Rapport et propositions de recommandations - Résultats de la mobilisation consultative sur le concept de minorité visible
Diversité et Statistique socioculturelle
Statistique Canada
Contenu
- Partie 1 : Introduction
- Partie 2 : Conclusions et propositions de recommandations
- Partie 3 : Prochaines étapes
Partie 1 : Introduction
1.1. Contexte
Le Canada est reconnu pour sa diversité ethnoculturelle et religieuse, qui se reflète dans les données recueillies dans le cadre d'un recensement national depuis 1871. Étant donné la nature évolutive et complexe de la diversité au pays, Statistique Canada a mené de vastes consultations et des recherches approfondies afin d'améliorer la collecte et la mesure de la diversité ethnoculturelle et religieuse de la population, ainsi que la terminologie utilisée pour la décrire.
Le terme « minorité visible » a été créé par l'activiste afro-canadienne Kay Livingstone, en 1975, qui a notamment travaillé à l'organisation d'une conférence nationale de femmes de minorités visibles. Le terme est devenu un outil d'organisation afin de remettre en question les pratiques institutionnelles injustes dans les domaines de l'éducation, des services de police et de l'immigration, et a rapidement été repris dans les médias.Footnote 1 Le terme a été davantage reconnu lorsque la juge Rosalie Silberman Abella l'a utilisé dans son rapport de la Commission fédérale d'enquête sur l'égalité en matière d'emploi (1984).Footnote 2 Le document explorait les obstacles systémiques « qui, de par leur conception ou par voie de conséquence, gênent l'accès des particuliers ou des groupes à des possibilités d'emplois, en raison de caractéristiques qui leur sont prêtées à tort ».Footnote 3 La juge Abella a établi quatre groupes qui devraient faire l'objet de mesures stratégiques ciblées en ce qui concerne l'équité en matière d'emploi, notamment les femmes, les Autochtones, les personnes handicapées et les minorités visibles. Elle a soutenu que pour éliminer les obstacles systémiques auxquels se heurtaient les « minorités visibles, [il fallait] commencer à nous en prendre d'abord au racisme ».Footnote 4
Le rapport a mené à l'adoption de la Loi sur l'équité en matière d'emploi (LEE), en 1985, qui définissait les minorités visibles comme des « personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n'ont pas la peau blanche ». La loi a été modifiée en 1996, mais la définition du terme « minorités visibles » est encore en vigueur.
Un groupe de travail interministériel dirigé par le Programme du travail d'Emploi et Développement social Canada (qui s'appelait à ce moment-là Emploi et Immigration Canada) s'est vu confier le mandat d'élaborer un programme statistique. Afin de se conformer à la LEE, Statistique Canada a été chargé de fournir des données repères, qui sont recueillies par l'intermédiaire du recensement national. En 1987, Emploi et Immigration Canada a établi des groupes désignés sous le nom de « minorités visibles », qui ont été inclus dans la publication Équité en matière d'emploi : documents techniques de référence. Ces groupes comprenaient notamment les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins, les Latino-Américains, les Arabes, les Asiatiques du Sud-Est, les Asiatiques occidentaux, les Coréens et les Japonais.
La société canadienne a évolué depuis les années 1980, tout comme les besoins en matière de données. Les données sur les minorités visibles étaient spécifiquement recueillies aux fins de la LEE, mais ces données sont aussi utiles pour élaborer des politiques de lutte contre le racisme et la discrimination ainsi que pour fournir des possibilités égales à tous. À l'heure actuelle, des administrations, des entreprises, des collectivités, des fournisseurs de soins de santé, des chercheurs et diverses organisations dans l'ensemble du pays se servent de ces données.
Au cours des dernières années, on a fait part à Statistique Canada de commentaires sur l'utilisation du terme « minorités visibles » lorsque des données sont diffusées. En fait, divers intervenants demandent à l'organisme de cesser d'utiliser ce terme. En outre, on constate une augmentation des demandes de données plus détaillées sur les groupes de population actuellement désignés en tant que « minorités visibles » afin de faire ressortir la diversité de ces populations. Autrement dit, il faut de plus en plus de renseignements sur les différents groupes qui composent la population des minorités visibles pour élaborer des politiques et des programmes.
Parallèlement, de nombreux utilisateurs de données ont indiqué qu'il était important de pouvoir comparer les cycles de recensement et des sources de données différentes, car un changement apporté à une question du recensement pourrait avoir une incidence à cet égard. Il faut tenir compte de ces éléments lorsque l'on révise la norme actuelle.
Au fil du temps, Statistique Canada a exploré diverses façons de présenter des données pertinentes qui reflètent la diversité de la population. Une approche consiste à présenter des données sur des groupes de population distincts et d'éviter de présenter des données sur l'ensemble des minorités visibles. Par ailleurs, l'organisme fournit de plus en plus de données et d'analyses intersectionnelles afin de ventiler davantage les groupes de population selon l'ethnicité, l'appartenance religieuse, le lieu de naissance, le statut de génération, la langue, le genre et l'orientation sexuelle.
Il faut tenir compte de plusieurs facteurs lorsque l'on modifie ou que l'on met à jour une norme statistique utilisée dans le contexte du recensement. Parmi ceux-ci, notons les modifications législatives, les nouveaux besoins en matière de données, les constats des mobilisations consultatives et les résultats d'essais robustes menés pour déterminer l'incidence des changements apportés à la terminologie et aux catégories.
En ce qui concerne la révision de la norme relative aux minorités visibles, il faut tenir compte des modifications futures apportées à la LEE. Le Groupe de travail sur l'examen de la Loi sur l'équité en matière d'emploi (le Groupe de travail) a été mis sur pied en 2021 afin d'examiner la LEE et de conseiller le ministre du Travail sur la façon de moderniser et de renforcer le cadre fédéral sur l'équité en matière d'emploi.Footnote 5 Le rapport final, qui contient des recommandations, a été publié en décembre 2023.Footnote 6 Statistique Canada fournit des services à un vaste éventail d'intervenants et sait qu'il faut fournir des données bien adaptées à diverses fins autres que l'équité en matière d'emploi; cependant, les recommandations du Groupe de travail seront rigoureusement prises en considération.
En outre, les normes en matière de données utilisées dans le recensement national sont élaborées pour convenir à un vaste éventail de populations à l'échelle du Canada, dans le respect des normes les plus élevées en matière de qualité des données et de confidentialité. Les écarts dans les caractéristiques de la population entre les provinces, les différences importantes entre les régions rurales et urbaines ainsi que les exigences de produire et de définir des données dans les deux langues officielles posent des défis pour la révision de la norme relative aux minorités visibles.
Statistique Canada met actuellement à l'essai différentes options afin de mettre à jour la norme en matière de données sur les minorités visibles en vue de se préparer au Recensement de 2026. En plus de cette initiative de mobilisation ciblée, d'autres consultations ont été tenues sur le contenu du recensement précédent (Consultation sur le contenu du Recensement de la population de 2026). Les commentaires reçus à cette occasion ont été pris en considération dans l'élaboration des approches pour le Test du recensement de 2024. Les résultats du test du recensement serviront à présenter des recommandations sur le contenu définitif inclus dans le questionnaire du Recensement de 2026. Statistique Canada suit l'échéancier du recensement, mais l'objectif général consiste à déterminer la norme de l'organisme qui peut être utilisée au-delà du recensement, notamment dans diverses enquêtes, dans d'autres ministères et organismes fédéraux et provinciaux ainsi que dans divers services municipaux.
1.2. Initiative de mobilisation
Statistique Canada s'est engagé à consulter des partenaires, des intervenants et le grand public afin d'établir une terminologie qui décrit adéquatement la population, de revoir les catégories pour tenir compte de la diversité grandissante de celle-ci et d'offrir des façons adéquates et souples de présenter les données en vue d'une utilisation variée.
Au cours des dernières années, des efforts continus ont été déployés pour échanger avec les utilisateurs de données en ce qui a trait aux données ethnoculturelles, au moyen de discussions informelles avec des intervenants des administrations publiques et du milieu communautaire. En outre, une mobilisation ciblée menée auprès d'intervenants des administrations publiques a eu lieu au printemps 2021 et a été complétée par la création du Comité consultatif d'experts de la statistique de l'immigration et ethnoculturelle.
Ces initiatives sont menées en parallèle à un vaste programme de consultation qui permet aux utilisateurs de données et aux parties concernées partout au Canada de faire connaître leur point de vue sur le contenu du recensement et sa stratégie de diffusion. Le rapport de consultation sur le contenu du Recensement de la population de 2026 (Consultation sur le contenu du Recensement de la population de 2026) a été publié en mai 2024.
Afin de mettre davantage l'accent sur la norme relative aux minorités visibles et d'élargir le discours pour inclure un vaste éventail d'intervenants, Statistique Canada a lancé une mobilisation consultative sur le concept de minorité visible en octobre 2022 (Mobilisation consultative sur le concept de minorité visible). Cette consultation visait à obtenir des commentaires sur la norme en matière de données sur les minorités visibles d'un vaste éventail de participants, y compris des utilisateurs de données, des représentants d'organisations de la société civile, des administrations publiques à l'échelle fédérale, provinciale et locale, des universitaires, des chercheurs et toutes autres parties intéressées, comme le grand public. Une gamme d'activités, dont des réunions ciblées, deux phases de discussions en groupe et un formulaire de rétroaction accessible au public, ont été planifiées. L'objectif général consistait à tirer parti de ces commentaires collectifs afin de proposer des modifications à la norme relative aux minorités visibles en vue du Recensement de 2026.
La consultation a été annoncée publiquement sur la page Web de Statistique Canada et par l'intermédiaire de ses comptes de médias sociaux. Les annonces indiquaient les types de commentaires recherchés ainsi que le calendrier de la consultation, et donnaient les coordonnées à utiliser par les parties intéressées pour présenter leurs observations ou pour faire part de leurs questions et commentaires à Statistique Canada.
On a également invité par courriel des intervenants et des partenaires, y compris des organisations de la société civile et un certain nombre de chercheurs dans le domaine de la diversité ethnoculturelle, à participer et on les a encouragés à transmettre l'invitation à la consultation à d'autres membres de leur réseau. Les parties intéressées ont été invitées à participer à des discussions de groupe et à soumettre des propositions écrites à Statistique Canada.
La mobilisation portait sur divers aspects de la norme relative aux minorités visibles, notamment la terminologie utilisée pour la diffusion, les catégories, l'usage des données et l'établissement de réponses menant à la diffusion définitive des données.
1.2.1 Activités
La mobilisation s'est tenue d'octobre 2022 à novembre 2023. À l'automne 2022, Statistique Canada a organisé des groupes de discussion composés d'universitaires et d'intervenants clés issus des administrations publiques fédérales et provinciales. Cette activité a réuni 48 participants.
En mai 2023, Statistique Canada a organisé des séances d'information virtuelles avec des représentants de divers ministères fédéraux afin de présenter les résultats préliminaires de la mobilisation et d'obtenir leurs commentaires. Cette activité a réuni 178 participants, qui ont aussi été invités à présenter leurs commentaires au moyen d'un formulaire en ligne. Plus de 70 communications ont été reçues.
Une deuxième phase de groupes de discussion a eu lieu en juin 2023 afin d'obtenir les commentaires de représentants d'organisations qui participent à des initiatives d'équité, de diversité et d'inclusion, y compris divers organismes à but non lucratif qui viennent en aide à des communautés diverses. Cette activité a réuni 57 participants.
Enfin, les constats initiaux ont été présentés au grand public en novembre 2023, puis ont été annoncés sur diverses plateformes de médias sociaux. À ce moment-là, toute partie intéressée a été invitée à formuler ses commentaires sur ces résultats préliminaires, lesquels ont servi à éclairer les conclusions et les recommandations du présent rapport. Statistique Canada a reçu plus de 200 réponses.
En résumé, plus de 500 personnes ont participé aux activités de mobilisation, y compris des universitaires, des représentants des administrations publiques fédérales, provinciales et municipales, des organismes à but non lucratif, des organismes communautaires ainsi que le grand public.
1.2.2 Sujets
Terminologie
Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a exhorté le Canada (en 2007, en 2012 et en 2017 (International Convention on the Elimination of A ll Forms of Racial Discrimination) (anglais seulement)) à revoir son utilisation du terme « minorité visible ». Le Comité a indiqué que [traduction] « le caractère vague du terme pourrait empêcher de pallier efficacement les lacunes socioéconomiques de différents groupes ethniques ». L'experte indépendante sur les questions relatives aux minorités envoyée par l'ONU (Statement by the United Nations Independent Expert on minority issues, Ms Gay McDougall, on the conclusion of her official visit to Canada.) (anglais seulement) a aussi indiqué que l'utilisation du terme par le Canada [traduction] « a servi à obscurcir et à diluer les différences entre divers groupes de minorités et leur expérience distincte ». Le groupe de travail d'experts sur les personnes d'ascendance africaine de l'ONU (Statement to the media by the United Nations' Working Group of Experts on People of African Descent, on the conclusion of its official visit to Canada, 17-21 October 2016) (anglais seulement) a exprimé des inquiétudes semblables. Certaines de ces inquiétudes ont été apaisées lorsque des données ont été présentées pour des groupes distincts qui forment la population des minorités visibles, mais le terme en soi demeure critiqué par de nombreux intervenants.
Comme il a été indiqué ci-dessus, le gouvernement du Canada a annoncé, en 2021, la création d'un groupe de travail sur l'examen de la LEE (Le gouvernement du Canada lance un groupe de travail qui révisera la Loi sur l'équité en matière d'emploi). Dans le mandat, on reconnaissait certaines difficultés liées au cadre fédéral d'équité en matière d'emploi, y compris une attention renouvelée au racisme systémique et des « appels des intervenants à retirer le terme "minorités visibles" et à repenser la catégorie ».Footnote 7 Dans son rapport final, le Groupe de travail a recommandé de remplacer le terme « minorité visible » par « travailleur racisé », en faisant remarquer que « [l]e terme "minorité visible" a été critiqué de façon quasi unanime, et le groupe de travail a reçu de nombreuses demandes pour qu'il soit modifié ».Footnote 8 Cependant, même si le terme « minorité visible » fait l'objet de nombreuses critiques, les résultats de la mobilisation consultative actuelle indiquent que tous ne s'entendent pas sur le terme le plus approprié pour le remplacer.
Catégories
Cette personne est-elle un :
Cochez « X » plus d'un cercle ou précisez, s'il y a lieu.
- Blanc
- Sud-Asiatique (p. ex. Indien de l'Inde, Pakistanais, Sri-Lankais)
- Chinois
- Noir
- Philippin
- Arabe
- Latino-Américain
- Asiatique du Sud-Est (p. ex. Vietnamien, Cambodgien, Laotien, Thaïlandais)
- Asiatique occidental (p. ex. Iranien, Afghan)
- Coréen
- Japonais
- Autre groupe — précisez :
Comme il a été indiqué plus tôt, les catégories actuelles (Classification de la minorité visible) étaient énumérées dans la publication Équité en matière d'emploi : documents techniques de référence (1987) d'Emploi et Immigration Canada. Des modifications mineures ont été apportées au fil des ans, mais les catégories sont demeurées en grande partie intactes afin de maintenir la comparabilité entre les cycles de recensement.
Au cours des dernières années, divers intervenants ont proposé de modifier les catégories de réponses afin de garantir leur cohérence, de recueillir davantage de données détaillées ou de répondre aux besoins en données relatifs à des communautés précises.Footnote 9 En fin de compte, chaque utilisateur de données a ses propres besoins en matière de données et une seule liste de catégories ne peut satisfaire aux attentes de chacun.
Des intervenants ont fait remarquer que certains groupes dans la liste actuelle sont surreprésentés. Par exemple, certains ont proposé de réduire le nombre de groupes afin de regrouper les catégories « Chinois », « Coréen » et « Japonais » en une seule catégorie nommée « Asiatique de l'Est » ou d'inclure la catégorie « Philippin » à la catégorie « Asiatique du Sud-Est ». Il a aussi été proposé à maintes reprises de regrouper les catégories « Arabe » et « Asiatique occidental » en une seule catégorie nommée « Du Moyen-Orient ». En outre, certains utilisateurs de données croient qu'il est plus souhaitable de regrouper des catégories lorsque l'échantillon utilisé pour l'enquête empêche de présenter des données pour des groupes plus petits.
Par ailleurs, selon les définitions de l'équité en matière d'emploi, les Autochtones et les minorités visibles sont des groupes en quête d'équité mutuellement exclusifs. Par conséquent, afin d'éviter le fardeau de réponse, les personnes qui s'identifient comme Autochtones dans le recensement et dans d'autres enquêtes de Statistique Canada ont été prises en compte dans la catégorie « pas une minorité visible » et ne répondent pas à la question du recensement. Bon nombre d'intervenants ont indiqué qu'un nombre considérable de personnes autochtones ont des origines diverses (c.-à-d. autochtones et non autochtones) et que les données doivent refléter cet aspect important de l'identité autochtone.
Enfin, on a aussi indiqué qu'il n'y avait actuellement aucune définition unique ou classification recommandée pour mesurer les caractéristiques ethnoculturelles à l'échelle internationale.Footnote 10 En fait, les approches et les critères varient considérablement d'un pays à l'autre. Le choix des termes et des classifications dépend de divers facteurs, ce qui reflète les avancées historiques et politiques, ainsi que les exigences législatives propres à chaque pays.
Usage des données
Les données sur les minorités visibles recueillies dans le cadre du recensement canadien visent principalement à donner des repères pour satisfaire aux exigences de la LEE. Cela dit, les données sur les minorités visibles appuient aussi les programmes liés à la stratégie de lutte contre le racisme, tout comme la mesure de l'équité et de la diversité dans les domaines du travail, des questions sociales, de la santé, de l'éducation et de la justice.
Étant donné les initiatives lancées récemment par les administrations publiques fédéralesFootnote 11 et provincialesFootnote 12 afin d'élaborer des programmes et des lois pour lutter contre le racisme, les intervenants indiquent de plus en plus qu'ils ont besoin de données fondées sur la race. La LEE définit les minorités visibles en tant que « personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n'ont pas la peau blanche », mais les données recueillies et diffusées dans le contexte du recensement et d'autres enquêtes vont au-delà des groupes raciaux (p. ex. Noir, blanc) et comprennent les groupes ethniques (p. ex. Arabe, Latino-Américain), les groupes fondés sur la région (p. ex. Sud-Asiatique, Asiatique occidental) et les groupes fondés sur le pays (p. ex. Chinois, Philippin, Coréen).
Pendant la mobilisation consultative actuelle, Statistique Canada a recueilli des commentaires sur les besoins en données des participants au-delà de l'équité en matière d'emploi afin de déterminer la façon de rendre la norme future plus adaptable à diverses fins de recherche, y compris la lutte contre le racisme, la santé, l'éducation et la justice.
Présentation des données
- Total de la population des minorités visibles
- Sud-Asiatique
- Chinois
- Noir
- Philippin
- Arabe
- Latino-Américain
- Asiatique du Sud-Est
- Asiatique occidental
- Coréen
- Japonais
- Minorité visible, non incluse ailleurs
- Minorités visibles multiples
- Pas une minorité visible
L'approche actuelle à l'égard de la présentation des données sur les minorités visibles recueillies dans le cadre du recensement consiste à obtenir par dérivation un groupe pour chaque répondant, même si celui-ci a sélectionné plus d'une catégorie (pour en savoir plus sur la méthode de dérivation, voir Minorité visible de la personne). Par exemple, un répondant qui s'identifie comme une personne blanche et noire est inclus uniquement dans la catégorie de population « Noir », tandis qu'un répondant qui s'identifie comme une personne noire et chinoise est inclus dans la catégorie de population « Minorités visibles multiples ». Certains intervenants ont critiqué cette approche, et des solutions de rechange ont été présentées aux participants pendant la mobilisation consultative.
Un autre problème est que les données sur les minorités visibles divisent la population en grandes catégories qui ne reflètent pas la diversité des groupes (p. ex. Noir, Latino-Américain, Sud-Asiatique). Statistique Canada a cherché à obtenir des commentaires sur des options visant à fournir des données plus détaillées et souples aux utilisateurs et aux communautés.
La variable de la minorité visible est la variable le plus couramment diffusée de la question du recensement depuis 1996, mais il est possible d'obtenir des données plus détaillées par l'intermédiaire de la variable du groupe de population.Footnote 13 Contrairement à la variable de la minorité visible, la variable du groupe de population présente des données qui correspondent mieux aux réponses fournies par les répondants au questionnaire du recensement, y compris les réponses uniques et les réponses multiples. Cette variable comprend 12 catégories à réponse unique et permet de prendre en compte les répondants qui ont indiqué un seul groupe de population. En outre, elle présente un grand nombre de catégories à réponses multiples (67 en tout) qui correspondent à chacune des combinaisons possibles de deux groupes de population (p. ex. « Blanc et Sud-Asiatique », « Chinois et Noir »). Enfin, elle comprend des catégories pour les répondants qui ont indiqué trois groupes de population ou plus (« Blanc et groupes de population multiples », « groupes de population multiples, non inclus ailleurs »). Cependant, même si ces données donnent des précisions pour ce qui est des réponses multiples, elles ne conviennent pas toujours aux fins d'analyse en raison du grand nombre de catégories.
Partie 2 : Conclusions et propositions de recommandations
Sujet 1 : Terminologie
Pendant la mobilisation consultative, on a présenté aux participants divers termes qui pourraient remplacer « minorité visible », y compris « groupe racisé », « groupe de population », « personnes autochtones, noires et de couleur » et « groupe ethnoculturel ». Ces termes ont été présentés parce que ce sont ceux qui avaient le plus souvent été mentionnés par divers intervenants préalablement à la mobilisation. Les participants ne sont arrivés à aucun consensus clair, et divers facteurs à prendre en considération ont été soulevés.
Plusieurs participants préféraient le terme « groupe racisé ». Ils ont fait remarquer que le terme « racisé » est déjà utilisé par divers ministères et organismes fédéraux, par les administrations provinciales et municipales ainsi que dans les médias. Ils ont également soutenu que le terme présente plus justement la « race » comme une construction sociale en mettant l'accent sur le processus de racisation.
Cependant, le terme « racisé » était aussi l'option la plus controversée. De nombreux participants ont été offensés lorsqu'ils ont été décrits comme appartenant à un groupe racisé. De plus, la plupart des participants francophones ne croyaient pas que Statistique Canada devrait adopter une terminologie fondée sur la « race » parce qu'elle est plus généralement considérée comme offensante en français. Peu importe leur langue officielle, de nombreux participants trouvaient que le fait d'étiqueter tous les non-blancs comme étant « racisés » renforce la population blanche comme formant le groupe dominant. Enfin, les participants ont fait remarquer que diverses définitions de la « racisation » sont actuellement utilisées en ce qui concerne notamment la couleur de la peau, la culture, la religion, l'ethnicité et la langue.
Le terme « groupe de population » était le deuxième terme privilégié. Les participants ont soutenu qu'il est suffisamment vaste et souple pour s'appliquer à un certain nombre de situations et être défini différemment selon les besoins de divers programmes et organisations. On considérait qu'il s'agissait d'un terme plus neutre qui aurait probablement une durée de vie plus prolongée, compte tenu de la nature délicate du sujet. Les participants ont également fait remarquer que ce terme pourrait inclure la population blanche, sans faire de cette population la référence ou la norme. Cependant, certains participants se sont opposés à ce terme en raison de son caractère imprécis.
Recommandation sur la terminologie
1. Harmoniser la terminologie avec les modifications futures apportées à la LEE
Dans le rapport final qu'il a présenté au ministre du Travail, le Groupe de travail a recommandé de remplacer le terme « minorités visibles » par « travailleurs racisés ».Footnote 14 Étant donné que la définition et la terminologie relatives aux données sur les minorités visibles sont enchâssées dans la LEE depuis les années 1980, la recommandation du Groupe de travail revêt une importance considérable. Si la recommandation est adoptée dans une modification future à la LEE, Statistique Canada devrait harmoniser sa terminologie et ses définitions de façon à fournir des données repères.
Même si le terme « racisé » n'a pas fait l'unanimité en tant que solution de rechange au terme « minorité visible », la majorité des participants privilégiaient ce terme aux autres options proposées. Le terme « racisé » semble préférable étant donné qu'il reconnaît l'effet de la racisation sur les expériences vécues par bon nombre de Canadiens, tout en insistant sur la construction sociale et subjective des catégories raciales.
Statistique Canada reconnaît que le fait d'utiliser ce terme est limitatif lorsque l'on fait référence à un ensemble de groupes précis. Par exemple, ces données ne peuvent pas englober chaque groupe qui fait l'objet d'une racisation en fonction de sa religion, de sa langue ou de son ethnicité.
En outre, même si les Autochtones font l'objet de racisation dans la société canadienne, les données sur ces populations devraient être isolées de celles sur d'autres groupes racisés afin de tenir compte du mandat de la LEE. De même, le Groupe de travail a recommandé de séparer la population noire des autres groupes racisés. Un plan de communication détaillé sera élaboré afin d'expliquer la nouvelle norme au public, de la définir et d'indiquer ses liens avec les termes et les définitions que l'on trouve dans la LEE.
Sujet 2 : Groupes mesurés (Catégories)
Option 1 (liste actuelle)
- Blanc
- Sud-Asiatique
- Chinois
- Noir
- Philippin
- Arabe
- Latino-Américain
- Asiatique du Sud-Est
- Asiatique occidental
- Coréen
- Japonais
Option 2 (utilisée par divers ministères fédéraux)
- Blanc
- Sud-Asiatique
- Asiatique de l'Est
- Noir
- Asiatique du Sud-Est
- Du Moyen-Orient
- Latino-Américain
Pendant la mobilisation consultative, aucun consensus clair ne s'est dégagé concernant la liste de catégories à retenir pour mesurer les groupes. Certains participants ont suggéré que le fait de combiner certaines catégories, comme dans l'option 2, serait plus utile aux fins de lutte contre le racisme, parce que les données recueillies seraient plus représentatives de la perception des autres que de l'identité personnelle du répondant, qui peut souvent être assez spécifique.
D'autres participants ont soutenu qu'il est toujours préférable de disposer de plus de détails et ne voyaient aucun avantage à réduire le nombre de catégories. En outre, ces participants ont noté que la réduction du nombre de catégories signifierait que les détails relativement à certains groupes seraient perdus (p. ex. Chinois, Japonais, Coréen, Philippin, Arabe, Asiatique occidental).
Divers participants croyaient que les personnes autochtones devraient aussi être en mesure de déclarer appartenir à un groupe non autochtone étant donné que cette population est de plus en plus diversifiée.
Une critique fréquente était que les catégories figurant dans les deux options sont incohérentes parce que la race, l'ethnicité, la nationalité et la descendance géographique s'y chevauchent.
Cela dit, la plupart des répondants trouvaient que la comparabilité historique est importante pour leurs besoins en matière de données et ont soulevé des préoccupations quant aux répercussions éventuelles que les changements apportés aux catégories dans le questionnaire soulèveraient.
La plupart des répondants croyaient que certaines catégories étaient trop larges et devraient être plus détaillées. Par exemple, divers participants ont indiqué que la catégorie « Noir » devrait être plus désagrégée. Ils ont soutenu qu'il était justifié de mettre un accent plus prononcé sur cette population, compte tenu de l'effet disproportionné du racisme sur les personnes noires. Différentes sous-catégories ont été suggérées (p. ex. « Canadien noir », « Noir des Caraïbes », « Noir d'Afrique de l'Est », « Noir d'Afrique de l'Ouest »). Ces commentaires ont également été soulevés pour les groupes « Latino-Américain » et « Sud-Asiatique », lesquels constituent des groupes comprenant des populations diversifiées qui devraient être davantage ventilées.
Divers participants étaient aussi en faveur du changement aux étiquettes utilisées pour certaines catégories, en soutenant qu'elles devraient être plus pertinentes et représentatives de la perception qu'ont les communautés d'elles-mêmes. Certains participants ont demandé de remplacer l'étiquette « Latino-Américain » par « Latino », « Latino ou Latina » ou « Latino, Latina ou Latinx ». On estimait que l'étiquette « Asiatique occidental » ne convenait pas pour désigner les descendants de cette région d'Asie, car les répondants ne se reconnaîtraient pas nécessairement en tant qu'« Asiatique occidental ». On préférait le terme « Du Moyen-Orient », même si d'autres participants ont mentionné que cette terminologie avait une connotation coloniale. Enfin, le terme « Arabe » a été critiqué parce qu'il ne représentait pas adéquatement les populations non arabes d'Afrique du Nord (p. ex. Berbère, Copte). Le terme « Nord-Africain » est celui qui a été suggéré.
Recommandation sur les groupes mesurés (Catégories)
1. Modifier les catégories afin de garantir leur pertinence tout en maintenant la comparabilité et la qualité des données.
De nombreux participants à la mobilisation consultative ont indiqué que selon eux, les catégories devraient être modifiées afin de mieux représenter la diversité de la population. Parallèlement, la plupart des participants ont insisté sur l'importance de maintenir la comparabilité des données entre les cycles de recensement. Pour atteindre ces deux objectifs, il faut adopter une approche équilibrée et mesurée.
Afin de maintenir la comparabilité avec les cycles de recensement passés, les catégories indiquées dans le questionnaire du recensement devraient demeurer les mêmes jusqu'à ce que l'on ait recueilli suffisamment de données probantes sur les répercussions d'éventuelles modifications. Une stratégie de mise à l'essai sera élaborée afin d'évaluer l'incidence de la modification de certaines catégories, notamment « Asiatique occidental », « Arabe » et « Latino-Américain ».
Cela dit, Statistique Canada met actuellement à l'essai l'élimination du « saut » existant entre la question sur le groupe autochtone et celle sur le groupe de population. Si les résultats sont positifs, les répondants autochtones pourraient déclarer appartenir à un ou plusieurs groupes de population non autochtones, ce qui refléterait la diversité croissante de cette population.
Même si les catégories demeurent en grande partie intactes dans le questionnaire, il est possible d'adopter des approches différentes pour présenter les données. Par exemple, une catégorie « Blanc » devrait être présentée au lieu de la catégorie « pas une minorité visible » (ou non racisé). Il est aussi possible de créer différentes variables afin de répondre à un éventail de besoins en données et de désagréger davantage les données (voir le sujet 4 : Présentation des données).
Sujet 3 : Usage des données
Les participants ont mentionné un éventail d'usages aux données recueillies sur les minorités visibles qui ne sont pas reflétés dans l'accent qui est actuellement mis sur la LEE. Les organisations gouvernementales, les chercheurs universitaires et les organismes communautaires utilisent les données sur les minorités visibles dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la justice, tandis que plusieurs participants se servent des catégories actuelles comme des données de substitution sur la « race ». Pour de nombreux utilisateurs, les données sont utilisées pour établir des repères propres à des populations dans un contexte d'élaboration de politiques contre le racisme par les administrations fédérales, provinciales et municipales.
Les participants ont indiqué qu'il était nécessaire de fournir des données répondant à un large éventail de besoins. Dans ce contexte, on a reconnu que Statistique Canada aura du mal à répondre aux besoins des différents utilisateurs de données. Par exemple, les utilisateurs de données ont indiqué qu'il était difficile d'exécuter le mandat des politiques contre le racisme en se servant de la norme actuelle en raison de la discrimination dont font l'objet certaines communautés religieuses (p. ex. les musulmans et les juifs). Par conséquent, divers participants ont indiqué à Statistique Canada qu'il est crucial d'avoir des données sur les groupes religieux afin de comprendre les divers aspects entourant la racisation au Canada.
Les participants ont reconnu la variété de données recueillies dans le cadre du recensement national, y compris de données sur les origines ethnique et culturelle, l'immigration, la religion et la langue. Cependant, le nombre de questions incluses dans le recensement et dans d'autres enquêtes menées auprès des ménages est limité, ce qui pose un défi récurrent.
Certains utilisateurs de données ont demandé à Statistique Canada d'élaborer une norme en matière de données sur la « race » dont la question ferait expressément référence à ce concept. Ils ont fait valoir que Statistique Canada tente d'échapper à la réalité du racisme en adoptant des termes euphémiques et qu'à titre d'organisme national de statistique, il a l'obligation de s'attaquer au phénomène du racisme en fournissant des données fiables. D'autres participants croyaient en revanche qu'une telle approche pouvait renforcer le racisme dans la société en concrétisant le concept de « race ». Comme il a été mentionné précédemment, ce débat important se reflétait aussi dans les conversations portant sur la terminologie et les catégories.
Divers participants ont demandé si ces données devaient refléter la perception des répondants à l'égard de leur propre identité ou la façon dont d'autres membres de la société les perçoivent. La question vise principalement la déclaration volontaire, mais les participants qui cherchent à évaluer les répercussions de la racisation dans la société veulent que la question mesure la façon dont les gens sont perçus et aimeraient qu'il y ait moins de catégories (p. ex. « Noir », « Asiatique », « Latino, Latina ou Latinx », « Du Moyen-Orient », « Autochtone »). Parallèlement, de nombreux participants ont plaidé en faveur d'une question plus ouverte (c.-à-d. un champ pour réponse écrite, sans cases à cocher), ce qui permettrait au répondant de s'identifier selon la perception qu'il a de lui-même.
Les participants ont aussi indiqué qu'il était réellement nécessaire d'avoir des données sur la racisation et sur l'expérience du racisme, ce que la question actuelle du recensement ne permet pas de recueillir. Afin de répondre à ce besoin, il faudrait élaborer un programme statistique de plus grande envergure, y compris une enquête-échantillon.
Recommandation sur l'usage des données
1. Élargir les programmes statistiques afin de mesurer le racisme et la discrimination
Des lacunes persistent dans la saisie des expériences, des perceptions et de la connaissance du racisme et de la haine que les enquêtes et les données administratives actuelles ne permettent pas de pallier. Pour ce faire, il faudra élaborer de nouvelles questions pour les enquêtes sociales actuelles de Statistique Canada et faire progresser un cadre conceptuel pour mettre en œuvre une façon de mesurer le racisme et la discrimination, accompagnée d'indicateurs pertinents, ce qui permettrait de mieux comprendre l'équité, la diversité et l'inclusion.
Statistique Canada vise à élaborer des outils pour comprendre et mesurer le racisme, y compris le processus de racisation et son incidence sur les Canadiens. À l'heure actuelle, on est à explorer et à mettre à l'essai différentes façons d'y arriver, notamment au moyen de nouvelles questions permettant de mieux mesurer la perception que les autres membres de la société ont à l'égard d'une personne (c.-à-d. comment la personne est-elle « racisée »?) ainsi que les répercussions causées par ce processus de racisation. Statistique Canada recueille des données sur les expériences de discrimination dans l'Enquête sociale générale, mais une approche plus ciblée pourrait permettre de mieux comprendre le racisme. En outre, des indicateurs socioéconomiques (travail, éducation, logement, santé) doivent être pris en considération afin de comprendre et de mesurer les répercussions du racisme systémique dans la société canadienne.
Sujet 4 : Présentation des données
En général, les participants à la mobilisation ont indiqué que des données plus souples et désagrégées s'avéraient nécessaires. Différentes options ont été présentées aux participants aux fins de commentaires, y compris des variables à réponses multiples et des tableaux croisés.
Parmi les facteurs importants, notons que, selon les lignes directrices techniques de la LEE, les personnes aux origines diverses qui choisissent plus d'une catégorie de réponse sont actuellement associées par dérivation à une seule catégorie (voir l'approche de dérivation (Minorité visible de la personne) détaillée). Même si les détails pour diverses combinaisons de réponses multiples sont présentés dans de grands tableaux de données (Minorité visible et groupe de population selon le statut des générations : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement y compris les parties), la plupart des utilisateurs de données comptent sur la variable de la minorité visible. Pour remédier à ces limites, il est possible notamment de présenter les données en tant que variable à réponses multiples, en affichant des réponses multiples et des réponses uniques. La plupart des participants ont indiqué que cette approche serait utile.
Différents intervenants avaient déjà indiqué qu'il était nécessaire d'obtenir plus de détails relativement à certains groupes. Des approches de rechange fournissant des données plus détaillées et souples ont été présentées aux participants. La première option était un tableau de données qui établit un croisement entre les minorités visibles et la région de naissance des parents. La plupart des participants étaient enthousiastes relativement à cette proposition, même si certains estimaient que le niveau de désagrégation était insuffisant.
Recommandation sur la présentation des données
1. Fournir plus d'options afin de répondre à divers besoins en données
Afin de fournir des données plus désagrégées, Statistique Canada devrait mettre à profit les données recueillies dans le cadre du recensement et offrir différentes options aux utilisateurs de données. À cette fin, on pourrait dériver plus d'une variable afin de présenter les données recueillies par l'intermédiaire de la question du recensement et dans d'autres enquêtes.
Les données recueillies aux fins de la LEE correspondraient à la définition opérationnelle de la loi (c.-à-d. la terminologie et les catégories), mais une variable plus désagrégée pourrait être offerte aux utilisateurs de données. À l'inverse, une variable plus agrégée pourrait en résulter lorsque les échantillons ne sont pas suffisants pour présenter des données pour tous les groupes (p. ex. regrouper les catégories « Chinois », « Japonais » et « Coréen » sous la catégorie « Asiatique de l'Est »; les catégories « Philippin » et « Asiatique du Sud-Est » sous une seule catégorie; les catégories « Asiatique occidental » et « Arabe » sous une autre).
En outre, dans une réponse aux utilisateurs de données qui veulent voir le total des réponses pour certains groupes de population, il serait possible de dériver une variable à réponses multiples. Une variable à réponses multiples présente la somme des réponses uniques et multiples pour chaque groupe. Le nombre total de réponses indique le nombre de personnes qui ont déclaré un groupe précis en tant que réponse unique ou en plus d'un ou de plusieurs autres groupes. Pour en obtenir un exemple, voir les données pour l'origine ethnique ou culturelle l'origine ethnique ou culturelle.
Enfin, le fait de croiser des données avec d'autres variables comme la région de naissance des parents fournirait des données plus détaillées. Il serait aussi possible de croiser des données avec les variables de l'origine ethnique et culturelle, de la langue et de la religion.
Partie 3 : Prochaines étapes
La consultation publique résumée dans le présent rapport était l'une des diverses activités qui ont éclairé le travail d'élaboration et de mise à jour de données ethnoculturelles. En plus de la consultation publique, Statistique Canada rencontre régulièrement un comité consultatif formé de chercheurs et d'universitaires de premier rang afin de discuter de ses programmes de données. Des conversations continues avec divers intervenants contribuent aussi à l'élaboration et à la mise à jour de la norme en matière de données sur les minorités visibles.
Statistique Canada mène actuellement le Test du recensement de 2024, qui fournira des recommandations pour le Recensement de 2026. Tous les commentaires reçus pendant cette consultation et d'autres activités de mobilisation ont été pris en considération, dont plusieurs sont reflétés dans les recommandations du présent rapport.
On continue de mener des recherches afin de se préparer à la diffusion des données du Recensement de 2026 et d'autres enquêtes menées auprès des ménages. Comme il a été mentionné précédemment, la modification de la question ne représente qu'une étape de la modernisation de la norme en matière de données.
On explorera des changements à la méthode de dérivation, y compris le traitement de réponses multiples, le regroupement de catégories de réponses, s'il y a lieu, et la combinaison de différentes variables afin d'obtenir des données plus désagrégées en vue de se préparer à la diffusion des données du Recensement de 2026.