Hé-coutez bien! Épisode 7 - Consultation santé? Visite branchée!

Date de diffusion : le 7 avril 2022

Nº de catalogue : 45-20-0003
ISSN: 2816-2269

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Les soins de santé sont un privilège qui revêt une très grande importance aux yeux des Canadiens. Cela dit, les soins de santé virtuels étaient très peu courants avant la pandémie de COVID-19. Dès le début de la pandémie, en mars 2020, les Canadiens n'ont eu d'autre choix que de revoir la façon dont ils accèdent aux soins de santé. Les consultations, qui auraient normalement eu lieu dans le cabinet du médecin, se déroulaient dorénavant par téléphone ou par clavardage vidéo. Il s'est écoulé deux ans et l'on constate que la plupart des soins de santé sont maintenant offerts virtuellement. La question est de savoir si l'accès aux soins de santé virtuels va disparaître lorsque la pandémie prendra fin. Avec notre invité, docteur Yanick Beaulieu, cardiologue-intensiviste, pionnier et innovateur dans le domaine des soins virtuels, nous allons nous pencher sur ces obstacles, sur les changements que nous avons observés durant la pandémie, et sur les mesures qui sont prises pour que les soins virtuels deviennent une réalité permanente.

Animatrice

Mélanie Charron

Invité

Docteur Yanick Beaulieu, cardiologue-intensiviste, pionnier et innovateur dans le domaine des soins virtuels

Écoutez

Hé-coutez bien! Épisode 7 - Consultation santé? Visite branchée! - Transcription

Bienvenue à Hé-Coutez bien! un balado de Statistique Canada, où nous faisons la connaissance des personnes derrière les données et découvrons les histoires qu'elles révèlent. Je suis votre animatrice, Mélanie.

Et si je vous demandais à quand remonte la dernière fois où vous vous êtes rendu dans la salle d'attente du bureau de votre médecin? Pour bon nombre d'entre nous, je parie que la réponse est quelque chose comme « pas depuis mars 2020 ». Certains n'avaient peut-être jamais eu de réunion virtuelle avec leurs professionnels de la santé avant la pandémie, mais pour plusieurs, les rendez-vous médicaux en ligne sont maintenant possibles. L'on peut dire que cela a changé la donne! Plus besoin de prendre congé pour traverser la ville en métro et de s'asseoir dans une salle d'attente souvent bondée de patients.

Les soins de santé virtuels ne sont pas nouveaux, mais la COVID-19 en a certes accéléré son adoption généralisée partout au pays. Quels sont les avantages et les inconvénients des soins de santé virtuels? Est-ce que ces nouveaux accès sont là pour rester?

Mélanie : Bonjour Docteur Beaulieu. J'aimerais que vous vous présentiez pour nos auditeurs.

Dr Yanick Beaulieu : Oui, mon nom est Yannick Beaulieu. Je suis cardiologue et intensiviste à l'hôpital du Sacré-Cœur et à l'Institut de cardiologie de Montréal et je suis impliqué dans le milieu des affaires depuis une vingtaine d'années, relié à la médecine, donc entrepreneur, innovateur et clinicien.

Mélanie : Tout d'abord, dites-nous ce que sont les soins virtuels?

Dr Yanick Beaulieu : Quand on parle de médecine virtuelle, c'est l'ensemble des soins de santé qui utilise la technologie. Alors par exemple, si quelqu'un fait une prescription à distance ou le, le patient n'a qu'à se présenter à la pharmacie, la prescription est prête. Si un texto est envoyé entre une infirmière clinicienne, un médecin ensuite, le patient, bien sûr la composante de vidéoconférence en est une. Si y a du monitoring des fois les gens ont leurs signes vitaux, la tension artérielle, la saturation d'oxygène, le rythme cardiaque qui est envoyé par l'internet. Alors tout ça est donc un regroupement de soins qu'on appelle virtuel, qui est très globale, très important en termes de de de de sa versatilité. Alors c'est important de voir ça dans l'ensemble et non juste de penser à la vidéoconférence traditionnelle.

Mélanie : Quel est l'impact de la COVID-19 sur les soins virtuels actuellement?

Dr Yanick Beaulieu : En fait, dans le contexte de la COVID-19, c'est évident que les soins virtuels ont pris un chemin un peu différent de celui sur lequel le la, la technologie et l'implantation évoluaient. Tant mieux d'un sens mais ce qui est bien important de comprendre, c'est qu'il y a beaucoup, beaucoup de différences dans la façon dont les soins virtuels ont été implémentés, non seulement à travers le monde, mais ne serait-ce que au Canada. Alors par exemple avant la pandémie, si on regarde le Canada au complet, il y avait moins de 5% euh, et même moins 2% dans beaucoup de cas des consultations qui étaient faites en virtuel alors que le potentiel est très grand. Quand on regarde les statistiques pour ce qui est des rendez-vous de suivi entre un patient et son professionnel qu'il connait déjà, donc pour pouvoir avoir des nouvelles, soit un nouveau problème ou un suivi d'un patient connu; la littérature démontre bien qu'environ 70% de ces sessions-là peuvent être faites en virtuel. Des places comme l'Ontario et la Colombie-Britannique étaient en avance où il y avait des réseaux plus déployés qu'ailleurs. Et donc, même s'il y avait beaucoup de vouloir, il y avait beaucoup de choses qui étaient longues à s'installer, que ce soit le côté de la facturation pour les médecins, la mise en place dans les cliniques, la partie technologique de l'internet. Alors quand la COVID-19 est arrivée, il est arrivé un besoin immédiat de passer d'une implantation qui était longue et un peu douloureuse dans certains cas, à une implantation presque immédiate. Alors, il y a eu bien sûr une résurgence et une adoption rapide pour le mieux. Bien sûr, il y a des choses qui se font jamais en virtuel. Mais pour ce qui ce fait, l'adoption est montée à presque 80%. Mais dès que la COVID-19 a commencé à fléchir un peu avant, ce qui se passe maintenant, il y a eu tout de suite un retour rapide à beaucoup moins de téléconsultations, de sorte que quand on regardait des statistiques récentes dans beaucoup de cas, on était revenu a du 5, 8% de consultations virtuelles. Alors donc, il y a eu clairement une adoption importante mais le problème a été que cette adoption-là ne s'est pas faite avec une implantation solide. C'est très bien ce qui a été fait mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour pérenniser l'implantation des soins virtuels.

Mélanie : Est-ce qu'il y a des idées préconçues, tant de la part du personnel médical que de la population, au sujet des soins de santé virtuels que vous aimeriez adresser?

Dr Yanick Beaulieu : En fait, quand on parle de soins de santé virtuels, il y a plusieurs idées préconçues qui étaient qui, qui étaient clairement là, qui sont de moins en moins là; qui ont été déjà un peu adressées. Premièrement, il y avait des soignants qui se disaient : « Ahhh en virtuel là…c'est pas pareil » ou même des patients qui disaient : « Moi je veux pas faire ça à distance, je vais le faire en présentiel » et d'autres surtout les catégories plus jeunes qui disaient : « Pourquoi je me déplacerais? Je peux le faire en virtuel ! » Alors il y en a que c'est assez évident pour eux que le virtuel avaient leur place mais beaucoup d'autres qui disaient autant du côté patient que du côté soignant : « Non, ça ne sera pas pareil ». Alors je pense qu'une des premières idées préconçues, c'était que la médecine virtuelle pouvait pas, disons, livrer une qualité de soins adéquate. Beaucoup d'études, même en pré pandémie, ont démontré que c'était pas le cas. Un point très très, très important là que je tiens à clarifier sur les soins virtuels, c'est que l'optimisation de l'utilisation des soins virtuels est dans un cadre de médecine hybride. Qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que faut qu'un patient ait quand même son médecin et qu'il aille souvent une fois par année, par 2 ans, peu importe une façon d'avoir un accès ou y'a un examen de prise de poids tout ça mais que par la suite la relation thérapeutique peut se poursuivre beaucoup beaucoup en virtuel. Alors il y a plein de problèmes, assez simple dermatologique, infection urinaire et tout qui peuvent facilement se répondre par une personne qui ne connaît pas le patient. Mais quand on entre dans des contextes plus chroniques de maladie plus sévère, tout ce que la télémédecine a fait, c'est décaler la prise en charge du vrai problème et qui, ultimement, eu un mauvais impact sur le patient. La plus grosse idée préconçue qui était : «On n'aura pas la même qualité de médecine » et tout ça, je pense qu'on est dépassé ça parce que les gens savent ce qui est indiqué ou pas indiqué en virtuel fait que c'est important de suivre ça. Et que dès que quelqu'un ait pas sûr, que là ça se fasse en présentiel. Et là, c'est là que l'efficacité puis la sécurité est préservée.

De nombreux Canadiens n'ont pas de fournisseur de soins de santé régulier. En 2020, 14 % des Canadiens de 12 ans et plus ont déclaré ne pas avoir de fournisseur de soins de santé régulier. Ce nombre est encore plus élevé chez les 18 à 34 ans, soit environ 1 personne sur 4.

Mélanie : Selon vous, est ce que les soins virtuels aident à contrer cet enjeu?

Dr Yanick Beaulieu : Oui, parce qu'effectivement c'est un groupe de personnes qui, souvent bon, un : ce sont des grands consommateurs de technologies, personne va à la banque maintenant, tout se fait à distance et donc quand on jase avec ces populations-là, une des premières questions c'est : ' Peux-tu le faire à distance? ' et donc clairement de pouvoir offrir ce mode-là de soins, peut, de façon significative, augmenter l'accès aux soins. Et un bel exemple de ça, c'est les soins pour la santé mentale. Tout dépendamment des problèmes, ils ne veulent pas nécessairement se présenter à un rendez-vous, dès que tu leur offres l'option virtuelle, il y a une adoption du suivi des soins qui est beaucoup plus grand. Et ça, ça l'a été remarqué avant et pendant la pandémie. Alors clairement, je pense que les soins virtuels peut être une façon d'augmenter l'accès aux soins et la consommation des soins de santé par ce groupe d'âge-là.

En 2018, 5,3 millions de personnes au Canada ont déclaré avoir eu besoin d'aide relativement à leur santé mentale au cours de l'année précédente. Juste un peu plus de la moitié d'entre eux estimaient que leurs besoins étaient entièrement satisfaits.

Mélanie : Comment est-ce que les soins de santé virtuels pourraient aider à répondre aux besoins en santé mentale de la population?

Dr Yanick Beaulieu : Quand on regarde les 20 dernières années, et même plus, parce que faut garder en tête que la télémédecine existe depuis 30 à 40 ans. Alors pour certaines personnes ça l'air d'être très nouveau, mais c'est pas le cas du tout. C'est juste que ça a été long à s'implanter, la technologie a évoluée à la vitesse grand V. Les soins pour la santé mentale sont idéales. Pourquoi? Parce que dans la majorité des cas, un examen physique n'est pas nécessaire. Et donc de pouvoir établir un contact avec le patient à distance, que ce soit un enfant, un adolescent, un adulte; la télémédecine s'y prête très bien. Et dans certains cas, s'y prête même mieux. Parce que certains patients peuvent être un peu plus instables et tout, ne veulent pas se déplacer, ça peut être des des phobies d'être dans le public ou y'a toutes sortes de raisons et les soins de santé virtuels se prêtent mieux et augmentent l'adoption au traitement. Donc, les soins de santé mentale sont clairement un un aspect de la télémédecine qui qui gagne à être déployé non seulement pour des traitements mais aussi pour le support aux familles et pour que les intervenants aient un meilleur accès à tout le réseau de soins. Et donc c'est c'est vraiment quelque chose qui je pense, sera pérennisé de façon significative.

20 % des personnes ayant des besoins en santé mentale non satisfaits ont déclaré que des problèmes linguistiques et l'indisponibilité de l'aide constituaient un obstacle d'accès aux soins.

Mélanie : Avez-vous vécu un événement où les soins virtuels ont pu atténuer une barrière linguistique ou auraient pu permettre de le faire?

Dr Yanick Beaulieu : En fait, en termes de de barrière linguistique, la partie de la médecine virtuelle change pas énormément la donne, sauf en fait deux choses. On a souvent des gens qui sont unilingues. Ils vont souvent venir à l'hôpital avec quelqu'un, un proche avec qui on fait l'histoire. Mais disons que la personne est hospitalisée, par la suite, il faut communiquer avec la personne. Alors ça l'aidera pas beaucoup dans la communication directe quoi que des fois on se sert de Google translate mais là où ça aide, c'est pour pouvoir communiquer avec la famille disons le fils est à la maison, on fait une session en virtuel en présence du patient, la personne peut voir son proche, le médecin fait une traduction automatique et tout le monde est un peu rassuré que la bonne information est véhiculée. Alors que, entre autres dans le temps de la COVID vous pouvez vous imaginer aux soins intensifs, surtout dans des contextes de décès imminent et tout, où les familles ne peuvent pas venir à l'hôpital, maintenant on a des tablettes partout et non seulement dans le contexte linguistique mais de pouvoir faire cette communication-là fréquente, ça rassure tout le monde et les gens ont la bonne information. Une implantation plus large des soins virtuels aide à pouvoir mieux communiquer et à ultimement mieux traiter le patient et informé mieux la famille.

Si vous avez une vitesse de téléchargement de 50 mégabits par seconde ou plus, votre Internet permet la prise en charge de plusieurs utilisateurs à la fois, la diffusion de vidéos d'ultra-haute définition alors que plus d'un appareil est connecté, ou le téléchargement rapide d'un film de haute définition. En 2020, selon l'Enquête canadienne sur l'utilisation d'Internet, parmi les répondants qui connaissaient la vitesse de connexion annoncée, 72 % utilisaient cette vitesse plus rapide. Mais un écart géographique subsiste entre ceux qui vivaient à l'intérieur ou à l'extérieur des régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement. Québec, Montréal, Ottawa, Gatineau, ou Vancouver en sont quelques exemples. Un peu plus des trois quarts des répondants vivant dans ces régions utilisaient cette vitesse plus rapide, comparativement à moins de la moitié de ceux vivant à l'extérieur de ces régions. SOURCE : Accès à Internet au Canada, 2020.

Mélanie : Pourriez-vous nous dresser le portrait actuel de l'accès aux soins virtuels?

Dr Yanick Beaulieu : En fait, quand on regarde l'accès aux soins virtuels, bon première chose, il est évident que même si en 2021 l'accès technologique, technologique étant d'avoir l'appareil, que ce soit iPad, un ordinateur, un téléphone intelligent; en général pour la majorité de la population, c'est pas la restriction à l'accès, mais c'est quand même un des points importants. L'autre partie c'est l'internet. Alors même si on sait qu'une grande partie des foyers canadiens et des gens ont accès à l'internet, il demeure quand même un pourcentage non négligeable que y'a beaucoup de monde qui ont pas encore accès à l'internet haute vitesse qui permet une connexion adéquate pour faire des soins virtuels de de qualité acceptable disons. Donc, il y a une inégalité parce que y a des gens qui n'ont pas la bonne technologie, le bon internet ou qui ne sont pas à l'aise avec la technologie qui n'auront pas accès à ça ou moins accès. Donc le plus important là-dedans pour diminuer cette inégalité-là, c'est ce que l'on appelle en en bon français le onboarding. Quand une clinique veut faire des soins virtuels avec un patient, il doit y avoir un processus pour pouvoir introduire la personne avec des questions-réponses, et ça, c'est une des choses qui manque encore. Ça prend des ressources, du temps et c'est ça qui qui rapidement s'est un peu installé pendant la pandémie mais qu'il va falloir que ce soit solidifié pour pouvoir diminuer les inégalités et que l'accès soit le plus universel possible.

Dr Beaulieu a raison. L'équité d'accès est toujours un enjeu. Par exemple, en 2016, les personnes âgées de 65 ans et plus étaient le groupe le plus susceptible d'avoir eu des contacts avec un médecin au cours des 12 mois précédant l'enquête. Cependant, les aînés en tant que groupe avaient des opinions plus négatives sur les avantages de la technologie et étaient moins susceptibles d'en être les utilisateurs. En 2016, c'était 97,2 % des Canadiens âgés de 15 à 64 ans qui utilisaient internet par rapport à 68 % des aînés.

Mélanie : Quels sont les obstacles qui pourraient mettre en péril une adoption permanente des soins virtuels?

Dr Yanick Beaulieu : En fait, il y en a plusieurs. Je pense un point qui est très important pour la population à toujours garder en tête, c'est que malgré tous les avancements qu'on a faits, l'implantation de la télémédecine demeure, pas partout, mais dans beaucoup de cas, assez fragile. Alors il y a des centres qui implantaient déjà bien la télémédecine où ça l'a juste été un boost pis ils sont encore plus avancés pis ça roule vraiment bien. Mais dans beaucoup de contextes, le problème qu'on a vu, c'était les ressources. Alors si tu veux développer un programme de télémédecine disons dans une clinique de médecine de famille, ben ça prend des ressources, ça prend quelqu'un qui va être capable de dire, ben je m'occupe de pouvoir créer les profils, communiquer avec les patients c'est la gestion du changement. Alors ces ressources-là, ben il faut qu'elles soient ajoutées, faut qu'elles soient déployées. On a vu dans la pandémie au tout début, il y a beaucoup de ressources qui ont été mises là-dessus et quand les choses ont commencé à aller mieux des centres hospitaliers disaient : « on se fait enlever les ressources qu'on s'était faites donner! » et le programme ne peut pas survivre par magie. Dans les défis, c'est de mettre les bonnes ressources. Ensuite côté technologique, même si c'est quand même beaucoup mieux, ça demeure que dans beaucoup d'hôpitaux, la bande passante est mauvaise. Les médecins veulent faire de la télémédecine mais l'internet n'y est pas. Il y a le la composante technologique intra-hospitalière quand les médecins veulent se connecter et il y a toute la composante aussi de la facturation. Alors si un médecin passe 2 jours sur sur 5 à faire de la télémédecine, ben il faut qu'il y ait une façon d'être rémunéré ni plus ni moins, mais adéquatement. Il y a maintenant le Conseil numérique qui va sortir, qui sont des soins virtuels entre médecins. Pour qu'au lieu que t'attende six mois pour voir, par exemple un cardiologue, ben le médecin de famille pourra parler par conseil numérique et avoir une opinion très très rapide. Et ça y aura des codes de facturation et tout. Fait que ça avance, ça avance mais y'a plusieurs enjeux pour lesquels il ne faut pas faut pas lâcher la balle pour que toutes ces points-là soient adressées pour pérenniser et augmenter l'adoption. Parce que sinon si une partie de la chaîne n'est pas bien adaptée, ça peut être un obstacle à un déploiement qui se fait avec succès.

Le Canada continue d'avoir un système de santé axé sur les soins-hospitaliers pour les personnes qui sont en fin de vie, malgré leur préférence de mourir dans leur communauté ou d'autres milieux comme dans les maisons de fin de vie. En 2020, 55 % des décès au Canada ont eu lieu dans un hôpital.

Mélanie : Les soins de santé virtuels ont-ils leur place dans les unités de soins palliatifs?

Dr Yanick Beaulieu : Donc, les soins de santé virtuels dans le contexte des soins palliatifs ont tout à fait leur place. Et en fait, si je peux vous donner un petit exemple, alors dans la dernière compagnie que j'avais mis sur pied en télémédecine dès 2012 pour augmenter l'accès aux soins, la supervision à distance, la télémédecine, euh bien avant la pandémie, on a commencé à travailler avec des associations de soins palliatifs dans le grand Montréal pour différents volets. Un des volets était clairement d'améliorer l'accès entre autres, si quelqu'un est en fin de vie, les familles, les proches sont souvent confrontés à des situations où le proche, qui est en fin de vie, est inconfortable, a de la douleur et c'est important de ne pas avoir à attendre trois jours ou d'avoir à aller à l'urgence ou autre pour ces genres de situations-là. Fait que les soins virtuels se prêtaient très bien à ça. Alors on a travaillé donc avec plusieurs associations de soins palliatifs régionales pour déployer à leurs aidants. Donc beaucoup des infirmiers infirmières qui eux déployaient avec les familles pour pouvoir par vidéoconférence ou simplement par texto, amener une composante de soins virtuels. Alors clairement, l'utilisation des soins virtuels peut avoir une grosse différence pour les patients qui sont en soins palliatifs.

Mélanie : Pourriez-vous nous parler du succès d'une intervention qui n'aurait pas pu réussir sans l'usage des soins virtuels?

Dr Yanick Beaulieu : En fait, euh une chose très intéressante qui moi, m'intéresse ça fait 20 ans que je suis impliqué non seulement dans la partie clinique médicale avec les patients, mais dans la partie d'enseignement et d'éducation. Qui, dans les 10 dernières années, je l'avais redirigée pour pour tout ce qui est en support à distance pour mieux aider à faire des techniques, des procédures, une de ceux-là est l'échographie. Mais ça s'applique donc dans plein d'autres choses. C'est par exemple des diabétiques, des patients qui ont eu des interventions, qui retournent à la maison et qui ont des plaies complexes. Et pour s'occuper d'une plaie complexe, ça prend quelqu'un qui a une expertise. Alors il y a des programmes qui ont été développées au Québec où des infirmières expertes se connectent en virtuel avec des infirmières qui sont très bonnes, mais qui n'ont pas l'expérience de soins de plaies. Et donc l'infirmière à distance peut voir la plaie, peut interagir pour pointer vers les structures, mentionner quoi faire. Et ça évite au patient de se déplacer. Parce qu'il y a soit le service où l'infirmière va à la maison pour les patients avec mobilité réduite, avec tout le kit de télémédecine; ou le patient se déplace dans un centre local, tout près de chez lui ou chez elle, et l'infirmière à distance peut donner des soins qui peuvent prendre 5 minutes, un support mais qui peut tout changer. Parce que si ce support-là n'est pas approprié, le patient peut avoir besoin d'être hospitalisé, faire une grosse infection et tout. Et quand on pense qu'un soin de plaie par année peut coûter entre 9 et 10,000 dollars par patient et qu'il y a des centaines de milliers de patients par année qui ont des soins de plaies complexes, si on optimise ce processus-là, non seulement on aide le patient, mais on diminue de beaucoup le coût des soins.

Mélanie : Lorsque nous pensons aux soins virtuels, on peut se limiter à penser à un rendez-vous téléphonique avec notre médecin, par exemple. Mais si nous élargissons notre vision, quel serait le portrait d'une approche virtuelle ambitieuse?

Dr Yanick Beaulieu : Prenons un peu le séjour d'un patient qui arrive, qui a besoin de voir son médecin qui va sur Internet, clique sur un bouton pour se trouver un rendez-vous, cédule son rendez-vous, reçoit sa confirmation, le patient prend son rendez-vous mais pas en en réel, en virtuel. C'est l'heure de son rendez-vous; se connecte soit au travail soit à la maison; voit son médecin ou son pharmacien ou sa physiothérapeute parce que ça c'est un point important, que les soins virtuels, c'est toute l'équipe de soins. Alors le patient fait sa session et euh disons qu'il a besoin d'avoir une consultation avec travailleur social ou ergothérapeute; que cette prise de rendez-vous là soit aussi prise en virtuel pour peut-être l'évaluation initiale suivie plus tard, une prescription doit être faite. Le médecin la fait en numérique; le patient peut passer à la pharmacie la chercher. Et donc, c'est un petit scénario, mais que dans la vie de tous les jours, une fois que cette boucle-là du virtuel sera vraiment bien implémentée, ça c'est quelque chose qui peut vraiment faire une grande différence. Ce que je viens de décrire là, c'est pas du tout de la science-fiction, il y a beaucoup de places qui donnent ce genre de service-là. Mais c'est pas encore largement disponible. Ce le sera, c'est des choses simples qui vont pouvoir amener toute l'importance pis l'impacte que la médecine virtuelle peut avoir.

Mélanie : Quelle est votre vision sur ce que les soins virtuels pourraient devenir?

Dr Yanick Beaulieu : En fait ma vision sur ce que les soins virtuels pourraient devenir elle est très très simple parce que même si en virtuel on peut faire beaucoup de choses je travaille encore avec des choses où tu sais, tu te mets des lunettes de réalité virtuelle ou réalité augmentée mais pour moi c'est à la base tout, tout ce qu'on a présentement là qui existe et qui fonctionne très bien : les plateformes de rendez-vous, la pharmacie à distance, les soins virtuels, les textos, les conseils numériques; bien pour moi la vision du futur c'est tout simplement d'implémenter ça de façon adéquate. Alors on n'a pas besoin de chercher des technologies davantage funky là, même s'il y en a pis que ça peut-être super intéressant. De pouvoir travailler sur l'implémentation des différentes étapes qui amènent à ce que ce soit solide et pérenne. Pour moi, c'est ça la vision du présent et du futur pour que dans les cinq prochaines années, je veux pas dire dix, parce que c'est beaucoup trop loin; mais que ce soit bien implémenté pour moi, c'est si on est capable de se rendre là, ça sera déjà une très grosse étape pour ce déploiement avec succès de la médecine virtuelle.

Mélanie : Eh bien, c'est tout pour notre discussion docteur Beaulieu. Je vous remercie beaucoup, c'était très intéressant. Vos réponses étaient très complètes, alors on continue d'avoir espoir pour la suite.

Dr Yanick Beaulieu : Merci. Il faut effectivement garder espoir. On a de belles choses en avant de nous, faut juste pas lâcher.

Vous étiez à l'écoute de Hé-Coutez bien. Merci à notre invité docteur Yannick Beaulieu ainsi qu'à toute l'équipe! Vous pouvez vous abonner à cette émission là où vous obtenez vos balados. Vous pourrez également trouver la version anglophone appelée Eh Sayers. Vous avez aimé cet épisode? Allez l'évaluer, la commenter et vous abonner! Merci de nous avoir écouté et à la prochaine!

Encore une chose! Si vous avez aimé entendre les histoires qui se cachent derrière les chiffres dans le cadre de notre balado, vous pouvez avoir accès à encore plus de contenu en téléchargeant notre toute nouvelle application mobile, StatsCAN. Accédez aux plus récentes publications et soyez informé de la diffusion de nouveaux renseignements qui correspondent à vos intérêts, comme l'agriculture, l'alimentation, la santé ou la science et la technologie. Vous pouvez télécharger gratuitement l'application StatsCAN à partir des boutiques d'applications d'Apple et de Google. Jetez-y un coup d'œil!

Document d'information : Recensement de la population de 2021

Aperçu du recensement

  • Le recensement est mené tous les cinq ans.
  • Le Recensement de 2021 a été le 23e recensement national du Canada.
  • L'année 2021 a marqué le 355e anniversaire du premier recensement.
  • Le questionnaire abrégé (2A) a été reçu par 75 % des ménages canadiens et portait sur les sujets suivants : l'âge, le sexe à la naissance, le genre, les liens entre les membres du ménage, l'état matrimonial, la langue et le service militaire canadien.
  • Le questionnaire détaillé (2A-L) a été reçu par 25 % des ménages canadiens et portait sur les sujets susmentionnés ainsi que sur les activités de la vie quotidienne, les renseignements socioculturels, la mobilité, l'éducation et l'activité sur le marché du travail.

Participation au recensement

  • Comme pour les années précédentes, la participation au Recensement de 2021 était obligatoire. Tous les résidents du Canada étaient légalement tenus de remplir le questionnaire du recensement, conformément aux dispositions de la Loi sur la statistique.

Diffusions principales du Recensement de 2021

  • À compter du 9 février 2022, il y aura sept diffusions « thématiques » principales soulignant les données du Recensement de la population de 2021. Ces diffusions sont publiées dans Le Quotidien, le bulletin de diffusion officielle des données de Statistique Canada, et elles proposent des produits de données, des produits analytiques et des produits de référence.
  • Le 27 avril 2022, Statistique Canada a publié le deuxième ensemble de résultats du Recensement de 2021. Cette diffusion portait sur l'évolution du portrait démographique du Canada et comprenait, pour la toute première fois, des données sur la diversité de genre de notre population. Des questions supplémentaires sur le sexe à la naissance et le genre ont été ajoutées au Recensement de 2021 pour permettre à plus de personnes au Canada d'être mieux représentées. Des données sur les différents types de logements au Canada ont également été publiées.
  • La prochaine diffusion, prévue pour le 13 juillet 2022, dressera le portrait des familles et des ménages canadiens et fournira des renseignements sur l'expérience militaire passée et actuelle et sur le profil du revenu des Canadiens et des Canadiennes. Beaucoup d'autres histoires sont à venir :
    • 27 août
      • diversité linguistique et utilisation du français et de l'anglais au Canada;
    • 21 septembre
      • Premières Nations, Métis et Inuits au Canada;
      • portrait du logement au Canada;
    • 26 octobre
      • portrait de la citoyenneté et de l'immigration au Canada;
      • composition ethnoculturelle et religieuse de la population;
      • mobilité et migration.
  • La dernière diffusion sur la scolarité, la population active et l'instruction dans la langue officielle minoritaire aura lieu le 30 novembre 2022. À la suite des sept diffusions principales, d'autres diffusions portant sur de nouvelles analyses et de nouveaux produits suivront (dates à déterminer).

Pourquoi Statistique Canada mène-t-il un recensement?

  • Le recensement brosse un portrait des personnes au Canada et des lieux où elles vivent.
  • Le recensement fournit des renseignements de grande qualité qui sont utilisés par tous les ordres de gouvernement, les entreprises et divers organismes de services sociaux et organismes communautaires.
  • Les données du recensement servent à gérer les programmes gouvernementaux et à planifier les garderies, les écoles, les hôpitaux, le logement, la formation axée sur les compétences pour l'emploi, le transport public et les services d'urgence.
  • Le recensement est également mené afin de satisfaire aux exigences de la loi. Les chiffres de population qui proviennent du recensement sont utilisés pour recalculer les estimations de la population, qui à leur tour servent à déterminer la représentation au Parlement, à calculer les paiements de transfert entre les différents ordres de gouvernement et à appuyer divers programmes gouvernementaux partout au pays.
  • Les données du recensement sont essentielles pendant la pandémie de COVID-19 puisqu'elles sont utilisées à des fins de préparation aux situations d'urgence et d'intervention d'urgence. Tous les ordres de gouvernements ont besoin des données du recensement à l'échelle locale sur la population, l'âge, le revenu et le logement pour déterminer les personnes qui sont les plus vulnérables à la crise sanitaire et économique en cours. En outre, la répartition des vaccins a été effectuée selon le nombre d'habitants, au moyen des données du recensement.
  • Les données du recensement nous aideront à mieux comprendre les répercussions de la pandémie sur les différents groupes de population et les différentes collectivités, ainsi que l'évolution de ces derniers depuis le précédent recensement mené en 2016. En outre, les données recueillies dans le cadre du Recensement de 2021 éclaireront bon nombre de décisions stratégiques en matière d'économie et de santé qui devront être prises par tous les ordres de gouvernement au cours des mois et des années à venir, au moment où la population canadienne continue de subir les répercussions de la pandémie.

Comment Statistique Canada a-t-il mené le recensement?

  • Statistique Canada s'est adapté à la réalité de la pandémie de COVID-19 pour mener un recensement de façon sécuritaire, ce qui a permis aux Canadiens et aux Canadiennes de raconter leur histoire et de fournir des renseignements essentiels sur leur pays et leurs collectivités.
  • Les procédures de collecte dans le cadre du recensement ont été repensées afin de garantir la sécurité des répondants et du personnel du recensement en limitant le nombre de contacts nécessaires pour participer à cet important exercice.
  • Tous les ménages ont été encouragés à remplir le questionnaire en ligne afin de respecter l'approche sans contact de la collecte des données du recensement.
  • Aucun employé du recensement de Statistique Canada n'a été autorisé à visiter les logements collectifs institutionnels (comme les résidences pour personnes âgées et les établissements de soins de longue durée) ou à y entrer.

Langues et autres formats

  • Les questions du Recensement de 2021 étaient disponibles en 25 langues (13 langues autochtones et 12 langues immigrantes), en plus du français et de l'anglais. Le questionnaire du recensement était, quant à lui, disponible uniquement en français et en anglais et devait être rempli dans l'une de ces deux langues.
  • Des documents tels que des questionnaires en gros caractères ainsi que les versions en braille, en vidéo et en audio des questions pouvaient être obtenus sur demande en communiquant avec l'Assistance téléphonique du recensement.

Contenu du recensement

  • Statistique Canada a entrepris un processus rigoureux de consultation, de mise à l'essai, d'examen et d'approbation afin d'assurer que les questions figurant dans le Recensement de 2021 répondent aux demandes de renseignements clés.
  • Le contenu proposé par Statistique Canada a été soumis au Cabinet, et les questions du Recensement de 2021 ont été prescrites par décret du conseil, comme l'exige la Loi sur la statistique.
  • Le questionnaire abrégé (2A) du Recensement de la population de 2021 comportait jusqu'à 17 questions sur des sujets comme l'âge, le sexe à la naissance, le genre, les liens entre les membres du ménage, l'état matrimonial, la langue et le service militaire canadien.
  • Le questionnaire détaillé (2A-L) du Recensement de la population de 2021 contenait les mêmes questions que celles du questionnaire abrégé en plus des questions nouvelles ou modifiées sur les origines ethniques ou culturelles, la religion, la citoyenneté et l'immigration, les Premières Nations, les Métis et les Inuits, le travail et le logement. Les changements apportés aux questions sont décrits dans les feuillets d'information propres à chaque sujet, et sont disponibles sur le site Web de Statistique Canada.

Taux de réponse

Les taux de réponse de la collecte à l'échelle nationale pour le Recensement de la population se chiffrent comme suit :

Les taux de réponse de la collecte en ligne à l'échelle nationale pour le Recensement de la population se chiffrent comme suit :

Veuillez consulter le site Web de l'organisme pour obtenir une ventilation détaillée (par région et par type) des Taux de réponse de la collecte du Recensement de la population de 2021.

Statistique Canada et Mila s’associent pour faire progresser l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique éthique

Le 3 mai 2022

Statistique Canada est fier d’annoncer un nouveau partenariat avec Mila, le plus important institut de recherche universitaire au monde dans le domaine de l’apprentissage profond. En se joignant à la communauté diversifiée de Mila, Statistique Canada pourra accéder à un plus vaste écosystème d’intelligence artificielle et à une boîte à outil de partenariat, ce qui permettra à l’organisme d’accélérer ses recherches en matière d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique.

« La science des données est une discipline d’équipe, et ce partenariat nous permet d’enrichir collectivement les connaissances de nos équipes respectives dans ces domaines de recherche cruciaux », indique le statisticien en chef du Canada, Anil Arora. « En tant que chef de file respecté dans le domaine de la science des données, Statistique Canada travaille à des projets de pointe en matière d’intelligence artificielle et d’apprentissage automatique. Ce nouveau partenariat appuie notre engagement en matière de modernisation alors que nous continuons de chercher des éléments susceptibles d’être améliorés. Il nous aide aussi à conserver notre rôle de chef de file mondial en matière de statistiques officielle et d’offrir de meilleurs services aux Canadiens et aux Canadiennes. »

Mila est une organisation à but non lucratif reconnue mondialement pour ses importantes contributions au domaine de l’apprentissage profond, en particulier dans les domaines de la modélisation du langage, de la traduction automatique, de la reconnaissance d’objets et des modèles générateurs. Établir des relations avec la communauté de 900 chercheurs de Mila permettra à Statistique Canada d’être exposé aux points de vue d’une variété de pairs et de collaborer avec des communautés de pratique aux idées semblables. Cela donnera aussi accès à Statistique Canada à un bassin de plus en plus important de talent au Canada et à l’étranger.

« Ce partenariat entre Mila et Statistique Canada constitue une occasion intéressante de combiner nos expertises et de relever certains défis précis en matière d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle », affirme Stéphane Létourneau, vice-président exécutif à Mila. « La communauté de recherche de Mila œuvre quotidiennement à la démocratisation de l’apprentissage automatique et au développement responsable de l’intelligence artificielle. Nous sommes ravis de poursuivre nos efforts avec notre nouveau partenaire. »

Anil Arora a jouté que ce partenariat permettra à Statistique Canada d’avoir un accès direct à experts émergeants dans le domaine. « Le fait de pouvoir tirer parti de cette expertise, de collaborer à des projets et de découvrir les travaux que mène la prochaine génération de chercheurs et chercheuses de pointe en intelligence artificielle et en apprentissage automatique grâce à ce partenariat représente un atout formidable pour l’organisme. »

Coordonnées

Relations avec les médias
Statistique Canada
statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@statcan.gc.ca

Relations avec les médias
Mila
medias@mila.quebec

Statistique Canada tiendra une conférence de presse pour présenter les données du recensement de 2021 sur la transformation démographique du Canada

Avis aux médias

Le 31 mars 2022, Ottawa (Ontario)

Le 27 avril 2022, Statistique Canada publiera le deuxième ensemble de résultats tirés du Recensement de 2021. Cette diffusion portera sur la transformation démographique du Canada. De plus, pour la toute première fois, des données sur la diversité de genre des personnes au Canada seront diffusées. Des questions supplémentaires sur le sexe à la naissance et le genre ont été ajoutées au Recensement de 2021 afin de permettre à un plus grand nombre de Canadiens et Canadiennes d'être mieux représentés. Des données sur l'âge et les différents types de logements au Canada seront également publiées.

Les données seront diffusées dans Le Quotidien de Statistique Canada, à 8 h 30, heure de l'Est, le 27 avril 2022. Des renseignements sur les diffusions ultérieures de 2022 sont disponibles à Planification de la diffusion des données du Recensement de 2021 — Plans de diffusion.

Les représentants de Statistique Canada tiendront une conférence de presse pour présenter les résultats d’ordre général sur le pays, les provinces et les territoires dans le cadre de la deuxième diffusion du Recensement de 2021. Les participants seront disponibles pour répondre aux questions des médias à la suite de leurs allocutions.

Le 27 avril et les jours qui suivent, Statistique Canada accordera également des entrevues au sujet de cette diffusion de données du Recensement de 2021. Les membres des médias sont invités à présenter leurs demandes d'entrevue et/ou de totalisations personnalisées à la Ligne info-médias, et ce, avant la date de diffusion.

Date

Le 27 avril 2022

Heure

De 9 h 30 à 10 h 30 (HAE)

Lieu

La conférence de presse se tiendra en mode virtuel.

La participation à la partie questions et réponses de cet événement est réservée aux membres accrédités de la Tribune de la presse parlementaire canadienne. Les médias qui ne sont pas membres de la Tribune de la presse peuvent contacter pressres2@parl.gc.ca pour demander un accès temporaire. Une ligne de téléconférence est également disponible pour les médias qui souhaitent suivre l'événement en mode écoute :

Numéros d'appel (en mode écoute seulement) :
Local : 613-954-9003
Sans frais : 1-866-206-0153
Code d'accès : 7501902#

Coordonnées :

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Recensement de 2021& : Sexe à la naissance et genre - un portrait global

Vidéo -Recensement de 2021 : Sexe à la naissance et genre - un portrait global

Cette vidéo présente certains renseignements sur la nouvelle question sur le genre comprise dans le Recensement de 2021 et sur l'ajout de la précision « à la naissance » à la question sur le sexe. Elle souligne l'importance de ces modifications qui permettent d'accroître l'inclusivité des données et qui bénéficient à tous les individus au Canada.

Hé-coutez bien! Épisode 6 - Créés égaux

Date de diffusion : le 16 mars 2022

Nº de catalogue : 45-20-0003
ISSN: 2816-2269

Hé-coutez bien balados

Le Canada est une société plurielle, ayant un patrimoine culturel d'une grande richesse. Les divers peuples issus des quatre coins du monde ont fait du Canada une terre d'accueil. Néanmoins, même dans une société aussi plurielle que la nôtre, il peut être difficile d'éliminer toutes les formes de discrimination. Dans cet épisode, nous avons voulu porter un regard critique sur la manière dont les préjugés qui nourrissent le racisme systémique peuvent avoir un effet même sur les éléments les plus neutres : nos données. Les données ont la réputation de refléter la réalité de la manière la plus factuelle possible, mais est-ce toujours le cas? Nous nous sommes aussi questionnés sur le rôle que peuvent jouer les données dans la lutte pour une société canadienne plus équitable.

Animatrice

Mélanie Charron

Invités

  • Sarah Messou-Ghelazzi, Agente de communication, Statistique Canada
  • Filsan Hujaleh, Analyste au Centre d'analyse des données sociales et d'innovation à Statistique Canada
  • Jeff Latimer, directeur général, responsable de la Santé, Justice, Diversité et Population à Statistique Canada
  • Pauline Tuitoek, directrice ajointe au Centre des statistiques sur le genre, la diversité et l'inclusion à Statistique Canada

Écoutez

Hé-coutez bien! Épisode 6 - Créés égaux - Transcription

Sarah : J'ai une expérience personnelle avec le racisme systémique effectivement c'est vrai que jusqu'à ce qu'il y ait toutes ces manifestations toute cette ébullition autour du racisme systémique c'est vrai que jusqu'à présent je m'étais considérée comme étant relativement privilégiée dans le sens où même si j'ai peut-être vécu des micro-agressions c'est généralement des choses qui peuvent glisser plus ou moins en fonction du caractère de la personne.

Mélanie : Vous êtes à l'écoute d'Hé-coutez bien, un balado de Statistique Canada où nous faisons la connaissance des personnes derrière les données et découvrons les histoires qu'elles révèlent. Je suis votre animatrice Mélanie. Le sujet d'aujourd'hui a été suggéré par notre collègue, Sarah.

Sarah Messou Ghelazzi : Bonjour, mon nom est Sarah Messou Ghelazzi, je travaille en communication pour Statistique Canada.

Mélanie : Bonjour Sarah, merci d'être avec nous. Qu'est-ce qui t'a incité à proposer un balado au sujet du racisme systémique?

Sarah Messou Ghelazzi : L'idée du balado sur le racisme systémique m'est venue au cours de l'année passée lorsque j'ai observé tout ce qui s'est passé un peu partout dans le monde finalement. Que ce soit les révoltes, la manifestation qu'il y a eu un peu partout aux quatre coins du Canada, que ce soit à Montréal et surtout celle à Ottawa à laquelle j'ai participée où notre premier ministre a fait un geste justement de reconnaissance que le racisme systémique existait. Et surtout qu'il était prêt à s'engager dans la lutte contre le racisme systémique ici au Canada.

Mélanie : Qu'espères-tu que les auditeurs retiennent de notre entretien?

Sarah Messou Ghelazzi : Déjà je tiens à saluer le fait que on en parle...! Ce que j'ai apprécié au cours des deux dernières années, c'est que on est passé du racisme systémique est un mythe au racisme systémique existe...vraiment et il faut faire quelque chose. Donc déjà ça c'est bien! Je pense que quand on connaît les histoires des gens ça les humanise. On dépasse la couleur, la culture qui est différente et on rentre dans la richesse de l'être humain. Et c'est ce que j'aimerais que chaque auditeur retienne.

Mélanie : Merci Sarah. Écoutons maintenant nos collègues Filsan, Jeff, et Pauline nous expliquer comment ce thème se décline dans leurs projets.

Filsan Hujaleh : Je m'appelle Filsan Hujaleh et je suis analyste au Centre d'analyse des données sociales et d'innovation à Statistique Canada. Je fais de la recherche qui porte sur les groupes racialisés. Plus spécifiquement c'est de la recherche qui est plus semblable à de la recherche sur l'immigration ethnoculturelle.

Je fais de la recherche liée aux groupes racialisés. Plus spécifiquement chez les divers groupes dont ceux dont les identités se croisent. Il s'agit donc d'examiner des groupes de population différents, mais on examine les questions liées à l'inclusion et à l'exclusion liées à la racialisation, et les différentes expériences qui en découlent.

Mélanie : Pourriez-vous nous aider à comprendre ce qu'est le racisme systémique?

Filsan Hujaleh : Donc la Commission ontarienne des droits de la personne définit la discrimination systémique comme des comportements, des politiques ou des pratiques qui font partie des structures d'une organisation et qui créent ou perpétuent des désavantages pour les personnes racialisées.

Prenons l' exemple des jeunes Noirs qui naviguent dans différents systèmes qui sont interconnectés; donc, si vous regardez par exemple le système d'éducation. Ont-ils le soutien nécessaire à leur disposition en dehors de ce système et ce système en question peut-il répondre à leur besoins? Ou encore, est-ce qu'ils se sentent représentés dans le curriculum? Est-ce qu'ils sont plus surveillés? Vous savez, dans les écoles? Est-ce qu'il y a des comportements sous-entendus, suggérant subtilement d'agir ou de s'habiller d'une certaine façon selon une certaine «norme», et qu'ils ne correspondent pas à cette norme ou encore y a-t-il la suggestion d'autres pratiques d'exclusion qui se produisent dans l'école? C'est une façon de voir les choses, et si vous regardez en dehors de ça, s'ils marchent dans la rue ou s'ils sont Noirs, sont-ils plus susceptibles d'être surveillé et d'être contrôlé, et ils ne sont pas autorisés à circuler librement dans la société parce qu'un agent de police vient leur poser des questions. Ou bien sont-ils plus susceptibles d'être arrêtés quand ils conduisent une voiture ? C'est une autre façon de ne pas pouvoir se déplacer librement dans les espaces publics. Et puis tout ça ça contribue à ce qu'ils aient plus de contact avec le système de justice par exemple.

Si on se tourne vers les hôpitaux et ailleurs, y a-t-il d'autres préoccupations qui peuvent être prises au sérieux? Vont-ils recevoir les soins dont ils ont besoin selon une norme acceptable. Donc, comme vous pouvez le voir, ça touche plusieurs domaines . Que ce soit la loi ou la santé ou le système d'éducation Ce sont ces comportements que vous noterez comme étant des obstacles pouvant les limiter à évoluer librement pour atteindre leur plein potentiel.

Si vous voulez en apprendre davantage à ce sujet et sur la complexité de la collecte de données sur les groupes racialisés et leurs expériences, Pauline et Jeff sont d'excellentes personnes avec qui discuter.

Jeff Latimer : Je suis Jeff Latimer, directeur général, responsable de la Santé, Justice, Diversité et Population à Statistique Canada.

Mélanie : Quel serait l'un des projets sur lequel vous participez présentement en lien avec le thème que nous abordons?

Jeff Latimer : Le plan d'action en matière de données désagrégées est un projet clé que le gouvernement fédéral a financé en 2021. Dans le cadre du budget de 2021, Statistique Canada a reçu l'investissement le plus important depuis 30 ans pour essayer d'aborder certains des enjeux systémiques relatifs aux écarts en matière de racisme et de genre au sein de la société. Il s'agit d'un projet essentiel qui va nous permettre de collaborer avec tous nos partenaires dans l'ensemble du pays pour mieux recueillir des données permettant la désagrégation, afin de fournir des informations sur les inégalités que nous ne pouvons pas découvrir sans ces données désagrégées. C'est une tâche relativement difficile. Cette initiative est donc vraiment importante. Nous passons beaucoup de temps et d'énergie à en discuter à l'échelle du pays, des provinces, des territoires, et avec nos partenaires, la population canadienne, les groupes autochtones, les groupes racisés. Nous essayons d'employer ce temps à réellement comprendre comment nous devrions recueillir ces données, comment nous devrions les désagréger, comment nous devrions en faire état. C'est vraiment une initiative équitable et respectueuse. Je pense que ce projet est une pierre angulaire de la façon dont Statistique Canada change sa culture. Il ne s'agit pas d'un projet relatif à un domaine spécialisé unique, comme le travail, la justice ou la santé. C'est un changement fondamental dans la manière dont Statistique Canada approche les données. Je pense qu'il est donc réellement important de souligner ce projet.

Mélanie : Jeff vient de nous présenter un projet qui évoluera sur la base de collectes et d'utilisation de données désagrégées. Vous vous posez peut-être la question pourquoi ces données seront-elles privilégiées. Nous devons savoir que des données agrégées sont en fait des résumés ou des rapports de données à grande échelle. Quant aux données désagrégées, ce sont des données qui ont été divisées en différentes catégories, comme la région, le genre et l'ethnicité. Des données désagrégées peuvent faire ressortir des inégalités entre différents groupes de population. Ces inégalités auraient pu ne pas être révélées par des données agrégées.

Mélanie : Bonjour Pauline, tu peux te présenter pour les auditeurs stp ?

Pauline Tuitoek : Mon nom c'est Pauline, je suis la directrice adjointe au centre des statistiques sur le genre, la diversité et l'inclusion à Statistique Canada.

Mélanie : Il y a des gens qui croient que les chiffres ne mentent pas et j'aimerais savoir selon toi, pourquoi les gens croient que les données sont neutres et objectives? Puis quels sont certains problèmes qui accompagnent cette manière de penser?

Pauline Tuitoek : je crois que dans les données des fois, il y a un élément de biais, mais ça dépend aussi de la façon dont l'information ou les données ont été recueillies. Par exemple, à Statistique Canada, il y a 2 façons dont on recueille les données : on pourra voir les données administratives ou bien on va mener des enquêtes. En utilisant par exemple des données administratives. Le biais à l'étape de collecte de données entraîne le biais de l'analyse.

Si tu regardes les données sur la criminalité, Statistique Canada, ça fait des années qu'on recueille ces données, en utilisant les systèmes administratifs mais l'enjeu, c'est tous les crimes ne sont pas signalés à la police au Canada. Donc si je suis un décideur par exemple, qui utilise ces données et j'essaie de faire ou d'établir les liens entre la consommation des drogues et les crimes violents par exemple . Si j'utilise ces données exclusivement, ça se peut que y aura certains éléments de biais. on doit aussi considérer la stigmatisation parce que si pendant des années la conclusion était, il y a un lien entre la consommation des drogues et les crimes violents dans certains groupes de population e l'information que je vois que j'entends toujours il y a aussi ce risque-là de stigmatisation. on doit y penser. Ah l'autre façon dont on recueille des données, c'est en mélangeant des enquêtes. la chose avec ce type de collecte de données, c'est l'importance de d'assurer que l'échantillon est représentatif, on ne peut pas mesurer quelque chose qu'on ne sait pas. Donc si les réponses viennent d'une partie de la population, on peut complètement manquer la perspective ou la réalité de de de l'autre partie de la population. Donc on peut avoir un élément de biais si l'échantillon n'est pas représentatif de la population au Canada.

Mélanie : Alors la prochaine question concerne l'utilisation de l'expression minorités visibles. Bon, on l'entend souvent dans un contexte gouvernemental. C'est d'usages répandu, mais pourquoi est-ce qu'on utilise ces termes-là?

Pauline Tuitoek : Oui, ça c'est une très bonne question euh cette terminologie minorités visible en fait ça fait partie de la Loi d'enquête en matière d'emploi. Donc c'est vraiment dans la Loi, mais je suis d'accord que présentement il y a beaucoup de questions. Et pourquoi pour essayer de comprendre la raison pour laquelle on utilise cette terminologie. Il y a beaucoup de propositions pour remplacer cette terminologie. Mais au Canada, présentement, on n'a pas eu un consensus en terme de : Est-ce que on va laisser à côté la terminologie minorités visible? Ce que je sais présentement c'est que le Conseil du Trésor, même avec Statistique Canada sont en train de discuter pour voir quelle terminologie on devrait utiliser étant donné notre environnement présentement.

Mélanie : Quels sont les renseignements qui ont été recueillis en lien avec l'ethnicité des Canadiens lors du recensement de 2021?

Jeff Latimer : La première chose qu'il faut noter, c'est que le recensement vise tous les ménages du Canada, mais que nous posons uniquement les questions relatives à la race et à l'ethnicité à un ménage sur quatre. Nous le faisons afin de pouvoir fournir des estimations exactes de la diversité au sein de la population. Nous demandons aux personnes d'indiquer avec quelles races et ethnicités elles s'identifient, à quel groupe elles estiment appartenir et nous leur proposons une série de dix catégories. Nous n'utilisons pas nécessairement le terme « race », car, pour beaucoup de gens, il s'agit d'un concept social; nous demandons donc aux personnes de choisir le terme qui, selon elles, les décrit le mieux. Nous posons également d'autres questions au-delà des simples groupes de population pour explorer l'ethnicité comme le lieu de naissance, le statut d'immigration et plusieurs autres variables. Nous pouvons combiner les réponses afin de brosser un meilleur portrait du pays dans son ensemble. Si on y réfléchit bien, disposer de ces données sur la race et l'ethnicité dans le cadre du recensement est vraiment essentiel. Nous voulons que nos institutions, les politiques et les programmes reflètent la population ou en soient le miroir. Sans comprendre la composition ou la diversité de la population, il serait vraiment difficile d'étudier ces enjeux.

Mélanie : Pourquoi est-il important d'avoir des données de grande qualité dans le contexte afin de s'assurer d'éviter les dangers de biais statistiques?

Jeff Latimer : C'est une excellente question. Je pense en effet que c'est parce qu'il y a beaucoup de données. Comme vous le savez, leurs données et toutes les données ne sont pas créées égales. Je pense qu'il est essentiel de comprendre les différentes expériences et les situations distinctes de toute la population canadienne et de toutes les personnes au Canada. Quand on y pense, le racisme est un concept très difficile à mesurer, mais nous pouvons mesurer les expériences et les situations. Laissez-moi vous donner un exemple. Je vais choisir quelque chose de relativement simple. Si nous souhaitons examiner les personnes surqualifiées au Canada; c'est une idée très simple. En général, si une personne possède un grade universitaire, mais occupe un emploi ne nécessitant que des études secondaires, nous considérons qu'elle est surqualifiée. Lorsque nous observons cette variable, nous remarquons qu'environ 14 % de la population canadienne serait considérée comme étant surqualifiée. Lorsque nous explorons le sujet plus en détail et commençons à désagréger ces statistiques, par exemple, au sujet des immigrants au Canada; ce chiffre passe de 14 % à 22 %. Si nous examinons de plus près la catégorie des immigrants et les immigrants racisés, ce chiffre passe à 26 %; on peut alors commencer à voir la situation. Il peut donc exister un enjeu de racisme systémique et les données deviennent vraiment essentielles pour pouvoir répondre à cette question. Vous pourriez même aller plus loin parmi les immigrants racisés et explorer l'une des dix catégories de la population et constater que 69 % des immigrants philippins au Canada sont surqualifiés. En revanche, si ces données ne sont pas fiables et ne sont pas bien construites en étant dépourvues de biais, ces chiffres ne seront alors pas significatifs; il est donc vraiment important que les données recueillies reflètent les situations et les expériences de l'ensemble de la population canadienne.

Mélanie : Et notre collègue Filsan maintenant.

Filsan Hujaleh : Je pense que… vous savez deux choses très importantes dont vous entendrez souvent parler sont: la responsabilisation et la transparence. Parce que dans plusieurs cas d'expériences de racisme systémique. C'est quelque chose de très secret, n'est-ce pas? C'est caché, ce n'est pas quelque chose qu'on voit. Il est intégré dans les institutions, et je pense donc que les données rendent le racisme systémique visible.

Il y a beaucoup de ces choses qui sont cachées, ou de ces comportements, ces attitudes, systèmes, procédures qui nuisent aux différents groupes racialisés et rendent le racisme systémique transparent, n'est-ce pas? Ça fait en sorte que ça fournit beaucoup d'éléments de recherche qui existent sur le racisme systémique.

Et évidemment il est tout simplement très compliqué d'étudier l'identité dans le contexte du racisme systémique. C'est quelque chose de très complexe et, par conséquent, vous avez beaucoup de données qui existent. Et quelles statistiques officielles, ou quelles statistiques peuvent vous montrer la prévalence d'un problème? Il y a davantage de données qui sont recueillies et les lacunes en matière de données sont comblées. Par conséquent, ce que vous avez en fait, c'est une responsabilisation, non?

Une fois que vous avez la preuve dans les données… les gens peuvent les utiliser et ils le font. Vous devez faire quelque chose à ce sujet. Les gens peuvent dire, vous savez, voici des données qui prouvent que cela existe, ou il y a des preuves que le racisme systémique existe, sa prévalence, et par conséquent, nous voulons que quelque chose se passe, ou que le gouvernement agisse, ou qu'une politique soit mise en œuvre. Donc, je pense que ce sont deux attributs à y associer. Ça aide un peu plus les choses, non? Oui, donc la responsabilisation et la transparence.

Mélanie : Et puis à l'avenir, qu'est-ce que nous pourrions faire pour dresser un portrait encore plus nuancé de la diversité au Canada?

Filsan Hujaleh : Je pense que ce que nous commençons à comprendre, c'est qu'il est très important d'avoir divers groupes de personnes qui travaillent dans le domaine des données. Nous voulons explorer le type de questions et les différents points de vue. Cela dépend vraiment de la présence d'un groupe diversifié de personnes autour de la table qui font la recherche, la collecte de données et le processus de détermination du contenu.

Il s'agit de postes décisionnels qui permettent de proposer des points de vue différents et de combler les lacunes en matière de données. C'est donc très important de simplement aborder la question comme si c'était une façon de faire. Je pense que c'est reconnu comme un moyen de combler un manque de données pour avoir une main-d'œuvre diversifiée.

À partir de là, c'est vraiment subjectif, et nous devons nous rendre compte qu'il s'agit d'une façon de tenir compte des préjugés de chacun, de reconnaître qu'il y a un élément subjectif dans la recherche, la collecte de données, etc. Parce que nous sommes tous façonnés par nos expériences. Notre éducation, etc. Par conséquent, si vous avez un groupe diversifié de personnes autour de la table, vous ferez certainement, cet effort. L'effort de combler différentes lacunes dans les données parce que vos perspectives sont différentes et je pense que c'est une chose qui est de plus en plus reconnue.

Jeff Latimer : Lorsque nous parlons de race, j'aime à penser qu'il s'agit d'un concept social. À cet égard, disposons-nous des concepts sociaux pertinents? Sommes-nous certains que nos variables ou nos questions sont fiables et adaptées pour fournir des renseignements substitut sur la race? Elles peuvent ne pas l'être. Nous ne demandons pas aux gens de fournir leur ADN ou leur identité biologique. Nous leur demandons d'indiquer la façon dont ils se définissent au sein de la société et peut-être que ces définitions doivent changer au fil du temps et c'est ce que nous faisons à StatCan. Nous disposons de dix groupes pour l'instant qui, pensons-nous, couvrent généralement la société, mais nous devons toujours les réviser régulièrement. Nous étudions toujours nos normes ou normes de données, afin de veiller à ce qu'elles reflètent la société dans son ensemble. Nous les mettons donc à jour et prenons le temps de le faire en communiquant avec la population canadienne. Nous organisons un grand nombre d'activités de mobilisation et de consultations pour savoir si ces catégories vous représentent réellement. Nous mettons les questions à l'essai. En cas de changements, nous devons suivre un processus très précis, mais l'aspect important ici est que nous voulons nous assurer de représenter constamment la société et c'est pour cela que c'est essentiel.

Mélanie : Si on veut en apprendre davantage qu'est-ce que nos auditeurs pourraient consulter?

Pauline Tuitoek : On pourrait toujours consulter notre site web, le site web de statistique Canada.

Ah, il y a beaucoup de ressources, il y a beaucoup d'informations, mais on a aussi un portail spécifique pour le travaux dont on fait mon équipe et moi dans le centre de statistiques sur le genre de la diversité et l'inclusion.

Mélanie : Vous étiez à l'écoute d'Hé-Coutez bien! Merci à nos invités : Sarah, Filsan, Jeff et Pauline ainsi qu'à toute l'équipe. Vous pouvez vous abonner à cette émission là où vous obtenez vos balados. Vous pourrez également trouver la version anglophone appelée Eh Sayers. Vous avez aimé cet épisode? Évaluez-nous et faites-nous part de vos commentaires. On se retrouve lors d'un prochain épisode. À bientôt!

Écoutez « Hé-coutez bien! » sur :

Gouvernance des données : Protection responsable de la vie privée

Video - Gouvernance des données : Protection responsable de la vie privée

Saviez-vous que les données de Statistique Canada peuvent avoir une incidence importante sur votre vie? La vidéo Gouvernance des données : Protection Responsable de la vie privée vise à éclaircir les fausses idées qui circulent au sujet de la façon dont nous obtenons certaines de nos données, et à expliquer les processus en place qui empêchent la communication de vos renseignements personnels, privés et financiers.

Trousse du Recensement de l'agriculture

Le Recensement de l'agriculture permet de produire des données, à l'échelle des collectivités, sur une vaste gamme de sujets tels que :

  • l'utilisation des terres;
  • les cultures;
  • le bétail;
  • la main-d'œuvre agricole;
  • les machines et le matériel;
  • les pratiques de gestion des terres;
  • les finances des exploitations agricoles.

Il dégage des tendances et fournit de l'information sur les défis, les possibilités et les enjeux émergents qui touchent la communauté agricole. Dans la trousse du Recensement de l'agriculture, vous trouverez des outils et des ressources pour vous aider, vous et votre organisation, à communiquer aux membres de vos réseaux des renseignements sur les prochaines diffusions de données.

Que contient la trousse?

La trousse contient des produits et des ressources que vous pouvez partager avec votre communauté en ligne.

Les documents comprennent :

Contenu pour les médias sociaux

Statistique Canada encourage ses partenaires à publier son contenu et ses images sur leurs propres comptes de médias sociaux. Vous pouvez enregistrer les images sur votre appareil et copier-coller le contenu sur vos plateformes de médias sociaux pour le partager.

Message 1

Un groupe d'exploitants agricoles discute dans un champ, à l'aide d'une tablette

Les Profils des communautés du #RecensementDeLAgriculture est le nouvel outil interactif de Statistique Canada qui présente un profil statistique des exploitations et des exploitants agricoles pour une communauté ou un lieu géographique donné. https://bit.ly/3NZONf8 #AgCan

Message 2

Un exploitant agricole utilise une tablette électronique dans un champ agricole.

L'Outil cartographique du #RecensementDeLAgriculture de 2021 est maintenant disponible! Celui-ci permet aux utilisateurs de visualiser les données à tous les niveaux géographiques. Pour en savoir plus : https://bit.ly/3ml7Zsb #AgCan

Message 3

Agriculteur avec tablette numérique dans un champ de blé

Les agriculteurs canadiens ont fait preuve d'une résilience remarquable ces dernières années. Les données du #RecensementDeLAgriculture de 2021 fournissent un nouvel aperçu sur les tendances des exploitations et des exploitants agricoles au Canada. https://bit.ly/3giPeCx #AgCan

Message 4

Agriculteur travaillant dans une exploitation agricole

Statistique Canada a publié de nouvelles données du #RecensementDeLAgriculture de 2021. Découvrez-en davantage sur la capacité d'adaptation des exploitants agricoles canadiens et les tendances en matière de données dans l'industrie agricole. https://bit.ly/3giPeCx #AgCan

Message 5

Rangées de jeunes poivrons dans une ferme pendant une journée ensoleillée

Les nouvelles données du #RecensementDeLAgriculture de 2021 sont maintenant disponibles ! Découvrez-en davantage sur le nombre de fermes au Canada, les types de fermes, les pratiques agricoles durables et plus encore. https://bit.ly/3giPeCx #AgCan

Images web

Le Recensement de l'agriculture (Bannière Web horizontale) (JPG, 45,0 ko)
Les données du Recensement de l'agriculture de 2021 sont arrivées! - www.statcan.gc.ca/fr/recensement-agriculture

Renseignements du couplage agriculture–population

Données sur les exploitations et les exploitants agricoles

Profils provinciaux et territoriaux de 2021

Conditions d'utilisation

Consultez la section des Trousses de sensibilisation au recensement — Conditions d'utilisation pour obtenir de l'information sur l'utilisation approuvée des mots-symboles, des identificateurs et du contenu officiels.

30e anniversaire des principes fondamentaux de la statistique - thumb

Vidéo - 30e anniversaire des principes fondamentaux de la statistique

À l'occasion du trentième anniversaire de l'adoption des Principes fondamentaux de la statistique officielle par la CEE-ONU, Statistique Canada et certains de ses partenaires s'arrêtent sur le premier principe, celui de la nécessité que les données soient pertinentes, impartiales et accessibles à tous.