Tirer le maximum de la synthèse de données grâce au guide d’utilisation des données synthétiques pour les statistiques officielles

Par : Kenza Sallier et Kate Burnett-Isaacs, Statistique Canada

Note de la rédaction : Pour fournir des exemples pertinents et des explications cohérentes, le présent article tire des extraits de la publication Synthetic Data for Official Statistics - A Starter Guide (en anglais seulement). Veuillez-vous référer à ce guide pour mieux comprendre l’utilisation de données synthétiques pour les statistiques officielles.

Introduction

Ces dernières années, tout particulièrement devant la révolution des données qui s'opère, les organismes nationaux de statistique (ONS) donnent priorité à l'accès aux données, à la transparence et à l'ouverture dans leurs initiatives de modernisation. Le pari consiste à trouver des moyens sûrs et durables d'offrir un accès plus rapide et plus facile à des données désagrégées et à jour, compilées à partir de sources d'une complexité croissante, tout en respectant les engagements pris à l'égard de la confidentialité. La synthèse de données est une technique qui permet aux utilisateurs d'accéder plus facilement à des données riches sur le plan analytique, tout en veillant au respect des impératifs en matière d'intégrité et de confidentialité. La théorie entourant la génération de données synthétiques à forte valeur analytique ne date pas d'aujourd'hui. En effet, elle a ses racines dans les méthodes d'imputation. Toutefois, pour ce qui est de la mise en œuvre, la production de fichiers de données synthétiques reste une voie nouvelle pour la plupart des ONS, surtout quand il s'agit de les produire à partir de sources de données complexes. Au vu du nombre grandissant de nouvelles méthodes et de nouveaux outils utilisés pour la production et l'évaluation d'ensembles de données synthétiques, un document d'orientation sur l'utilité et le risque s'impose. Plus précisément, pour que les données synthétiques deviennent une solution viable d'accès aux microdonnées, les ONS ont besoin d'une vue d'ensemble des méthodes et des outils existants, ainsi que de l'orientation sur la manière de mesurer la puissance analytique de ces données et leurs risques de divulgation.

Pour répondre à ce besoin, le Groupe de haut niveau sur la modernisation des statistiques officielles (GHN-MSO), un réseau relevant de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU), a publié le guide Synthetic Data for Official Statistics – A Starter Guide (en anglais seulement). Celui-ci offre aux organismes de statistique un bon point de départ pour apprendre et réfléchir au sujet des données synthétiques, et comprendre la manière dont elles peuvent être générées et utilisées pour partager ouvertement les données tout en protégeant leur intégrité et leur confidentialité. De plus, ce guide aide les utilisateurs à déterminer si les données synthétiques sont la bonne solution à leur problème, les oriente sur la bonne voie pour la synthèse, et fournit des méthodes d'évaluation pour résoudre les problèmes entourant la divulgation de données.

Cet article traitera des lacunes que les fichiers de données synthétiques peuvent combler, présentera des méthodes d'apprentissage profond qui peuvent être utilisées pour générer des données synthétiques, et traitera de l'importance de se fonder sur des normes claires au moment de créer et d'utiliser des données synthétiques, normes prévues dans le guide du GHN-MSO.

Que sont les données synthétiques?

Le guide du GHN-MSO définit les données synthétiques comme des données générées de manière stochastique, qui ont une valeur analytique et qui permettent des niveaux élevés de contrôle de la divulgation. Le concept de données synthétiques provient, à l'origine, du champ de la vérification et de l'imputation des données, mais le champ des données synthétiques a évolué avec le développement des méthodes informatiques et de science des données. Pour générer des données synthétiques, on utilise un processus de modélisation qui vise la préservation à la fois de la valeur analytique et de la confidentialité. La confidentialité fait référence à la divulgation injustifiée de données personnelles confiées à un ONS, qui peut survenir lorsque des renseignements statistiques sont diffusés.

De façon générale, l'objectif de la synthèse de données consiste en ce qui suit. Supposons qu'il y ait un ensemble de données, D, sur lequel les utilisateurs ou les chercheurs souhaitent effectuer un ensemble d'analyses statistiques, qui aboutirait à un ensemble de conclusions statistiques Θ(D). Toutefois, pour des raisons de confidentialité, on ne peut pas donner accès à D aux utilisateurs. Le synthétiseur peut alors utiliser un processus de synthèse de données pour générer une version synthétique de D', que nous appellerons D'. L'objectif de la synthèse de données est de générer D'de telle manière que Θ(D') , l'ensemble des conclusions statistiques des mêmes analyses maintenant effectuées sur D', soit aussi proche que possible de Θ(D).

Figure 1 : Illustration de la génération de données synthétiques. Source : Sallier (2020).

Figure 1 : Illustration de la génération de données synthétiques. Source : Sallier (2020).

Architecture de la synthèse de données. Les analyses fondées sur l'ensemble de données synthétiques fourniraient des conclusions statistiques comparables aux analyses fondées sur l'ensemble de données original.

Texte : La valeur analytique de D' peut être considérée comme une fonction de la distance entre Θ(D) et Θ(D').

Pour discuter de données synthétiques, nous devons d'abord définir et comprendre l'utilité et les risques liés à la divulgation. Dans le contexte des données synthétiques, l'utilité correspond à la valeur analytique, il s'agit de l'utilité de l'ensemble de données synthétiques pour l'utilisateur. De façon générale, la valeur analytique est liée à la mesure dans laquelle les résultats de l'ensemble de données synthétiques sont proches de ceux générés à partir des données d'origine. Par conséquent, la valeur analytique de D' peut être considérée comme une fonction de la distance entre Θ(D) et Θ(D').

Alors que la synthèse de données vise à accroître la valeur analytique, elle cherche aussi à réduire le plus possible le risque de divulgation. Le risque de divulgation peut être défini comme le risque d'une diffusion inappropriée de données ou de renseignements d'attribut (OCDE, 2003) et s'applique à la diffusion de toute statistique agrégée ou d'ensemble de microdonnées, y compris les données synthétiques.

Utilisations recommandées des données synthétiques

Les données synthétiques sont un outil utile pour certains problèmes ou cas d'utilisation auxquels sont confrontés les ONS. Pour chaque problème vient un équilibre nécessaire entre l'utilité et le risque de divulgation. Le guide du GDN-MSO décrit quatre catégories de cas d'utilisation :

  • diffusion au public;
  • mise à l'essai d'analyses;
  • enseignement;
  • mise à l'essai de technologies.

Diffusion au public : Ce cas d'utilisation découle généralement du désir de fournir des données utiles aux parties concernées. La principale difficulté que pose ce cas d'utilisation est que l'ONS ne sait pas la manière dont les données seront utilisées : il n'exerce aucun contrôle sur l'utilisation des données (et ignore donc quelles analyses seront effectuées) et ne sait pas par qui elles seront utilisées ou encore avec qui elles seront partagées (ce qui signifie un risque élevé de divulgation).

Analyse d'essai : La mise à l'essai de la valeur analytique est actuellement le cas d'utilisation le plus courant pour les ONS. De nombreux ONS fournissent des microdonnées confidentielles à des parties de confiance, comme des chercheurs ou des services partenaires, mais cet exercice est régi par de stricts accords d'accès aux données, ainsi que par des contrôles des antécédents et de la sécurité. Les procédures et contrôles connexes peuvent être longs et fastidieux. Les données synthétiques peuvent être une option plus efficace pour le partage de données avec des parties de confiance. Dans ce cas d'utilisation, les ONS peuvent savoir quelle analyse sera effectuée avec les données synthétiques et peuvent personnaliser le mode de génération selon l'analyse, augmentant ainsi l'utilité. Ce cas d'utilisation est souvent le plus utile pour les scientifiques des données, qui cherchent un accès plus rapide aux données d'entraînement pour leurs modèles d'apprentissage automatique.

Enseignement : Un troisième cas d'utilisation dans le contexte des ONS consiste à fournir des données de grande qualité aux étudiants, aux universitaires et aux utilisateurs en général. En particulier, la formation relative à des méthodes complexes comme l'apprentissage automatique nécessite des données qui donneront des résultats réalistes. L'équilibre entre l'utilité et le risque de divulgation dans ce cas d'utilisation est que les ONS peuvent être au courant du sujet particulier à l'étude et, ainsi, préserver les distributions spécifiques en question. Toutefois, les données synthétiques pourraient être réutilisées à différentes fins éducatives, de sorte qu'en fin de compte, l'ONS pourrait ne pas être en mesure de déterminer toutes les utilisations des données ni tous les utilisateurs.

Mise à l'essai de technologies : Des données fictives sont souvent utilisées pour faire l'essai de nouveaux logiciels et de nouvelles technologies. Toutefois, avec l'avènement de technologies plus complexes, les ONS et les intervenants cherchent des données plus réalistes afin de pouvoir évaluer et vérifier les systèmes adéquatement.

Tableau 1 : Résumé des différents cas d'utilisation de données synthétiques déterminés par le GNH-MSO.
Cas d’utilisation Principales considérations  Équilibre entre l’utilité et la confidentialité 
Diffusion de microdonnées au public Le synthétiseur ne sait pas qui utilisera les donnes ou de quelle manière elles seront utilisées. Niveaux élevés d’utilité et de confidentialité requis 
Mise à l’essai d’analyses Les analyses particulières ou les distributions de variables qui doivent être maintenues peuvent éventuellement être connues au moment de la synthèse. Niveaux élevés d’utilité et de confidentialité requis
Enseignement Le synthétiseur peut savoir l’analyse qui sera effectuée et les utilisateurs peuvent éventuellement avoir une autorisation de sécurité ou un accord avec l’ONS, mais peuvent aussi ne pas en avoir. Niveau élevé d’utilité et niveau variable possible de confidentialité
Mise à l’essai de technologies La valeur des données synthétiques dépend de la complexité du système et de la mesure à laquelle des données d’essai doivent être complexes. De nombreuses méthodes de génération de données synthétiques peuvent être trop lourdes sur le plan informatique pour que cet effort en vaille la peine. Niveaux moyens d’utilité et de confidentialité

Méthodes pour générer des données synthétiques

Il existe un nombre grandissant de méthodes pour générer des données synthétiques, et la méthode choisie dépendra du cas d'utilisation. Au moment de créer des données synthétiques, il faut tenir compte de la valeur analytique cible ainsi que du risque de divulgation pour le cas d'utilisation.

Le guide du GHN-MSO présente les méthodes couramment utilisées par les ONS aujourd'hui. Elles se répartissent en trois catégories :

  • modélisation séquentielle;
  • données simulées;
  • méthodes d'apprentissage profond.

Toutes les méthodes sont présentées dans le guide du GHN-MSO, mais aux fins du présent article, nous nous attardons aux méthodes d'apprentissage profond mises au point récemment pour générer des données synthétiques. Les méthodes d'apprentissage profond sont de plus en plus prisées dans le domaine des données synthétiques, car les synthétiseurs sont de plus en plus nombreux à travailler avec de grands ensembles de données non structurés. À l'heure actuelle, la seule méthode d'apprentissage profond utilisée par les ONS pour générer des données synthétiques est celle des réseaux antagonistes génératifs.

Pour en apprendre davantage sur les trois catégories de méthodes de synthèse, leurs avantages et inconvénients et leur adéquation à chacun des quatre cas d'utilisation de données synthétiques pour les statistiques officielles, voir le chapitre 3 du document Synthetic Data for Official Statistics : A Starter Guide (en anglais seulement).

L'utilisation de réseaux antagonistes génératifs pour générer des données synthétiques

Un réseau antagoniste génératif (RAG) (Goodfellow et coll., 2014) est un modèle génératif utilisé pour produire des données synthétiques. Ce modèle tente d'apprendre la structure sous-jacente des données d'origine en générant de nouvelles données (de nouveaux échantillons, plus précisément) à partir de la même distribution statistique que les données d'origine, au moyen de deux réseaux neuronaux, qui se font concurrence. Comme la théorie et la mise en œuvre de processus liés à l'apprentissage profond et aux réseaux neuronaux peuvent être complexes sur le plan technique, nous nous attarderons ici aux concepts généraux (des renseignements plus détaillés peuvent être obtenus dans les publications fournies en référence). Parce que les RAG reposent sur des réseaux de neurones, l'approche peut être utilisée pour générer des données synthétiques discrètes, continues ou textuelles.

Dans un RAG, il existe deux modèles de réseau de neurones concurrents :

  • le générateur prend le bruit ou les valeurs aléatoires à l'entrée et génère des échantillons;
  • le discriminateur reçoit des échantillons du générateur et des données d'entraînement et tente de faire la distinction entre les deux sources.

Le discriminateur est comparable à un classificateur binaire, car il prend à la fois des données réelles (ou originales) à l'entrée, et des données générées (ou synthétiques) et calcule une valeur de pseudoprobabilité, laquelle serait comparée avec une valeur de seuil fixe pour classifier l'entrée du générateur comme générée ou réelle.

Comme le montre la figure 2, le processus d'entraînement est un processus itératif, au cours duquel les deux réseaux jouent un jeu continu où le générateur apprend à produire des échantillons plus réalistes, alors que le discriminateur apprend à mieux faire la distinction entre les données générées et les données réelles. Cette interaction entre les deux réseaux est nécessaire pour le succès de RAG, car ils apprennent tous deux au détriment de l'autre, pour finir par atteindre un équilibre.

Figure 2 : Illustration de l'entraînement d'un RAG dans le contexte de la synthèse de données. Source : Kaloskampis et coll. (2020).

Figure 2 : Illustration de l'entraînement d'un RAG dans le contexte de la synthèse de données. Source : Kaloskampis et coll. (2020).

Le modèle est constitué de deux réseaux : le générateur apprend à produire des échantillons plus réalistes et le discriminateur apprend à mieux classer les données générées comme étant « réelles » ou « synthétiques ». Il s'agit d'un processus itératif où les deux apprennent au détriment de l'autre, jusqu'à ce qu'un équilibre soit atteint.

Toutes les méthodes de données synthétiques ont leurs avantages et leurs considérations. Le tableau 2 présente les avantages, les inconvénients et les considérations liés à l'utilisation des RAG pour produire des données synthétiques.

Tableau 2 : Avantages et inconvénients des réseaux antagonistes génératifs
Avantages Inconvénients

Les réseaux antagonistes génératifs (RAG) sont utilisés par les ONS pour générer des ensembles de données continus, discrets et textuels, tout en s’assurant que la distribution et les modèles sous-jacents des données originales sont préservés.

En outre, des recherches récentes ont porté sur la productionde données en texte libre, qui peuvent être pratiques dans les situations où des modèles doivent être élaborés pour classifier les données en texte libre.

Les RAG peuvent être perçus comme étant trop complexes pour être compris, expliqués ou mis en œuvre lorsqu’il n’y a qu’une connaissance minimale des réseaux de neurones.

Il y a souvent une critique associée aux réseaux de neurones comme manque de transparence.

La méthode prend du temps et a une forte demande de ressources informatiques.

 Les RAG peuvent souffrir de l’effondrement du mode, et du manque de diversité, bien que de nouvelles variations de l’algorithme semblent corriger ces problèmes.

La modélisation de données discrètes peut être difficile pour les modèles RAG.

Autres méthodes d'apprentissage profond

D'autres méthodes de génération de données synthétiques d'apprentissage profond, dont certains ONS pourraient tirer profit, gagnent du terrain dans les milieux de la recherche et du développement.

Par exemple, les autoencodeurs sont des réseaux de neurones profonds à propagation avant utilisés pour compresser et décompresser les données d'origine. Ceci se compare quelque peu à l'enregistrement d'un fichier image à une résolution inférieure pour ensuite essayer de reconstruire l'image à haute résolution à partir de la version à résolution inférieure.

La première partie du processus est effectuée par un réseau de neurones seul, appelé l'encodeur, qui limite la quantité d'information qui voyage à travers le réseau à l'aide d'une convolution. Les autoencodeurs utilisent un deuxième réseau d'apprentissage profond, appelé le décodeur, qui tente d'inverser l'effet de l'encodeur en essayant de reconstruire l'entrée d'origine, la reconstruction étant des données synthétiques (Kaloskampis et coll., 2020). La figure 3 montre l'architecture d'un autoencodeur.

Figure 3 : Illustration de l’architecture d’un autoencodeur. Source : Kaloskampis et coll. (2020).

Figure 3 : Illustration de l’architecture d’un autoencodeur. Source : Kaloskampis et coll. (2020).

Les autoencodeurs utilisent des réseaux de neurones profonds pour compresser (au moyen de couches convolutionnelles et de couches agrégées), puis décompresser (au moyen de couches de déconvolution et des couches non agrégées) les données d'origine. Ceci est presque comparable à la sauvegarde d'un fichier image dans une résolution inférieure, pour ensuite essayer de reconstruire l'image à haute résolution à partir de la version à résolution inférieure.

Des modèles autorégressifs sont à l'étude pour améliorer certaines des lacunes des modèles RAG (Leduc et Grislain, 2021). Les modèles autorégressifs utilisent une variante d'une formule de régression, qui permet de prédire le point suivant d'une séquence en se basant sur des observations antérieures de cette séquence.

Entre autres méthodes, il y a la technique de suréchantillonnage synthétique des cas minoritaires, qui crée des instances de données synthétiques basées sur des instances existantes à partir des données originales (Chawla et coll., 2002). Bon nombre de ces méthodes d'apprentissage profond sont utilisées pour créer des données synthétiques différentiellement privées. Pour en savoir plus sur la confidentialité différentielle et sur les données synthétiques différentiellement privées, voir le chapitre 4 du document Synthetic Data for Official Statistics : A Starter Guide.

Avec l'amélioration de la technologie et de la capacité de calcul, la mise en œuvre des processus d'apprentissage automatique est devenue plus facile et plus accessible. Il est donc naturel que les approches d'apprentissage automatique soient de plus en plus utilisées pour générer des ensembles de données synthétiques. Plus précisément, l'utilisation de modèles d'apprentissage profond est devenue attrayante en raison de leur capacité à développer de puissants modèles prédictifs fondés sur de grands ensembles de données.

L'équilibre entre l'utilité et le risque de divulgation

Considérations liées au risque de divulgation : L'Organisation de coopération et de développement économiques définit la divulgation comme la diffusion inappropriée de données ou de renseignements sur les attributs d'une personne ou d'un organisme (OCDE, 2003). Lorsqu'il est question de risque de divulgation, il s'agit de la possibilité qu'une divulgation survienne. Le risque de divulgation s'applique à toute donnée divulguée : données agrégées, microdonnées ou données synthétiques.

Il y a deux grands types de divulgation, soit la divulgation de l'identité et celle des attributs. La divulgation de l'identité se produit lorsqu'un enregistrement dans les données diffusées est reconnu comme correspondant à une personne pour laquelle l'attaquant (quelqu'un qui cherche délibérément à divulguer ou à enfreindre les règles de confidentialité) connaît les valeurs des données diffusées d'une autre source. La divulgation d'un attribut survient quand un attaquant observe une personne dans les données qui semble être une correspondance unique avec une personne connue. Un attaquant peut utiliser les renseignements diffusés dans les données pour obtenir plus d'information sur la personne.

Bien qu'aucun enregistrement dans un fichier de données entièrement synthétique ne corresponde à une personne réelle ou à un ménage réel, dans le sens où toutes les valeurs ont été générées, on craint que l'attribut et le risque de divulgation de l'identité puissent encore être présents ainsi que le risque de divulgation perçu. Ces situations pourraient nuire à la réputation des détenteurs de données et mettre en péril la volonté des répondants de participer aux enquêtes ou aux recensements. Par conséquent, les ONS peuvent encore décider d'ajouter des couches de contrôle de la divulgation en utilisant des mesures de contrôle de la divulgation statistique plus traditionnelles en plus du processus de génération de données synthétique.

En fin de compte, il importe de préciser que les ONS devraient choisir de mettre en œuvre des méthodes supplémentaires de contrôle en ce qui concerne la divulgation de leurs données synthétiques, ainsi que des techniques spécifiques de protection de la vie privée, fondées sur leurs propres cadres législatifs et opérationnels. Le chapitre 4 du guide du GNH-MSO présente des techniques communes de protection de la vie privée et d'autres mesures de contrôle de la divulgation statistique, y compris la confidentialité différentielle.

Utilité : L'utilité, ou la valeur analytique, d'un ensemble de données synthétiques renvoie à l'utilité de l'ensemble de données pour l'objet ou le cas d'utilisation. La plupart du temps, l'utilité des données synthétiques repose sur la mesure dans laquelle les conclusions les données synthétiques et les données confidentielles originales sont similaires.

Le guide du GNH-MSO présente deux grandes catégories de mesures de l'utilité : des mesures « spécifiques » et des mesures « générales ». Les mesures spécifiques sont utiles pour évaluer l'utilité d'une analyse particulière. Quand des ajustements sont nécessaires, cependant, les mesures générales sont préférables, car elles permettent notamment de :

  1. comparer différentes méthodes de synthèse pour le même ensemble de données afin de générer l'ensemble de données synthétique le plus utile pour l'utilisateur;
  2. déterminer à quel endroit les distributions de données d'origine et de synthèse diffèrent, et ajuster les méthodes de synthèse en conséquence pour améliorer l'utilité des données synthétiques.

Le chapitre 5 du guide orientera l'utilisateur dans le choix de la mesure qui répond le mieux à votre objectif, l'aidera à évaluer les résultats. Lors de l'évaluation de données synthétiques axées sur l'utilité, il est préférable de commencer simplement. Des méthodes comme la comparaison de distributions ou la possibilité pour les données synthétiques de réaliser une tâche ciblée peuvent déterminer une utilité primaire fondamentale. Ensuite, il convient de se demander pourquoi l'on veut mesurer l'utilité. Est-ce pour comparer les méthodes de synthèse et choisir la meilleure? Est-ce pour améliorer le processus de synthèse, soit de l'ajuster? Est-ce pour évaluer la qualité du fichier synthétique en fonction de sa valeur analytique? Après avoir déterminé la raison pour laquelle on veut mesurer l'utilité, il importe de se rappeler qui est utilisateur final et quelles sont les exigences du fichier de données synthétiques final.

L'équilibre entre le risque de divulgation et l'utilité

Au moment d'évaluer la qualité des données synthétiques, nous évaluons les résultats en termes de compromis entre le risque de divulgation et l'utilité. Cette situation est souvent présentée sous forme graphique, comme le montre la figure 4.

Figure 4 : Le compromis entre l'utilité et le risque de divulgation

Figure 4 : Le compromis entre l'utilité et le risque de divulgation

Le graphique décrit le lien entre le risque de divulgation et l'utilité. Le risque de divulgation associé à l'ensemble de données est sur l'axe des x et l'utilité se trouve sur l'axe des y. La courbe est concave, elle augmente, reliant le coin inférieur gauche à l'angle supérieur droit. Cela signifie qu'aucun ensemble de données ne peut avoir en même temps un score élevé quant à l'utilité et un score faible quant au risque de divulgation.

Il convient de se rappeler que dans le contexte des données synthétiques, l'utilité est une mesure de la proximité des résultats des données synthétiques par rapport aux données originales. Les données dont tous les enregistrements avaient des valeurs identiques peuvent avoir une utilité de zéro, et un risque de divulgation de zéro, tandis que les données originales auront une utilité de 100 %. Le risque de divulgation des données synthétiques est maximal lorsque les données originales ne sont pas modifiées. L'emplacement idéal sur ce graphique est en haut à gauche, avec une utilité parfaite et aucun risque de divulgation. Toutefois, ce point n'est jamais atteignable, car la modification des données en vue de leur protection contre les risques de divulgation modifiera toujours leur valeur. Plus important encore, quand on produit et évalue des données synthétiques, il faut toujours tenir compte à la fois de l'utilité et des risques de divulgation.

Conclusion

Le guide Synthetic Data for Official Statistics: A Starter Guide est le fruit d'une collaboration internationale entre des spécialistes des données synthétiques. Il fournit des recommandations sur le moment et la manière d'utiliser, de générer et de valider des données synthétiques dans le contexte des statistiques officielles. Il offre aussi des recommandations et de l'information pertinente sur la manière dont les données synthétiques peuvent accroître la portée et la valeur des fonds de données des ONS.

Bien que les données synthétiques ne puissent pas résoudre tous les problèmes de divulgation auxquels sont confrontés les organismes statistiques, elles peuvent offrir la solution pour étendre l'utilisation des données au grand public, au milieu universitaire, aux parties concernées et même à notre propre personnel. Avec l'avènement de méthodes d'apprentissage profond, les ONS disposent maintenant d'outils pour créer des données synthétiques à partir de grands ensembles de données non structurés. Quelle que soit la manière dont vous générez vos données synthétiques, il est essentiel d'établir un équilibre entre l'utilité des données de sortie et les risques de divulgation. Ne manquez pas de lire le document Synthetic Data for Official Statistics : A Starter Guide pour orienter votre projet de données synthétiques.

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Jeudi, le 16 mars
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Références

Chawla, N. V., K. W. Bowyer, L. O. Hall et W. P. Kegelmeyer. 2002. « SMOTE: Synthetic Minority Over-sampling Technique », Journal of Artificial Intelligence Research, vol. 16, p. 321 à 357.

Goodfellow, I., J. Pouget-Abadie, M. Mirza, B. Xu, D. Warde-Farley, S. Ozair, A. Courville et Y. Bengio. 2014. « Generative Adversarial Networks », Advances in Neural Information Processing Systems, vol. 3. 10.1145/3422622.

Kaloskampis, I., C. Joshi, C. Cheung, D. Pugh. et L. Nolan. 2020. « Synthetic data in the civil service », Significance, vol. 17, p. 18 à 23. (en anglais seulement)

Leduc, J. et N. Grislain. 2021. Composable Generative Models, arXiv: 2102.09249v1. (en anglais seulement)

OCDE. 2003. Glossaire de termes statistiques de l’OCDE, consulté le 21 août 2022 sur le site.

Sallier, K. 2020. « Toward More User-centric Data Access Solutions: Producing Synthetic Data of High Analytical Value by Data Synthesis », Statistical Journal of the IAOS, vol. 36, no 4, pp. 1059-1066. (en anglais seulement)

Date de modification :

Série sur les développements en matière d’apprentissage automatique : troisième numéro

Par : Nicholas Denis, Statistique Canada

Note de l’éditeur : Cette série présente les plus récentes et intéressantes nouveautés en matière de recherche dans le domaine de l’apprentissage automatique provenant du monde entier. Nous espérons que vous trouverez quelque chose qui vous aidera dans votre travail.

Les sujets de ce numéro :

La modélisation générative avancée désormais disponible pour les données tabulaires

Les modèles probabilistes de diffusion de débruitage peuvent être appliqués à tout ensemble de données tabulaires et être utilisés pour traiter tout type de caractéristique afin de générer des données synthétiques qui peuvent parfois être plus efficaces que les données réelles.

Figure 1 : Schéma TabDDPM pour le problème de classification; t, y, et l désignent respectivement un pas de temps de diffusion, une étiquette de classe et des logits.

Figure 1 : Schéma TabDDPM pour le problème de classification; t, y, et l désignent respectivement un pas de temps de diffusion, une étiquette de classe et des logits.

Données passant par le schéma TabDDPM. Une instance de données tabulaires, x, est composée de caractéristiques numériques (num) et catégorielles (cat). Les caractéristiques numériques sont transformées à l'aide du transformeur quantile, et les caractéristiques catégorielles sont soumises à un encodage 1 parmi n (à chaud). Le processus de bruit direct est calculé et corrompt l'entrée transformée à un pas de temps, t, qui est utilisé comme entrée dans TabDDPM. TabDDPM est un perceptron multicouche (MLP) et est conditionné par le pas de temps de diffusion, t, et l'étiquette de classe, y. La sortie de TabDDPM est le bruit estimé ajouté aux caractéristiques numériques, ε, et les caractéristiques catégorielles estimées non corrompues (originales) à encodage à chaud.

La figure contient les éléments suivants :

  1. Transformeur quantile (xnum: 0.8, -3.0, 1.2)
    1. avance jusqu’à 3.
  2. Encodage à chaud (xcat1, xcat2)
    1. avance jusqu’à 3.
  3. X dans (Xnumnorm, Xcat1ohe), Xcat2ohe
    1. avance jusqu’à 4.
  4. MLP
    1. t avance jusqu’à 4.
    2. Y avance jusqu’à 4.
    3. avance jusqu’à 5.
  5. ε, lcat1, lcat2
    1. ε avance jusqu’à 7.
    2. lcat1, lcat2 avance jusqu’à 6.
  6. Softmax
    1. De lcat1 avance jusqu’à 7.
    2. De lcat2 avance jusqu’à 7.
  7. X out (ε , Xcat1ohe, Xcat2ohe)

Quoi de neuf? Les modèles probabilistes de diffusion de débruitage (DDPM) produisent des résultats remarquables dans la génération de texte-image (p. ex. Imagen, Stable Diffusion, DALL-E 2) et ont été appliqués à des ensembles de données tabulaires. Cela a permis de générer des instances de données tabulaires synthétiques comprenant des caractéristiques numériques et catégorielles.

Comment cela fonctionne-t-il? Un DDPM typique utilise un processus de bruit gaussien direct et un processus de débruitage inverse (acquis) pour transformer un bruit pur échantillonné à partir d'une distribution normale multivariée standard en une instance de données synthétiques. De même, les données tabulaires avec modèles de diffusion (TabDDPM - en anglais seulement) comprennent également un processus de diffusion multinomial qui permet d'appliquer le DDPM aux caractéristiques catégorielles, ordinales et booléennes que l'on trouve généralement dans les données tabulaires.

Pourquoi cela fonctionne-t-il? Pour un examen rapide des modèles DDPM et du processus de diffusion gaussien, veuillez consulter la Série sur les développements en matière d'apprentissage automatique : deuxième numéro. Ici, nous nous concentrerons sur le processus de diffusion multinomial :

  • Faites en sorte que x0{0,1}K soit une variable à encodage à chaud de K dimensions (catégories).
  • Un processus de diffusion directe, q(xt|xt-1), sur des pas de temps T, s’écrit comme suit :

q(xtxt-1)Cat(xt;(1-βt)xt-1+βt/K

q(xT)Cat(xT;1/K)

q(xt|x0)=Cat(xt;αt¯x0+(1-(αt¯)/K)

{βt}Tt=1, est un schéma de bruit.

  • Le q(xt-1|xt,x0)postérieur est bien défini, et le processus de diffusion inverse est estimé à l’aide d’un réseau neuronal : ρθ(xt-1|xt) Le réseau peut maximiser la limite inférieure variationnelle (divergences KL dans le processus de diffusion inverse).
  • Les caractéristiques numériques sont transformées à l’aide du transformeur quantile et les caractéristiques catégorielles (ordinales, booléennes, etc.) sont transformées en encodages à chaud. Des modèles de diffusion gaussiens et multinomiaux sont formés sur chaque type de caractéristique, respectivement.

Résultats : Plusieurs modèles génératifs de base sont comparés, dont des réseaux antagonistes génératifs (RAG) et un autoencodeur variationnel (AEV), spécialement conçu pour les ensembles de données tabulaires. Quinze ensembles de données tabulaires différents sont utilisés. Les auteurs utilisent une approche formalisée et normalisée pour évaluer la qualité des données synthétiques générées par un modèle génératif, appelée efficacité en matière d'apprentissage automatique. Cette approche mérite d'être expliquée en détail pour toute personne qui s'intéresse à l'évaluation de la qualité des ensembles de données synthétiques.

Tout d'abord, les données réelles sont ajustées à un classificateur CatBoost (en anglais seulement) en utilisant un budget d'optimisation des hyperparamètres fixe et un outil d'optimisation des hyperparamètres appelé Optuna (en anglais seulement). Une fois les hyperparamètres optimaux trouvés, un modèle CatBoost est entraîné en utilisant les données synthétiques. Le score F1 du modèle, évalué en fonction de données réelles, est appelé le score d'efficacité en matière d'apprentissage automatique. Cette valeur mesure la qualité des données synthétiques par leur capacité à être utilisées à la place des données réelles pour les tâches d'apprentissage automatique en aval.

  • TabDDPM a généré de meilleurs résultats que les autres approches d'apprentissage profond dans 14 ensembles de données sur 15.
  • Sur 5 des 15 ensembles de données, un modèle CatBoost entraîné sur des données synthétiques provenant de TabDDPM a obtenu une précision de test plus élevée qu'un modèle CatBoost entraîné sur des données réelles.

Pourquoi est-ce important? Les DDPM produisent des données synthétiques réalistes dans d'autres modalités. L'échantillonnage d'instances de données tabulaires synthétiques de grande qualité peut avoir des applications dans l'augmentation des données, en générant et communiquant des versions synthétiques d'ensembles de données de nature délicate qui peuvent garantir la confidentialité, l'imputation et l'équilibre des ensembles de données déséquilibrés par classe.

Mais... Lorsqu'elle a été testée, la technique de suréchantillonnage synthétique des minorités (SMOTE -en anglais seulement)  a systématiquement donné de meilleurs résultats que le TabDDPM, bien qu'il s'agisse d'une technique plus ancienne et plus simple qui génère de nouvelles instances de données en prenant des combinaisons convexes d'instances de données dans l'ensemble de données. De plus, l'entraînement de TabDDPM est coûteux au chapitre des calculs, en particulier avec son approche d'optimisation des hyperparamètres Optuna.

Notre avis : Avec un accès à une GPU (unité de traitement graphique) pour l'entraînement du modèle, TabDDPM est un excellent moyen de générer des données tabulaires synthétiques de grande qualité et restera une base solide pour les améliorations futures des DDPM tabulaires.

Il suffit de remplir les cases vides

Les chercheurs en intelligence artificielle de Facebook ont obtenu des performances de pointe sur l'ensemble de données ImageNet-1K en appliquant aux ensembles de données de vision par ordinateur la même tâche de préentraînement que celle appliquée aux modèles de langage.

Figure 2 : Architecture d'un autocodeur masqué, dans laquelle 75 % des blocs de pixels sont masqués, puis reconstruits comme tâche de préentraînement.

Figure 2 : Architecture d'un autocodeur masqué, dans laquelle 75 % des blocs de pixels sont masqués, puis reconstruits comme tâche de préentraînement.

Une image de l'architecture d'un autoencodeur masqué.

Image d'entrée d'un flamant rose pixellisé, dont la plupart des pixels sont grisés. Transmission à l'encodeur avec tous les pixels non masqués. Transmission au décodeur avec les pixels masqués seulement. Transmission à la cible finale, une image du flamant rose pixelisée sans pixels masqués].

Quoi de neuf? Les autoencodeurs masqués (AEM) combinent l'architecture Vision Transfer (ViT) et la tâche de préentraînement de prédiction de jetons masqués de modèles de langage de type BERT ((en anglais seulement) Bidirectional Encoder Representations from Transformers, ou Représentations d'encodeur bidirectionnel à partir de réseaux autoattentifs) pour produire des performances de pointe sur diverses tâches et ensembles de données de vision par ordinateur.

Comment cela fonctionne-t-il? Les modèles de langage de type BERT encodent et représentent le langage naturel en exécutant une tâche de préentraînement de modèle de langage masqué. Lorsqu'on reçoit une grande quantité de données textuelles, une phrase est introduite dans le modèle, dans laquelle 15 % des jetons de mots d'entrée sont masqués. En déduisant correctement les mots masqués, les modèles de type BERT capturent la sémantique des entrées textuelles, ce qui les rend utilisables pour des tâches de traitement du langage naturel en aval, comme la classification de textes. L'AEM utilise la même approche, mais au lieu de masquer les mots, 75 % des blocs de pixels de l'image sont masqués et reconstruits.

Pourquoi cela fonctionne-t-il? L'AEM utilise une architecture d'encodeur et décodeur asymétrique. L'encodeur et le décodeur sont tous deux des modèles autoattentifs. Comme 75 % des blocs de l'image sont masqués, seuls 25 % sont traités par l'encodeur, ce qui le rend plus efficace sur le plan informatique que les ViT traditionnels pour l'apprentissage supervisé standard. Le décodeur présente également une architecture à plus petite échelle et reconstruit les blocs masqués. En réduisant au minimum la perte de reconstruction, le modèle apprend à extraire des renseignements globaux sur une image, y compris les zones masquées, uniquement à partir des pixels des zones « visibles ». Une fois le préentraînement terminé, le décodeur est éliminé, et l'encodeur agit comme un modèle préentraîné qui peut être utilisé tel quel pour transformer les entrées en vue d'une classification linéaire ou qui peut être affiné.

Résultats :

  • L'utilisation de l'ensemble de données ImageNet-1K (IN1K), le préentraînement de l'AEM, puis l'affinage pour 50 époques ont permis d'obtenir une précision supérieure à celle du précédent modèle de pointe entièrement supervisé.
  • En utilisant diverses architectures ViT standard, l'AEM a systématiquement donné de meilleurs résultats que les techniques de préentraînement supervisé de pointe précédentes, notamment dans l'ensemble de données IN1K pour la classification, dans l'ensemble de données COCO pour la détection d'objets et la segmentation d'instances, ainsi que dans l'ensemble de données ADE20k pour la segmentation sémantique.
  • Lors de l'évaluation de l'apprentissage par transfert, l'AEM a dépassé tous les résultats précédents sur le plan de la précision de pointe pour divers ensembles de données iNaturalist et Places, dans certains cas de jusqu'à 8 %.

Notre avis : Les techniques de préentraînement deviennent de plus en plus puissantes et peuvent désormais surpasser les paradigmes d'apprentissage supervisé standard. L'AEM n'est pas seulement impressionnant par ses résultats, mais aussi par sa simplicité. Cet article ne s'appuie pas sur des fonctions ou éléments surajoutés; l'architecture ViT de base est utilisée, et des améliorations importantes des résultats sont attendues en utilisant des architectures autoattentives de vision avancées.

Bien qu'elle soit relativement récente, la technologie des AEM a été appliquée aux données spatiotemporelles, aux données multimodales et aux données tabulaires, et elle est appelée à rester à des fins allant au-delà du préentraînement pour l'apprentissage supervisé. Elle a été utilisée pour l'imputation de données et peut être utilisée pour l'apprentissage partiellement supervisé. Des modèles d'AEM préentraînés peuvent également être téléchargés et utilisés en visitant Github Facebookresearch/mae (en anglais seulement)

L'utilisation d'autoencodeurs masqués pour l'imputation de données tabulaires

Les chercheurs transforment un imputeur en imputeur. Comment, que dites-vous?

Figure 3 : Cadre général de ReMasker.

Figure 3 : Cadre général de ReMasker.

Au cours de l'étape d'ajustement, pour chaque entrée, en plus de ses valeurs manquantes, un autre sous-ensemble de valeurs (valeurs remasquées) est sélectionné aléatoirement et masqué. L'encodeur est appliqué aux valeurs restantes pour générer sa représentation vectorielle, qui est étoffée au moyen de jetons masqués et traitée par le décodeur pour reconstruire les valeurs remasquées. Au cours de l'étape d'imputation, le modèle optimisé est appliqué pour prédire les valeurs manquantes.

Étape d'ajustement :

Entrée, encodeur, représentation vectorielle, passage à la représentation vectorielle étoffée, décodeur et valeur reconstruite.

Étape d'imputation :

Entrée, encodeur, représentation vectorielle, passage à la représentation vectorielle étoffée, décodeur et valeur imputée.

Quoi de neuf? Comme nous l'avons expliqué ci-dessus, les AEM sont entraînés pour imputer les données manquantes. Les chercheurs ont décidé de faire l'impensable et d'appliquer des AEM aux données tabulaires afin d'imputer les données manquantes.

Comment cela fonctionne-t-il? L'AEM et la tâche de prédiction de jeton masqué ont été développés à l'origine pour préentraîner un encodeur qui pourrait être affiné pour la classification en aval. Dans l'exécution initiale de l'AEM, le décodeur était écarté après le préentraînement. Dans ReMasker, l'encodeur et le décodeur sont conservés, puis appliqués aux valeurs manquantes réelles de l'ensemble de données pour déduire leurs valeurs.

Pourquoi cela fonctionne-t-il? ReMasker est entraîné avec un ensemble de données tabulaires comportant des valeurs manquantes réelles. Pendant l'entraînement, chaque entrée est masquée par un mécanisme de masquage et produit une entrée avec un mélange de valeurs visibles, de valeurs masquées et de valeurs manquantes. Les valeurs visibles entrent dans l'encodeur (architecture autoattentive), et les jetons de sortie sont combinés avec des jetons de masque assimilables et des encodages positionnels remplaçant les caractéristiques masquées et manquantes. Ceux-ci passent ensuite par le décodeur (architecture autoattentive). Le modèle déduit alors la valeur originale des caractéristiques masquées, mais pas les valeurs manquantes réelles.

Au moment du test, aucun masquage supplémentaire n'a été utilisé, et les instances de données avec des caractéristiques manquantes sont appliquées à ReMasker pour déduire les valeurs manquantes. Tout comme les auteurs de l'article original sur l'AEM l'indiquent, l'encodeur apprend à représenter l'information globale d'une image à partir des blocs de pixels visibles. Les auteurs de l'article sur ReMasker affirment que l'encodeur apprend une représentation « invariante par rapport aux valeurs manquantes » des données. Ce faisant, ReMasker apprend à représenter les instances de données tabulaires d'une manière discriminante qui est robuste par rapport aux caractéristiques manquantes.

Résultats : Les auteurs ont effectué des expériences à l'aide de 12 ensembles de données tabulaires provenant du référentiel d'apprentissage automatique de l'UCI (en anglais seulement), ont envisagé trois mécanismes différents pour échantillonner les valeurs manquantes et ont comparé ReMasker avec 13 techniques d'imputation de pointe. Les mesures de performance comprenaient la racine de l'erreur quadratique moyenne des valeurs imputées par rapport aux valeurs réelles, la distance de Wasserstein des données imputées par rapport aux données réelles et l'aire sous la courbe des caractéristiques opérationnelles de réception (AUROC), pour mesurer l'efficacité des données imputées pour les tâches de classification en aval.

  • ReMasker a systématiquement égalé ou surpassé presque toutes les approches d'imputation de base, la plupart du temps ou tout le temps.
  • L'approche d'imputation la plus proche était HyperImpute, une nouvelle approche d'imputation de pointe qui utilise un ensemble de méthodes d'imputation et sélectionne le meilleur modèle d'imputation pour chaque colonne d'un ensemble de données.
  • Les preuves empiriques semblent indiquer que les performances de ReMasker augmentent lorsque la taille de l'ensemble de données augmente, et lorsque le nombre de caractéristiques augmente.
  • ReMasker est robuste par rapport à la quantité de valeurs manquantes, affichant des performances constantes de 10 % à 70 % de caractéristiques manquantes.
  • Puisque HyperImpute est une approche d'assemblage, les auteurs ont inclus ReMasker comme modèle de base possible dans HyperImpute et ont montré qu'il produisait une amélioration supérieure des résultats de HyperImpute.
  • Pour tester leur hypothèse selon laquelle l'application du préentraînement de l'AEM sur des données tabulaires permet à l'encodeur d'apprendre des représentations des données « invariantes par rapport aux valeurs manquantes », les auteurs ont calculé l'alignement du noyau centré entre les encodages des données complètes et les encodages des données avec des valeurs manquantes entre 10 % et 70 %. Ils ont constaté que la similarité était robuste et ne diminuait que légèrement à mesure que la proportion de caractéristiques manquantes augmentait, ce qui confirme leur hypothèse.

Quel est le contexte? Les ensembles de données du monde réel contiennent des données manquantes pour de nombreuses raisons. L'utilisation de données pour les modèles d'apprentissage automatique, les statistiques officielles ou l'inférence de toute sorte doit aborder la question de savoir comment utiliser ou non les données avec des valeurs manquantes. L'imputation est importante et constitue un domaine de recherche actif au sein de la communauté de l'apprentissage automatique et de celle des méthodes statistiques.

Notre avis : Étant donné que la technique de préentraînement de l'AEM exécute explicitement l'imputation, ce n'était qu'une question de temps avant qu'un chercheur ne teste son application pour l'imputation sur des ensembles de données tabulaires. Il s'agit d'une bonne première exploration de la façon dont l'AEM peut être utilisé à de telles fins.

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De 14 00 h à 15 30 h, HE
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Date de modification :

Rendre la visualisation de données accessible aux personnes aveugles et malvoyantes

Par : Jessica Lachance, Élections Canada

Note de la rédaction : Les renseignements dont il est question dans le présent article sont présentés comme des solutions possibles pour l'accessibilité des produits de visualisation des données, y compris certaines solutions intéressantes et avant-gardistes auxquelles de nombreuses personnes n'ont pas accès aujourd'hui. Aucun des outils dont il est question dans le présent article ne doit être interprété comme une recommandation officielle ni être envisagé aux fins de mise en œuvre dans votre environnement sans avoir fait l'objet au préalable d'un examen approfondi.

Introduction

Tout au long du 21e siècle, la quantité et la variété des données accessibles aux citoyens, aux chercheurs, à l'industrie et au gouvernement ont augmenté de façon exponentielle (voir Volume of data/information created, captured, copied, and consumed worldwide from 2010 to 2020, with forecasts from 2021 to 2025 [en anglais seulement]). En raison de cette croissance, on s'attend à ce que les données soient utilisées pour éclairer les politiques, les décisions opérationnelles et les choix des consommateurs.

Le cerveau humain n'est pas en mesure d'interpréter efficacement cette vaste quantité de données brutes. Or, nous devons résumer les données pour en comprendre les caractéristiques. Les principaux outils utilisés pour nous aider à comprendre les données sont les produits de visualisation. Ils peuvent aller d'images statiques simples à un logiciel interactif qui nous permet de choisir des données particulières et d'afficher des sommaires personnalisés.

Malgré leurs avantages, les produits de visualisation des données présentent des obstacles majeurs pour les personnes aveugles et malvoyantes (AMV). Ces obstacles empêchent les personnes AMV de participer pleinement au discours public ou à leur milieu de travail, ou encore de faire des choix éclairés. Par exemple, les lignes directrices actuelles sur le texte de remplacement ne sont pas toujours fondées sur des données bien documentées. Cela mène à des lacunes qui ne permettent pas aux personnes AMV de saisir des renseignements statistiques à la même vitesse que les utilisateurs voyants. Comment une personne peut-elle comprendre ce que signifie « aplatir la courbe » si elle ne peut pas voir le graphique qui lui est associé? (Voir Making data visualizations more accessible [en anglais seulement].)

Nous nous pencherons davantage sur les principaux besoins et sur les méthodes utilisées pour aider à améliorer l'accessibilité des produits de visualisation des données et fournir des solutions de rechange non visuelles pour la présentation des données. Nous explorerons ensuite quelques solutions qui fonctionnent pour un certain nombre de types de produits de visualisation.

Lignes directrices actuelles sur l'accessibilité

Les Règles pour l'accessibilité des contenus Web (WCAG) 2.1 sont la norme internationale sur l'accessibilité des sites Web. L'accessibilité du Web repose sur quatre grands principes : le contenu doit être perceptible, utilisable, compréhensible et robuste (voir Understanding the Four Principles of Accessibility [en anglais seulement]). Selon le Guide de rédaction du contenu du site Canada.ca, dont les règles prennent appui sur les WCAG 2.1, les auteurs doivent fournir une description longue pour expliquer les graphiques, ainsi qu'un texte de remplacement plus court pour une description de plus haut niveau. Pour les graphiques, un tableau (HTML) pourrait être utilisé pour la description longue.

Cependant, les chercheurs et les défenseurs font valoir que cela ne répond pas toujours aux besoins des personnes AMV, et que les tableaux HTML exigent plus d'efforts (ou une charge cognitive plus élevée) de la part des utilisateurs AMV pour trouver la réponse à une question simple comme « quelle série de données représente le maximum? » Les utilisateurs voyants peuvent facilement obtenir ce renseignement en un coup d'œil. De plus, les textes de remplacement ne fournissent pas toujours suffisamment de détails, surtout en ce qui concerne l'information spatiale du graphique.

Caractéristiques d'un produit de visualisation accessible

Nous avons constaté que chaque chercheur avait une définition unique de ce qui rend le produit de visualisation des données utilisable et des renseignements nécessaires pour la rendre compréhensible et robuste. Les dimensions suivantes doivent être prises en considération pour rendre le produit de visualisation accessible.

Les tâches liées aux données doivent exiger une charge cognitive égale et un effort égal : Comme nous l'avons mentionné plus haut, les tableaux HTML nécessitent une charge cognitive plus élevée pour déterminer certaines caractéristiques statistiques, comme le minimum ou le maximum. Cela ne veut pas dire que les tableaux HTML n'ont pas de valeur. En général, les utilisateurs AMV apprécient cette fonctionnalité, tout comme la plupart des utilisateurs voyants. Cependant, lorsque le tableau HTML est la seule interface offerte, la tâche peut parfois être astreignante.

Fournir des renseignements à différents niveaux de complexité : Toutes les tâches liées aux données ne sont pas égales. Un produit de visualisation peut montrer différents niveaux de complexité des renseignements. Un article intéressant de Lundgard et Satyanarayan (voir Accessible Visualization via Natural Language Descriptions: A Four-Level Model of Semantic Content [en anglais seulement]) définit quatre niveaux distincts de contenu sémantique que pourrait transmettre une description de visualisation des données.

Il s'agit des suivants :

  1. Liste des propriétés propres à la composition de la visualisation (p. ex. axes, type de graphique, couleurs);
  2. Rapports sur les concepts statistiques et les relations;
  3. Détermination du phénomène perceptuel et cognitif;
  4. Obtention des renseignements propres au domaine.

Leur étude a révélé que les participants aveugles et voyants trouvaient que le contenu de niveau 3 était le plus utile. Les participants aveugles ont trouvé que le contenu de niveau 2 était plus utile que leurs homologues voyants, mais ils ont trouvé le contenu de niveau 4 beaucoup moins utile.

Ces différents niveaux sémantiques s'harmonisent également avec le mantra de Shneiderman pour la recherche de renseignements visuels, soit : survol d'abord, zoom et filtre, puis détails sur demande (voir Schneiderman's Mantra | Data Visualization [en anglais seulement]). Ce mantra est un principe très important de la création de produits de visualisation, et il s'applique aussi aux utilisateurs AMV. Ces derniers veulent se représenter une vue d'ensemble du graphique, puis faire un zoom avant dessus et le filtrer pour obtenir des concepts statistiques, des relations et des détails.

Dépeindre mentalement l'image : Certaines lignes directrices existantes stipulent que des détails comme les couleurs du graphique ou les descriptions des axes doivent être ignorés pour réduire la charge cognitive. Mais de nombreuses études ont montré que ces éléments sont importants puisqu'ils aident les utilisateurs AMV à se représenter les graphiques. Par exemple, ils les aident à communiquer les résultats avec leurs collègues voyants et à comprendre les produits de visualisation des données en tant qu'outil statistique, ou lorsqu'ils découvraient un type de graphique moins courant.

Les utilisateurs AMV veulent savoir « ce que l'auteur veut que vous sachiez » : La majorité des utilisateurs AMV ont trouvé que les niveaux 2 et 3, où nous commençons à comprendre l'essentiel des données, sont là où les lignes directrices actuelles sur l'accessibilité font le plus défaut. Il est plus facile de se souvenir des tendances et des caractéristiques lorsqu'on les présente avec des descriptions physiques du graphique. Cette image mentale aide les utilisateurs à se rappeler facilement où trouver des renseignements statistiques comme le minimum, le maximum ou le point où deux lignes se croisent.

Présenter les données objectivement : Les AMV qui ont participé aux études ont souligné que les descriptions accessibles ne devraient pas contenir de contenu éditorialisé associé au contenu sémantique de niveau 4. Les utilisateurs AMV devraient être en mesure de vérifier par eux-mêmes toute allégation faite au sujet des données et ne pas recevoir un point de vue éditorialisé, au-delà de ce à quoi un utilisateur voyant aurait accès. Ils ont également exprimé une préférence pour les descriptions qui utilisent un ton objectif.

S'assurer que la solution convient à la navigation sur le Web : Nous pouvons également envisager la portée de la solution. Une clé électronique pour les personnes en situation de handicap est une solution bien intentionnée qui privilégie la forme à sa fonction de dispositif d'accessibilité. Rendre les produits de visualisation des données accessibles ne nécessite pas un nouvel outil sophistiqué. Idéalement, les solutions devraient être compatibles avec les technologies couramment utilisées par les personnes AMV, comme l'affichage en braille et les lecteurs d'écran. Lorsque les solutions nécessitent des logiciels ou du matériel coûteux, leur opérabilité et leur robustesse sont réduites.

Solutions de rechange accessibles

Nous avons décrit six grandes consignes pour répondre aux besoins des utilisateurs AMV lorsqu'ils visualisent des données :

  1. Fournir des renseignements à différents niveaux de complexité;
  2. Dépeindre une image mentale de la visualisation;
  3. Faire savoir aux utilisateurs AMV ce que vous, en tant qu'auteur, voulez qu'ils sachent;
  4. Présenter les données objectivement;
  5. Intégrer les outils d'accessibilité dont les utilisateurs AMV disposent déjà ou qui peuvent facilement être intégrés au navigateur;
  6. Avoir une solution qui fonctionne pour de nombreux types de graphiques différents.

Nous avons déjà décrit les défaillances des principales recommandations. Nous décrirons dans ce qui suit des solutions de rechange accessibles pour la visualisation des données, ainsi que leurs avantages et inconvénients.

Sonification

La sonification fait référence à l'utilisation d'échelles sonores pour cartographier les données d'une manière analogue aux échelles de couleurs. Les sons peuvent changer de timbre, de hauteur tonale ou de volume pour représenter les changements dans les données. La recherche sur la sonification des graphiques s'intéresse à la façon de cartographier les données sous forme de sons afin d'optimiser la compréhension des utilisateurs AMV.

La sonification, comme la visualisation, peut être traitée en parallèle, ce qui la rend bien adaptée aux données multidimensionnelles. Grâce aux intégrations d'un dispositif Soundscape en 3D, la sonification peut même être utilisée pour tracer des données ayant des relations spatiales, comme des choroplèthes. Consultez la Data Sonification Archive (en anglais seulement) pour en savoir plus.

Les utilisateurs AMV ont découvert que la sonification les aidait à « visualiser » le graphique, mais qu'il y avait une courbe d'apprentissage à surmonter. Le manque de normes pose également des difficultés pour les concepteurs qui tentent d'intégrer les échelles de sonification dans l'environnement en ligne, bien que plusieurs nouvelles bibliothèques de source libre (TwoTone Data Sonification, Highchart Sonification Studio) promettent de créer des échelles de sonification, en utilisant des données.

Retour haptique

Le retour haptique concerne le sens du toucher, par exemple par des sensations de force ou de friction sur son doigt. Le retour haptique peut aider les utilisateurs à ressentir les hauts et les bas d'un graphique linéaire ou la hauteur d'un graphique à barres par rapport au quadrillage.

Selon la recherche sur la visualisation haptique, de nombreuses personnes AMV apprennent par le toucher, donc la représentation tactile du graphique peut faciliter le lien entre ce qu'elles ont appris à l'école et ce qui est présenté devant elles. Toutefois, en pratique, ce n'est pas toujours le cas. Certains utilisateurs ont trouvé les différentes frictions « dérangeantes » et « déroutantes », ce qui les a amenés à percevoir de façon incorrecte la disposition d'un graphique complexe. Cela pourrait être attribuable au fait que la gamme des valeurs perçues par les yeux est beaucoup plus grande que ce qui peut être perçu par le toucher. Donc, même si le retour haptique peut être utile pour saisir l'essentiel d'un graphique, il n'est pas bien adapté pour détecter des points de données précis.

Un autre inconvénient est que sans une bibliothèque facilement accessible avec laquelle travailler, le concepteur de site Web moyen n'est pas en mesure de créer un produit de visualisation des données qui se traduit en retour haptique. Pour remédier au manque de bibliothèques haptiques et répondre au besoin d'un dispositif haptique spécialisé, il pourrait suffire de simplement créer une clé électronique pour les personnes en situation de handicap.

Descriptions accessibles

Une description accessible nécessite la rédaction d'une description du produit de visualisation des données. Bien qu'elles ressemblent aux textes de rechange dans les WCAG 2.1, les stratégies ci-dessous vont un peu plus loin que les lignes directrices actuelles.

Les textes de rechange ne sont pas tous mauvais. Dans le cadre d'une étude, on a demandé aux participants d'évaluer la qualité des textes de rechange trouvés dans des revues universitaires. Ces derniers étaient reconnaissants quand ces textes contenaient des renseignements recommandés par les lignes directrices sur les textes de rechange. Cependant, ces lignes directrices ne sont pas suffisantes en ce qui concerne les trois premiers points mentionnés dans l'introduction. Les textes de rechange sont très utiles pour transmettre des renseignements comme le sujet et le type de graphique, mais ne donnent pas aux utilisateurs AMV un résumé des données ou des caractéristiques statistiques.

Pour les concepteurs, ce serait une tâche fastidieuse, sinon impossible, de rédiger ces descriptions. Plus encore lorsque les graphiques sont interactifs et permettent aux utilisateurs de choisir différentes vues d'un graphique. Par conséquent, la recherche pour la prochaine génération de descriptions accessibles porte principalement sur trois possibilités :

  1. Permettre aux utilisateurs AMV de « naviguer » une visualisation, comme ils le font actuellement pour une page Web;
  2. Générer par programmation des descriptions en langage naturel;
  3. Présenter un mode de recherche interactif où les utilisateurs peuvent poser des questions sur les données en langage naturel.

Graphiques vectoriels adaptables navigables

Le HTML structure une page Web en sections hiérarchiques et chaque balise en décrit le contenu. Les utilisateurs AMV qui utilisent des lecteurs d'écran pour naviguer sur le Web ont l'habitude de naviguer entre ces sections.

Certains chercheurs et développeurs Web font la promotion de l'utilisation d'éléments HTML pour créer des produits de visualisation des données et présenter des descriptions accessibles pour les personnes AMV. Les graphiques vectoriels adaptables (SVG) sont fréquemment utilisés pour la création de produits de visualisation en ligne par programmation, notamment dans Chart.js, D3.js - Data-Driven Documents, Google Charts et autres. Lorsque c'est bien conçu, chaque balise d'un SVG peut être organisée de manière à ce qu'une arborescence puisse être parcourue par des lecteurs d'écran d'une manière significative (p. ex. Semiotic, Accessibility module de Highchart, Accessibility in d3 Bar Charts | a11y with Lindsey).

Génération du langage naturel

La génération du langage naturel est un domaine d'apprentissage automatique qui génère automatiquement du texte qui ressemble à ce qu'aurait écrit un humain. Cela pourrait être utilisé pour créer une description d'un graphique et un résumé de ses données. Il existe actuellement plusieurs bibliothèques (p. ex. VoxLens, evoGraphs), mais elles se limitent aux graphiques 2D, comme les graphiques à barres ou les graphiques linéaires.

Modèles de recherche interactive

Les modes de recherche interactifs permettent aux utilisateurs de contrôler la quantité de renseignements qu'ils reçoivent à la fois. Ces interfaces de langage naturel permettent aux utilisateurs de poser des questions de complexité variable sans être accablés, et ils complètent les autres méthodes décrites dans le présent article.

L'apprentissage des modèles de recherche interactifs peut également être intuitif. Dans une étude, les utilisateurs de VoxLens ont eu l'option d'ajouter des échelles sonores à un graphique ou d'utiliser un dialogue interactif. La plupart préféraient le dialogue interactif.

Mais les modes de recherche interactifs, en particulier en langage naturel, repoussent les limites de nos capacités de traitement actuelles, en particulier pour l'analyse nuancée ou dépendante du contexte des données. Le défi actuel pour la génération de langage naturel et les modèles de recherche interactive est la capacité de créer une solution robuste même pour des produits de visualisation complexes.

Visualisation multimodale

La visualisation multimodale, comme son nom l'indique, est une combinaison des techniques décrites précédemment pour communiquer les données. Les principaux avantages sont les suivants :

  1. La faiblesse d'une méthode peut être compensée par une autre méthode;
  2. Les solutions multimodales représentent un plus large éventail de préférences pour les utilisateurs;
  3. Avoir plusieurs entrées sensorielles peut réduire la charge cognitive nécessaire pour comprendre les données.

La solution multimodale la plus courante est la combinaison de la sonification et du retour haptique. Comme le toucher est une méthode d'apprentissage familière pour certaines personnes AMV, elle peut renforcer l'information fournie par la sonification, qui est moins connue. Inversement, des indices sonores peuvent renforcer la réception haptique, comme l'émission d'un son lorsqu'un utilisateur passe de manière haptique à une série de données différente notée par différentes frictions. Cependant, l'approche multimodale fondée sur le retour haptique présente le même inconvénient que l'utilisation du retour haptique elle-même, elle nécessite un matériel spécialisé.

Les approches multimodales qui combinent la sonification et les descriptions accessibles connaissent un meilleur succès. VoxLens a enregistré une augmentation de 122 % de l'exactitude des tâches et une réduction de 36 % du temps total d'interaction.

En résumé, les approches multimodales qui combinent la sonification et les descriptions accessibles créent des produits de visualisation accessibles qui nécessitent une charge cognitive équitable, fournissent de l'information à tous les niveaux de contenu sémantique et sont légères pour la navigation sur le Web, si les limites quant au type de visualisation de données pris en charge peuvent être surmontées.

Conclusion

Au début du présent article, nous avons demandé : « Comment une personne pourrait-elle comprendre ce que signifie l'expression "aplatir la courbe" si elle ne peut pas voir le graphique associé à cette courbe? ». Nous avons examiné les principaux points à prendre en considération, et nous avons appris que le fait de fournir un tableau de valeurs ne permettrait pas aux utilisateurs AMV de trouver facilement les maximums de chaque courbe.

Pour établir un équilibre entre l'ajout d'information et l'importance de ne pas accroître la charge cognitive, les utilisateurs AMV et les chercheurs suggèrent de faire appel à une méthode accessible pour interroger les données, qui serait utile pour des tâches comme l'obtention du minimum ou du maximum, ou la mise en évidence des zones du graphique.

Les données deviennent de plus en plus complexes, et Loi canadienne sur l'accessibilité vise à créer un Canada exempt obstacle d'ici 2040 (voir Vers un Canada accessible). Dans ce contexte, nous avons tous un rôle à jouer pour veiller à ce que nos produits de visualisation des données ne présentent aucun obstacle pour leurs utilisateurs.

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Outils référencés

Lectures complémentaires

  1. Ali, S., Muralidharan, L., Alfieri, F., Agrawal, M., & Jorgensen, J. (2020). Sonify: Making Visual Graphs Accessible. In T. Ahram, R. Taiar, S. Colson, & A. Choplin (Eds.), Human Interaction and Emerging Technologies (pp. 454–459). Springer International Publishing. (en anglais seulement)
  2. Choi, J., Jung, S., Park, D. G., Choo, J., & Elmqvist, N. (2019). Visualizing for the Non-Visual: Enabling the Visually Impaired to Use Visualization. Computer Graphics Forum, 38(3), 249–260. (en anglais seulement)
  3. Chundury, P., Patnaik, B., Reyazuddin, Y., Tang, C., Lazar, J., & Elmqvist, N. (2021). Towards Understanding Sensory Substitution for Accessible Visualization: An Interview Study. IEEE Transactions on Visualization and Computer Graphics, 28(1), 1084–1094. (en anglais seulement)
  4. Fan, D., Siu, A. F., Law, W.-S. A., Zhen, R. R., O'Modhrain, S., & Follmer, S. (2022). Slide-Tone and Tilt-Tone: 1-DOF Haptic Techniques for Conveying Shape Characteristics of Graphs to Blind Users. Proceedings of the 2022 CHI Conference on Human Factors in Computing Systems, 1–19. (en anglais seulement)
  5. Fritz, J. P., & Barner, K. E. (1999). Design of a haptic data visualization system for people with visual impairments. IEEE Transactions on Rehabilitation Engineering, 7(3), 372–384. (en anglais seulement)
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Date de modification :

Conception d'un système d'alerte et de surveillance des mesures

Par : Simardeep Singh, Statistique Canada

Introduction

La conception d'un système d'alerte et de surveillance des mesures est une étape cruciale pour assurer la santé et le rendement de tout système ou de toute application. Un système bien conçu peut aider à repérer les problèmes potentiels avant qu'ils ne deviennent très importants, ce qui permet leur résolution rapide et réduit au minimum le temps d'arrêt.

La première étape de conception d'un système d'alerte et de surveillance des mesures consiste à déterminer les principales mesures qui doivent faire l'objet d'une surveillance. Ces mesures doivent être choisies en fonction des buts et objectifs précis du système ou de l'application ainsi que de ses caractéristiques et de ses exigences uniques. Par exemple, un site Web peut devoir surveiller des mesures comme le temps de chargement des pages, la mobilisation des utilisateurs et le temps de réponse des serveurs, tandis qu'une application mobile peut devoir surveiller des mesures comme l'utilisation de la batterie et le rendement du réseau.

Une fois les principales mesures cernées, la prochaine étape consiste à déterminer la façon dont elles seront recueillies et stockées. Cela peut comprendre la mise en place d'outils de surveillance spécialisés ou l'utilisation d'outils et de services existants. Il est important de s'assurer que les données recueillies sont exactes, fiables et facilement accessibles.

La prochaine étape consiste à établir des alertes et des avis en fonction des mesures qui font l'objet d'une surveillance. Cela peut se faire au moyen de divers outils et méthodes, comme les courriels, les messages textes ou les notifications poussées. Les seuils d'alerte doivent être choisis avec soin afin de s'assurer qu'ils sont suffisamment sensibles pour détecter les problèmes potentiels, mais pas au point de générer des alertes erronées.

Enfin, il est important d'examiner et d'évaluer régulièrement le rendement du système d'alerte et de surveillance des mesures. Il peut s'agir d'analyser les données recueillies, de déterminer les points à améliorer et d'apporter les ajustements nécessaires au système. En améliorant continuellement le système, il peut demeurer efficace et fiable au fil du temps.

Quels sont les principaux éléments du système?

Un système d'alerte et de surveillance des mesures comprend cinq composantes :

  • Collecte de données : Sert à recueillir les données relatives aux mesures à partir de différentes sources.
  • Transmission des données : Sert à transférer les données depuis les sources vers le système de surveillance des mesures.
  • Stockage des données : Sert à organiser et à stocker les données entrantes.
  • Alerte : Sert à analyser les données entrantes, à détecter les anomalies et à générer des alertes. Le système doit pouvoir envoyer des alertes à différents canaux de communication configurés par l'organisation.
  • Visualisation : Sert à présenter les données sous forme de tableaux, de graphiques ou sous d'autres formes, car il est plus facile de cerner les tendances ou les problèmes lorsque les données sont présentées visuellement.

Façon de concevoir les mesures pour le système d'alerte et de surveillance des mesures

Nous examinerons dans la section qui suit certains principes fondamentaux de conception du système, du modèle de données et de la conception globale.

Modélisation de données : Les données relatives aux mesures sont généralement enregistrées sous la forme d'une série chronologique qui contient l'ensemble de valeurs et les estampilles temporelles connexes. La série elle-même peut être désignée par son nom et, sur le plan opérationnel, par un ensemble d'étiquettes. Chaque série chronologique comprend les éléments suivants :

Tableau 1 : Séries temporelles

Nom Type
Un nom de mesure Une chaîne
Un ensemble d’étiquettes Une liste des paires <key : value>
Un ensemble de valeurs et leurs estampilles temporelles  Une matrice de paires <value, timestamp>

Modèle d'accès aux données : Envisager une mise en situation réelle où le système d'alerte doit calculer la charge moyenne de l'unité centrale sur l'ensemble des serveurs Web dans une région précise. La moyenne des données doit être calculée toutes les 10 minutes, ce qui représente environ 10 millions de mesures opérationnelles écrites par jour, et de nombreuses mesures sont recueillies à fréquence élevée. Pour ces systèmes, la charge d'écriture est lourde et la charge de lecture est simultanément irrégulière. Les services de visualisation et d'alerte envoient les requêtes à la base de données et, selon les tendances d'accès et les alertes, le volume de lecture peut augmenter ou diminuer. Le système est soumis à une charge d'écriture constante et lourde, tandis que la charge de lecture est irrégulière.

Système de stockage de données : Une base de données à usage général, en théorie, pourrait prendre en charge les données chronologiques, mais elle nécessitera des ajustements importants pour qu'elle fonctionne à grande échelle. Une base de données relationnelle n'est pas optimisée pour les opérations couramment effectuées sur des données chronologiques.

De nombreux systèmes de stockage sont optimisés pour les données chronologiques. L'optimisation s'appuie sur un moins grand nombre de serveurs pour traiter d'énormes quantités de données. Bon nombre de ces bases de données ont des interfaces de requête sur mesure conçues pour l'analyse de données chronologiques qui sont beaucoup plus faciles à utiliser que le langage relationnel SQL.

Deux bases de données chronologiques très populaires, Influx DB (base de données) et Prometheus, ont été conçues pour stocker de grandes quantités de données chronologiques et effectuer des analyses en temps réel. Une autre caractéristique de la robuste base de données chronologiques est l'agrégation efficace. La base de données Influx DB crée des index sur les étiquettes pour faciliter la consultation rapide de séries chronologiques par étiquettes.

Conception globale

Figure 1 : Conception globale d'un système d'alerte et de surveillance des mesures

Figure 1 : Conception globale d'un système d'alerte et de surveillance des mesures

Figure 1 : Conception globale d'un système d'alerte et de surveillance des mesures

Différentes composantes du système d'alerte et de surveillance des mesures interagissent entre elles. La source des mesures génère les mesures qui sont recueillies par le système de collecte des mesures et qui sont transmises à la base de données de séries chronologiques. La base de données de séries chronologiques est interrogée par le système de visualisation pour afficher les éléments visuels et le système d'alerte pour aviser les développeurs.

  1. Source des mesures
    1. Envoi au Système de collecte des mesures
  2. Système de collecte des mesures
    1. Envoi au Bases de données chronologiques
  3. Bases de données chronologiques
    1. Retour au Source des mesures
    2. Retour au Services de requêtes
  4. Services de requêtes
    1. Retour au Système d’alerte (envoi de requêtes)
    2. Retour au Système de visualisation (envoi de requêtes)
  5. Système de visualisation
    1. Envoi au Services de requêtes
  6. Système d’alerte
    1. Envoi au Courriel
    2. Envoi au Message texte
    3. Envoi au PagerDuty
    4. Envoi au Points terminaux HTTPS
  7. Courriel
  8. Message texte
  9. PagerDuty
  10. Points terminaux HTTPS
  • Source des mesures :Il peut s'agir de serveurs d'applications, de bases de données SQL, de files d'attente de messages, etc.
  • Système de collecte des mesures : Recueille les données relatives aux mesures et les consignes dans la base de données chronologiques.
  • Base de données chronologiques : Sert à stocker les données relatives aux mesures sous forme de séries chronologiques. La base de données fournit habituellement une interface de requête personnalisée pour analyser et résumer une grande quantité de données chronologiques. Elle maintient des index sur les étiquettes pour faciliter la consultation rapide des données à l'aide des étiquettes.
  • Service de requêtes : Le service de requêtes facilite la recherche et l'extraction de données à partir des bases de données chronologiques.
  • Système d'alerte : Envoie des notifications d'alerte à diverses destinations d'alerte.
  • Système de visualisation : Les mesures sont présentées sous diverses formes de graphiques et de tableaux.

Conception en détail

Regardons les conceptions d'un peu plus près :

  • Collecte des mesures
  • Ajustement du pipeline de transmission de mesures
  • Service de requêtes
  • Système d'alerte
  • Système de visualisation

Collecte des mesures

Il y a deux façons de recueillir les données relatives aux mesures : par extraction ou par diffusion.

Figure 2 : Processus de collecte des mesures

Figure 2 : Processus de collecte des mesures
Figure 2 : Processus de collecte des mesures

La source des mesures et le système de collecte des mesures. Ces composantes sont décrites en détail dans les paragraphes suivants.

  1. Source des mesures
    1. Envoi au Système de collecte des mesures
  2. Système de collecte des mesures
    1. Envoi au Bases de données chronologiques
  3. Bases de données chronologiques
    1. Retour au Source des mesures
    2. Retour au Services de requêtes
  4. Services de requêtes
    1. Retour au Système d’alerte (envoi de requêtes)
    2. Retour au Système de visualisation (envoi de requêtes)
  5. Système de visualisation
    1. Envoi au Services de requêtes
  6. Système d’alerte
    1. Envoi au Courriel
    2. Envoi au Message texte
    3. Envoi au PagerDuty
    4. Envoi au Points terminaux HTTPS
  7. Courriel
  8. Message texte
  9. PagerDuty
  10. Points terminaux HTTPS

Modèle de collecte par extraction

Dans un modèle de collecte par extraction, le système de collecte des mesures extrait les mesures à partir des sources. Par conséquent, le système de collecte des mesures doit connaître la liste complète des points terminaux de services pour extraire les données. Nous pouvons utiliser un service fiable, évolutif et maintenable, comme la découverte de services fournie par ETCD et Zookeeper. Un module de découverte de services contient des règles de configuration concernant le moment et l'endroit où recueillir les mesures.

  • Le système de collecte des mesures récupère les métadonnées de configuration du point terminal de service à partir du module de découverte de services. Les métadonnées comprennent l'intervalle d'extraction, les adresses IP, les délais d'expiration ainsi que les paramètres de reprise.
  • Le système de collecte des mesures extrait les données relatives aux mesures au moyen du point terminal HTTP (par exemple, les serveurs Web) ou du point terminal TCP (protocole de contrôle de transmission) (pour les groupements de bases de données).
  • Le système de collecte des mesures enregistre une notification d'événement de changement dans le répertoire de services pour obtenir une mise à jour chaque fois que les points terminaux de services changent.

Figure 3 : Modèle détaillé de collecte par extraction

Figure 3 : Modèle détaillé de collecte par extraction
Figure 3 : Modèle détaillé de collecte par extraction

Le système de collecte des mesures extrait les mesures à partir de différentes sources. Les services de collecte des mesures obtiennent les renseignements des points terminaux de services à partir du répertoire de services qui comprend ETCD et Zookeeper.

  1. Système de collecte des mesures
    1. Envoi au Découverte de services – ETCD, Zookeeper (via Cibles de découverte)
    2. Envoi au Sources des mesures - Serveurs Web, Groupe de bases de données, Groupements de mise en cache, Groupements de files d’attente (via Requêtes)
  2. Découverte de services – ETCD, Zookeeper
  3. Sources des mesures – Serveurs Web, Groupe de bases de données, Groupements de mise en cache, Groupements de files d’attente

Modèle de collecte par diffusion

Dans un modèle de collecte par diffusion, un module de collecte est installé sur chaque serveur qui fait l'objet d'une surveillance. Un module de collecte est un logiciel de longue durée qui recueille les mesures à partir du service exécuté sur le serveur, et qui les transmet au système de collecte.

Pour éviter que le système de collecte des mesures ne prenne du retard dans un modèle de collecte par diffusion, le système de collecte doit toujours être en mode de mise à l'échelle automatique à l'aide d'un équilibreur de charge en première ligne (Figure 4). Le groupement de services doit être augmenté ou réduit en fonction de la charge de l'UCT (unité centrale de traitement) du système de collecte des mesures.

Figure 4 : Modèle détaillé de la collecte par diffusion

Figure 4 : Modèle détaillé de la collecte par diffusion
Figure 4 : Modèle détaillé de la collecte par diffusion

Le module de collecte recueille les mesures à partir des serveurs Web et les diffuse à un équilibreur de charge. L'équilibreur de charge équilibre la charge des mesures et les diffuse vers le groupement de services de collecte des mesures.

  1. Sources des mesures 
    1. Serveurs Web
      1. Envoi au Mesures 1
      2. Envoi au Mesures 2
      3. Envoi au Mesures 3
    2. Envoi à l’Équilibreur de charge
  2. Équilibreur de charge (via Messages diffuses instantanément)
    1. Envoi au Services de collecte des mesures
  3. Services de collecte des mesures

Quel modèle de collecte est préférable? Par extraction ou par diffusion

Alors, qu'est-ce qui est le mieux pour une grande organisation? Il est important de connaître les avantages et les inconvénients liés à chacune des approches. Une grande organisation doit prendre en charge les deux, en particulier dans le cas d'une architecture sans serveur.

Système de surveillance par diffusion :

Avantages :

  • Notifications en temps réel des problèmes et des alertes.
  • Peut alerter plusieurs destinataires en même temps.
  • Peut être personnalisé en fonction d'exigences et de besoins précis.
  • Peut être intégré à d'autres systèmes et applications.

Inconvénients :

  • Nécessite une connexion Internet constante et fiable pour fonctionner correctement.
  • Le nombre de notifications et d'alertes peut devenir trop lourd.
  • Peut être vulnérable aux cyberattaques et aux atteintes à la sécurité.

Système de surveillance par extraction :

Avantages :

  • Accessible à distance et à partir de plusieurs appareils.
  • Peut être configuré pour vérifier des mesures et des paramètres précis à intervalles réguliers.
  • Peut être facilement configuré et personnalisé.
  • Peut fournir des données détaillées et historiques aux fins d'analyse et de production de rapports.

Inconvénients :

  • Nécessite une intervention manuelle pour vérifier et examiner les données.
  • Peut ne pas fournir d'alertes et de notifications en temps réel.
  • Peut être moins efficace pour cerner les problèmes et les anomalies et y remédier.

Ajustement du pipeline de transmission de mesures

Que nous utilisions le modèle de collecte par diffusion ou par extraction, le système de collecte des mesures des serveurs et le regroupement de services reçoivent d'énormes quantités de données. Il y a un risque de perte de données si la base de données chronologiques n'est pas disponible. Pour gérer le risque de perte de données, nous pouvons utiliser un composant de mise en file d'attente, comme le montre la figure 5.

Figure 5 : Ajouter des files d'attente

Figure 5 : Ajouter des files d'attente
Figure 5 : Ajouter des files d'attente

Étapes pour ajuster le pipeline de transmission des mesures. La conception tire parti de l'utilisation du mécanisme de partition intégrée de Kafka pour ajuster le système. Kafka aide à catégoriser les mesures et à établir leur ordre de priorité afin que les mesures importantes soient traitées en premier par la base de données chronologiques.

  1. Source des mesures
    1. Envoi au Système de collecte des mesures
  2. Système de collecte des mesures
    1. Envoi au Kakfa
  3. Kafka
    1. Envoi au Consommateur
  4. Consommateur
    1. Envoi au Bases de données chronologiques
  5. Bases de données chronologiques
    1. Retour au Services de requêtes
  6. Services de requêtes
    1. Retour au Système d'alerte (envoi de requêtes)
    2. Retour au Système de visualisation (envoi de requêtes)
  7. Système de visualisation
    1. Envoi au Services de requêtes
  8. Système d’alerte
    1. Envoi au Courriel
    2. Envoi au Message texte
    3. Envoi au PagerDuty
    4. Envoi au Points terminaux HTTPS
  9. Courriel
  10. Message texte
  11. PagerDuty
  12. Points terminaux HTTPS

Dans cette conception, le système de collecte des mesures envoie des données relatives aux mesures à un système de file d'attente comme Kafka. Ensuite, les consommateurs ou les services de traitement en continu comme Apache Spark traitent les données et les diffusent vers la base de données chronologiques. Cette approche présente plusieurs avantages :

  • Kafka est une plateforme de diffusion de messagerie hautement fiable et évolutive.
  • L'application dissocie les services de collecte et de traitement des données les uns des autres.
  • Elle peut facilement prévenir la perte de données lorsque la base de données n'est pas disponible en conservant les données dans Kafka.

Service de requêtes

Le service de requêtes est constitué d'un groupement de serveurs de requêtes qui accèdent à la base de données chronologiques et traitent les requêtes provenant des systèmes de visualisation ou d'alerte. Une fois qu'un ensemble dédié de serveurs de requêtes est en place, il est possible de dissocier la base de données chronologiques des systèmes de visualisation et d'alerte. Cela permet la modification de la base de données chronologiques ou des systèmes de visualisation et d'alerte, au besoin.

Pour réduire la charge de la base de données chronologiques et rendre le service de requêtes plus performant, des serveurs cache peuvent être ajoutés pour stocker les résultats de la requête, comme le montre la figure 6.

Figure 6 : Couche de mise en cache

Figure 6 : Couche de mise en cache
Figure 6 : Couche de mise en cache

L'intégration du service de requêtes et de la couche de mise en cache. La couche de mise en cache réduit le temps de chargement de la base de données chronologiques et rend la requête plus performante.

  1. Source des mesures
    1. Envoi au Système de collecte des mesures
  2. Système de collecte des mesures
    1. Envoi au Kakfa
  3. Kafka
    1. Envoi au Consommateur
  4. Consommateurs
    1. Envoi au Bases de données chronologiques
  5. Bases de données chronologiques
    1. Retour au Services de requêtes
  6. Services de requêtes
    1. Envoi au Cache
    2. Retour au Système d'alerte (Envoi de requêtes)
    3. Retour au Système de visualisation (Envoi de requêtes)
  7. Cache
  8. Système de visualisation
    1. Envoi au Services de requêtes
  9. Système d'alerte
    1. Envoi au Courriel
    2. Envoi au Message texte
    3. Envoi au PagerDuty
    4. Envoi au Points terminaux HTTPS
  10. Courriel
  11. Message texte
  12. PagerDuty
  13. Points terminaux HTTPS

Couche de stockage

Optimisation de l'espace – afin d'optimiser le stockage, les stratégies suivantes peuvent être utilisées pour résoudre ce problème :

Codage et compression des données : Le codage des données est le processus de traduction des données d'un format à un autre, habituellement à des fins de transmission ou de stockage efficace. La compression des données est un processus connexe qui consiste à réduire la quantité de données requises pour représenter un élément d'information donné. Le codage et la compression des données peuvent réduire considérablement la taille des données. Il s'agit du processus de codage, de restructuration ou de modification des données pour en réduire la taille. Essentiellement, il s'agit de recodage de l'information en utilisant moins d'octets que la représentation originale.

Sous-échantillonnage : Le sous-échantillonnage est le processus qui consiste à réduire le nombre d'échantillons dans un ensemble de données en supprimant certains points de données. Le processus est souvent utilisé pour réduire la quantité de données qui doivent être traitées et pour simplifier l'analyse. Le sous-échantillonnage peut être effectué de diverses façons, notamment par la sélection aléatoire d'un sous-ensemble de points de données, l'utilisation d'un algorithme particulier pour sélectionner les points de données ou l'utilisation d'une fréquence d'échantillonnage précise pour réduire les données. Si la politique de conservation des données est établie à un an, il est possible d'échantillonner les données de la façon suivante.

  • Conservation : sept jours, pas d'échantillonnage
  • Conservation : 30 jours, sous-échantillonnage jusqu'à une résolution d'une minute
  • Rétention : un an, sous-échantillonnage à une résolution d'une heure

Système d'alerte

Bien qu'un système de surveillance soit très utile pour l'interprétation et l'examen proactifs, l'un des principaux avantages d'un système de surveillance complet est que les administrateurs peuvent être déconnectés du système. Les alertes permettent de définir des situations à gérer activement tout en s'appuyant sur la surveillance passive des logiciels pour surveiller l'évolution des conditions.

Le flux d'alerte fonctionne comme suit :

  1. Charger les fichiers de configuration sur les serveurs cache. Les règles sont définies comme des fichiers de configuration sur le disque, comme l'indique la figure 7.

Figure 7 : Système d'alerte

Figure 7 : Système d'alerte
Figure 7 : Système d'alerte

Les fichiers de configuration bruts sont mis en cache et transmis au gestionnaire d'alertes. Le gestionnaire d'alertes transmet ces fichiers à Kafka qui sont ensuite utilisés par les consommateurs d'alertes, y compris les courriels, les messages textes, PagerDuty et les points terminaux HTTP.

  1. Fichiers de configutation des règles
    1. Envoi au Cache
  2. Cache
    1. Envoi au Gestionnaire d’alertes
  3. Gestionnaire d’alertes
    1. Retour au Cache
    2. Envoi au Service de requêtes
    3. Lateral au Consommateur de l’alerte
    4. Envoi au Kafka
  4. Service de requêtes
    1. Retour au Consommateur de l’alerte
  5. Consommateur de l’alerte
    1. Retour au Gestionnaire d’alertes
  6. Kafka
    1. Envoi au Consommateur de l’alerte
  7. Consommateur de l’alerte
    1. Envoi au Courriel
    2. Envoi au Message texte
    3. Envoi au PagerDuty
    4. Envoi au Points terminaux HTTPS
  8. Courriel
  9. Message texte
  10. PagerDuty
  11. Points terminaux HTTPS
  1. Le gestionnaire d'alertes récupère les configurations relatives aux alertes à partir du cache.
  2. Sur la base des règles de configuration, le gestionnaire d'alertes appelle le service de requêtes à un intervalle prédéfini. Si la valeur dépasse le seuil, un événement d'alerte est créé. Le gestionnaire d'alertes a les responsabilités suivantes :
    1. Filtrer et fusionner les alertes, et éliminer les dédoublements. Voici un exemple d'alertes fusionnées qui sont signalées en une seule alerte dans un court délai.

Figure 8 : Alertes fusionnées

Figure 8 : Alertes fusionnées
Figure 8 : Alertes fusionnées

Fusion d'alertes par rapport aux différents événements.

  1. Événement 1, Occurence 1, disk usage > 90%
    1. Envoi au Fusion
  2. Événement 2, Occurence 1, disk usage > 90%
    1. Envoi au Fusion
  3. Événement 3, Occurence 1, disk usage > 90%
    1. Envoi au Fusion
  4. Fusion
    1. Envoi à l'1 alerte concernant l’occurrence 1
  5. 1 alerte concernant l'occurrence 1
  1. Contrôle de l'accès – pour éviter les erreurs humaines et assurer la sécurité du système, il est essentiel de limiter l'accès à certaines opérations de gestion des alertes aux personnes autorisées seulement.
  2. Réessayer – le gestionnaire d'alertes vérifie les états d'alerte et s'assure qu'une notification est envoyée au moins une fois.
  1. La base de stockage d'alertes est une base de données ayant une valeur essentielle comme Cassandra qui maintient l'état de toutes les alertes (active, en attente, déclenchée, résolue). Cela permet de s'assurer qu'une notification est envoyée au moins une fois.
  2. Les alertes admissibles sont insérées dans un système de messagerie et de mise en file d'attente comme Kafka.
  3. Les consommateurs d'alertes extraient les événements d'alerte à partir du système de messagerie et de mise en file d'attente.
  4. Les consommateurs d'alertes traitent les événements d'alerte à partir du système de messagerie et de mise en file d'attente, et envoient des notifications par différents canaux, comme le courrier électronique, la messagerie texte, PagerDuty ou les points terminaux HTTP.

Système de visualisation

Le système de visualisation est créé au-dessus la couche de données. Les mesures peuvent être présentées dans le tableau de bord des mesures sur diverses échelles de temps, et les alertes peuvent être affichées dans le tableau de bord. Un système de visualisation de haute qualité est difficile à concevoir. Il y a de bons arguments en faveur d'un système standard. Par exemple, Grafana peut être un très bon système à cette fin.

Récapitulation

Dans le présent article, nous avons discuté de la conception d'un système d'alerte et de surveillance des mesures. De façon générale, nous avons parlé de la collecte de données, de la base de données chronologiques, des alertes et de la visualisation. Nous nous sommes également penchés sur certaines des techniques et des composantes importantes, notamment :

  • Le modèle de collecte par extraction ou par diffusion pour les données relatives aux mesures.
  • L'utilisation de Kafka pour ajuster le système.
  • Le choix de la bonne base de données chronologiques.
  • Le recours au sous-échantillonnage pour réduire la taille des données.
  • Les options de conception ou d'achat en ce qui a trait aux systèmes d'alerte et de visualisation.

Nous avons procédé à quelques itérations pour affiner le diagramme, et notre conception finale ressemble à ceci :

Figure 9 : Conception finale

Figure 9 : Conception finale
Figure 9 : Conception finale

Conception affinée du système d'alerte et de surveillance des mesures

  1. Source des mesures
    1. Envoi au Système de collecte des mesures
  2. Système de collecte des mesures
    1. Envoi au Kakfa
  3. Kafka
    1. Envoi au Consommateur
  4. Consommateur
    1. Envoi au Bases de données chronologiques
  5. Bases de données chronologiques
    1. Retour au Services de requêtes
  6. Services de requêtes
    1. Retour au Système d'alerte (Envoi de requêtes)
    2. Retour au Système de visualisation (Envoi de requêtes)
  7. Système de visualisation
    1. Envoi au Services de requêtes
  8. Système d’alerte
    1. Envoi au Courriel
    2. Envoi au Message texte
    3. Envoi au PagerDuty
    4. Envoi au Points terminaux HTTPS
  9. Courriel
  10. Message texte
  11. PagerDuty
  12. Points terminaux HTTPS

En conclusion, la conception d'un système d'alerte et de surveillance des mesures est une étape cruciale pour assurer la santé et le rendement de tout système ou application. En sélectionnant soigneusement les mesures clés pour la surveillance, la collecte et le stockage des données avec exactitude, en établissant des alertes et des notifications efficaces et en examinant et en améliorant régulièrement le système, il est possible de créer un système robuste et fiable qui peut aider à cerner et à résoudre les problèmes potentiels avant qu'ils ne deviennent critiques.

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Jeudi, le 16 février
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Ressources additionnelles

  1. Datadog (en anglais seulement)
  2. Splunk (en anglais seulement)
  3. PagerDuty (en anglais seulement)
  4. Elastic stack (en anglais seulement)
  5. Dapper, a Large-Scale Distributed Systems Tracing Infrastructure (en anglais seulement)
  6. Distributed Systems Tracing with Zipkin (en anglais seulement)
  7. Prometheus (en anglais seulement)
  8. OpenTSDB-A Distributed, Scalable Monitoring System (en anglais seulement)
  9. Data model (en anglais seulement)
  10. MySQL (en anglais seulement)
  11. Schema design for time-series data | Cloud Bigtable Documentation (en anglais seulement)
  12. MetricsDB (en anglais seulement)
  13. Amazon Timestream (en anglais seulement)
  14. DB-Engines Ranking of time-series DBMS (en anglais seulement)
  15. InfluxDB (en anglais seulement)
  16. etcd (en anglais seulement)
  17. Service Discovery with Zookeeper (en anglais seulement)
  18. Amazon CloudWatch (en anglais seulement)
  19. Graphite (en anglais seulement)
  20. Push vs. Pull (en anglais seulement)
  21. Pull doesn't scale or does it? (en anglais seulement)
  22. Monitoring Architecture (en anglais seulement)
  23. Push vs. Pull in Monitoring Systems (en anglais seulement)
Date de modification :

Pallier les lacunes dans les données pour l'entraînement d'un algorithme d'apprentissage automatique à l'aide d'une application fondée sur l'approche participative généralisée

Par : Chatana Mandava et Nikhil Widhani, Statistique Canada

Introduction

La collecte de données par approche participative est un processus en ligne selon lequel une entreprise ou une organisation sollicite la contribution d'un grand groupe de personnes, que ce soit pour des idées, du contenu, des services ou du financement. Cette méthode permet aux entreprises de tirer parti du savoir collectif et de la créativité de personnes qui peuvent ne pas avoir de lien direct avec elles. Elle leur permet également d'accéder à des ressources auxquelles elles n'auraient pas accès autrement, comme de nouvelles technologies ou des compétences qui existent seulement à l'extérieur de leur organisation.

Dans le cadre de sa modernisation, Statistique Canada a adopté la collecte par approche participative comme méthode de pointe pour recueillir d'importantes données à des fins statistiques. Depuis, l'organisme a mis en œuvre de multiples projets de collecte par approche participative, dont les suivants.

  • Le projet pilote d'approche participative OpenStreetMap (OSM) — Ce projet pilote de collecte par approche participative a permis de recueillir des renseignements géographiques grâce à l'intégration des empreintes d'immeubles dans la région d'Ottawa (Ontario) et de Gatineau (Québec). Il a contribué au lancement de l'initiative Bâtir le Canada 2020, qui vise à cartographier tous les immeubles du Canada dans OMS d'ici 2020.
  • Le projet d'approche participative sur la COVID-19 — Dans le cadre de ce projet, un fichier de microdonnées à grande diffusion a été diffusé qui comprend des renseignements recueillis au moyen de questionnaires et qui peuvent servir à analyser les répercussions de la COVID-19 sur les expériences de discrimination des Canadiens, leur sentiment d'appartenance, leur confiance à l'égard des institutions et leur accès aux services de soins de santé. Ce produit est accessible au moyen du Service de transfert électronique de fichiers de Statistique Canada (voir : Approche participative : répercussions de la COVID-19 sur l'expérience de la discrimination des Canadiens fichier de microdonnées à grande diffusion)
  • La plateforme de collecte par approche participative StatsCannabis — Statistique Canada a entrepris ce projet novateur pour recueillir auprès des consommateurs de cannabis des renseignements au sujet de leur plus récent achat de cannabis, y compris sur le montant payé, la qualité du produit, l'emplacement et la raison de l'utilisation. Des questions ont également été posées sur la fréquence de consommation du cannabis et la quantité consommée en moyenne chaque mois (voir : Approche participative - Cannabis). Cette initiative est encore utilisée pour recueillir des renseignements sur un marché relativement nouveau et aide à surveiller les prix d'une manière confidentielle et non intrusive.

Au sein de Statistique Canada et dans d'autres organisations, on constate une demande croissante pour des données obtenues auprès de sources de rechange, notamment dans le cadre de projets de collecte par approche participative. La Division de la science des données de Statistique Canada a récemment mis sur pied un projet de validation de principe, en collaboration avec le Centre des projets spéciaux sur les entreprises (CPSE) et Nutrition Nord Canada, lequel a mené à la création d'un projet de collecte par approche participative des données de reçus d'épicerie dans les communautés autochtones du Nord du Canada, à l'aide de la reconnaissance optique de caractères (ROC). Dans le cadre de ce projet, des images des reçus d'épicerie sont recueillies, et des variables clés en sont extraites (nom du produit, prix, subvention) à l'aide de méthodes de ROC. De plus, le Centre de données sur la santé de la population de Statistique Canada a mené un projet de validation de principe, le projet Modélisation du contexte à l'aide de transformateurs : reconnaissance des aliments, pour explorer l'utilisation d'images d'aliments pour recueillir des données sur la nutrition, y compris sur la taille des portions et le nombre de calories consommées. Ces deux projets ont comme caractéristique commune la collecte de données par approche participative, mais les données recueillies pour chacun sont différentes. Dans de telles situations, la création d'une application généralisée aidera Statistique Canada à recueillir des données selon différents formats. Cette application unique pourra être réutilisée pour la collecte de données par approche participative dans le cadre de multiples projets, ce qui réduira le fardeau lié à la création de multiples applications pour la collecte de renseignements.

Ces projets exploratoires nous ont donné l'idée d'étendre les cas d'utilisation en appliquant les méthodes d'approche participative à la collecte de divers formats de données non structurées (p. ex. texte, PDF, images satellitaires) en vue de les transformer en données structurées au moyen de techniques d'apprentissage automatique.

Motivation et proposition de valeur

La motivation derrière l'investissement dans une telle application est de créer un guichet unique qui fournira aux organisations gouvernementales l'infrastructure minimale requise pour la réalisation de projets de collecte par approche participative. Cela permettra non seulement de générer un nouveau flux de collecte de données, mais aussi d'explorer diverses données au moyen de solutions non traditionnelles. Le bassin de données pourra servir à un plus grand nombre de cas d'utilisation lorsque les sources des données sont limitées, il accroîtra le rendement de nos modèles d'apprentissage automatique et il en améliorera l'évolutivité.

L'intérêt d'élaborer une application d'approche participative est double. Premièrement, il s'agira d'un outil efficace pour la collecte de données à partir d'un échantillon de grande taille, ce qui permettra de générer plus rapidement et à un coût moindre des statistiques fiables sur divers sujets, comme sur les tendances démographiques ou le développement économique. Deuxièmement, l'application pourrait être utilisée pour faciliter la collaboration entre le public et le milieu de la recherche, en favorisant le partage de connaissances et d'expériences pour mieux comprendre les enjeux importants au pays. En tirant parti du savoir collectif des Canadiennes et Canadiens de tous les groupes démographiques, Statistique Canada aurait accès à de précieux renseignements qui peuvent éclairer la prise de décision et améliorer les services publics.

Architecture

Diagramme du flux de données de l'application de collecte par approche participative
Figure 1 : Diagramme du flux de données de l'application de collecte par approche participative

Un survol de haut niveau des fonctionnalités de base et du flux de données de l'application.

  1. Base de données, Stockages Minio, Authentification de l'utilisateur, Élément dorsal
    1. envoi à l'Analyse des données, téléchargement de données au format structuré CSV, extraction pour l'apprentissage automatique
  2. Analyse des données, téléchargement de données au format structuré CSV, extraction pour l'apprentissage automatique
    1. retour au Base de données, Stockages Minio, Authentification de l'utilisateur, Élément dorsal
    2. envoi à l'Administrateur de données 1
    3. envoi à l'Administrateur de données 2
    4. envoi à l'Administrateur de données 3
  3. Administrateur de données 1
    1. retour à l'Analyse des données, téléchargement de données au format structuré CSV, extraction pour l'apprentissage automatique
    2. envoi à l'Approche participative 1
  4. Administrateur de données 2
    1. retour à l'Analyse des données, téléchargement de données au format structuré CSV, extraction pour l'apprentissage automatique
    2. envoi à l'Approche participative 2
  5. Administrateur de données 3
    1. retour à l'Analyse des données, téléchargement de données au format structuré CSV, extraction pour l'apprentissage automatique
    2. envoi à l'Approche participative 3
  6. Approche participative 1
    1. retour à l'Administrateur de données 1
    2. envoi à l'Utilisateurs
  7. Approche participative 2
    1. retour à l'Administrateur de données 2
    2. envoi à l'Utilisateurs
  8. Approche participative 3
    1. retour à l'Administrateur de données 3
    2. envoi à l'Utilisateurs
  9. Utilisateurs
    1. retour à l'Approche participative 1
    2. retour à l'Approche participative 2
    3. retour à l'Approche participative 3

La figure 1 peut être projetée dans trois sections de base :

Élément dorsal

Les tableaux ont été enregistrés dans une base de données SQLite, un système de gestion de base de données relationnel (SGBDR) contenu dans une bibliothèque C. Contrairement à d'autres systèmes de bases de données, le SGBDR n'a pas besoin d'être configuré ou installé pour être utilisé. Les données y sont stockées dans des tableaux comparables à ceux d'autres SGBDR, comme MySWL ou PostgreSQL, mais il nécessite moins de mémoire et d'espace sur le disque dur que ces derniers. Les bases de données SQLite peuvent être utilisées pour des applications allant de petits projets à un seul utilisateur à de grandes applications Web distribuées avec des millions d'utilisateurs simultanés. Les administrateurs des données obtenues par approche participative peuvent y accéder dans un format structuré. En outre, l'application authentifiera certains utilisateurs parmi les administrateurs ou les développeurs de l'application pour en gérer la sécurité et les fonctionnalités. Voici le schéma utilisé pour ce projet :

Schéma utilisé pour une application de collecte par approche participative
Figure 2 : Schéma utilisé pour une application de collecte par approche participative

Il y a trois tableaux dans la base de données. Le premier est le tableau des utilisateurs où sont conservés les renseignements des utilisateurs à des fins d'authentification. Il s'agit d'un tableau temporaire qui sera utilisé pendant la phase d'élaboration pour vérifier l'authentification mais, dans l'avenir, il sera remplacé par le répertoire actif d'Azure de Statistique Canada. Le deuxième tableau est celui de la collecte par approche participative où seront conservés le nom de l'application d'approche participative, et les données du questionnaire qui comprendront toutes les questions et les renseignements de l'interface utilisateur. Il sera apparié à un utilisateur ayant des droits d'administrateur de données. Enfin, le troisième tableau est celui des réponses. Il contiendra toutes les soumissions et réponses de l'utilisateur participant.

  • UTILISATEURS
  • ID_de_l'utilisateur : BIGINT (20)
  • Administrateur : BOOLEAN
  • Prénom : VARCHAR(50)
  • Nom_de_famille : VARCHAR(50)
  • ID_du_courriel : VARCHAR(50)
  • Compte_créé_le : DATEHEURE
  • APPROCHE PARTICIPATIVE
  • ID_du_projet_d'approche_participative : BIGINT(20)
  • Nom_du_projet_d'approche participative : VARCHAR(20)
  • Contenu_du_questionnaire : JSON
  • ID_de_l'utilisateur : BIGINT(20)
  • RÉPONSES
  • ID_de_l'utilisateur : BIGINT(20)
  • Réponse : TEXTE
  • Créé_le : DATEHEURE
  • Mis_à_jour_le : DATEHEURE
  • État : TEXTE

Générateur de projets d'approche participative

Le générateur de projets d'approche participative est une fonction qui comprend les interfaces existantes avec des modèles de conception qui peuvent être utilisés pour générer des applications de collecte par approche participative selon les cas d'utilisation. Les administrateurs de données peuvent utiliser le générateur de projets d'approche participative à partir de l'application elle-même pour générer des questionnaires sans écrire de code. Ces modèles personnalisés peuvent alors être hébergés et configurés dans l'application par les administrateurs de données. L'idée est de permettre aux utilisateurs de créer et d'héberger de nombreuses pages de collecte par approche participative à l'aide d'une application commune.

Élément frontal

La dernière fonctionnalité de l'application est l'élément frontal. Il s'agit de l'interface d'interaction entre l'utilisateur et le système. Il comprend les éléments graphiques tels que les boutons, les images, les menus et les questionnaires qui permettent aux utilisateurs de réaliser les tâches dans l'application. L'élément frontal offre également un repère visuel pour guider les utilisateurs dans leurs tâches. L'objectif d'un élément frontal bien conçu est d'aider les utilisateurs à comprendre la manière dont ils peuvent utiliser l'application et atteindre rapidement leurs objectifs. Par l'intermédiaire du système frontal, les utilisateurs finaux qui contribueront à une ou plusieurs applications d'approche participative pourront soumettre des données utiles non structurées aux fins d'analyse plus poussée.

Page d'accueil de l'application
Figure 3 : Page d'accueil de l'application.

La page d'accueil de l'application montre les différents types de projets d'approche participative qui ont été créés dans celle-ci. On y retrouve l'approche participative pour les aliments, les reçus d'épicerie, les images satellitaires, les cultures et les fichiers PDF, ainsi que la mise à l'essai de l'approche participative.

Texte de l'image

Tous les projets d'approche participative

  1. Approche participative pour les aliments
  2. Approche participative pour les reçus
  3. Approche participative pour les images satellitaires
  4. Approche participative pour les cultures
  5. Approche participative pour les PDF
  6. Mise à l'essai de l'approche participative
Page du générateur de projets d'approche participative
Figure 4 : Page du générateur de projets d'approche participative.

Cette page de l'application permet aux clients de créer un questionnaire pour la collecte de données par approche participative, grâce à la fonction glisser-déposer. Du côté droit de la fenêtre figure la liste des différentes composantes de l'application, lesquelles peuvent être glissées vers la gauche et réarrangées selon le format du questionnaire d'approche participative. Les étiquettes peuvent être modifiées pour mieux décrire les données qui seront recueillies au moyen du champ en question.

Page de sortie du projet d'approche participative
Figure 5 : Page de sortie du projet d'approche participative

Une fois le questionnaire créé au moyen du générateur de projet d'approche participative, un lien sera créé qui pourra être utilisé par les participants au projet pour transmettre leurs données. L'image ci-dessus correspond à ce que les utilisateurs verraient comme page de sortie de l'approche participative pour les cultures. L'application offre l'option d'indiquer le nom de la culture ou de télécharger une image de la culture avant de cliquer sur Soumettre.

Défis potentiels

  • Sécurité : Une des plus grandes difficultés rencontrées lors de l'élaboration d'une application d'approche participative généralisée est d'assurer la sécurité de toutes les données et interactions des utilisateurs. Cela comprend la protection des renseignements personnels des utilisateurs.
  • Convivialité de l'interface utilisateur (IU) : Pour toute application d'approche participative, il est essentiel que l'interface utilisateur soit intuitive et attrayante. Or il peut être difficile de créer une IU attrayante pour les utilisateurs nouveaux et existants. Les concepteurs doivent s'assurer que les fonctionnalités sont faciles à utiliser, tout en veillant à ce qu'elles soient suffisamment puissantes et souples pour répondre à leurs besoins.
  • Mesures de contrôle de la qualité : Il est important de mettre en œuvre des mesures de contrôle de la qualité pour s'assurer que seuls les tâches et résultats de grande qualité sont diffusés. Ces mesures comprennent la vérification croisée des données soumises par les utilisateurs en temps réel (vérification des normes de qualité des images, de la grammaire, de la nature délicate des données, de l'extension des fichiers téléchargés, etc.). Comme cette application généralisée est utilisée pour recueillir des données en multiples formats, il faut développer un algorithme extrêmement rapide qui peut effectuer une vérification croisée des mesures de qualité susmentionnées et indiquer à l'utilisateur que les résultats téléchargés sont jugés acceptables au contrôle de qualité.

Conclusions

Nous avons expliqué comment il est possible de créer une application unique aux fins de la collecte par approche participative de différents types de données structurées et non structurées. Une telle application permettrait à une organisation d'explorer des données provenant de sources de rechange, et d'utiliser des méthodes novatrices pour recueillir les données et mettre au point de nouvelles méthodes. Elle nous permettrait également de mobiliser le public pour nous aider à mieux comprendre les difficultés en jeu aux étapes de la planification ou de la conception de nouveaux projets. La collecte par approche participative est une méthode moderne de collecte de données auprès de personnes qui souhaitent contribuer aux changements et participer à l'amélioration des statistiques. En combinant cette méthode avec les technologies de l'apprentissage automatique, nous pouvons créer de nouvelles solutions qui n'auraient pas été possibles auparavant, compte tenu du coût des données et de leurs limitations.

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RÉFÉRENCES

Statistics Canada. (2008). Approche participative : répercussions de la COVID-19 sur l'expérience de la discrimination des Canadiens fichier de microdonnées à grande diffusion, (site consulté le 6 janvier 2023).

Statistics Canada. (s.d.-a). Approche participative – Cannabis, version mise à jour le 22 janvier 2020, (site consulté le 6 janvier 2023).

Statistics Canada. (s.d.-b). Stratégie des données de Statistique Canada, version mise à jour le 16 août 2022, (site consulté le 6 janvier 2023).

Date de modification :

Célébrer les femmes et les filles dans le domaine des sciences : entrevue avec Mme Sevgui Erman (PH. D.)

Par : Ainsley Sullivan et Nashveen Mendes, Statistique Canada; Sevgui Erman, Conseil national de recherches Canada

Introduction

En 2030, les Nations Unies doivent présenter les réalisations relatives aux 17 objectifs de développement durable, dont l'égalité entre les sexes fait partie. Le 11 février marque la Journée internationale des femmes et des filles de science visant à promouvoir l'égalité entre les genres dans le domaine des sciences, des technologies, du génie et des mathématiques, et l'élimination des stéréotypes fondés sur le genre. Dans le cadre de la promotion de cette journée particulière, nous nous sommes entretenus avec Mme Sevgui Erman, femme éminente dans le domaine de la science des données, dont la carrière couvre plusieurs secteurs du domaine de la science des données, des technologies numériques et de l'analytique.

Mme Sevgui Erman est entrée au Conseil national de recherches Canada (CNRC) au début de 2022 et dirige des programmes et services de recherche dans les domaines de la vision artificielle, du traitement du langage naturel, de l'analyse avancée et de l'informatique quantique, entre autres. Son objectif est de faire progresser la recherche et l'innovation au Canada, grâce à l'accélération de la découverte, la promotion de la modélisation et des jumeaux numériques, de l'analyse de textes multilingues, de la sécurité et de la protection de la vie privée. Avant d'entrer au CNRC, Mme Erman était scientifique en chef des données et directrice principale de la Division de la science des données à Statistique Canada. Elle a dirigé la Stratégie de la science des données de l'organisme et lancé le Réseau de la science des données pour la fonction publique fédérale qui, à ce jour, compte plus de 3 000 membres. Mme Erman est titulaire d'un doctorat de l'université Paris-Sud en traitement de signal et commande des systèmes, deux domaines étroitement liés à l'intelligence artificielle (IA).

Madame Erman, comment en êtes-vous venue à vous intéresser à la science des données et qu'est-ce qui a suscité votre passion pour ce domaine?

La science des données a toujours été présente tôt dans ma carrière et mes études. J'ai souvent souhaité optimiser des processus et des produits grâce aux données et à la technologie. Mon doctorat, en particulier, portait sur la conception technique robuste. J'ai eu recours à la modélisation pour relever les paramètres de conception menant à l'optimisation des performances d'un produit en atténuant les pires dégradations de performances dues à des facteurs environnementaux, de fabrication ou autres. Aujourd'hui, en principe, nous appliquons une approche similaire aux découvertes de nouveaux matériaux grâce à l'IA, en recherchant avec efficacité l'espace des paramètres permettant de trouver une nouvelle conception optimale.

En 2005, j'ai obtenu un brevet en télécommunications optiques. Je suis particulièrement attachée à ce brevet, car cet algorithme a permis une amélioration substantielle des performances de système, accroissant ainsi la portée de la transmission du signal. Cet algorithme traitait des mégadonnées en temps réel et a été mis en œuvre sur plusieurs plateformes Nortel Optical Metro à l'époque. Cet événement a éveillé ma passion.

À StatCan, je me souviens des défis liés à la manipulation des données de lecteurs optiques. En 2017, StatCan composait avec des dizaines de millions d'enregistrements à traiter chaque semaine. Nous avons pu régler cet enjeu en ayant recours à l'IA. Je me souviens également de l'enthousiasme lors de la conférence C2 à Montréal en juin 2017, où j'ai pris conscience de l'émergence de l'écosystème dynamique de l'IA au Canada. La science des données était en passe de devenir un outil puissant. Récemment, j'ai collaboré à la rédaction d'un document publié dans le Harvard Data Science Review, qui décrit la façon dont la science des données permet l'innovation et soutient l'élaboration de produits statistiques pertinents et de confiance.

Je suis toujours passionnée par le travail dans ce domaine. La science des données demeure un domaine très dynamique et en constante évolution. Le développement récent du modèle ChatGPT d'OpenAI illustre la croissance de ce secteur et démontre à quel point il est formidable d'être dans une époque où nous pouvons interagir avec de puissantes technologies et contribuer à des solutions dans le monde réel.

Selon vous, quelles sont les réussites du gouvernement du Canada dans le domaine de la science des données? Quels sont les principaux obstacles au sein des ministères empêchant la progression de leurs capacités?

Je pense qu'une des réussites est de faire progresser la science avec détermination. Tout au long de la pandémie, la méthodologie de la science des données a soutenu la fourniture de statistiques actuelles et de grande qualité. Collectivement, notre travail en science des données se concentre sur la résolution de problèmes concrets et l'atteinte de résultats pratiques. À StatCan, la science des données sert à soutenir la création de nouveaux produits et à permettre une prestation de services efficace grâce à l'automatisation. À titre d'exemple, extraire des renseignements de documents en format PDF et en d'autres formats peut prendre beaucoup de temps et StatCan a recours à des techniques de science des données pour automatiser ce processus d'extraction de renseignements. Un autre exemple est l'utilisation de la science des données en construction et en agriculture, afin de détecter le début de la construction de bâtiments ou de déterminer les superficies des serres à partir de l'imagerie satellite ou cartographique. L'objectif à long terme dans ces cas est de remplacer, en partie, une enquête existante et de réduire le fardeau de réponse.

Au CNRC, la science des données sert à contribuer à de nouvelles connaissances et propriétés intellectuelles, à la croissance économique et à un avenir plus sain pour le Canada. De nouvelles méthodes sont utilisées, par exemple, en bioinformatique pour la découverte de médicaments qui interrompent la croissance du cancer ou l'élaboration de diagnostics présymptomatiques de maladies liées à l'âge, comme la démence. La vision artificielle sert à la surveillance automatique de risques en matière d'ergonomie et de fatigue dans le secteur de la fabrication de pointe, ainsi que l'imagerie en temps réel dans le cadre de l'impression 3D de la fabrication additive volumétrique.

En matière d'obstacles, j'estime qu'il faut en faire plus pour accéder aux talents. Du fait de l'expansion de l'IA dans l'ensemble des secteurs d'activités, l'accès aux scientifiques des données et aux ingénieurs de données reste limité.

Il ne s'agit pas d'un blocage, mais d'un défi. Nous devons augmenter plus rapidement les rendements. Dans ce contexte, la collaboration est primordiale; nous ne pouvons pas faire cela seuls. Nous devons travailler avec d'autres innovateurs, le milieu universitaire, les entreprises et les partenaires internationaux. Au CNRC, par exemple, cela se fait par l'intermédiaire de réseaux pancanadiens portant sur des programmes de défis et par l'entremise de centres de collaboration dans les universités canadiennes. Nous travaillons de concert pour trouver des solutions créatives, pertinentes et durables en vue de résoudre les défis canadiens.

Il est également important de se concentrer vivement sur l'infrastructure de calcul, afin d'assurer de bons résultats au Canada. Les organisations continuent de progresser sur ce front, comme dans les domaines du développement de capacités infonuagiques et des grappes sur site. Nous avons besoin d'une infrastructure évolutive qui puisse soutenir des collaborations multipartites entre organisations.

Image de Sevgui Erman
Description : Image de Sevgui Erman

Texte dans l'image : sortez de votre zone de confort. Cela est important, car cela vous pousse à apprendre et, surtout, à accroître votre contribution personnelle.

Sevgui Erman, Directrice exécutive, Centre de recherche en technologies numériques, Conseil national de recherches Canada

En matière d'avenir, quelles occasions ou quels défis éventuels voyez-vous dans le domaine de la science des données au Canada?

Nous vivons une période palpitante et des occasions existent pour créer un meilleur avenir pour l'humanité. Dans le cas de la préservation de la santé de l'océan, par exemple, nous pouvons utiliser l'IA pour modéliser la contamination par des éléments pathogènes ou la visionique pour protéger et suivre les baleines. Au Canada, nous avons la possibilité de tirer parti de la diversité et de fournir aux organisations des perspectives uniques et des solutions créatives. Les équipes de la science des données sont d'excellents exemples de groupes hétérogènes en raison de la nature multidisciplinaire du travail. J'en ai été témoin à StatCan et j'en suis également témoin au CNRC. En technologies numériques, par exemple, des chercheurs ayant une formation en physique ont recours aux méthodes de traitement des signaux pour les recherches en biologie des systèmes aux fins de conception de nouvelles molécules et de nouveaux médicaments. Notre travail en synthèse vocale de langues autochtones rassemble une équipe diversifiée comprenant des chercheurs de collectivités autochtones. Leurs résultats démontrent à quel point la diversité contribue à l'innovation. Je pense qu'il s'agit d'une approche gagnante lors de l'établissement d'équipes : mettre sur pied des équipes diversifiées dont les antécédents professionnels sont variés, tout comme les origines, les cultures et les genres, ainsi que les personnes vivant avec un handicap, qui peuvent trouver des réponses uniques à des problèmes complexes.

L'IA éthique doit être au centre de notre travail, afin de fournir des solutions n'entraînant aucune discrimination, mais réduisant les préjugés. Il est important que les scientifiques des données passent en revue les résultats selon divers angles, afin de cerner d'éventuels préjudices et garantir les avantages pour la population canadienne. La transparence et la responsabilité vont de pair. Au Canada, des progrès substantiels ont été réalisés grâce à la directive du Secrétariat du Conseil du Trésor sur la prise de décisions automatisées. Les lignes directrices de StatCan concernant la qualité et l'apprentissage automatique sont un excellent outil pour les praticiens des données. Le projet de loi 27 récemment déposé sur le plan de mise en œuvre de la Charte du numérique permet de faire progresser l'engagement du Canada en matière d'IA responsable. Au CNRC, nous mettons sur pied un programme visant à faire progresser davantage les méthodes de transparence et d'explication, ainsi que la recherche en technologies de protection de la vie privée qui permettent de travailler sur des sources de données de nature plus délicates.

Quel conseil donneriez-vous aux personnes souhaitant poursuivre une carrière en science des données?

Maintenez le facteur humain au centre de tout ce que vous faites, votre équipe, vos collègues, vos partenaires. C'est ce qui compte le plus. L'écosystème au sein duquel vous évoluez détermine l'incidence que vous pouvez avoir. Le travail d'équipe est essentiel. Je suis très reconnaissante des occasions dont j'ai pu profiter et je continue à travailler avec des équipes et des collègues talentueux, intelligents et incroyables qui s'engagent à faire progresser la science et à créer une incidence positive pour la société.

Je crois également que des conversations directes et honnêtes sont un élément clé de notre réussite. Rien n'est plus précieux qu'une discussion ouverte, dès le départ, sur les défis potentiels et les risques dans toute entreprise et tout travail en commun, afin de trouver des solutions utiles et de tirer parti des expériences antérieures et de générer de nouvelles idées.

Mon conseil aux femmes en particulier est que même si la science des données est un domaine majoritairement masculin, les femmes devraient tout de même s'y investir. Leurs diverses perspectives et expériences de vie contribuent à un environnement plus riche, générant de nouvelles idées et favorisant la créativité. Je pense que nous avons besoin de sensibiliser les femmes aux occasions qui existent pour elles et j'encourage les filles à poursuivre des carrières et à aller jusqu'au bout de leur intérêt dans le domaine des sciences, des technologies, du génie et des mathématiques.

Au fil des années, quelle grande leçon (personnelle, pédagogique ou professionnelle) vous vient en tête que vous pourriez transmettre à nos lecteurs?

J'aimerais vous faire part de deux leçons. La première, c'est de sortir de sa zone de confort. Cela est important, car cela vous pousse à apprendre et, surtout, à accroître votre contribution personnelle. On peut commencer par se servir d'un nouvel outil, travailler dans un nouveau domaine spécialisé, utiliser un nouvel algorithme. Ce sont toutes des occasions de croissance et des éléments essentiels pour travailler dans un environnement à rythme rapide. J'ai travaillé dans les secteurs public et privé ainsi que dans le milieu universitaire, dans les domaines des télécommunications, de la production statistique et des technologies de l'information. À chaque étape de ce parcours, j'étais ouverte à l'idée d'apprendre des choses différentes et j'ai pu réellement apporter une contribution.

Chacune de ces expériences a contribué à me façonner en tant que professionnelle et à développer mon style de leadership. Elles m'ont permis d'avoir une écoute empathique, d'être inclusive et de rechercher des solutions consensuelles.

La deuxième leçon, c'est d'être motivée, de prendre des risques et de les assumer. En fait, c'est ce que de nombreux chercheurs sont invités à faire tôt dans leur carrière, lorsqu'ils utilisent de nouvelles technologies et travaillent pour faire évoluer la science. Je recommande une publication qui m'a inspirée lors de la création de l'Accélérateur de la science des données en 2017 et qui s'intitule The Lean Startup par Eric Ries. Ce livre fournit des conseils pratiques pour une expérimentation scientifique rapide intégrée au cycle de vie du développement de produits, en partant du principe que l'on puisse créer une « jeune entreprise » dans toute organisation ou tout environnement.

Avez-vous des mots inspirants à transmettre aux jeunes scientifiques des données?

Je pense qu'il est important d'être reconnaissant pour les petites choses qui nous rendent heureux. Il nous revient de faire de la place pour ces moments dans nos vies. Il y a trois ans, j'ai reçu un diagnostic de cancer du sein, qui a été décelé tôt. J'ai profité d'un excellent soutien médical ainsi que d'un soutien formidable de mes collègues. J'avais aussi ma famille aimante à mes côtés et j'ai donc été reconnaissante qu'une telle expérience s'avère positive. Le cancer m'a fait voir le monde sous un autre angle et m'a permis, en fait, de me concentrer sur ce qui compte le plus. J'ai cessé de m'inquiéter à savoir si j'étais bien équilibrée sur tous les fronts. J'ai plutôt appris à me faire une idée précise de ce à quoi je voulais consacrer du temps. Mon conseil est d'avoir le courage de ne pas entrer dans un quelconque moule et d'accepter d'être « en déséquilibre ». Je recommande également le livre Off Balance de Matthew Kelly.

Voici donc mes mots d'encouragement pour les jeunes scientifiques des données. Quelle est votre passion? Qu'est-ce qui vous stimule et qu'est-ce qui vous fait vraiment rêver? Je vous encourage à rêver grand, car votre passion est votre carburant. Vous faites partie de notre avenir. Vous apportez une nouvelle énergie et votre travail permettra la livraison de projets qui feront progresser la science et l'innovation. Par conséquent, autorisez-vous à tout bousculer et à être « en déséquilibre ».

Conclusion

Depuis mars 2022, Mme Erman dirige les programmes de recherche en technologies numériques, en se concentrant sur l'accélération de la découverte scientifique et l'innovation dans les domaines de la santé, de la fabrication de pointe, de l'économie bleue et de l'informatique quantique. Mme Erman est enthousiaste à l'idée de continuer à collaborer avec ses collègues, alors qu'ils utilisent la science des données pour créer une incidence significative au Canada et dans le monde.

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Date de modification :

Modélisation du contexte à l'aide de transformateurs : reconnaissance des aliments

Par : Mohammadreza Dorkhah, Sayema Mashhadi et Shannon Lo, Statistique Canada

Introduction

Notre équipe de chercheurs de la Division de la science des données et du Centre de données sur la santé de la population (CDSP) de Statistique Canada a mené un projet de validation de principe permettant de distinguer des aliments dans des images et de chercher une autre façon de recueillir des données sur la nutrition.

Étant donné que ce projet était le premier du genre à Statistique Canada, les équipes qui ont participé à la création de cette validation de principe devaient utiliser exclusivement des ensembles de données d'images d'aliments accessibles au public. Par conséquent, nous avons constitué un ensemble de données définitif contenant des images et des étiquettes qui correspondaient aux aliments et aux boissons consommés par les Canadiens à partir de trois autres ensembles de données. L'ensemble de données qui en a résulté a servi à concevoir un modèle d'apprentissage profond de reconnaissance des aliments qui peut prédire 187 catégories différentes d'aliments ou de boissons et discerner plusieurs produits dans une seule image.

Le modèle d'apprentissage profond de reconnaissance des aliments s'appuie sur un transformateur de vision à la fine pointe de la technologie comme encodeur, appelé « transformateur de segmentation » (segmentation transformer, ou SETR), et un modèle image-texte multimodal pour la modélisation du contexte, appelé « module d'apprentissage de recettes » (Recipe Learning Module, ou ReLeM). Dans le cadre du projet, les membres de l'équipe du CDSP ont testé et vérifié manuellement le rendement des modèles SETR et ReLeM, que nous expliquerons plus loin dans le présent article.

Ensembles de données

Les trois ensembles de données publiques que nous avons utilisés pour concevoir notre ensemble de données définitif convenaient à notre objectif de segmentation sémantique au niveau des ingrédients pour les images d'aliments. Cependant, étant donné que chaque ensemble de données comporte un ensemble différent de catégories d'aliments, nous avons dû les mettre manuellement en correspondance avec des catégories dérivées d'un guide de nutrition (Valeur nutritive de quelques aliments usuels). Les figures 1, 2 et 3 montrent des exemples d'images et de leurs étiquettes pour chacun des trois ensembles de données. Les étiquettes sont des masques de segmentation d'images utilisés pour annoter chaque pixel et distinguer des éléments tels que l'eau, le pain et d'autres aliments.

FoodSeg103

  • 7,118 images (4,983 images d'entraînement, 2,135 images de validation
  • 102 catégories d'aliments
Exemple d'image et de résultat tirés de l'ensemble de données FoodSeg103
Figure 1 : Exemple d'image et de résultat tirés de l'ensemble de données FoodSeg103

Une image d'un gâteau et de fraises tranchées à gauche. L'image de sortie à droite représente la forme du gâteau et des fraises dans leurs propres couleurs.

Résultat tirés de l'ensemble de données FoodSeg103
Couleur Nom de Colour Catégorie initiale Guide de nutrition
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Saumon clair" Saumon clair Gâteau Gâteau
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Magenta" Magenta Fraise Fraise

UECFoodPIX

  • 10,000 images (9,000 images d'entraînement, 1,000 images de validation)
  • 102 catégories d'aliments
Exemple d'image et de résultat tirés de l'ensemble de données UECFoodPIX
Figure 2 : Exemple d'image et de résultat tirés de l'ensemble de données UECFoodPIX.

Une image d'aliments composée de saumon, d'une omelette, de riz, d'une soupe et d'autres aliments à gauche. L'image de sortie à droite représente les formes des images d'aliments dans leurs couleurs correspondantes.

Résultat tirés de l'ensemble de données FoodSeg103
Couleur Nom de Colour Catégorie initiale Guide de nutrition
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Lime" Lime Autres Autres
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Bleu royal" Bleu royal Riz mélangé Céréales, riz
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Bleu ardoise" Bleu ardoise Soupe de miso Soupe
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Bleu ardoise moyen" Bleu ardoise moyen Boisson Boisson
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Brique de feu" Brique de feu Saumon grillé Poisson
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Lime" Lime Autres Autres

MyFoodRepo

  • 58,157 images (54,392 images d'entraînement, 946 images de validation et 2,819 images d'essai)
  • 323 catégories d'aliments
  • Nous avons utilisé des techniques de raffinement pour pallier le problème lié aux masques grossiers.
Exemples d'images tirés de l'ensemble de données MyFoodRepo
Figure 3 : Exemples d'images tirés de l'ensemble de données MyFoodRepo.

Une image d'aliments composée de pâtes à la crème, garnies de persil et de tomates à gauche. Deux images de sortie à droite représentent les formes des images d'aliments dans leurs couleurs correspondantes, l'une pour le masque initial et l'autre pour le masque raffiné.

l'ensemble de données MyFoodRepo.
Couleur Nom de Colour Catégorie initiale Guide de nutrition
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Bleu acier clair" Bleu acier clair Sauce à la crème Sauce
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Violet" Violet Persil Persil
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Saumon foncé" Saumon foncé Tomate Tomate

Certaines catégories se chevauchent dans chaque ensemble de données étiquetées et ont été combinées en une seule dans notre ensemble de données définitif. Après la suppression de quelques étiquettes en raison du nombre insuffisant d'exemples d'images et après le regroupement d'autres étiquettes afin d'obtenir des groupes cohérents de types d'aliments similaires, 187 types différents d'aliments et de boissons ont été établis au total.

Segmentation d'images

La segmentation d'images constitue la base de nombreuses tâches de vision par ordinateur en aval, comme la détection d'objets et la classification d'images. C'est une méthode qui consiste à diviser une image en sous-groupes. Cette division s'effectue habituellement en fonction du contour ou des limites visibles des objets dans une image afin d'en réduire la complexité. La segmentation peut également signifier l'attribution d'étiquettes à chaque pixel d'une image dans le but de définir les éléments importants. La segmentation d'images a plusieurs utilités dans les domaines des véhicules autonomes, de l'analyse d'images médicales et d'images satellites, de la vidéosurveillance et d'autres tâches de reconnaissance et de détection. La segmentation d'images est également utilisée en imagerie médicale, comme l'indique un récent article du Réseau de la science des données intitulé « Segmentation d'images en imagerie médicale ». Les modèles de segmentation d'images basés sur un réseau neuronal contiennent presque toujours un encodeur et un décodeur. L'encodeur sert à l'apprentissage de la représentation des caractéristiques, et le décodeur sert à la classification en pixels des représentations des caractéristiques.
Trois grands types de techniques de segmentation d'images sont utilisés couramment dans le domaine de la vision par ordinateur :

  • Segmentation sémantique : Elle permet d'associer chaque pixel d'une image à une étiquette de catégorie, comme une voiture, un arbre, un fruit ou une personne. Elle traite plusieurs objets de la même catégorie comme une seule entité.
  • Segmentation d'instance : Elle ne permet pas d'associer chaque pixel d'une image à une étiquette de catégorie. Elle traite plusieurs objets de la même catégorie en tant qu'instances individuelles distinctes, sans nécessairement reconnaître les instances individuelles. Par exemple, la voiture 1 et la voiture 2 sont représentées par des couleurs différentes dans une image.
  • Segmentation panoptique : Elle permet de combiner les concepts de segmentation sémantique et de segmentation d'instance, et d'attribuer deux étiquettes à chaque pixel d'une image, à savoir l'étiquette sémantique et l'identificateur d'instance.
Exemple de segmentation sémantique, de segmentation d'instance et de segmentation panoptique à partir d'une seule image d'entrée.
Figure 4 : Exemple de segmentation sémantique, de segmentation d'instance et de segmentation panoptique à partir d'une seule image d'entrée.

Quatre images représentant une image d'entrée et trois types de segmentation utilisés sur l'image, à savoir la segmentation sémantique, la segmentation d'instance et la segmentation panoptique.

Pipeline de segmentation d'images d'aliments

Les modèles de segmentation sémantique ont été jugés appropriés pour notre modèle de reconnaissance des aliments. Cela s'explique principalement par la capacité du modèle à reconnaître le type de nourriture ou de boisson, puisque c'était le principal objectif de l'exercice. Les réseaux entièrement convolutifs (REC) sont des choix populaires pour la segmentation sémantique. Cependant, les modèles d'encodeurs basés sur la résolution spatiale des images d'entrée par sous-échantillonnage du REC entraînent la création de mises en correspondance des caractéristiques à basse résolution. Dans l'article intitulé « Rethinking Semantic Segmentation from a Sequence-to-Sequence Perspective with Transformers », les auteurs ont proposé un nouveau modèle de segmentation basé sur l'architecture de transformateur pur, appelé « transformateur de segmentation » (SEgmentation TRansformer, ou SETR). Un encodeur SETR traite une image d'entrée comme une séquence de morceaux d'image représentés par la vectorisation de morceaux d'image acquis, puis transforme la séquence au moyen de la modélisation par autoattention globale pour l'apprentissage de la représentation discriminante des caractéristiques. Ce modèle a fourni davantage de contexte pour la tâche de reconnaissance des aliments à l'aide du module ReLeM, comme l'ont proposé les auteurs du rapport intitulé « A Large-Scale Benchmark for Food Image Segmentation ». Les modules SETR et ReLeM sont expliqués plus en détail ci-dessous.

Figure 5 : Diagramme du pipeline de segmentation d'images d'aliments. Source : A Large-Scale Benchmark for Food Image Segmentation.
Figure 5 : Diagramme du pipeline de segmentation d'images d'aliments. Source : A Large-Scale Benchmark for Food Image Segmentation.

Le diagramme du pipeline de segmentation d'images d'aliments montre l'interaction entre le module d'apprentissage de recettes et le module de segmentation d'images.

Texte dans l'image : Encodeur de vision, ec perte cosinoïdale/perte sémantique ec, Encodeur de texte, Ingrédients : ½ tasse A.1. Marinade classique, 1 bifteck de surlonge désossé. Instructions : Verser la marinade sur le bifteck dans un sac en plastique refermable. Sceller le sac : retourner le sac pour enrober uniformément le bifteck de marinade. Encodeur de vision (partage des poids), Décodeur de vision

Encodeur de vision (partage des poids) à Décodeur de vision

Module d'apprentissage de recettes

Le module ReLeM fournit des modèles contenant des renseignements contextuels sur les ingrédients tirés de recettes de cuisine. Dans l'article intitulé « A Large-Scale Benchmark for Food Image Segmentation », les auteurs décrivent le module ReLeM comme [traduction] « une approche de préentraînement multimodal […] qui permet de doter de manière explicite un modèle de segmentation de connaissances riches et sémantiques sur les aliments ».

Le module a été entraîné à l'aide d'un ensemble de données Recipe1M (voir Learning Cross-Modal Embeddings for Cooking Recipes and Food Images). Cet ensemble de données contient plus de 1 million de recettes et 800 000 images d'aliments. En étant exposé à des recettes et à des images d'aliments, le module ReLeM forme des associations entre les ingrédients, un peu comme les humains comprennent quels aliments se trouvent généralement ensemble.

Lors de l'entraînement d'un modèle de classification des images d'aliments, il est important d'utiliser des recettes comme données d'entraînement. Cela permet au module de créer des associations entre des ingrédients qui peuvent varier visuellement lorsqu'ils sont préparés différemment. Le module ReLeM apprend également les instructions de préparation des aliments dans des recettes. Par exemple, les aubergines en purée diffèrent visuellement des aubergines frites. En revanche, il peut y avoir différents ingrédients qui se ressemblent, comme le lait et le yogourt. Le module ReLeM a établi des associations entre les ingrédients et les aliments qui apparaissent souvent ensemble, ce qui est utile dans ces scénarios. Par exemple, si un verre contenant une substance blanche et une assiette de biscuits aux pépites de chocolat figurent dans l'image, le module ReLeM pourrait déduire que la substance blanche est plus probablement du lait que du yogourt, puisqu'il y a une association connue entre le lait et les biscuits. Le module ReLeM s'appuie sur la perte sémantique et cosinoïdale pour déterminer la similitude entre les aliments.

Modèle de transformateur de segmentation

Les transformateurs et les modèles d'autoattention ont permis d'améliorer la compréhension et le rendement du traitement du langage naturel. Les modèles GPT-3 (transformateur génératif préentraîné de troisième génération) et BERT (représentations de l'encodeur bidirectionnel à partir de transformateurs), très populaires dans le domaine du traitement du langage naturel, sont basés sur l'architecture du transformateur. La même architecture peut être utilisée pour les images, mais cet apprentissage de séquence à séquence suppose des séquences 1D en entrée. Le modèle d'encodeur SETR de pointe prétraite les images 2D avant de les alimenter dans l'architecture du transformateur. L'image 2D est décomposée en petits morceaux de taille fixe, puis chaque morceau est converti en une séquence 1D. Cette séquence de morceaux d'image est représentée par la vectorisation de morceaux d'images acquis dont il a été question dans le document mentionné précédemment sur la segmentation sémantique. Une fois cette séquence de vectorisation des caractéristiques fournie à l'entrée, le transformateur apprend la représentation discriminante des caractéristiques qui sont retournées à la sortie de l'encodeur SETR. Le modèle de l'encodeur est plus complexe que le modèle du décodeur, puisqu'il doit apprendre et produire une représentation de caractéristiques complexes pour différencier chaque catégorie avec précision.

Figure 6 : Encodeur SETR tiré de l'article « Rethinking Semantic Segmentation from a Sequence-to-Sequence Perspective with Transformers »
Figure 6 : Encodeur SETR tiré de l'article « Rethinking Semantic Segmentation from a Sequence-to-Sequence Perspective with Transformers »

Le diagramme illustre la conception du transformateur de segmentation (SETR).

Texte dans l'image : Vectorisation des morceaux d'image et Vectorisation de positions, Normalisation de la couche, Attention à plusieurs têtes, Perceptron multicouche. Projection linéaire, 24x, Couche du transformateur, Décodeur

Un décodeur est ensuite utilisé pour récupérer la résolution d'image d'origine au moyen d'une classification à l'échelon des pixels. Dans notre cas, nous avons utilisé le décodeur d'agrégation de caractéristiques à plusieurs niveaux (multi-level feature aggregation, ou MLA). Le décodeur MLA accepte les représentations des caractéristiques de chaque couche du SETR. Toutes ces représentations de caractéristiques ont en commun la même résolution (aucune perte de résolution comme au moyen d'un REC) et passent par une série de remodelage et de suréchantillonnage pour obtenir les étiquettes de pixels.

Figure 7 : Décodeur MLA tiré de l'article « Rethinking Semantic Segmentation from a Sequence-to-Sequence Perspective with Transformers »
Figure 7 : Décodeur MLA tiré de l'article« Rethinking Semantic Segmentation from a Sequence-to-Sequence Perspective with Transformers »

Le diagramme illustre l'agrégation des caractéristiques à plusieurs niveaux. Plus précisément, une variante de type SETR-MLA.

Texte dans l'image : Z24, Z18, Z12, Z6, remodelage-conv, conv-conv-4x, conv-4x

Résultats

Voici les résultats de validation fondés sur les mesures de la moyenne de l'intersection sur l'union (MIoU), de l'exactitude moyenne (mAcc) et l'exactitude globale (aAcc) :

Voici les résultats de validation fondés sur les mesures de la moyenne de l'intersection sur l'union (MIoU), de l'exactitude moyenne (mAcc) et l'exactitude globale (aAcc) :
Mesure Valeur
MIoU 40,74 %
mAcc 51,98 %
aAcc 83,21 %

Résultats de tests basés sur les mesures de la précision, du rappel et du score F1 :

Résultats de tests basés sur les mesures de la précision, du rappel et du score F1 :
Mesure Valeur
Précision 81,43 %
Rappel 80,16 %
Score F1 80,79 %

Sans l'initialisation de l'encodeur de vision selon les poids ReLeM entraînés :

Figure 8 : Exemple d'un masque prédit sans l'initialisation de l'encodeur de vision selon les poids ReLeM entraînés
Figure 8 : Exemple d'un masque prédit sans l'initialisation de l'encodeur de vision selon les poids ReLeM entraînés.

Une image de muffins à gauche et un exemple d'un masque prédit à droite sans initialisation de l'encodeur de vision selon les poids ReLeM entraînés.

Exemple d'un masque prédit sans l'initialisation de l'encodeur de vision selon les poids ReLeM entraînés.
Couleur Nom de Colour Catégorie prédite
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Jaune Vert" Jaune Vert Pain, grains entiers (blé entier)
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Turquoise" Turquoise Thé
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Saumon foncé" Orchidée Pomme
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Orchidée moyenne" Orchidée moyenne Patate douce
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Magenta" Magenta Boulette de pâte (dumpling)

Au moyen de l'initialisation de l'encodeur de vision selon les poids ReLeM entraînés :

Figure 9 : Exemple d'un masque prédit au moyen de l'initialisation de l'encodeur de vision selon les poids ReLeM entraînés.
Figure 9 : Exemple d'un masque prédit au moyen de l'initialisation de l'encodeur de vision selon les poids ReLeM entraînés.

Une image de muffins à gauche et un exemple d'un masque prédit à droite au moyen de l'initialisation de l'encodeur de vision selon les poids ReLeM entraînés.

Exemple d'un masque prédit au moyen de l'initialisation de l'encodeur de vision selon les poids ReLeM entraînés.
Couleur Nom de Colour Catégorie prédite
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Turquoise" Turquoise Gâteau
L'arrière-plan de la cellule du tableau est coloré "Vert foncé" Vert foncé Banane

Conclusion

Le modèle de reconnaissance des aliments permet de prédire avec exactitude plusieurs aliments et boissons figurant dans une image en moins d'une seconde, et il permet d'obtenir systématiquement de bons résultats avec certaines catégories, comme le pain. Cependant, il a plus de difficultés avec des catégories d'apparence semblable, comme le bœuf et l'agneau. Le rendement peut être amélioré en ajoutant plus de données étiquetées pour des catégories minoritaires, en effectuant une ronde supplémentaire de reclassification des aliments d'apparence semblable et en utilisant des techniques contre le déséquilibre des catégories.

Rencontre avec le scientifique des données

Inscrivez-vous à la présentation Rencontre avec le scientifique des données

Si vous avez des questions à propos de mon article ou si vous souhaitez en discuter davantage, je vous invite à une Rencontre avec le scientifique des données, un événement au cours duquel les auteurs rencontrent les lecteurs, présentent leur sujet et discutent de leurs résultats.

Mardi, le 17 janvier
14 h 00 à 15 h 00 HE
MS Teams – le lien sera fourni aux participants par courriel

Inscrivez-vous à la présentation Rencontre avec le scientifique des données. À bientôt !

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Date de modification :

Prévisions en matière de consommation d'énergie dans les collectivités éloignées du Nord canadien

Par : Alireza Rahimnejad Yazdi, Lingjun Zhou et Zarrin Langari, l'Accélérateur numérique, Ressources naturelles Canada; Ryan Kilpatrick, CanmetÉNERGIE Ottawa, Ressources naturelles Canada

Introduction

Ressources naturelles Canada (RNCan) aide les collectivités du Nord et des régions éloignées du Canada à effectuer la transition de l'énergie traditionnelle produite à partir de combustibles fossiles à l'énergie renouvelable et verte. La plupart de ces collectivités sont géographiquement isolées et alimentées par des génératrices à combustibles fossiles. Pour appuyer cette initiative, les chercheurs de RNCan devaient prévoir avec précision la consommation d'énergie annuelle de ces collectivités afin de déterminer le type d'énergie renouvelable qui serait le mieux adapté pour soutenir ces collectivités. Pour ce faire, ils ont utilisé des données historiques sur la consommation d'énergie par heure, ainsi que des données démographiques et météorologiques. En établissant un profil horaire type de consommation d'énergie pour n'importe quelle collectivité, nous pouvons raisonnablement estimer la consommation horaire d'énergie pour les collectivités qui ne disposent pas de données historiques.

Grâce aux données accessibles au public fournies par son client, CanmetÉNERGIE Ottawa (CE-O) de RNCan, l'équipe de l'Accélérateur numérique s'est concentrée sur l'analyse des données de consommation d'énergie de 11 collectivités éloignées situées dans la région du Nunavik, dans le nord du Québec. Les données ont été présentées selon un niveau de précision horaire pour les années 2013, 2014 et 2015. Étant donné que cette approche analytique repose sur la consommation d'énergie moyenne pour ces trois années disponibles, les données sur la consommation d'énergie d'une année donnée s'infiltrent donc dans le modèle utilisé pour faire une prédiction pour cette année, et cette fuite de données mine la validité de toute mesure de rendement effectuée.

Nous considérons que la consommation d'électricité dans les collectivités éloignées a une relation non linéaire avec des variables comme la météo, la population, l'âge et l'efficacité des appareils, l'âge du bâtiment et, dans le cas du chauffage électrique, avec les taux d'occupation et les habitudes. Cependant, comme la plupart des méthodes de prédiction traditionnelles ne comportent pas de mécanisme d'apprentissage, il est difficile de décrire la relation non linéaire entre la consommation d'électricité et les variables exerçant une influence, ce qui entraîne des prévisions à faible précision.

Notre analyse permettra de déterminer si les techniques d'apprentissage automatique (AA) peuvent produire une prédiction plus précise des charges électriques dans les collectivités éloignées par rapport à l'approche analytique de CE-O, ainsi que de déterminer quel type de techniques d'AA est le plus approprié pour cette application. Nous espérons également appliquer la technique d'AA choisie pour créer des profils typiques horaires de charge électrique synthétique produite par diesel à l'ensemble des collectivités éloignées pour lesquelles des données granulaires de consommation horaire d'énergie ne sont pas disponibles.
Avant d'effectuer l'analyse, nous avons supposé ce qui suit :

  • Les populations des collectivités demeurent constantes tout au long de l'année, ce qui signifie qu'en tout temps, une maison a le même nombre d'occupants et n'abrite pas de voyageurs hivernants, par exemple.
  • Il n'y a pas de fluctuations majeures de la température. Compte tenu de l'avènement du changement climatique, des phénomènes météorologiques extrêmes, comme de brèves périodes d'extrême chaleur ou d'extrême froid, pourraient conduire à une modélisation inexacte.
  • Il n'y a pas de changements majeurs dans les variables latentes qui pourraient contribuer à la consommation d'énergie qui ne sont pas incluses dans l'ensemble de données. Il s'agit d'une exigence très stricte, étant donné que nous ne savons pas quelles sont ces variables latentes.

Prétraitement des données et analyse exploratoire des données

Une analyse exploratoire des données (AED) a été effectuée pour étudier les données en découvrant des tendances, en repérant des anomalies et en vérifiant l'absence de certaines données à l'aide de statistiques sommaires et de représentations graphiques. Nous avons également cerné les caractéristiques typiques de la consommation d'énergie pour toute collectivité pendant l'AED afin d'aider à estimer la consommation d'énergie granulaire dans les collectivités qui ne disposent que de données sur la consommation d'énergie annuelle ou totale.

Divers modèles, comme la régression linéaire, LightGBM (light gradient-boosting machine), XGBoost, Theta Forecaster, Ensemble Forecaster, Auto-ARIMA, Auto-ETS, la prévision naïve, la transformation de Fourier rapide et les réseaux de neurones, ont été utilisés pour faire des prévisions et leurs performances ont été comparées.

Dans le cadre de la préparation des données, les données sur la population et la consommation d'énergie ont été combinées en calculant la consommation d'énergie par habitant. Ensuite, les données sur la consommation d'énergie par habitant ont été tracées au fil du temps. Les données sur la consommation d'énergie comportent trois composantes : les tendances, la saisonnalité et le bruit. On a supposé que les caractéristiques des données avaient une certaine puissance prédictive et on a donc choisi de les utiliser dans le modèle définitif.

Les renseignements sur la latitude et la longitude variaient trop peu pour fournir une contribution utile et ont été rejetés pour cette étape. Les représentations visuelles ont révélé les renseignements suivants :

Figure 1. L'axe des x pour les deux tracés ci-dessous correspond à la date et l'heure, la première heure étant minuit en date du 1er janvier 2013

Diagrammes à deux lignes illustrant la consommation d'énergie par habitant par rapport à la date et l'heure ainsi que la température par rapport à la date et l'heure. La consommation d'énergie par habitant connaît une baisse évidente durant les mois les plus chauds, comme le mois de juillet, et des sommets durant les mois les plus froids, comme en janvier. La température et la consommation d'énergie par habitant sont corrélées négativement.

Figure 2. Veuillez prendre note que l'axe des x ci-dessus représente l'heure, où minuit du 1er janvier 2013 est la première heure et 23 h du 31 décembre 2015 est la dernière heure.

Les calculs d'autocorrélation et d'autocorrélation partielle pour les données sur la consommation d'énergie par habitant. Les tracés d'autocorrélation et d'autocorrélation partielle montrent des sommets toutes les 24 heures, ce qui indique une forte corrélation toutes les 24 heures. Cela signifie qu'exactement la même heure d'une journée précédente et celle d'une journée en cours partagent des consommations d'électricité semblables.

Une période de trois ans comprend au total 26 280 heures. Tant l'autocorrélation (ACF) que l'autocorrélation partielle (PACF) montrent qu'il y a une forte corrélation toutes les 24 heures. Cela est logique parce que la consommation quotidienne d'énergie suit généralement une tendance répétitive. La PACF est l'ACF pour laquelle les corrélations intermédiaires ont été supprimées. Par exemple, la PACF du décalage 3 correspond à l'ACF du décalage 3 moins la PACF des décalages 1 et 2. L'autocorrélation et l'autocorrélation partielle dans les données des séries chronologiques (en anglais seulement) produisent une analyse détaillée de leurs différences. Grâce à la PACF, nous pouvons voir clairement que la consommation d'électricité est fortement corrélée avec sa propre valeur enregistrée 24 heures auparavant.

Figure 3. Une version agrandie des données historiques sur la consommation d'énergie. Ici, l'axe des x correspond à la date et l'heure, avec la précision des heures.

Une version agrandie de la consommation d'énergie par habitant par rapport à la date et l'heure. Nous pouvons voir un sommet dans la consommation environ toutes les 24 heures.

Voici un résumé des tendances que nous avons observées dans les images ci-dessus :

  • Il existe une relation inverse entre la température normalisée et la consommation d'énergie par habitant.
  • Il existe une faible tendance à la hausse de la consommation d'énergie, mais dans l'ensemble, il y a un modèle annuel répétitif.
  • En l'espace d'un an, l'utilisation d'électricité augmente pendant les mois froids et diminue pendant les mois chauds. Il convient de mentionner que l'ampleur de l'augmentation de l'électricité consommée pendant les mois froids et de sa diminution pendant les mois chauds diffère d'une collectivité à l'autre.
  • En l'espace d'une journée, la consommation d'énergie est plus élevée pendant les heures d'éveil que pendant les heures de sommeil, un sommet étant observé autour de midi. Il convient de mentionner que la valeur de pointe diffère d'une collectivité à l'autre.

Résultats

L'image suivante est une prévision fondée sur les réseaux de neurones. Les prévisions tirées d'autres algorithmes ont des apparences semblables.

Figure 4. L'axe des x représente les heures, à partir de minuit le 1er janvier 2013.

Une prévision simulée de la consommation d'énergie par habitant pour l'année suivante (en orange) comparée aux données réelles de la consommation d'énergie par habitant de l'année suivante (en bleu). Nous pouvons voir que la consommation d'énergie simulée correspond presque à la consommation d'énergie réelle.

Après avoir comparé le rendement de divers algorithmes avec l'erreur moyenne en pourcentage absolu (EMPA), nous avons obtenu les résultats indiqués dans le tableau ci-dessous.

Collectivité EMPA du réseau de neurones EMPA de LightGBM EMPA Linéaire EMPA Linéaire EMPA naïve Approche manuelle
2013 2014 2015
Inukjuak 7,1% 6,7% 6,5% 8,2% 7,7% 12,9% 7,5% 4,9%
Salluit 6,2% 6,8% 6,7% 6,7% 6,1% 7,7% 6,0% 5,0%
Quaqtaq 10,7% 8,8% 8,3% 11,5% 12,2% 16,1% 11,7% 5,7%
Aupaluk 7,9% 8,8% 8,8% 13% 7,8% 10,2% 9,5% 8,6%
Ivujivik 12,9% 14,9% 14,9% 14,9% 13,9% 14,3% 6,3% 6,3%
Kuujjuaq 4,4% 5,3% 5,4% 7,4% 5,4% 5,0% 4,7% 5,4%
Kangirsuk 8,1% 11,0% 10,8% 9,0% 8,8% 8,4% 8,4% 7,8%
Umiujaq 5,4% - - - - 10,9% 9,3% 7,1%
Kuujjuarapik 6,6% 4,8% 4,8% 4,9% 5,2% 98,9% 6,6% 7,4%
Kangiqsualujjuaq 7,9% 7,4% 7,5% 11,7% 7,1% 8,1% 9,0% 8,4%
Puvirnituq 6,2% - - - - 12,5% 7,5% 5,5%
  • Toutes les approches ci-dessus ont des procédures similaires. Nous avons d'abord effectué une séparation temporelle des données pour produire un ensemble de données d'essai et de données d'apprentissage. Ensuite, nous avons entraîné les modèles d'apprentissage automatique en utilisant les données d'apprentissage et mesuré le rendement au moyen de trois mesures différentes qui sont couramment utilisées pour les problèmes de régression : l'EMA (l'erreur moyenne absolue), la RCEQM (la racine carrée de l'erreur quadratique moyenne) et l'EMPA. Enfin, nous avons ajusté les hyperparamètres pour atteindre les meilleures performances pour chaque modèle.
  • Le modèle de réseau de neurones comporte quatre couches. Les trois premières couches ont 32 unités avec activation RELU (unité linéaire rectifiée) et la dernière couche a une unité avec activation linéaire. La fonction de perte et l'optimiseur sont les propagations EMQ (erreur quadratique moyenne) et RQM (racine quadratique moyenne), respectivement. Lors d'un arrêt anticipé, la perte de validation était utilisée pour arrêter l'entraînement et éviter le surapprentissage. Une EMAP de moins de 10 % a été atteinte dans 9 des 11 collectivités.
  • Pour les modèles de prévision LightGBM, linéaire et Theta, nous avons d'abord décomposé les données en supprimant la saisonnalité et la tendance pour arriver au résidu, puis avons entraîné le modèle en utilisant le résidu et inversé le processus pour arriver à une prédiction.
    • La différence :
      • LightGBM est un modèle basé sur un arbre de décision et permet un apprentissage rapide.
      • Le modèle linéaire est un modèle de régression linéaire et sa vitesse d'apprentissage est aussi rapide que celle du LightGBM.
      • Theta est un modèle de lissage exponentiel et son apprentissage prend un certain temps.
  • Pour les prévisions naïves, nous avons simplement déplacé la consommation d'énergie de l'année précédente et l'avons utilisée comme prédiction de la consommation d'énergie de l'année en cours.
  • La dernière colonne montre l'approche manuelle utilisée par CE-O qui illustre la différence entre les consommations d'énergie prévues et celles mesurées pour les années 2013, 2014 et 2015, respectivement. La raison pour laquelle il y a trois valeurs est liée à la façon dont fonctionne l'approche manuelle.

Voici nos observations fondées sur les résultats :

  • Dans plusieurs collectivités, les diverses approches et les divers modèles d'apprentissage automatique fournissent une précision semblable. Le modèle complexe de réseau de neurones n'est que légèrement meilleur; il ne donne pas des résultats nettement supérieurs à ceux de modèles plus simples comme LightGBM ou la régression linéaire.
  • Les prévisions naïves, c'est-à-dire l'utilisation du dossier de consommation d'énergie de l'année précédente pour la prévision de la consommation d'énergie de l'année en cours, peuvent donner un tout aussi bon résultat que tout autre modèle. Cela ne fonctionnerait pas si la tendance à la hausse était plus forte. Les prévisions naïves sont étonnamment difficiles à devancer. Cela est courant pour la prédiction des séries chronologiques et découle de l'observation qu'il existe une tendance annuelle répétitive évidente dans la consommation d'énergie.
  • Il existe d'autres algorithmes potentiellement utiles comme l'analyse de Fourier, MLCT (les réseaux de mémoire à long ou à court terme), Auto-ARIMA, mais ils sont tous inefficaces et coûteux en matière de calcul pour cerner les tendances reproductibles nécessaires pour produire des résultats significatifs. À un moment donné, les auteurs ont essayé d'utiliser Auto-ARIMA pour simuler la série chronologique, mais le processeur graphique de notre poste de travail spécialisé a planté après cinq heures et demie de calcul intense. Il y avait 260 G de mémoire vive qui étaient utilisés alors que l'UCT (unité centrale de traitement) fonctionnait à 100 %.

Ce que nous avons découvert

Comparativement à l'approche manuelle, les prévisions de l'AA et les prévisions naïves peuvent, en moyenne, obtenir des résultats qui sont de 2 % à 3 % supérieurs.

Le risque d'erreurs importantes découlant de l'approche manuelle (16,1 % et 98,9 %) est considérablement réduit. Les approches d'apprentissage automatique semblent être plus stables. Étant donné que les prévisions naïves peuvent être tout aussi efficaces qu'un algorithme d'apprentissage automatique, il serait sans doute plus efficace de considérer l'utilisation de la consommation d'énergie d'une année précédente comme notre prévision pour l'avenir. Cependant, nous devons nous assurer qu'il y a un modèle annuel reproductible dans les données en effectuant une AED approfondie.

L'objectif ultime est de créer un profil horaire «  typique  » de la consommation d'énergie pour les collectivités dont les seuls antécédents disponibles sont des variables externes, comme l'historique des données météorologiques. Par profil de consommation d'énergie «  typique  », nous entendons les résultats normalisés une fois que les variables externes sont données. Par exemple, si deux collectivités ont les mêmes données climatiques, elles auraient alors la même consommation d'énergie par habitant pour chaque heure de l'année. Nous n'avons pas pu atteindre cet objectif pour certaines raisons :

  • Nous remarquons que la consommation d'énergie par habitant s'affiche dans le même ordre de chiffres (entre 0,5 kW et 1,9 kW). Cependant, une personne moyenne de certaines collectivités utilise encore plus d'énergie que celles d'autres collectivités. Il sera difficile de créer un profil de consommation d'énergie «  typique  » pour un utilisateur moyen dans une collectivité «  typique  ». Une certaine normalisation pourrait être nécessaire.
  • Dans la collectivité d'Ivujivik, la consommation d'énergie pour l'année 2014 ne correspond pas aux tendances que nous avons déterminées en utilisant l'AED. Elle fluctue considérablement tout au long de l'année et ne correspond pas à la tendance de faible consommation d'énergie pendant les mois plus chauds et de forte consommation d'énergie pendant les mois plus froids. Une attention supplémentaire est nécessaire pour déterminer la raison pour laquelle cette anomalie existe.

L'avenir du présent projet

Le présent projet pourrait être élargi. Si nous décidons d'aller de l'avant, une nouvelle entente sera mise en place afin d'obtenir des données plus récentes auprès de collectivités plus diversifiées provenant d'un plus grand nombre de géolocalisations et de types de climat ou de régions climatiques, ainsi que pour recueillir des données plus détaillées et pour cerner les tendances universelles dans un plus grand nombre d'ensembles de données. Si un ensemble de données plus riche et plus diversifié était possible, nous tenterions d'élaborer de nouveaux modèles qui peuvent prédire la consommation d'énergie pour les collectivités qui ne disposent pas de dossiers sur la consommation d'énergie. Nous pourrions étudier la relation entre la consommation d'énergie et les variables externes.

Rencontre avec le scientifique des données

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Si vous avez des questions à propos de mon article ou si vous souhaitez en discuter davantage, je vous invite à une Rencontre avec le scientifique des données, un événement au cours duquel les auteurs rencontrent les lecteurs, présentent leur sujet et discutent de leurs résultats.

Mardi, 17 janvier
De 14 h à 15 h, HE
MS Teams – le lien sera fourni aux participants par courriel

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Technologies liées à la protection de la vie privée, partie trois : Analyse statistique confidentielle et classification de texte confidentiel fondées sur le chiffrement homomorphe

Par : Benjamin Santos et Zachary Zanussi, Statistique Canada

Introduction

Qu'est-ce qui est possible dans le domaine du chiffrement et quels cas d'utilisation peuvent être visés par le chiffrement homomorphe? Le premier article du Réseau de la science des données dans la série sur la protection de la vie privée, Une brève enquête sur les technologies liées à la protection de la vie privée, présente les technologies d'amélioration de la confidentialitéNote de bas de page 1 (TAC) et la façon dont elles permettent l'analyse tout en protégeant la confidentialité des données. Le deuxième article de la série, Technologies liées à la protection de la vie privéepartie deux : introduction au chiffrement homomorphe, a abordé plus en profondeur une des TAC, plus précisément le chiffrement homomorphe (CH). Dans cet article, nous décrivons les applications étudiées par les scientifiques des données de Statistique Canada en matière de traitement informatique à partir de données chiffrées.

Le CH est une technique de chiffrement qui permet d'effectuer des traitements informatiques à partir de données chiffrées ainsi que plusieurs paradigmes pour les traitements informatiques sécurisés. Cette technique comprend le traitement informatique sécurisé à l'externe, selon lequel un détenteur de données permet à un tiers (peut-être le nuage) d'effectuer des traitements informatiques à partir de données de nature délicate, tout en s'assurant que les données d'entrée sont protégées. En effet, si le détenteur de données veut que le nuage calcule une fonction f (polynomiale) à partir de ses données v, il peut les chiffrer sous forme de cryptogrammes, désignés [v], les envoyer de façon sécuritaire sur le nuage qui calcule f de façon homomorphe pour obtenir [f(v)] et renvoie les résultats au détenteur de données, qui peut déchiffrer et visualiser f(v). Le nuage n'a aucun accès aux valeurs des données d'entrée, de sortie ou intermédiaires.

Figure 1 : Illustration d'un flux de travail typique du CH
Figure 1 : Illustration d'un flux de travail typique du CH.

Une illustration d'un flux de travail typique du CH. Les données,v, sont chiffrées, donc elles sont placées dans une boîte verrouillée [v]. Cette valeur est envoyée au tiers qui effectuera le traitement informatique (le nuage). Les engrenages tournent et le chiffrement d'entrée[v] se transforme en chiffrement de sortie, [f(v)], comme souhaité. Ce résultat est renvoyé au propriétaire, qui peut le sortir de la boîte verrouillée et le visualiser. Le nuage n'a pas accès aux valeurs d'entrées, de sortie ou intermédiaires.

Des groupes internationaux envisagent actuellement la normalisation du CH. Le gouvernement du Canada ne recommande pas le CH ou l'utilisation des techniques cryptographiques avant que ce soit normalisé. Même si le CH n'est pas encore prêt à être utilisé sur des données de nature délicate, c'est un bon moment pour explorer ses capacités ainsi que d'éventuels cas d'utilisation.

Données de lecteurs optiques

Statistique Canada recueille des données en temps réel auprès des grands détaillants sur divers produits d'information. Ces données décrivent les opérations quotidiennes effectuées comme une description du produit vendu, le prix de vente et les métadonnées au sujet du détaillant. Ces données sont appelées « données de lecteurs optiques », d'après les lecteurs optiques utilisés lorsque les clients passent à la caisse. Une des utilisations des données optiques est d'augmenter la précision de l'Indice des prix à la consommation, qui mesure l'inflation et la vigueur du dollar canadien. Cette précieuse source de données est traitée comme des données de nature délicate – nous respectons la confidentialité des données et des détaillants qui les fournissent.

La première étape dans le traitement de ces données consiste à classer les descriptions de produits dans un système classificatoire normalisé de codification à l'échelle internationale, à savoir le Système de classification des produits de l'Amérique du Nord (SCPAN) Canada 2017 version 1.0. Ce système hiérarchique de codes à sept chiffres est utilisé pour classer les différents types de produits aux fins d'analyse. Il y a un code, par exemple, pour le café et ses produits. Chaque entrée de données scanographiques doit recevoir un de ces codes en fonction de la description du produit fournie par le détaillant. Ces descriptions ne sont toutefois pas normalisées et peuvent être très différentes d'un détaillant à l'autre ou d'une marque à l'autre de produits semblables. Ainsi, la tâche souhaitée est la conversion de ces descriptions de produit, qui comprennent souvent des abréviations et des acronymes, en codes correspondants.

Après avoir été classées, les données sont regroupées en fonction de leur code du SCPAN et les statistiques sont calculées à partir de ces groupes. Cela nous permet d'avoir une idée du montant dépensé pour chaque type de produit dans l'ensemble du pays, et de la façon dont cette valeur change au fil du temps.

Figure 2 : Aperçu de haut niveau du flux de travail des données de lecteurs optiques avec des données-échantillons
Figure 2 : Aperçu de haut niveau du flux de travail des données de lecteurs optiques avec des données-échantillons.

Aperçu de haut niveau du flux de travail des données de lecteurs optiques. D'abord, les descriptions de produit sont classées selon les codes du SCPAN. Des exemples sont fournis : « bonbons mochi à la crème glacée » se voit attribuer le code du SCPAN 5611121, alors que « sauce barbecue chipotle » se voit attribuer le code 5611132. L'application 2 consiste à attribuer ces codes aux descriptions. Les descriptions de produits sont liées à quelques identificateurs et à une valeur de prix. L'application 1 consiste à classer les données selon ces codes et identificateurs, et à calculer des statistiques sur les valeurs de prix.

Exemple d'ensembles de données 1
Description ID1 ID2 Valeur
« bonbons mochi à la crème glacée » 054 78 5.31 $
« sauce barbecue chipotle » 201 34 3.80 $

Application 2

Exemple d'ensembles de données 2
SCPAN ID1 ID2 Valeur
5611121 054 78 5.31 $
5611132 201 34 3.80 $

Application 1

Statistics (total, moyenne, variance)

Étant donné l'importance et la nature délicate des données, nous les avons ciblées comme domaine potentiel pour lequel les TAC pourraient préserver notre flux de travail des données tout en maintenant le niveau élevé de sécurité requis. Les deux tâches ci‑dessus ont, jusqu'à maintenant, été effectuées dans l'infrastructure sécurisée de Statistique Canada, où nous pouvons nous assurer que les données sont en sécurité au moment de l'ingestion et tout au long de leur utilisation. En 2019, quand nous avons commencé à étudier les TAC au sein de l'organisme, nous avons décidé de tenter d'utiliser le nuage à titre de ressource tierce de traitement informatique, sécurisé par le CH.

Nous avons créé un modèle infonuagique semblable à un tiers semi-honnête, ce qui signifie qu'il suivra le protocole que nous lui avons attribué, mais il essaiera de déduire tout ce qu'il peut au sujet des données pendant le processus. Cela signifie qu'il faut que les données de nature délicate soient toujours chiffrées ou masquées. Dans notre validation de principe, nous avons remplacé ces données par une source de données synthétiques, ce qui nous permet de procéder à des expériences sans craindre de nuire à la sécurité des données.

Application 1 : Analyse statistique confidentielle

Notre première tâche était de réaliser la dernière partie du flux de travail des données de lecteurs optiques – l'analyse statistique. Nous avons créé une version synthétique des données de lecteurs optiques pour assurer leur confidentialité. Ces données de lecteurs optiques fictives consistaient en 13 millions d'enregistrements, chacun comprenant un code du SCPAN, un prix de transaction et certains identificateurs. Cela représente environ une semaine de données de lecteurs optiques d'un seul détaillant. La tâche consistait à trier les données en listes, à les chiffrer, à les envoyer au nuage et à demander au nuage de calculer les statistiques. Le nuage nous enverrait ensuite les résultats toujours chiffrés, pour que nous puissions les déchiffrer et les utiliser aux fins d'analyse plus approfondie.

Supposons que notre ensemble de données est classé en listes ayant la forme v=(v1,,vl). Il est relativement simple de chiffrer chaque valeur vi en cryptogramme [vi], puis d'envoyer la liste de cryptogrammes ([v1],,[vl]) sur le nuage. Le nuage peut utiliser l'addition et la multiplication homomorphes pour calculer le total, la moyenne et la variance et nous retourner ces cryptogrammes (nous verrons de quelle façon la division est gérée pour la moyenne et la variance plus tard dans le présent article). Nous faisons cela pour chaque liste, puis déchiffrons et visualisons nos données. C'est simple, n'est-ce pas?

Le problème avec une mise en œuvre naïve de ce protocole est l'élargissement des données. Un seul cryptogramme CKKSNote de bas de page 2 représente une paire de polynômes de degré 214 avec des coefficients de 240-octets. Ensemble, cela peut prendre 1 Mo pour stocker un seul enregistrement. Pour l'ensemble de données complet de 13 millions, cela devient 13 To de données! La solution à ce problème s'appelle la mise en paquet.

Mise en paquet

Les cryptogrammes sont gros et nous avons beaucoup de petits éléments de données. Nous pouvons utiliser la mise en paquet pour stocker une liste complète de valeurs en un seul cryptogramme, et le procédé CKKS nous permet d'effectuer des opérations de type SIMD (instruction unique, données multiples) sur ce cryptogramme, donc nous pouvons calculer plusieurs statistiques en même temps! Cela représente une augmentation massive de l'efficacité pour de nombreuses tâches de CH, et une structure intelligente de mise en paquet des données peut faire la différence entre un problème insoluble et une solution pratique.

Supposons que nous avons une liste de valeurs l, v=(v1,v2,,vl). En utilisant la mise en paquet CKKS, nous pouvons mettre en paquet cette liste entière en un seul cryptogramme, désigné par [v]. Maintenant, les opérations d'addition et de multiplication homomorphes ont lieu par emplacement selon le principe du SIMD, c'est‑à‑dire que, si u=(u1,u2,,ul) est chiffré [u], nous pouvons alors calculer l'addition homomorphe pour obtenir

[u][v]=[u+v]

[u+v] est unNote de bas de page 3 chiffrement de la liste (u1+v1,u2+v2,,ul+vl). Cette addition homomorphe prend autant de temps à calculer que s'il y avait une seule valeur dans chaque cryptogramme; donc il est évident que nous pouvons obtenir un gain d'efficacité appréciable au moyen de la mise en paquet. L'inconvénient est que nous devons maintenant utiliser cette structure vectorielle dans tous nos calculs, mais avec un peu d'efforts, nous pouvons trouver un moyen de vectoriser les calculs pertinents pour profiter de la mise en paquet.

Figure 3 : Une illustration de la mise en paquet. Les quatre valeurs peuvent soit être chiffrées en quatre cryptogrammes séparés, ou être toutes mises en paquet en un seul cryptogramme
Figure 3 : Une illustration de la mise en paquet. Les quatre valeurs peuvent soit être chiffrées en quatre cryptogrammes séparés, ou être toutes mises en paquet en un seul cryptogramme.

Une illustration de la mise en paquet. Quatre valeurs, v1,v2,v3,v4 doivent être chiffrées. Dans un cas, elles peuvent toutes être chiffrées en cryptogrammes séparés, illustrés sous forme de boîtes verrouillées. Dans l'autre cas, nous pouvons mettre en paquet les quatre valeurs en une seule boîte. Dans le premier cas, cela prendra quatre boîtes, ce qui est moins efficace pour le stockage et les manipulations. Le dernier cas, la mise en paquet d'autant de valeurs que possible, est presque toujours préférable.

Je sais ce que vous pensez : la mise en paquet, qui stocke une série de valeurs dans un vecteur, ne rend-elle pas impossible le calcul des valeurs dans une liste? C'est-à-dire que, si nous avons v=(v1,v2,,vl), que ce passe-t-il si je voulais v1+v2? Nous avons accès à une opération appelée rotation. La rotation prend un cryptogramme qui représente le chiffrement de (v1,v2,,vl) et le transforme en Rot([v]), qui représente le chiffrement de (v2,v3,,vl,v1), c'est‑à‑dire qu'il déplace toutes les valeurs à gauche d'un emplacement, glissant la première valeur dans le dernier emplacement. Donc, en calculant [v]Rot([v]), nous obtenons

(v1+v2,v2+v3,,vl+v1)

et la valeur souhaitée est dans le premier emplacement.

Mathématiquement, la mise en paquet est réalisée en exploitant les propriétés du texte clair, du texte brut et des espaces du texte chiffré. Souvenez-vous que les fonctions de chiffrement et de déchiffrement sont des cartes entre les deux derniers espaces. La mise en paquet exige une autre étape appeléeencodage, qui code un vecteur (potentiellement complexe, mais dans notre cas, réel) de valeurs v à partir de l'espace du texte clair en un polynôme de texte brut p. Les données de p ne sont pas lisibles par un humain, mais elles peuvent être décodées en fonction du vecteur des valeurs par tout ordinateur sans avoir à recourir à des clés. Le polynôme de texte brut p peut être chiffré en cryptogramme [v] et utilisé pour calculer les statistiques sur les données de lecteurs optiques.Note de bas de page 4

Analyse statistique efficace au moyen de la mise en paquet

Pour revenir à l'analyse statistique des données de lecteurs optiques, souvenez‑vous que le problème était que le chiffrement de chaque valeur en cryptogramme était trop coûteux. La mise en paquet nous permettra de vectoriser ce processus, rendant ses ordres de grandeur plus efficaces en matière de communication et de calcul.

Nous pouvons maintenant commencer à calculer les statistiques désirées de notre liste v=(v1,v2,,vl). La première valeur d'intérêt est le total,Tv=i=1lvi, obtenu en additionnant toutes les valeurs dans la liste. Après avoir chiffré en un cryptogramme mis en paquet [v], nous pouvons simplement ajouter des rotations du cryptogramme [v] à lui‑même jusqu'à ce que nous ayons un emplacement avec la somme de toutes les valeurs. En fait, nous pouvons faire mieux que cette stratégie naïve de rotations et d'additions – nous pouvons le faire en étapes log2l en faisant d'abord une rotation d'un emplacement, puis de deux, puis de quatre, puis de huit jusqu'à ce que nous obtenions le total Tv dans un emplacement.

Ensuite, nous voulons la moyenne, Mv=Tv/l. Pour faire cela, nous chiffrons la valeur 1/l en cryptogramme [1/l] et l'envoyons avec la liste [v]. Nous pouvons ensuite simplement multiplier cette valeur par le cryptogramme que nous avons obtenu lorsque nous avons calculé le total. Il en va de même pour la variance, Vv=1/li=1l(vi-Mv)2, où nous soustrayons la moyenne par [v], multiplions le résultat par lui-même, calculons de nouveau le total, puis le multiplions de nouveau par le cryptogramme [1/ l].

Examinons les économies que la mise en paquet nous a permis de faire. Dans notre cas, nous avions environ 13 millions de points de données qui ont été séparés en 18 000 listes. En supposant que nous pourrions mettre en paquet chaque liste en un seul cryptogramme, cela réduit la taille des ensembles de données chiffrées de près de trois ordres de grandeur. Mais en réalité, les différentes listes avaient toutes des tailles différentes, certaines comptant des dizaines de milliers d'entrées et d'autres n'en comptant que deux ou trois, dont la majorité se situait dans la fourchette des centaines aux milliers. Au moyen d'une manipulation intelligente, nous avons été capables de mettre en paquet de multiples listes en cryptogrammes uniques et d'exécuter les algorithmes de total, de moyenne et de variance pour celles‑ci tous en même temps. En utilisant des cryptogrammes qui peuvent mettre en paquet 8 192 valeurs en même temps, nous avons pu réduire le nombre de cryptogrammes à seulement 2 124. À environ 1 Mo par cryptogramme, cela fait en sorte que l'ensemble de données chiffrées représente environ deux gigaoctets (Go). Comme les données en texte clair prennent 84 mégaoctets (Mo), cela a abouti à un facteur d'élargissement d'environ 25 fois. En tout, le traitement informatique chiffré a pris environ 19 minutes, ce qui est 30 fois plus long que le traitement informatique non chiffré.

Application 2 : Classification de texte confidentiel fondée sur le chiffrement homomorphe

Ensuite, nous avons attaqué la tâche d'entraînement pour l'apprentissage automatique. L'entraînement pour l'apprentissage automatique est une tâche réputée pour être coûteuse, donc nous ne savions pas exactement si nous serions capables de mettre en œuvre une solution pratique.

Souvenez‑vous de la première tâche dans le flux de travail des données de lecteurs optiques – les descriptions de produits pleines de bruit qui dépendant du détaillant doivent être classées par code du SCPAN. C'est une tâche de classification de textes comprenant de multiples catégories. Nous avons créé un ensemble de données synthétique à partir d'un répertoire en ligne de descriptions de produits et nous leur avons attribué un de cinq codes du SCPAN.

L'exécution d'un réseau neuronal représente essentiellement la multiplication d'un vecteur par une série de matrices, et l'entraînement d'un réseau neuronal demande des passages vers l'avant, ce qui consiste à évaluer les données d'entraînement dans le réseau, ainsi que des passages vers l'arrière, qui utilisent la descente de gradient (stochastique) et la règle de chaînage afin de trouver la meilleure façon de mettre à jour les paramètres du modèle pour améliorer la performance. Tout cela se résume à la multiplication de valeurs par d'autres valeurs, et en ayant accès à la multiplication homomorphe, l'entraînement d'un réseau chiffré est possible en théorie. En pratique, cela est entravé par une limite de base du procédé CKKS : la nature échelonnée des multiplications homomorphes. Nous discuterons d'abord de cet élément, puis nous étudierons les différents aspects du protocole désignés pour l'atténuer.

Niveaux des cryptogrammes dans CKKS

Afin de protéger vos données pendant le chiffrement, le procédé CKKS ajoute un peu de bruit à chaque cryptogramme. L'inconvénient est que ce bruit s'accumule avec les opérations consécutives et doit être modulé. Le CKKS a un mécanisme intégré pour cela, mais malheureusement il ne permet qu'un nombre limité d'opérations sur un même cryptogramme.

Supposons que nous avons deux cryptogrammes fraîchement chiffrés : [v1] et [v2]. Nous pouvons les multiplier de manière homomorphe pour obtenir le cryptogramme [v1v2]. Le problème est que le bruitNote de bas de page 5 dans le cryptogramme qui en résulte est beaucoup plus important que pour ceux nouvellement chiffrés, donc si nous le multiplions par le cryptogramme fraîchement chiffré [v3], le résultat serait touché par cette discordance.

Il faudrait d'abord remettre à l'échelle le cryptogramme [v1v2]. C'est géré de façon transparente par la bibliothèque de CH, mais sous le capot, le cryptogramme est déplacé dans un espace légèrement différent. Nous disons que [v1v2] a descendu d'un niveau, ce qui signifie que le cryptogramme a commencé au niveau L-1, et après la remise à l'échelle, il se trouve sur le niveau L-1. La valeur L est déterminée par les paramètres de sécurité que nous choisissons lorsque nous configurons le procédé de CH.

Nous avons maintenant [v1v2] qui a une quantité normale de bruit, mais qui se trouve au niveau L -1, et le [v3] fraîchement chiffré qui est toujours au niveau L. Malheureusement, nous ne pouvons pas effectuer d'opérations sur les cryptogrammes qui se trouvent sur différents niveaux, donc nous devons d'abord réduire le niveau de [v3] à L-1 par permutation modulée. Maintenant que les deux cryptogrammes sont au même niveau, nous pouvons enfin les multiplier comme souhaité. Il n'est pas nécessaire de remettre à l'échelle de résultat des additions, mais nous devons le faire pour chaque multiplication.

Figure 4 : Une illustration des niveaux
Figure 4 : Une illustration des niveaux.

Une illustration des niveaux. À gauche nous pouvons voir le niveau sur lequel chaque cryptogramme se trouve : de haut en bas, nous avons les niveaux L, L-1 et L-2. Les valeurs nouvellement chiffrées v1,v2 et v3 se trouvent toutes au niveau L tout en haut. Après la multiplication, v1v2 descend au niveau L-1. Si nous voulons multiplier v1v2 par v3, nous devons d'abord descendre v3 au niveau L-1. Le produit qui en résulte, v1v2v3, se trouve au niveau L-2.

Cette histoire de niveaux a deux conséquences. Premièrement, le développeur doit être conscient du niveau des cryptogrammes qu'il utilise. Deuxièmement, les cryptogrammes atteindront éventuellement le niveau 0 après de nombreuses multiplications consécutives; à ce moment‑là, ils sont épuisés et nous ne pouvons plus effectuer d'autres multiplications.

Il y a quelques options pour élargir les calculs au‑delà du nombre de niveaux disponibles. La première est un processus qui s'appelle le bootstrap, selon lequel le cryptogramme est déchiffré de manière homomorphe puis chiffré de nouveau, ce qui crée un nouveau cryptogramme. Ce processus peut en théorie permettre un nombre illimité de multiplications. Cependant, cette charge supplémentaire ajoute un coût au traitement informatique. Il est également possible d'actualiser les cryptogrammes en les renvoyant au détenteur de clé secrète, qui peut les déchiffrer et les chiffrer de nouveau avant de les renvoyer sur le nuage. Le va‑et‑vient des cryptogrammes ajoute un coût en communication, mais ça en vaut parfois la peine lorsqu'il n'y a pas beaucoup de cryptogrammes à envoyer.

Incidence des niveaux sur notre structure de réseau

Nous devions envisager cette contrainte fondamentale relative au CH lorsque nous avons conçu notre réseau neuronal. Le processus d'entraînement d'un réseau demande de réaliser une prédiction, d'évaluer la prédiction et de mettre à jour les paramètres du modèle. Cela signifie que chaque tour, ou époque, d'entraînement consomme des niveaux multiplicatifs. Nous avons essayé de réduire au minimum le nombre de multiplications nécessaires pour traverser le réseau d'un bout à l'autre afin de maximiser le nombre de tours d'entraînement disponibles. Nous décrirons maintenant la structure du réseau et la stratégie d'encodage.

L'architecture du réseau a été inspirée par la solution existante pour la production. Cela correspondait à un modèle d'ensemble d'apprenants linéaires. Nous avons entraîné plusieurs réseaux à couche simple et, au moment de la prédiction, nous avons fait en sorte que chaque apprenant vote pour chaque entrée. Nous avons choisi cette approche parce qu'elle réduisait la quantité de travail requis pour entraîner chaque modèle – moins de temps d'entraînement signifiait moins de multiplications.

Chaque couche dans un réseau neuronal est une matrice des poids des paramètres multipliée par des vecteurs de données pendant le passage vers l'avant. Nous pouvons adapter cela au CH en chiffrant chaque vecteur d'entrée en un seul cryptogramme et en chiffrant chaque rang de la matrice des poids en un autre cryptogramme. Le passage vers l'avant devient alors plusieurs multiplications vectorielles, suivies de nombreuses rotations et multiplications logarithmiques pour calculer la somme des extrants (souvenez‑vous que la multiplication matricielle est une série de produits scalaires, qui constitue une multiplication des composantes suivie d'un calcul de la somme des valeurs qui en résultent).

Le prétraitement est une partie importante de toute tâche de classification de texte. Nos données étaient constituées de courtes phrases, qui comportaient souvent des acronymes ou des abréviations. Nous avons choisi un encodage à caractère n-gramme, où n égale trois, quatre, cinq et six – « crème glacée » a été divisé en 3 grammes {« crè », « rèm », « ème », « vglav », « vlac », « vacé », « céev »}. Ces n-grammes ont été recueillis et dénombrés pour l'intégralité de l'ensemble de données et ont été utilisés pour chiffrer à chaud chaque entrée. Un vectoriseur de hachageNote de bas de page 6 a été utilisé pour réduire la dimension des entrées chiffrées.

De la même façon que nous avons mis en paquet de multiples listes dans l'analyse statistique, nous avons constaté que nous pouvions mettre en paquet de multiples paquets et les entraîner en même temps. L'utilisation d'une valeur N=215 signifiait que nous pouvions mettre en paquet 16 384 valeurs dans chaque cryptogramme, donc si nous hachions nos données en 4 096 dimensions, nous pourrions mettre quatre modèles dans chaque cryptogramme. Cela avait l'avantage supplémentaire de réduire le nombre de cryptogrammes requis pour chiffrer notre ensemble de données par un facteur de quatre. Cela signifie que nous pouvions entraîner quatre modèles simultanément.

Notre choix de paramètres de chiffrement signifiait que nous avions entre 12 et 16 multiplications avant de manquer de niveaux. À partir d'un réseau à une seule couche, le passage vers l'avant et le passage vers l'arrière nécessitaient chacun deux multiplications, ce qui nous laissait de la place pour trois à quatre époques avant que nos cryptogrammes modèles soient épuisés. Nos ensembles signifiaient que nous pouvions entraîner des modèles valant plusieurs cryptogrammes si désirés, ce qui signifie que nous pourrions avoir autant d'apprenants que souhaité au coût de temps supplémentaire d'entraînement. En modulant soigneusement quel modèle a appris au sujet de quelles données, cela nous a aidés à maximiser la performance globale de l'ensemble.

Notre ensemble de données représentait 40 000 exemples d'entraînements et 10 000 exemples de test qui ont tous été distribués également dans nos cinq classes. Entraîner quatre sous‑modèles en six époques a pris cinq heures et a permis d'obtenir un modèle qui a obtenu une précision de 74 % sur l'ensemble des essais. En utilisant la tactique d'actualisation des cryptogrammes précédemment décrite, nous pouvons hypothétiquement entraîner pendant autant d'époques que nous le voulons, bien que chaque actualisation ajoute des coûts de communication supplémentaires au processus.Note de bas de page 7 Après l'entraînement, le nuage renvoie le modèle chiffré à StatCan, et nous pouvons l'exécuter en texte clair sur les données en production. Ou nous pouvons conserver le modèle chiffré sur le nuage et exécuter une inférence de modèle chiffrée lorsque nous avons de nouvelles données à classer.

Conclusion

Cela conclut la série de Statistique Canada sur les applications CH pour les données de lecteurs optiques examinées à ce jour. Le CH a un certain nombre d'autres applications qui pourraient s'avérer intéressantes pour un organisme national de statistique comme l'intersection d'ensembles confidentiels, selon laquelle deux parties ou plus calculent ensemble l'intersection d'ensembles de données confidentielles sans les partager, ainsi que le couplage d'enregistrements préservant la confidentialité, selon lequel les parties effectuent des couplages, des partages et des traitements informatiques sur des microdonnées jointes à leurs ensembles de données confidentielles.

Il y a encore beaucoup de choses à explorer dans le domaine des TAC et StatCan travaille à tirer profit de ce nouveau domaine pour protéger les renseignements personnels des Canadiens tout en fournissant des renseignements de qualité qui compte.

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Jeudi, le 15 décembre
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Bibliographie

Système de classification des produits de l'Amérique du Nord (SCPAN), Canada 2017, version 1.0

Cheon, J. H., Kim, A., Kim, M., et Song, Y. (2016). Homomorphic Encryption for Arithmetic of Approximate Numbers.(en anglais seulement). Cryptology ePrint Archive.

Gentry, C. (2009). A fully homomorphic encryption scheme. Thèse de doctorat, Stanford University. Craig Gentry's PhD Thesis (en anglais seulement)

Zanussi, Z., Santos B., et Molladavoudi S. (2021). Supervised Text Classification with Leveled Homomorphic Encryption. Dans Proceedings 63rd ISI World Statistics Congress (Vol. 11, p. 16). International Statistical Institute - Statistical Science for a Better World (en anglais seulement)

Date de modification :

Technologies d'amélioration de la protection de la vie privée : un survol de l'apprentissage fédéré

Par : Julian Templeton, Statistique Canada

Introduction

Les organismes nationaux de statistique (ONS) utilisent les données recueillies pour fournir des renseignements sur divers sujets, dans l'intérêt public. Malgré leur accès à de vastes quantités de données, il y a des limites à ce qui peut être recueilli ou présenté, quels qu'en soient les avantages. Les ONS doivent veiller à ce que les renseignements personnels restent privés, y compris les données diffusées. Au Canada, il existe des lois qui imposent la protection des données confidentielles, et Statistique Canada doit s'y conformer. Lorsque des données de nature délicate sont recueillies, tout le monde n'est pas convaincu qu'elles resteront privées et protégées, ce qui peut amener certaines personnes à hésiter à fournir leurs données.

Afin de renforcer la protection des données dans l'ensemble du secteur public et de permettre de nouvelles possibilités de collecte, de partage et d'utilisation des données, divers ONS explorent activement des moyens innovants d'utiliser et de recueillir des données de manière privée. Les technologies d'amélioration de la protection de la vie privée ou technologies liées à la protection de la vie privée (TPVP) constituent un nouvel ensemble de techniques actuellement à l'étude (voir : Une brève enquête sur les technologies liées à la protection de la vie privée).

Il existe de nombreux types de techniques d'amélioration de la protection de la vie privée, dont les suivantes.

  • Apprentissage fédéré : Permet de construire des modèles d'apprentissage automatique (AA) à partir de données distribuées, qui restent sur l'unité périphérique d'un client et ne sont pas recueillies. Les clients utilisent leurs données et leur unité périphérique pour entraîner des modèles d'AA locaux, qui sont ensuite recueillis et compilés dans un modèle central. Il s'agit d'un sous-ensemble de l'AA distribué, et nous en parlerons plus en détail dans le présent article.
  • Chiffrement homomorphe : Permet d'effectuer des opérations mathématiques sur des données chiffrées afin de préserver la protection de la vie privée pendant l'utilisation des données. Pour en savoir plus à ce sujet, voir le récent article du Réseau de la science des données : Technologies liées à la protection de la vie privée partie deux : introduction au chiffrement homomorphe.
  • Environnements d'exécution de confiance : Environnements virtuels isolés, également appelés enclaves sécurisées, qui peuvent exécuter du code sans être accessibles ailleurs.
  • Confidentialité différentielle : Ajoute du bruit aux données afin que des modifications puissent leur être occasionnellement apportées. Cela permet de protéger les données et de fournir un déni plausible, de sorte qu'une seule entrée de données peut avoir été modifiée par rapport à son état initial. La suppression d'un seul échantillon de formation de l'ensemble d'apprentissage ne devrait pas avoir d'incidence sur les résultats globaux.
  • Calcul sécurisé multi-parties : Permet à deux parties ou plus d'exécuter conjointement et en toute sécurité des fonctions sur leurs données.

Toutes les techniques d'amélioration de la protection de la vie privée énumérées ci-dessus offrent une méthode unique d'amélioration de la protection de la vie privée. Cependant, chaque technique présente ses propres inconvénients et doit être sélectionnée en fonction du cas d'utilisation dérivé. Bien qu'aucune technique d'amélioration de la protection de la vie privée ne soit une solution universelle aux problèmes de protection de la vie privée, différentes techniques peuvent être utilisées en conjonction les unes avec les autres pour assurer une meilleure protection de la vie privée dans l'ensemble. Statistique Canada est en phase de recherche sur les techniques d'amélioration de la protection de la vie privée. Il devient évident que l'adoption généralisée de techniques d'amélioration de la protection de la vie privée dans les secteurs public et privé sera nécessaire à mesure que la confidentialité des données deviendra plus courante et que de nouvelles lois sur la confidentialité des données seront adoptées.

L'une des méthodes d'exploration des statistiques consiste à utiliser des modèles d'AA, qui visent à apprendre des modèles par l'intermédiaire des données et à fournir des données de sortie cibles. Différents ONS utilisent déjà ou commencent à utiliser l'AA pour soutenir les processus internes, alléger la charge des analystes et améliorer l'efficacité globale. L'un des défis de l'AA est que la qualité des données utilisées est importante pour obtenir un modèle performant. D'après un dicton courant dans le domaine de l'intelligence artificielle, et même dans d'autres domaines de la science des données, on dit : « à données inexactes, résultats erronés ». Heureusement, les ONS détiennent des données de haute qualité qui peuvent être utilisées de manière appropriée et éthique pour entraîner des modèles d'AA de haute qualité (néanmoins, cet article traite uniquement de la confidentialité des données). Cependant, il peut s'avérer difficile d'acquérir des données de qualité sur des sujets de nature délicate ainsi que des données protégées par la loi pour explorer des statistiques sur des domaines précis.

De toutes les techniques d'amélioration de la protection de la vie privée présentées ci-dessus, l'apprentissage fédéré est l'approche qui permet de générer des modèles d'AA avec des données de nature délicate ou protégées par la loi, en supposant que les clients ou les collaborateurs soient d'accord. Le présent article traite de l'apprentissage fédéré et des cas potentiels de son utilisation dans le secteur public lorsque des recherches plus approfondies auront été menées.

Contexte de l'apprentissage fédéré

L'apprentissage fédéré est une technique d'apprentissage distribué qui vise à construire un modèle d'AA central à partir de sources de données distribuées, sans recueillir les données. Les données distribuées utilisées pour l'entraînement du modèle d'AA centralisé qu'une autorité centrale détiendra restent sur les unités périphériques des clients et n'en partent pas. Les réseaux neuronaux sont utilisés pour l'apprentissage fédéré, car ils utilisent des couches de facteurs de pondération numériques pour l'apprentissage qui sont faciles à regrouper et à partager. Dans le cadre du présent article, un client désigne une personne ou une organisation qui détient des données pertinentes qu'elle accepte d'utiliser dans le cadre du processus d'apprentissage fédéré, en collaboration avec l'autorité centrale. Parmi les exemples de clients, citons les participants à une collecte par approche participative qui utilisent leur ordinateur portatif, leur téléphone ou leur tablette et les organisations détenant des données pertinentes. Une autorité centrale fait référence à la personne ou à l'organisation (comme les ONS ou les entreprises privées) responsable de la détention, de la mise à jour et, possiblement, de la distribution du modèle d'AA central, entraînée sur les unités périphériques des clients avant que la collecte des facteurs de pondération du modèle des clients ne soit envoyée pour être regroupée.

Pour utiliser l'apprentissage fédéré afin d'entraîner un modèle d'AA détenu et initialisé par l'autorité centrale, sans visualiser les données d'entraînement du client, le modèle initial devrait d'abord être entraîné avec les données stockées par l'autorité centrale. Ensuite, l'autorité centrale soumettra des demandes à un sous-ensemble de clients pour entraîner le modèle. Si le client peut entraîner le modèle, il envoie le modèle et les instructions pour que son unité périphérique effectue l'entraînement. Les clients entraîneront ensuite le modèle d'AA fourni en utilisant les données stockées sur leur unité périphérique.

Une fois les modèles entraînés localement, les unités périphériques des clients renverront uniquement les facteurs de pondération du modèle d'AA mis à jour, sans les données utilisées pour l'entraînement. Ces facteurs de pondération sont des nombres ajustés pendant l'entraînement pour en apprendre plus sur les données. L'autorité centrale reçoit ensuite ces facteurs de pondération des clients et les regroupe pour les utiliser comme facteurs de pondération actualisés pour le modèle centralisé. Il en résulte un modèle d'AA entraîné détenu par l'autorité centrale sans recueillir ni apprendre les données détenues par ses clients. Le présent article ne portera pas sur tous les aspects techniques de ce processus ni sur les différentes options offertes, mais je mets en évidence le processus dans la figure ci-dessous.

 
Figure 1 : Vue d’ensemble du processus d’apprentissage fédéré
Figure 1 : Vue d'ensemble du processus d'apprentissage fédéré

Une vue d'ensemble du processus d'apprentissage fédéré. 1) L'autorité centrale dispose d'un modèle qui doit être entraîné. Une demande d'entraînement est fournie à deux clients qui acceptent la demande et reçoivent le modèle. 2) Les unités périphériques des clients utilisent leurs données locales pour entraîner le modèle reçu sur leur unité périphérique. 3) Après l'entraînement, chaque client renvoie ses facteurs de pondération à l'autorité centrale pour un traitement sans les données. 4) L'autorité centrale prend les facteurs de pondération mis à jour et calcule les données regroupées pour mettre à jour le modèle. La valeur w1,1 représente le premier facteur de pondération pour la première couche et la valeur wn,n représente le ne facteur de pondération pour la ne couche. 5) L'autorité centrale utilise les facteurs de pondération actualisés pour mettre à jour le modèle central. 6) Le modèle mis à jour est diffusé aux clients afin qu'ils puissent l'utiliser ou pour faire un entraînement complémentaire. Ce processus est répété au besoin.

Comme pour les autres techniques d'amélioration de la protection de la vie privée, l'apprentissage fédéré dispose de bibliothèques, de sorte que la technique peut être utilisée pour la recherche et la production. Toutefois, il reste encore beaucoup de choses à mettre en œuvre dans ces bibliothèques avant qu'une bibliothèque libre entièrement robuste soit accessible pour la production. D'autres bibliothèques sont créées en permanence, mais même les plus importantes ne sont pas assez sophistiquées pour traiter des problèmes complexes sans de solides compétences en programmation pour compléter les fonctionnalités.

Utilisation de l'apprentissage fédéré pour les organisations

Comme l'apprentissage fédéré permet d'entraîner des réseaux neuronaux dans un environnement distribué sans avoir accès aux données, des projets autrefois impossibles sont désormais envisageables. Un exemple de projet collaboratif de preuve de concept a été présenté au PET Lab des Nations Unies (le laboratoire des techniques d'amélioration de la protection de la vie privée) par divers ONS. Cette preuve de concept explique comment tirer des enseignements à partir de données distribuées sur l'activité physique à l'aide de l'apprentissage fédéré. Ce projet a utilisé et distribué un ensemble de données ouvertes sur l'activité physique parmi les ONS, où chaque ONS considère que ces données sont privées dans le cadre de son projet. Statistique Canada vise à tirer des enseignements à partir des données sur l'activité physique des autres ONS ainsi que de ses propres données privées sur l'activité physique, en construisant un modèle avec des données distribuées sans les recueillir (ce qui atténue les préoccupations juridiques et en matière de confidentialité de chaque ONS). Chaque ONS peut ensuite utiliser le modèle généré à ses propres fins statistiques.

Ce projet a permis de reproduire divers scénarios d'apprentissage fédéré dans lesquels les données distribuées ont généré un modèle détenu par l'autorité centrale sans accéder à aucune des données ni les recueillir. En outre, des expériences comportant l'utilisation d'un chiffrement homomorphe en plus de l'apprentissage fédéré, en chiffrant un sous-ensemble des facteurs de pondération du modèle pour les garder privés, ont également été couronnées de succès dans le cadre du projet.

Cela met en évidence une utilisation claire concernant l'apprentissage fédéré : les organisations qui ne peuvent généralement pas transmettre de données de nature délicate peuvent néanmoins générer des modèles à utiliser à des fins statistiques sans divulguer les données. Cela peut donner l'occasion de réaliser des projets comportant des domaines qui sont de nature délicate ou protégés par la loi et qui ne se produiraient pas autrement, comme certaines collaborations interorganismes. Bien entendu, les ONS et d'autres organisations gouvernementales étudient et expérimentent soigneusement les techniques d'amélioration de la protection de la vie privée et leurs faiblesses avant de prendre des mesures pour rendre ces techniques opérationnelles. Nous y reviendrons plus tard.

Une autre utilisation potentielle des techniques d'amélioration de la protection de la vie privée dans le cadre d'un ONS est celle des activités de collecte par approche participative. Cependant, pour certains sujets, les participants peuvent être réticents à fournir des renseignements, quelle que soit l'incitation. Par conséquent, en offrant une application ou une page Web sécurisée où les utilisateurs peuvent participer sans partager de données, le nombre d'utilisateurs qui hésitent à participer peut être moindre. Il reste néanmoins des défis à déterminer et à anticiper avant de pouvoir mettre en œuvre ces techniques, comme les attaques possibles et les stratégies de communication.

Les défis de l'apprentissage fédéré

Si l'apprentissage fédéré et les autres techniques d'amélioration de la protection de la vie privée peuvent sembler être des outils magiques capables de résoudre tous les problèmes majeurs en matière de protection de la vie privée, il y a des défis à prendre en compte. Une seule technique d'amélioration de la protection de la vie privée ne permet pas d'atténuer complètement tous les risques liés à la protection de la vie privée, mais fournira des mesures d'atténuation supplémentaires permettant de réaliser des projets qui seraient autrement impossibles. Les techniques d'amélioration de la protection de la vie privée à utiliser et la stratégie de communication qui explique la façon dont les données d'un client restent privées sont essentielles et varieront en fonction de chaque cas d'utilisation.

Les techniques d'amélioration de la protection de la vie privée font l'objet de recherches actives, et de nombreuses attaques et défenses contre les techniques d'amélioration de la protection de la vie privée sont à l'étude. Les attaques traditionnelles contre les modèles d'AA peuvent toujours être mises en œuvre contre certaines techniques d'amélioration de la protection de la vie privée et nécessitent toujours des défenses, ce qui fait que la technique d'amélioration de la protection de la vie privée agit comme une mesure de protection de la vie privée supplémentaire qui nécessite toujours des défenses contre les attaques. Par exemple, une attaque par inférence d'appartenance peut être effectuée pour déterminer si des données ont été utilisées pour entraîner un modèle. Comme l'apprentissage fédéré combine les facteurs de pondération des modèles recueillis auprès des clients, il y a un degré de défense supplémentaire contre certaines attaques, mais il existe des scénarios où les attaques peuvent encore être efficaces contre le modèle centralisé. Les ONS enquêtent sur ces questions afin de déterminer comment atténuer les attaques et se préparer à rendre les techniques d'amélioration de la protection de la vie privée opérationnelles en toute sécurité à l'avenir.

S'il existe des bibliothèques de programmation accessibles pour utiliser l'apprentissage fédéré, toutes ne sont pas prêtes à être utilisées dans des systèmes de production sans avoir de défis à relever ou en utilisant des logiciels payants (qui peuvent encore ne pas inclure toutes les fonctionnalités nécessaires à un cas d'utilisation). Par conséquent, l'un des principaux défis à relever par la communauté des techniques d'amélioration de la protection de la vie privée sera de continuer à développer des logiciels libres que les personnes ou les organisations pourront utiliser facilement et en toute confiance, au-delà des contextes de simulation.

Le dernier défi central à évoquer est celui des stratégies de communication entourant l'utilisation de l'apprentissage fédéré. Lorsque les organisations collaborent au moyen de l'apprentissage fédéré, elles peuvent procéder à un audit du code base et participer à son développement pour s'assurer qu'il est correctement mis en œuvre et qu'il peut être utilisé en toute sécurité avec leurs données. Il est donc plus facile à utiliser dans le cadre de collaborations professionnelles où des experts sont disponibles pour évaluer et développer les systèmes. Cependant, dans un cadre public, l'histoire est tout à fait différente. Chaque client devra être convaincu que l'approche fonctionne et que ses données ne quitteront jamais réellement son unité périphérique. Étant donné les difficultés générales entourant la confiance entre les utilisateurs et les organisations, il s'agit d'un obstacle important que les communautés et les organisations chargées des techniques d'amélioration de la protection de la vie privée devront surmonter.

Conclusions

L'apprentissage fédéré est un outil important qui peut conduire à des occasions qui ne sont pas possibles autrement. En générant des modèles d'AA sans avoir accès aux données utilisées pour l'entraînement, les ONS peuvent fournir au public des renseignements qu'il serait impossible de fournir autrement. Cette technique est actuellement utilisée par des organisations privées et fait l'objet de recherches actives. Les ONS étudient les techniques d'amélioration de la protection de la vie privée dans l'intention de favoriser les collaborations à l'échelle mondiale qui peuvent apporter un avantage à la société dans son ensemble. Ce travail de recherche peut également s'étendre à d'autres organisations publiques et permettre davantage de collaborations interorganismes au sein de la fonction publique. Bien qu'il reste encore beaucoup de travail à faire à Statistique Canada avant de rendre fonctionnel l'apprentissage fédéré, la poursuite de nos recherches permettra d'améliorer la protection de la vie privée et de produire davantage de statistiques.

L'apprentissage fédéré présente de nombreux défis qui doivent être relevés, mais les ONS et les communautés internationales des techniques d'amélioration de la protection de la vie privée continueront à collaborer et à utiliser la technique de manière sûre et efficace, en maintenant la protection de la vie privée au premier plan de toutes les initiatives. Chaque technique d'amélioration de la protection de la vie privée fera l'objet d'une analyse des attaques afin de prouver qu'il s'agit d'une méthode de protection de la vie privée solide. Tout cela devra être clairement communiqué au public et aux autres organisations.

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