de données comme l’Indice des prix à la consommation, aide les utilisateurs de données à prendre des décisions financières et économiques éclairées.

Les utilisateurs peuvent nous trouver sur le portail de l’IPC à partir du site web de Statistique Canada. On pourra y trouver un outil de visualisation des données de l’Indice des prix à la consommation pour accéder aux données actuelles et historiques de l’IPC dans un format personnalisable. Nous avons aussi un calculateur personnel de l’inflation qui permet à chaque utilisateur d’entrer ses informations sur ses dépenses annuelles pour différentes catégories de dépenses afin d’obtenir une estimation de l’inflation qui reflète son profil de dépenses.

Mélanie : Eh bien c’est tout pour cet épisode d’Hé-coutez bien! Un merci tout spécial à notre invité Clément Yélou. Vous pouvez vous abonner à notre balado là où vous écoutez vos autres balados préférés. Vous pourrez également y trouver Eh Sayers, la version anglaise de notre émission. Merci de nous avoir écouté! On se retrouve dans un prochain épisode.

Trousses de sensibilisation au recensement — Conditions d'utilisation

Modification du matériel

L'utilisation des symboles officiels du gouvernement du Canada est restreinte aux communications, aux opérations et aux activités du gouvernement du Canada. Les documents téléchargés à partir des trousses de sensibilisation au recensement doivent être utilisés tels qu'ils sont fournis. À l'exception des textes tirés des articles et des bulletins d'information, dont on peut citer des extraits, le matériel ne peut pas être modifié de quelque façon que ce soit.

Formats personnalisés des bannières Web

Des produits, comme les bannières Web, peuvent être offerts en d'autres formats.

Langues officielles

Tout le matériel est disponible en français et en anglais.

Nous vous invitons à publier et à distribuer tout le matériel dans les deux langues officielles.

Mot-symbole « Canada »

Le mot-symbole « Canada » figure sur les produits. Il ne peut pas être tronqué, modifié ou supprimé.

Mot-symbole « Canada »

Identificateur de Statistique Canada

L'identificateur de Statistique Canada figure sur les produits. Il ne peut pas être tronqué, modifié ou supprimé.

Identificateur de Statistique Canada

Identificateurs visuels du Recensement de 2021

Les identificateurs visuels du Recensement de 2021 figurent sur certains produits. Ils ne peuvent pas être tronqués, modifiés ou supprimés.

  • Identificateur visuel du Recensement de la population de 2021
  • Identificateur visuel autochtone du Recensement de la population de 2021
  • Identificateur visuel du Recensement de l'agriculture de 2021

Identificateur visuel autochtone du Recensement de 2021

L'identificateur visuel autochtone du Recensement de 2021 figure sur certaines ressources. Il ne peut pas être tronqué, modifié ou supprimé.

Identificateur visuel autochtone du Recensement de 2021

Pour en savoir plus sur les conditions d'utilisation établies par Statistique Canada, veuillez envoyer un courriel à Marketing et engagement du recensement.

Hé-coutez bien! Épisode 4 - Les gagnants et les perdants de l'économie à la demande

Date de diffusion : le 7 janvier 2022

Nº de catalogue : 45-20-0003
ISSN: 2816-2269

Hé-coutez bien balados

Le quatrième épisode d'Hé-coutez bien! porte sur le marché florissant des petits boulots et de leur place dans un contexte d'emploi changeant de flexibilité et d'instabilité. Quels sont les avantages et les inconvénients socioéconomiques d'être un travailleur à la demande et quelle incidence la COVID-19 a-t-elle sur eux? De plus en plus de gens travaillent de la maison et la structure d'une journée de travail change en raison de la pandémie, alors comment ces changements seront-ils traduits dans l'économie canadienne à l'avenir? Paul Glavin, professeur agrégé de sociologie à l'Université McMaster, parle de l'incidence et de l'essor des travailleurs à la demande au pays ainsi que des libertés et des limites qui se présentent à eux.

Animatrice

Alexandra Bassa

Invité

Paul Glavin, professeur de sociologie à l'Université McMaster

Écoutez

Hé-coutez bien! Épisode 4 - Les gagnants et les perdants de l'économie à la demande - Transcript

Vous êtes à l'écoute de Hé-coutez bien!, un balado de Statistique Canada où nous faisons la connaissance des personnes derrière les données et découvrons les histoires qu'elles révèlent. Je suis votre animatrice Alexandra.

Alexandra Bassa : Avez-vous déjà entendu parler de l'économie à la demande?

Si vous avez déjà utilisé un service de covoiturage comme Uber ou Lyft ou encore si vous avez déjà embauché un pigiste par l'entremise d'une plateforme en ligne, vous avez participé à l'économie à la demande et avez embauché un travailleur autonome.

Les emplois à la demande sont des emplois rémunérés qui n'entrent pas dans le cadre de la relation traditionnelle employeur-employé. Le travail à la demande peut consister à compléter de petites tâches, comme des corvées ou des courses, ou des contrats à court-terme ou à long terme. Certains travailleurs indépendants font partie de l'économie à la demande ainsi que les travailleurs sur demande qui sont généralement engagés pour des tâches spécifiques à travers des plateformes en ligne, comme Uber ou TaskRabbit.

L'économie des plateformes est l'une des branches de l'économie à la demande. Pour en savoir plus, nous avons parlé à Paul Glavin.

Paul Glavin : Je suis le Dr Paul Glavin, professeur agrégé de sociologie à l'Université McMaster.

Alexandra Bassa : Comment définiriez-vous l'économie des plateformes?

Paul Glavin : Eh bien, dans son sens le plus large, l'économie des plateformes est l'activité économique qui est réalisée par l'intermédiaire d'une plateforme, qui est généralement une plateforme en ligne, mais je dirais que le secteur de l'économie auquel on porte le plus d'attention en ce moment est les plateformes de travail numériques qui sont [...] qui permettent de jumeler des clients d'un service en particulier à un bassin de travailleurs disponibles. Il s'agit de plateformes comme Uber, Instacart, Fiverr, et elles sont responsables de la plus grande part de la croissance du travail à la demande au cours de la dernière décennie.

Alexandra Bassa : Et avez-vous une idée du pourcentage des Canadiens qui travaillent à partir de plateformes?

Paul Glavin : Eh bien, nous en apprenons encore beaucoup sur ce sujet, en raison des différentes définitions du phénomène. Dans mes propres travaux cependant, j'ai observé qu'environ 13 % des Canadiens ont déclaré avoir trouvé du travail par l'intermédiaire d'une plateforme de travail numérique au cours du mois précédent.

Mais il s'agit d'une enquête réalisée auprès des Canadiens en septembre 2019. Donc tout juste avant la pandémie. Un an plus tard, nous avons mené l'enquête de nouveau et un pourcentage légèrement plus faible, mais semblable, assez semblable, a déclaré avoir fait du travail à partir de plateformes.

Alexandra Bassa : Entre 2005 et 2016, la proportion des travailleurs à la demande au Canada est passée de 6 % à environ 8 à 10 %. Il faut cependant se rappeler qu'on ne peut pas comparer les données de Statistique Canada directement avec celles de Paul, parce que le travail à la demande englobe de nombreux types de travail, tandis que Paul nous parle uniquement des personnes qui travaillent à partir de plateformes.

Donc, pour moi, lorsque j'entends parler du travail à partir des plateformes, je pense aux gens qui conduisent pour de grandes plateformes de covoiturage, comme Uber. Est-ce que c'est nécessairement le cas?

Paul Glavin : Eh bien, nous avons tendance à penser à Uber en premier, n'est-ce pas? Parce que Uber est reconnu pour avoir popularisé le modèle du travail à partir de plateformes, mais le nombre de plateformes qui offrent un large éventail de services est toujours croissant, et peut même offrir des services ou des occasions d'emploi auxquels les travailleurs peuvent accéder avec beaucoup plus de facilité. Uber et Lyft exigent d'avoir un accès à un véhicule, ce qui peut poser un obstacle à l'entrée. Donc, il y d'autres types de travail à partir de plateformes qui sont en pleine croissance à mon avis. Surtout pendant la pandémie comme la livraison de repas, le télétravail à partir d'une plateforme en ligne. Et je crois que leur prévalence augmente au moment même où les services de voiturage sont sans doute considérés comme moins sécuritaires du point de vue des travailleurs et également des passagers.

Alexandra Bassa : Les travailleurs à la demande sont présents dans plusieurs domaines et industries. Une étude de Statistique Canada menée en 2019 a montré que le domaine des arts, de la culture, des sports et des loisirs avait la plus grande proportion de travailleurs à la demande, suivie du domaine de la santé puis du domaine des ventes et des services. Les Canadiens dont la profession principale était dans l'industrie de la fabrication et des services d'utilité publique étaient moins susceptibles d'être des travailleurs à la demande.

Alexandra Bassa : Pourriez-vous nous en dire un peu plus des personnes qui travaillent dans l'économie à la demande? Est-ce qu'il y a des distinctions importantes dans les catégories de travailleurs ou bien est-ce que ces travailleurs sont quand même assez semblables?

Paul Glavin : Non, c'est un groupe assez diversifié de travailleurs qui font du travail à partir de plateformes. Pour certains, il s'agit de leur emploi principal, mais c'est seulement le cas pour un faible pourcentage. Pour bon nombre, il s'agit d'un second emploi qui vient compléter leur emploi principal. Et dans cette catégorie, il y a assez,…c'est un groupe de personnes assez diversifié qui ont toutes sortes de motivations, n'est-ce pas? Certains le font seulement pour avoir plus d'argent à dépenser. D'autres le font parce que leur emploi principal n'est pas… leur revenu n'est pas suffisant. Et d'autres encore le font seulement pour avoir une certaine sécurité du revenu.

Alors, vous savez, il y a une grande diversité. Mais on observe certaines tendances qui indiquent que les jeunes travailleurs sont plus susceptibles de faire du travail à partir de plateformes. On constate que les mineurs, les minorités visibles et les immigrants récents au Canada sont plus susceptibles de faire du travail à partir de plateformes. Je crois que ces tendances témoignent probablement de certains des défis auxquels sont confrontés ces groupes pour tenter d'accéder à un emploi permanent plus régulier.

Et donc, le travail à partir de plateformes peut réduire les obstacles à l'entrée chez certains groupes de travailleurs, qui sont peut-être marginalisés, ou certains travailleurs qui sont depuis longtemps en marge, d'un emploi traditionnel.

Alexandra Bassa : En 2019, Statistique Canada a révélé qu'environ la moitié de tous les travailleurs à la demande occupaient également un emploi salarié, ou plusieurs. Ce qui signifie qu'ils ne comptaient pas seulement sur leur travail à la demande pour subvenir à leurs besoins. L'étude a également révélé que le travail à la demande était plus répandu chez les immigrants et les nouveaux arrivants que chez les personnes nées au Canada. En réalité, 10,8 % des travailleurs immigrants masculins qui étaient au Canada depuis moins de cinq ans étaient des travailleurs à la demande, comparativement à 6,1 % des travailleurs masculins nés au Canada.

Alexandra Bassa : Vous vous êtes penché sur la santé mentale des personnes qui travaillent à partir de plateformes. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu sur vos constatations?

Paul Glavin : Oui. En effet, nous avons analysé plusieurs mesures de la santé mentale, dans notre étude des Canadiens qui travaillent à partir de plateformes et nous avons observé une tendance assez claire concernant leur bien-être. Comparativement aux travailleurs salariés et aux travailleurs autonomes traditionnels, les personnes qui travaillent à partir de plateformes ont déclaré des niveaux de dépression et d'anxiété plus élevés. Ils ont déclaré un plus profond sentiment d'impuissance dans leur vie et ils ont aussi déclaré se sentir plus seuls et isolés, ce qui est un important prédicteur de l'accès au soutien social, qui est très important pour, le bien-être. Fait important, cependant, ces pénalités, les pénalités au chapitre de la santé mentale semblaient être principalement subies par les personnes qui travaillaient à partir de plateformes comme emploi principal.

Donc, pour la majorité des personnes qui travaillent à partir de plateformes, nous n'avons constaté aucune différence majeure au niveau de leur santé mentale comparativement aux autres travailleurs et aux autres régimes d'emploi.

Alexandra Bassa : Le travail et les préoccupations financières étaient les principales sources de stress chez les Canadiens âgés de 18 ans et plus en 2019.

Vous avez aussi parlé de stress et de détresse. Avez-vous une idée des causes possibles de cette détresse chez les personnes qui travaillent à partir de plateformes. Quelle en est la source?

Paul Glavin : Oui, il semble y avoir eu un certain nombre de facteurs en cause. En premier lieu, les personnes qui travaillent à partir de plateformes ont déclaré des niveaux plus élevés de difficultés financières comparativement aux autres travailleurs. Et nous savons que la pression financière est une source de stress très importante dans la vie qui nuit à la santé physique et mentale.

Maintenant, nous ne savons pas si ces difficultés financières ont découlé du travail à partir de plateformes ou du fait que les gens qui étaient en difficulté financière ont eux-mêmes choisi le travail à partir de plateformes. Alors, c'est quelque chose que nous devrons examiner plus en détail à l'avenir. Nous avons aussi observé des niveaux plus élevés de conflits travail-famille chez les personnes qui travaillent à partir de plateformes.

Et c'était quelque peu surprenant, car il y a un discours concernant le travail à partir de plateformes selon lequel ce type de travail offre à un travailleur la souplesse nécessaire pour choisir à quel moment il accomplit son travail, pendant combien de temps il travaille. Et nous avons en réalité découvert que, oui, les personnes qui travaillent à partir de plateformes ont effectivement déclaré avoir davantage la possibilité d'aménager leur horaire, mais cela ne semble pas les avoir aidés à concilier leur travail et leur vie familiale.

En fait, malgré cette ressource, on appelle cette flexibilité une ressource d'emploi dans la documentation sur le travail et la santé mentale.

Comme ressource d'emploi, cette souplesse ne semble pas les avoir aidés à concilier leur travail et leur vie familiale.

Et il y a là encore plusieurs possibilités, comme les difficultés financières, il se pourrait que nous envisagions un groupe de travailleurs qui avaient du mal à concilier travail et famille dans leur carrière ou leur emploi précédent. Et ils ont adopté le travail à partir de plateformes en raison de la souplesse que celui-ci offre. Et donc nous observons que ce groupe choisit lui-même ce type de travail.

Il est aussi possible par contre que le travail à partir de plateformes ne soit pas aussi compatible avec la vie familiale qu'on pourrait le penser. Si on examine les données qualitatives qui ressortent des entretiens menés avec des personnes qui travaillent à partir de plateformes, on voit souvent les conducteurs de services de voiturage, les livreurs, même les pigistes en ligne dire que, même si ils peuvent en principe se brancher quand ils veulent et arrêter de travailler quand ils le veulent, leurs heures de travail sont en réalité plus souvent dictées par des facteurs externes comme la demande du marché pour leurs services.

D'accord? Alors, vous savez, si vous êtes un conducteur de service de voiturage, vous devez travailler lorsque vos services sont en demande. Et vos services sont généralement en demande les soirs et les fins de semaine, ce qui n'est pas compatible avec la vie familiale. Si vous êtes un pigiste à distance, vous pouvez avoir des clients étrangers et, dans ce cas, vous devez peut-être travailler en fonction de leurs fuseaux horaires, qui est peut-être au beau milieu de la nuit.

Alors, même s'il existe je crois cette idée concernant la souplesse et le travail à partir de plateformes, je crois qu'il y a d'importantes contraintes pour plusieurs personnes qui travaillent à partir de plateformes, surtout celles qui veulent en faire leur emploi principal, parce qu'elles devront alors travailler 30 heures et plus pour ce faire... Et cette souplesse, elles pourraient alors ne pas pouvoir réellement en profiter en fonction de leurs préférences.

Alors oui, je crois que des questions se posent sur ce discours concernant la souplesse que nous devons examiner plus à fond.

Le dernier facteur que nous avons relevé mettait en jeu des niveaux plus élevés d'isolement ou de sentiment d'isolement et de solitude chez les personnes qui travaillent à partir de plateformes. Et nous savons que l'isolement social et la solitude sont problématiques pour le bien-être des travailleurs. Nous le savons certainement maintenant, avec la pandémie, et nous avons vu quels effet s ils peuvent avoir sur notre santé.

Et il semble que ce soit le cas. Les personnes qui travaillent à partir de plateformes peuvent se sentir plus isolées dans leur travail, n'est-ce pas? Elles font généralement leur travail seules de leur côté. Elles peuvent avoir très peu de contacts avec les autres personnes qui travaillent à partir de plateformes. C'est effectivement le cas. Elles peuvent en réalité être en compétition avec les autres personnes qui travaillent à partir de plateformes pour obtenir des mandats et leurs interactions avec les clients peuvent peut-être être assez limitées.

Et elles ont donc tendance à commencer à travailler en marge au sein des organisations. Et... même si elles pourraient dans certains cas solliciter l'aide d'autres personnes qui travaillent à partir de plateformes, nous savons que, par exemple, il existe des communautés en ligne pour les livreurs et les travailleurs des services de voiturage. Il s'agit de communautés qui offrent je crois, un soutien à titre d'information plutôt qu'un soutien social.

Et donc, je crois qu'il s'agit d'un type de travail qui entraîne nécessairement de l'isolement, s'il s'agit du travail qu'on fait comme emploi à temps plein.

Alexandra Bassa : Une étude de Statistique Canada menée en 2019 a révélé que les gains du travail à la demande de la majorité des travailleurs à la demande ne dépassaient pas 5000 $ par année. Le revenu médian net du travail à la demande s'élevait seulement à 4 303 $. Pourtant, pour plus d'un quart de ces travailleurs, les gains du travail à la demande représentaient l'ensemble de leurs gains annuels et plus de 89 % de leur revenu annuel total.

Le travail à la demande n'est pas réparti également dans l'ensemble des tranches de revenus au Canada. Le pourcentage des travailleurs à la demande dans les 20 % inférieurs de la répartition du revenu des particuliers était près de deux fois plus élevé que celui des travailleurs à la demande dans les 20 % supérieurs.

Alexandra Bassa : Alors, dans vos écrits, vous avez mentionné que les entreprises qui utilisent les plateformes peuvent utiliser les algorithmes de façon à nuire à l'autonomie des travailleurs? Qu'est-ce que vous vouliez dire par ça?

Paul Glavin : Eh bien, considérons un peu le concept de la gestion par algorithme. C'est lorsqu'une entreprise utilise des techniques technologiques pour gérer à distance le travail des travailleurs. Alors les plateformes de travail numériques gèrent généralement une main-d'œuvre qui est dispersée géographiquement.

Et elles ont peu de contacts directs avec leurs travailleurs. Alors elles s'appuient plutôt sur la collecte de données et la surveillance de leurs travailleurs pour automatiser la plupart des décisions de supervision. Ces décisions sont prises par des algorithmes logiciels. Ces algorithmes fonctionnent sans intervention humaine. Et ils peuvent être chargés de l'attribution de tâches particulières aux travailleurs, ils peuvent prendre des décisions relatives au niveau de rémunération, évaluer le rendement au travail et même congédier des travailleurs. Alors les algorithmes sont ce qui rend les plateformes de travail numériques aussi efficaces pour les services sur demande, dont nous bénéficions en tant que consommateurs. Mais ils occasionnent des problèmes pour les travailleurs. Des entretiens approfondis menés avec des travailleurs révèlent qu'il y a des défis à relever pour les travailleurs, leur autonomie et leur succès sur la plateforme.

Ces défis sont posés par ces algorithmes, n'est-ce pas? Donc, au départ, les règles de prise de décision sur lesquelles reposent ces algorithmes ne sont pas toujours connues du travailleur. Alors on ne sait pas toujours clairement pourquoi un travailleur peut se voir offrir un mandat bien rémunéré alors que les autres reçoivent des mandats moins attrayants. Et les travailleurs décrivent souvent dans les faits ces algorithmes comme des boîtes noires, n'est-ce pas?

Et cette transparence ou cette absence de transparence peut s'étendre à des choses comme des mandats précis. Nous avons entendu des livreurs se plaindre du fait qu'ils n'avaient pas les détails de l'emplacement d'un mandat avant d'accepter le mandat en question.

Et ça pouvait les amener à un voyage d'un bout à l'autre de la ville, par exemple, sur une grande distance. Et ce manque de transparence de l'information sur le mandat nuit aux travailleurs, n'est-ce pas? Ça nuit à leur capacité de prendre des décisions concernant l'emplacement des mandats et quels mandats accepter. Je crois qu'il est aussi compliqué pour les travailleurs de remettre en question les algorithmes, n'est-ce pas?

Leur compte pourrait être désactivé temporairement sur la plateforme. Si les scores moyens des évaluateurs n'atteignent pas un certain seuil. Alors avec un superviseur humain, le travailleur pourrait fournir le contexte d'une mauvaise évaluation. Peut-être que le client était en colère et a été injuste, mais les algorithmes tiennent rarement compte des circonstances atténuantes.

Il existe bien des procédures de grief, mais leur règlement peuvent prendre beaucoup de temps. Et en attendant, ce travailleur peut ne pas être en mesure de travailler. Alors on entend assez souvent des travailleurs se plaindre de se sentir à la merci d'un superviseur issu de l'intelligence artificielle froid et détaché. Et là encore, je crois que cela contredit le discours sur le travail à partir de plateformes qui permet de travailler de façon indépendante et sans supervision.

Alexandra Bassa : En 2019, 45 % des entreprises au Canada utilisaient une certaine technologie de pointe ou émergente et 6 % utilisaient l'intelligence artificielle.

Alexandra Bassa : Vous avez aussi parlé d'une idée, d'une certaine notion assez intéressante, celle de l'érosion du contrat social entre l'employeur et l'employé. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ça?

Paul Glavin : Oui. Je veux dire, nous en sommes témoins depuis des décennies, non? À bien des égards, lorsqu'on parle du travail à partir de plateformes, il s'agit de la prochaine étape dans un processus à plus long terme que certains appellent la précarisation du travail. Un processus par lequel on voit les occasions d'emploi permanent diminuer et les autres régimes d'emploi plus précaires augmenter, vous voyez?

Comme, essentiellement les contrats temporaires, les contrats à durée déterminée. Et ces régimes comportent nécessairement un affaiblissement du lien entre le travailleur et l'employeur, car ces derniers ne sont pas indéfiniment liés. Leur relation est temporaire. Et donc lorsque l'on pense au travail à partir de plateformes, c'est vraiment à mon avis la prochaine étape dans la précarisation du travail, plutôt que quelque chose de particulièrement novateur comme nous le voyons depuis quelque temps, mais on constate maintenant que les travailleurs n'ont pratiquement, ou ces personnes qui travaillent à partir de plateformes n'ont pratiquement aucun contrat avec la plateforme de travail numérique.

Alexandra Bassa : En 2018, plus de 1 employé sur 8 occupait un emploi temporaire. Environ six employés temporaires sur 10 travaillaient à temps plein, par rapport à près de neuf employés permanents sur 10.

Alors, pourquoi est-ce que c'est important de se préoccuper du fait qu'une personne soit employé salarié ou travailleur indépendant?

Paul Glavin : Il faut s'en préoccuper, car en vertu du droit du travail actuel, les entrepreneurs indépendants ne profitent pas de bon nombre des avantages et des protections auxquels les employés ont droit. Alors les lois du travail comme la Loi sur les relations de travail au Parlement visent des aspects comme le salaire minimum, les heures supplémentaires, les vacances, qui s'appliquent seulement aux employés.

Et si on est considéré comme un travailleur autonome, cela signifie aussi qu'on ne profite pas de certaines des protections en matière de santé et de sécurité auxquelles les employés ont droit. Alors le droit de refuser un travail dangereux, les inspections en milieu de travail, ceux-ci étant particulièrement importants. Et pendant la pandémie, nous avons vu comment la pandémie a mis en lumière certaines des vulnérabilités de ces travailleurs qui ne sont pas visés par les protections offertes à la main-d'œuvre. Et donc, étant donné que les personnes qui travaillent à partir de plateformes sont généralement considérées comme des entrepreneurs indépendants, cela a une incidence sur leurs droits, cela a une incidence sur le genre d'avantages auxquels elles ont accès.

Alexandra Bassa : En 2018, 15 % de la main-d'œuvre au Canada était composée de travailleurs autonomes. Un tiers des travailleurs autonomes ont indiqué l'indépendance, la liberté et le désir d'être son propre patron comme raison pour laquelle ils étaient travailleurs autonomes.

Et que pensez-vous du fait que certaines personnes considèrent le travail à partir de plateformes comme une forme d'entrepreneuriat?

Paul Glavin : Je crois que je demanderais ce que l'on entend par entrepreneuriat? L'entrepreneuriat n'est pas nécessairement une chose facile à définir, mais si on adopte un point de vue économique, l'entrepreneuriat renvoie généralement à une activité dans le cadre de laquelle une personne travaille pour son propre compte, assume le risque associé aux initiatives qu'elle prend, mais profite aussi du rendement de ces initiatives.

Dans quelle mesure cette définition s'applique-t-elle au travail à partir de plateformes? Dans une certaine mesure, je crois qu'elle s'y applique pour certains travailleurs à la pige qui exercent leurs activités en ligne et qui peuvent établir leurs propres tarifs et sont libres de choisir entre les clients. Je crois que dans ce cas c'est de l'entrepreneuriat. Seulement, je ne suis pas certain qu'elle s'applique à d'autres types de plateformes de travail pour lesquelles, je crois, d'importantes contraintes sont exercées sur l'autonomie et la façon de travailler. Et s'ils ne sont pas en mesure d'établir leurs tarifs, si ces derniers sont dictés par l'algorithme de la plateforme, s'ils risquent la désactivation de leur compte, s'ils n'acceptent pas un certain pourcentage de mandats, s'ils n'obtiennent pas tous les renseignements à propos des mandats, cela ressemble davantage à un employé qu'à un entrepreneur, à mon avis, mais c'est ça c'est l'intérêt de ce débat.

La réponse à cette question n'est pas toujours évidente et peut varier selon le type de plateforme de travail numérique.

Paul Glavin : La question de la définition du travail à partir de plateformes en tant qu'entrepreneuriat est controversée je crois, en partie parce que, oui, elle peut s'appliquer à certaines personnes qui recherchent la liberté et l'indépendance, mais je crois aussi que nous commençons à donner à ce terme entrepreneuriat une signification qui en dit souvent plus sur la résilience d'une personne face à l'incertitude et la précarité.

Et je ne suis pas certain que ce type d'entrepreneuriat est nécessairement avantageux. Alors nous pourrions avoir des gens qui effectuent du travail à partir de plateformes en pensant qu'ils sont des entrepreneurs, mais sans pouvoir en tirer les avantages. Et je participe à des travaux de recherche préliminaires en ce moment qui examinent la façon dont les personnes qui travaillent à partir de plateformes évaluent leur statut social.

Donc pour établir des mesures du statut social subjectif, on demande aux gens de s'autoévaluer sur une échelle de 1 à 10, où 10 correspond aux personnes qui ont les meilleurs emplois, la meilleure formation, le revenu le plus élevé. Et on constate en réalité que les personnes qui travaillent à partir de plateformes ont une meilleure évaluation de leur statut social comparativement aux travailleurs salariés. Cette évaluation est semblable à celle des travailleurs autonomes traditionnels. Alors je crois que des données indiquent qu'ils se jugent différemment. Cependant, lorsque nous avons demandé où ils se voyaient dans 10 ans sur cette échelle, la plupart des travailleurs se voyaient monter cette échelle, vous voyez? Ils se voyaient la remonter. Mais les personnes qui travaillent à partir de plateformes, en fait, sont moins optimistes à propos de leur mobilité. Donc ils déclarent dans les faits moins de mobilité et d'attentes concernant leur mobilité comparativement aux travailleurs salariés. Alors nous avons une dynamique intéressante selon laquelle ils se donnent une très bonne autoévaluation, de leur situation actuelle par rapport aux autres travailleurs, mais ils semblent pessimistes concernant leurs perspectives de mobilité sociale.

Et d'une certaine façon, ils pensent que, on le voit, ils adoptent l'idée de l'entrepreneuriat, mais ils connaissent aussi très bien les défis qui sont associés au travail à partir de plateformes pour le maintien des possibilités économiques.

Alexandra Bassa : Pour la plupart des travailleurs à la demande, le travail à la demande n'était qu'une activité temporaire.

Environ la moitié de ceux qui ont commencé un travail à la demande au cours d'une année donnée n'avait aucun revenu de travail à la demande l'année suivante. Cependant, une part non-négligeable des personnes ayant commencé un travail à la demande, environ le quart, sont demeurées des travailleurs à la demande pendant au moins trois ans ou plus.

Alexandra Bassa : Une étude de Statistique Canada a révélé que la taille de l'économie à la demande est passée de 6,0 % en 2008 à 6,8 % en 2009, alors que certains de ceux qui avaient perdu leur emploi salarié pendant la récession ont été poussés au travail autonome.

Croyez-vous qu'il est possible que la pandémie cause une autre tendance semblable?

Paul Glavin : Je crois que c'est une possibilité. Je veux dire, nous verrons, à mesure que les mesures de soutien du revenu commenceront à prendre fin, cela pourrait se produire. Je crois que les gens pourraient chercher ce type de travail pour compléter les heures de travail insuffisantes dans leur emploi principal. Ou s'ils ont du mal à trouver un emploi régulier, ils pourraient alors se tourner vers le travail à partir de plateformes.

La Prestation canadienne d'urgence (PCU) a fourni un coussin de sécurité. Les travailleurs pourraient aussi simplement avoir de nouvelles valeurs professionnelles. Aujourd'hui, en raison de la pandémie, il y a beaucoup de discussions à ce sujet et en ce qui concerne la souplesse de plus en plus recherchée. Le désir croissant de pouvoir travailler de la maison. Alors certains types de travail à partir de plateformes, mais aussi le travail à distance en ligne depuis le domicile.

Ce type de travail devient plus attrayant en raison de la pandémie. Mais je crois que, oui, il pourrait y avoir une incitation économique selon la situation de l'économie, tandis que la pandémie se poursuit.

Alexandra Bassa : Est-ce que l'économie à la demande joue un rôle dans l'accroissement des inégalités?

Paul Glavin : Je crois qu'il faut être prudent et ne pas trop jeter le blâme sur l'économie de plateforme. Là encore, je crois que son avènement pourrait être un symptôme de l'accroissement des inégalités, comme vous l'avez mentionné, en lien avec la grande récession.

Ce n'est pas le fruit du hasard, selon moi, qu'on ait assisté à la croissance du travail à partir de plateformes après, au lendemain de la grande récession. Et je crois que sa croissance au cours de la dernière décennie pourrait plutôt être une réaction des travailleurs aux options tout simplement inadéquates du travail salarié. Alors on lui accorde beaucoup d'attention. Ce modèle de travail à partir de plateformes reçoit l'attention des consommateurs, des travailleurs et aussi des autres entreprises qui veulent réduire les coûts de main-d'œuvre. Mais je crois que ce sont des problèmes auxquels sont en réalité confrontés les personnes qui travaillent à partir de plateformes ou auxquels les travailleurs font face depuis longtemps et qui sévissent depuis longtemps. Alors je crois que, d'une certaine façon, le travail à partir de plateformes est le prolongement de ce qui se passe depuis des décennies. Et qu'il peut certainement peut-être accentuer cette tendance. Mais je crois qu'il n'en est pas l'origine.

Alexandra Bassa : Les perspectives d'avenir des jeunes Canadiens continueront d'être façonnées par de nombreux facteurs, y compris l'économie à la demande. Des travaux récents de Statistique Canada ont examiné les débouchés des jeunes, du point de vue des tendances de la mobilité intergénérationnelle du revenu. Ceux-ci révèlent que la corrélation entre le rang du revenu d'un enfant à l'âge adulte et celui de ses parents suit une tendance croissante. Ce qui signifie que votre revenu à l'âge adulte est de plus en plus influencé par le revenu de vos parents lorsque vous étiez enfant. Cette diminution de la mobilité du revenu entre les générations, combinée au degré croissant d'inégalité du revenu chez les parents, soulève des inquiétudes particulières quant aux perspectives à long terme des Canadiens à faible revenu.

Qui sont les gagnants et les perdants de l'économie à la demande?

Paul Glavin : C'est une bonne question. Je crois que ce sont d'abord et avant tout les consommateurs qui sont les gagnants. Je pense que si nous devions revenir 20 ans en arrière, l'idée que nous pourrions éventuellement nous faire livrer des repas au beau milieu de la nuit, en 30 minutes et à un prix raisonnable nous aurait fait rire. Et je crois que c'est vraiment bien pour les consommateurs. Je crois qu'il y a des gens, des gens qui pensent que nous profitons vraiment de services pratiques et rapides qui ne témoignent pas du coût véritable, n'est-ce pas? Et le coût de ces services est donc, est subventionné par le capital des risques associés aux plateformes ou les faibles salaires des personnes qui travaillent à partir de ces plateformes. Mais inévitablement, sans aucun doute, les consommateurs en sont les gagnants.

Quant aux travailleurs, je crois qu'il y a des gens qui en profitent, ceux dont les compétences sont en demande, en particulier les pigistes en ligne qualifiés. Je crois qu'ils profitent de la clientèle élargie que ces plateformes fournissent. Je crois que pour ceux qui veulent seulement avoir un petit revenu d'appoint dont ils ne dépendent pas vraiment, un travail auquel ils s'intéressent peut-être davantage, c'est quelque chose comme un passe-temps. Je crois que c'est particulièrement utile pour ceux qui pensent peut-être partir à la retraite et que c'est une façon, vous savez, de faire progressivement la transition vers la retraite qui pourrait être avantageuse. Et certainement pour ceux qui, comme je l'ai mentionné, qui ont du mal à obtenir un emploi à temps plein, peut-être les personnes en situation de handicap ou les jeunes travailleurs qui ont moins d'expérience, je crois que c'est avantageux pour un bon nombre d'entre eux.

En même temps, je me demande s'il serait plus avantageux pour ces groupes de simplement avoir accès à un emploi stable et sûr qui leur offrirait cette souplesse. Les perdants, je crois, sont ceux qui deviennent dépendants de ce régime de travail pour leur revenu d'emploi à temps plein.

Je ne crois pas que leur modèle de travail permette de répondre aux besoins des travailleurs à temps plein. Je ne crois pas qu'il permette de répondre aux besoins financiers. Je ne crois pas qu'il permette à ces groupes de bien assumer leurs obligations familiales, car on peut s'interroger sur le degré de souplesse qu'il offre réellement. Et donc à l'heure actuelle, nous nous penchons sur un faible pourcentage qui fait ce travail comme emploi principal.

La grande question est de savoir si ce régime de travail augmentera chez ce groupe en particulier.

Alexandra Bassa : L'accès à un emploi stable et sûr est très important, surtout en ce moment. Un emploi à triple protection est un emploi qui n'a pas de date de fin prédéterminée, qui présente un faible risque d'automatisation et qui permet de faire face aux pandémies. En 2019, avant la pandémie de la COVID-19, deux employés sur 5 âgés de 18 à 64 ans occupaient un emploi à triple protection.

Et comment est-ce qu'on peut en savoir plus au sujet de vos travaux?

Paul Glavin : Des mises à jour sur mes travaux sont présentées sur le site Web du Département de sociologie de l'Université McMaster. Je participe aussi à une étude en cours appelée l'étude canadienne sur la qualité du travail et la vie économique. Cette étude est dirigée par l'Université de Toronto, en collaboration avec l'Université McMaster et d'autres établissements d'enseignement au Canada, et nous suivons le travail, la famille et la santé des Canadiens pendant la pandémie.

Et nous avons un site Web qu'on peut facilement trouver du même nom que l'étude canadienne sur la qualité du travail et la vie économique.

Alexandra Bassa : Merci beaucoup pour votre temps, c'était vraiment très, très intéressant.

Paul Glavin : Merci Alexandra.

Alexandra Bassa : Vous étiez à l'écoute de Hé-Coutez bien. Merci à notre invité, le professeur Paul Glavin.

Vous pouvez vous abonner à cette émission là où vous obtenez vos balados. Vous pourrez également trouver la version anglophone de notre balado, appelée Eh Sayers. Merci de nous avoir écouté et à la prochaine!

Hé-coutez bien! Épisode 3 - L'art de l'artisanat au Canada

Date de diffusion : le 22 décembre 2021

Nº de catalogue : 45-20-0003
ISSN: 2816-2269

Hé-coutez bien balados

La pratique ancienne de travailler avec ses mains à des projets d'artisanat a connu un regain d'intérêt pendant la pandémie, à un moment où les gens ont voulu se garder occupés, essayer un nouveau passe-temps ou peaufiner leurs habiletés à un niveau professionnel. Mais ce n'est pas tout, selon MaegenBlack, directrice de la Fédération canadienne des métiers d'art. Nous discutons du mouvement des arts et de l'artisanat au Canada, de sa renaissance et de sa nécessité.

Animatrice

Alexandra Bassa

Invitée

Maegen Black, directrice de la Fédération canadienne des métiers d'art

Écoutez

Hé-coutez bien! Épisode 3 - L'art de l'artisanat au Canada - Transcription

Générique : Vous êtes à l'écoute de Hé-coutez bien!, un balado de Statistique Canada où nous faisons la connaissance des personnes derrière les données et découvrons les histoires qu'elles révèlent. Je suis votre animatrice Alexandra.

Narration : Lorsque la pandémie de la COVID-19 a frappé, nous avons tous eu à limiter nos déplacements et nos activités. Pour certains, pas tous bien sûr, ça voulait dire se retrouver avec beaucoup plus de temps libre. Il fallait maintenant trouver de nouvelles façons de s'occuper, en tenant compte du fait que les lieux publics, les centres communautaires, les centres de sports et les autres activités habituelles n'étaient plus disponibles.

De nombreux endroits comme les universités et les bibliothèques, ont proposé une panoplie d'activités ou de cours en ligne pour donner l'occasion (ou l'impression pour certains) d'utiliser cette période pour être plus productifs, selon leurs intérêts. D'autres se sont lancé à fond dans l'activité physique, par exemple en pratiquant des cours de yoga, de zumba ou tout autre entraînement en ligne. Ou encore, avez-vous pris part à la ruée vers les vélos ou même les patins à roulettes? Certains ont préféré utiliser cette période de temps pour apprendre une nouvelle langue. Plusieurs ont préféré des activités comme les casse-têtes ou les jeux de société. Pour les plus créatifs il y avait les activités d'art et d'artisanat. L'artisanat a joué un rôle très particulier dans cette pandémie. Au niveau amateur, il a donné l'occasion aux gens de créer quelque chose de concret, ce qui est à la fois positif et productif. Certains artisans amateurs ont fait le saut vers le commercial et ont pu vendre leurs créations pour la première fois, rejoignant ainsi les rangs des artistes professionnels des métiers d'arts. Quelle que soit l'expertise, et peu importe s'il est pratiqué à des fins récréatives ou commerciales, l'artisanat peut tisser des liens et renforcer l'esprit communautaire, deux notions dont nous avions tous besoin en ces temps incertains. Pour en savoir un peu plus sur l'artisanat et les métiers d'arts, nous avons parlé à Maegen Black.

Maegen Black : Je suis Maegen Black, et je suis la directrice de la Fédération canadienne des métiers d'art.

Alexandra Bassa : Elle anime également le balado Citizens of Craft ou Citoyens des métiers d'art, disponible en anglais seulement). Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce que vous faites?

Maegen Black : En fait, c'est un peu difficile d'expliquer ce que je fais. Être la directrice d'une organisation nationale de service artistique est un poste un peu inhabituel. J'aide les organisations de métiers d'art à entrer en contact, à apprendre les unes des autres et à promouvoir les métiers d'art dans leur ensemble, ici au Canada et à l'étranger. La Fédération canadienne des métiers d'art existe depuis très longtemps sous différentes formes depuis 1974; je travaille pour l'organisation depuis 15 ans à une variété de projets divers avec de merveilleuses personnes de partout au pays.

Alexandra Bassa : Ma première question est très ouverte. Qu'est-ce qui fait partie de l'artisanat?

Maegen Black : C'est en effet la question! C'est la question qu'on me pose le plus souvent, probablement tout au long de ma vie professionnelle et il n'existe vraiment aucune définition facile et concise. Je réponds souvent quelque chose comme « Quelle est la définition de l'art? » ou « Quelle est la définition de la beauté? » Ça devient très ésotérique, mais lorsque j'essaie réellement simplement d'aller au fond des choses et de l'expliquer, l'une des versions de cette définition que j'utilise est que l'artisanat est une forme de fabrication qui associe les traditions matérielles aux compétences, à la conception et à la technologie contemporaine. Ça peut donc couvrir un vaste éventail de différents types d'artisanats et de métiers d'arts. En fin de compte, cependant, il s'agit de personnes qui fabriquent des choses pour la beauté ou pour l'utilité, et parfois à ces deux fins.

Narration - Alexandra Bassa : Selon l'Enquête sociale générale, Les Canadiens au travail et à la maison de 2016, la moitié des Canadiens ont participé à des activités créatives, les activités artisanales représentant la majorité de celles-ci, suivi par la musique et les arts visuels.

Alexandra Bassa : Est-ce qu'il y a des passe-temps ou des activités que les gens font sans nécessairement penser qu'il s'agit d'artisanat, par exemple la pâtisserie ou la boulangerie? Est-ce que ça c'est de l'artisanat?

Maegen Black : Vous savez, à nouveau, ça dépend vraiment. L'artisanat et les métiers d'art représentent vraiment tout un éventail; alors lorsque l'on parle de métier d'art à la Fédération canadienne des métiers d'art, nous désignons réellement les personnes qui travaillent de façon professionnelle à titre d'artisans; donc des personnes qui travaillent en orfèvrerie, en conception de meuble, en poterie, en soufflage du verre ou à des activités qui pour lesquelles il faut réellement un certain niveau de compétences. On ne peut toutefois pas ignorer que dans la société contemporaine, la terminologie de métier d'art ou d'artisanat s'est beaucoup étendue. Il suffit de dire que l'on perfectionne son art et cela pourrait vouloir dire n'importe quoi. Donc, je comprends pourquoi, parfois, il est un petit peu difficile de saisir cela. Je pense que d'envisager l'artisanat comme étant un éventail de capacités, permet aux gens de comprendre que leurs performances ne sont peut-être pas parfaites dans le domaine en question. Pourtant, chacun a un rôle à jouer dans toute forme de réalisation, donc je n'aime pas dire que faire son pain est inclus ou non ou que le soufflage du verre est inclus ou non. On pourrait dire qu'il s'agit un peu de la professionnalisation d'une activité, mais il y a également une place pour la participation des amateurs.

Narration - Alexandra Bassa : Si c'est la pâtisserie qui vous intéresse, les données suivantes seront peut-être plus à votre goût! En 2020, il y avait 60,4 kg de farine de blé disponible, pour chaque personne au Canada.

En 2020, le Canada a importé plus de 13,5 millions de kg de levures actives, soit plus de 3 millions de plus qu'en 2019.

Alexandra Bassa : Lorsque la pandémie a éclaté, les épiceries ont manqué de levure parce que tout à coup plein de gens ont commencé à faire du pain. Qu'est-ce qui explique cette réaction, selon vous? Pourquoi, en pleine pandémie, les gens ont-ils souhaité créer quelque chose de leurs propres mains, alors qu'ils achèteraient ça d'habitude en magasin?

Maegen Black : Vous savez, c'est juste mon impression personnelle, fondée sur le fait que j'évolue dans le monde de l'artisanat et des métiers d'art depuis si longtemps et en ayant vécu la pandémie moi-même, bien sûr. Je pense que c'est un sentiment de contrôle. Je pense que les gens avaient si peu de contrôle sur leur vie quotidienne et sur ce qu'ils pouvaient ou ne pouvaient pas faire, sans savoir ce que l'avenir allait apporter.

Alors d'une certaine façon, il était possible de diriger son énergie vers quelque chose qui allait apporter un moment de joie ou un moment de compréhension ou un moment de révélation dans un contexte où tout cela manquait. Donc, je pense qu'il y avait quelque chose de fondamental dans le fait de fabriquer quelque chose, que ce soit en s'essayant à un type d'arts textiles, apprendre le crochet, apprendre seul comment faire du pain des pâtisseries, ou tout simplement de prendre les premiers pas et explorer ce qui nous entourait constamment. Peut-être que nous n'avions pas le temps ou le désir de nécessairement faire ce pas et de mettre vraiment les mains dans la matière et essayer de créer et fabriquer des choses. Donc j'espère que les gens ressortent de la pandémie avec une plus profonde appréciation de tout ce qui entre dans la fabrication de toutes ces choses, que ce soit un chef de restaurant qui fait son propre pain ou autre chose... comme un type de versions consommables de ce que nous faisons... qu'il s'agisse d'un bijou ou d'un objet en verre coloré ou de la tasse dans laquelle vous buvez votre café. Il y a, comme je l'ai dit plus tôt, tout cet éventail de différents objets qui existent et qui nous entourent jusqu'à l'art public, même les choses que vous voyez dans votre ville, dans votre collectivité, qui font de votre collectivité ce qu'elle est, ou qui sont le reflet que vous avez de votre collectivité. Je pense par conséquent que même si cela commence à petite échelle, à partir de ce que vous pouvez faire avec vos mains, jusqu'à la manière dont nous sommes reliés à travers les endroits où nous vivons, où nous travaillons et où nous nous divertissons en fait. Lorsque nous n'avons plus eu accès à tout ça au cours de la pandémie, nous avons trouvé des manières plus personnelles de faire ces liens.

Narration - Alexandra Bassa : Se tisser des liens et garder contact a été très important pour de nombreuses personnes alors que nous faisons face à la pandémie.

Près de 38 % des Canadiens ont indiqué avoir éprouvé des sentiments de solitude ou d'isolement en raison de la pandémie de la COVID-19.

Alexandra Bassa : Avez-vous remarqué des tendances en rapport avec l'artisanat pendant la pandémie?

Maegen Black : Je pense que l'une des plus grandes tendances d'artisanat pendant la pandémie était définitivement de faire des masques. Vous savez, tout le monde essayait de trouver un masque pour de nombreuses raisons, des raisons de santé très importantes, mais également simplement parce que c'était quelque chose que nous pouvions faire pour s'entraider et donc une foule de personnes fabriquaient des masques et les vendaient en ligne. Beaucoup d'artistes textiles ont redirigé leurs activités pour fabriquer des masques très créatifs. Je connais des artistes à Cap-Breton qui faisaient une sorte de masques à teinture naturelle de style shibori. Des artistes dans l'ensemble du pays ont adopté des perspectives différentes en la matière. Il y a d'ailleurs eu une exposition vraiment excellente formée à partir d'un groupe Facebook dans le cadre d'un projet communautaire. Le projet breathe (respire). Si vous faites une recherche en ligne sur ce projet, vous trouverez des masques absolument fabuleux faits par des artistes dans l'ensemble du pays. Il ne s'agit pas d'œuvres qui visaient l'aspect sanitaire. Il s'agissait réellement d'œuvres artistiques sculpturales; certains étaient en écorce de bouleau, d'autres, ornés de perles et d'autres en fourrure. Un grand nombre d'artistes autochtones ont participé à la création d'œuvres de cette exposition. Il s'agissait principalement d'artistes autochtones de l'ensemble du Canada, mais également du reste de l'Amérique du Nord. C'est une belle communauté d'artistes se rassemblant et utilisant le masque comme symbole pour créer quelque chose à un moment très difficile pour tout le monde. C'était un projet vraiment beau qui s'est perpétué pour donner une exposition dans la vraie vie, si on peut dire, et non un projet issu du domaine virtuel. L'exposition est en tournée dans le pays maintenant. C'est une excellente exposition que je recommande vraiment vivement.

Je me souviens dans les mois précédant Noël, je me disais que les masques faits à la main allaient être le cadeau incontournable de l'année. J'avais raison.

Alexandra Bassa : Quand on y pense, il y a plusieurs personnes qui sont des couturiers et couturières en herbe, comme par exemple les parents qui fabriquent les costumes d'Halloween de leurs enfants. Plusieurs personnes ont fabriqué leur propres masques au début de la pandémie et ont même créé des masques personnalisés pour leurs proches. C'était une façon de pouvoir prendre soin de nos proches, de loin.

Maegen Black : C'est tout à fait ça et c'est vraiment un bel aspect de l'artisanat. C'est comme une nécessité. Vous pouvez faire quelque chose pour vous quand vous en avez besoin, mais c'est également une manière de montrer votre appréciation, que vous pouvez faire quelque chose pour aider quelqu'un grâce à une simple compétence.

Alexandra Bassa : En général, avez-vous remarqué s'il y avait effectivement un plus grand nombre de gens qui ont cherché quelque chose de créatif à faire depuis le début de la pandémie?

Maegen Black : Depuis la pandémie, je crois oui, simplement dans ma vie personnelle et dans mes connaissances, mes amis, ma famille et les gens de ma communauté. Nous avons définitivement vu davantage de gens s'essayant simplement à quelque chose de nouveau. Je ne sais pas si cela découle de ne simplement pas pouvoir faire les autres choses qui rempliraient notre temps, comme de voyager ou d'aller au restaurant ou quoi que ce soit d'autre, mais je pense que les gens cherchaient à apporter un petit peu de joie dans leur journée ou même simplement pour s'occuper, n'est-ce pas? Quelque chose à faire lorsqu'il y a tant de limites à ce que vous seriez généralement occupés à faire. Je pense que ce n'est pas étonnant que les gens se soient tournés vers l'artisanat comme exutoire.

Alexandra Bassa : Les loisirs, c'est important! Les femmes âgées de 25 à 54 ans, ont consacré en moyenne 3,6 heures par jour à des activités de loisirs en 2015, par rapport à 4,1 heures par jour, pour les hommes. Est-ce que vous une idée des types d'artisanat qui ont été les plus populaires au cours de la pandémie et pourquoi ?

Maegen Black : À nouveau, du point de vue statistique, nous n'avons pas nécessairement encore d'informations à ce sujet. Cela viendra peut-être avec le temps, mais je pense que si j'étais dans cet état d'esprit, si je devais prendre le temps d'observer dans cette optique la pandémie ou l'après-pandémie, je pense que certains des artisanats les plus simples à aborder sont ceux basés sur le textile, juste parce qu'ils ne sont, d'une certaine manière, pas aussi salissants que certains autres. Il y a bien sûr des outils et des espaces de studio dont vous avez besoin pour faire ces choses, mais il est possible de commencer à un niveau très basique, très fondamental pour faire quelque chose avec simplement une aiguille, un fil, des ciseaux et du tissu, comme premier pas. Cela peut devenir bien plus complexe en évoluant jusqu'à pouvoir filer de la laine, carder de la laine depuis l'arrière d'une patte de mouton. Cela va vraiment jusqu'aux fils individuels, n'est-ce pas? Alors je pense que pour une réponse courte ce seraient les textiles. Je vous ai donné une réponse longue, mais une réponse course serait vraiment que les textiles sont probablement l'artisanat le plus accessible que les gens peuvent aborder en premier lieu, mais il existe tout un monde de métiers d'art. Ce tout petit pas vous emmène dans un vaste monde vous incitant à essayer de nouvelles choses. Avec les studios, lorsque vous découvrez la céramique, ça devient un peu plus difficile. Vous devez avoir un four et disposer d'autres espaces particuliers où créer ces objets. Il en va de même pour le métal ou la forge. Vous devez avoir du feu, des enclumes, de la ventilation et prendre des précautions. Il existe un immense éventail d'activités, réellement immense.

Alexandra Bassa : Ce sont les textiles qui vous intéressent? En 2019, selon les estimations, 1,1 million de kg de laine brute a été achetée au Canada directement auprès des producteurs canadiens.

Okay, revenons à nos moutons!

Est-ce que vous trouvez qu'il y avait beaucoup de gens qui ont essayé de nouvelles activités artisanales à W

Maegen Black : Je pense que les gens ont toujours fait cela. Depuis plusieurs, plusieurs générations, des personnes se sont essayé à de nouvelles choses ou ont essayé d'apprendre de nouvelles compétences ou de se tremper le bout des pieds dans un aspect différent de l'artisanat, quel que soit le moyen d'expression ou quelle que soit la discipline. Je pense cependant avoir constaté une augmentation de ce que je vais appeler des kits ou des ateliers; vous savez, tout ce phénomène de soirée peinture, comme je l'appelle. Je pense que cela a définitivement augmenté, parce que les gens ont, d'une certaine manière, un plus grand accès à des directives grâce à Internet et que les gens peuvent apprendre eux-mêmes.

J'ai vu des artistes faire des choses vraiment intéressantes comme une artiste en Nouvelle-Écosse.

Narration - Alexandra Bassa : Maegen a enchaîné par la suite en nous expliquant comment certains artisans ont fait preuve de créativité en vendant des trousses et des tutoriels en ligne pour enseigner une nouvelle forme d'artisanat. Parfois ils offraient même des cours virtuels en direct.

Témoignage - Andrea Tsang Jackson : Je m'appelle Andrea Tsang Jackson et je suis une artiste textile et fabricante de courtepointes basée à K'jipuktuk/Halifax, en Nouvelle-Écosse. Alissa Kloet de Keephouse Studio est une conceptrice textile qui vit à Seaforth, en Nouvelle-Écosse. Ensemble, nous sommes collaboratrices de longue date. Au cours d'un programme d'artiste en résidence auquel nous avons participé ensemble à l'été 2019, nous avons eu l'idée de collaborer sur des trousses de courtepointe. Elle s'occuperait de la conception d'une meilleure crème pour le tissu imprimé et moi du motif de la courtepointe. Les fabricants de courtepointe aiment souvent acheter du tissu en paquets appelés Fat Quarter bundles, ce qui signifie différents quarts de mètre de tissu coordonné.

Nous avons lancé notre premier paquet juste avant le début de la pandémie. Le fait de créer quelque chose à la main, nous permet de garder un lien avec le monde physique, surtout dans un monde qui a été si rapidement numérisé et rendu virtuel pendant cette pandémie. Il y a tellement de réconfort et de familiarité, associé à la courtepointe. Quand on vit des temps incertains, nous recherchons des choses auxquelles nous pouvons nous accrocher, littéralement, et les courtepointes sont tactiles. L'acte même de créer, loin de toutes les réunions Zoom et des appels sur FaceTime, créer un lien qui nous fait apprécier le moment présent. En même temps, les courtepointes c'est un peu comme recevoir un câlin physique, mais à distance lorsque nous en fabriquons pour d'autres personnes.

Maegen Black : C'est alors un pas plus loin que de simplement acheter un livre ou de simplement obtenir un manuel de marche à suivre pour essayer de faire quelque chose soi-même. Vous disposez alors d'un expert qui peut vous guider tout au long du travail et vous donner des conseils. C'est là que la magie s'opère réellement. Je trouve que lorsque l'on apprend une nouvelle compétence, parler à quelqu'un qui en sait un peu plus et qui s'y est exercé longtemps, et peut vraiment vous guider tout au long du processus, est vraiment je pense, une expérience inspirante; quelque chose qui multiplie votre niveau de compétence. En disposant de quelqu'un qui vous guide, le processus est plus facile.

Alexandra Bassa : Donc pour les auditeurs adeptes d'artisanat qui souhaiteraient passer à l'étape suivante, c'est-à-dire par exemple, des gens qui pratiquent déjà une activité d'artisanat à un niveau amateur mais qui souhaitent devenir professionnels, avez-vous des conseils pour eux? Des ressources qui pourraient leur être utiles?

Maegen Black : Absolument. J'ai tellement de conseils pour les personnes souhaitant atteindre le niveau suivant dans un métier d'art. La première chose que je dirais est de communiquer avec leur conseil des métiers d'art local, provincial ou territorial. Que ce soit Craft Ontario dans le centre-ville de Toronto ou l'Alberta Craft Council à Edmonton, qui a également un espace à Calgary. Cela n'a pas d'importance que vous soyez dans une grande ville ou dans une région rurale. Tournez-vous vers votre conseil des métiers d'art provincial ou territorial et consultez leurs programmes. Ils peuvent vous mettre en contact avec d'autres guides ou d'autres artistes de votre propre collectivité. Tournez-vous vers votre galerie d'art locale également. Un grand nombre d'entre elles proposent des cours ou des événements ponctuels où des artistes professionnels viennent enseigner. Il y a tant de possibilités et je peux pratiquement vous garantir que dans toute collectivité qu'il s'agisse d'une grande ville ou d'un minuscule hameau au Canada, il y a une boutique d'artisanat quelque part, alors faites vos recherches. Parlez aux gens qui y travaillent, achetez des œuvres de vos artistes locaux et demandez-leur s'ils proposent des ateliers ou des cours. Si vous voulez vraiment passer au niveau supérieur, les Conseils des métiers d'art sont vraiment la marche à suivre.

Alexandra Bassa : En 2016, on comptait 14 160 artisans employés au Canada. Selon vous, qu'est-ce qui distingue vraiment les artistes canadiens?

Maegen Black : Je pense que ce qui distingue particulièrement les métiers d'art canadiens est qu'ils englobent tant d'origines et d'expériences diversifiées y compris des expériences contemporaines. Ils peuvent ainsi intégrer des traditions, mais sont également liés à ce que nous fabriquons actuellement ou les tendances des styles ou des expériences que nous avons de nos jours, ou même les concepts que nous souhaitons explorer désormais. Nous pouvons observer l'histoire d'un lieu à travers l'artisanat et la culture comme contexte et je ressens honnêtement que le Canada est un endroit tellement diversifié. Nous avons tellement de gens différents, issus d'horizons différents, qu'il s'agisse d'artistes autochtones ayant des histoires remontant à des milliers et des milliers d'années ou des immigrants ici seulement depuis quelques générations ou de tout nouveaux arrivants au Canada. L'artisanat et les métiers d'art ont accompagné toutes ces diverses expériences. Je pense que nous avons beaucoup à apprendre et à partager et que c'est une manière pour nous de nous comprendre les uns les autres sans barrières linguistiques. Je pense que l'artisanat et l'art nous permettent de partager, de croître et d'apprendre sur les autres et peut-être de mieux nous comprendre malgré toutes ces origines si diversifiées.

Le Canada a également une histoire complexe et je ne pense pas que quiconque puisse échapper à cette conversation. Je pense franchement d'ailleurs qu'il est irresponsable de ne pas penser à cette conversation. Il y a en effet également cette très profonde histoire d'artisanat autochtone au Canada qui est si belle, selon moi, et qui a beaucoup à dire et qui est si pertinente dans la société, vous savez, du point de vue artistique, du point de vue de la compréhension culturelle et de la façon dont nous pouvons commencer à nous comprendre mutuellement. Lorsque vous commencez à parler d'enjeux importants et difficiles, à travers les arts, cela aide à ouvrir des portes, à ouvrir des esprits et à ouvrir des perspectives. Je ne pense pas que cela résoudra tous les problèmes, mais je pense vraiment que c'est une façon pour les gens de communiquer. Cela présente une immense valeur. J'encourage donc également les gens à communiquer avec le Collectif des commissaires autochtones, de découvrir les collections et les musées de Premières Nations, les galeries ayant des magasins et des boutiques ainsi que les artistes travaillant dans l'ensemble du Canada issus de diverses nations et de différentes collectivités. Il y a tellement de belles choses dans notre pays grâce auxquelles nous pouvons communiquer et j'espère que les gens prennent le temps de les explorer, car le Canada est tellement diversifié, tout comme notre artisanat.

Alexandra Bassa : En 2017, environ un quart des autochtones âgés de 15 ans et plus vivant hors réserve ont réalisé des sculptures, des dessins, des bijoux ou d'autres types d'œuvres d'art au cours des 12 derniers mois. Est-ce qu'il reste quelque chose que je n'ai pas mentionné et dont vous aimeriez parler?

Maegen Black : Je pense que j'encouragerais les personnes dans l'ensemble du Canada à considérer l'artisanat comme une manière de retisser des liens avec la communauté, pas seulement dans leur propre maison ou pour leur propre expérience personnelle. Ce sont deux aspects vraiment très sains et bénéfiques, mais lorsque vous émergez du cocon post-pandémique que nous nous sommes créé, tournez-vous vers votre collectivité pour découvrir les pratiques d'artisanat du moment ou les événements de métier d'art qui s'y déroulent. C'est une manière pour nous de ressortir dans la collectivité afin de se soutenir pour le plaisir, pour se sentir productifs, pour se sentir reliés. Il y a tellement d'occasions de regarder des œuvres artisanales, d'acheter de l'artisanat, si vous souhaitez en faire collection, ou de saisir l'occasion d'apprendre quelque chose de nouveau pour vous-même en essayant une nouvelle pratique d'artisanat. Des établissements d'enseignement proposent des programmes. Comme je l'ai déjà mentionné, il y a les conseils des métiers d'art dans l'ensemble du pays, des galeries, des musées, des boutiques locales, des centres d'amitié. Il y a tant d'endroits où vous pouvez entrer en contact avec les métiers d'art. Si vous cherchez à faire quelque chose d'épanouissant, je pense que ce sont d'excellents endroits à explorer.

Alexandra Bassa : Il y a plusieurs façons de s'impliquer dans le monde de l'artisanat. En décembre 2020, on comptait 67 930 entreprises dans le secteur des arts, du divertissement et des loisirs.

Alors, comment est-ce qu'on peut en savoir plus à votre sujet et sur votre travail? Est-ce que vous êtes sur les réseaux sociaux?

Maegen Black : Vous pouvez trouver de plus amples renseignements sur la Fédération canadienne des métiers d'art elle-même et les métiers d'art en général à deux endroits : le site Web canadiancraftsfederation.ca/fr/ qui présente notre organisation et toutes les nombreuses organisations avec lesquelles nous travaillons. Il y a également Citoyens des métiers d'art à citizensofcraft.ca/fr . Vous y trouverez plus de 700 profils d'artistes et d'organisations de métiers d'art dans l'ensemble du pays. Nous explorons dans cet espace la signification des métiers d'art. C'est réellement un centre d'information sur les métiers d'art et nous y proposons également un balado. Bien sûr je veux partager ça avec tout le monde, alors consultez notre site Web en effet. Je suis disponible à Citoyens des métiers d'art et à la Fédération canadienne des métiers d'art et à pratiquement tous les événements de métiers d'art auxquels je peux assister. C'est là que vous trouverez Maegen Black.

Alexandra Bassa : Et, si vous cherchez l'exposition d'art sur les masques que Maegen a mentionnée.

Maegen Black : Pour cette exposition, il suffit de faire une recherche avec le mot « breathe. » dans Facebook, avec un point à la fin; donc breathe. avec un point à la fin. Cela vous dirigera vers un groupe public qui compte environ 2 000 membres et qui présente des centaines de masques que des personnes ont fabriqués.

Alexandra Bassa : Allez voir. C'est vraiment chouette.

Alexandra Bassa : Vous étiez à l'écoute de Hé-coutez bien! Merci à Maegen Black de la Fédération canadienne des métiers d'art et à Andrea Tsang-Jackson de Third Story Workshop pour nous avoir parlé de son artisanat.

Vous pouvez vous abonner à cette émission là où vous obtenez vos balados. Vous pourrez également trouver la version anglophone de notre balado, appelé Eh Sayers. Merci de nous avoir écouté et à la prochaine!